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EAN : 9782743607487
302 pages
Payot et Rivages (01/02/2001)
3.79/5   17 notes
Résumé :
Émile est Toulousain, il approche de la quarantaine et s'il est matériellement à l'abri, il ne peut que constater qu"il est en nous une obstination à refuser l'idée que le feu brûle tant que nous n'avons pas mis les mains au-dessus des flammes. À terme, pourtant, il n'y a que gâchis et cendres." Émile a des ennuis, donc. Son incroyable chien Tati, réincarnation supposée d'un clochard céleste, ne se contente pas de détruire son appartement mais disparaît sans laisse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Écrivain, Émile a connu un succès tel qu'à 37 ans, il est à l'abri matériellement pour un bon bout de temps. Il habite un appartement très confortable, avec terrasse et vue imprenable. Il partage sa vie avec son chien Tati, va voir quelques potes, dont Philippe le tenancier du bar, le "Bijou" ou Franck, artiste peintre. Il entretient une relation libre et passionnée avec Alexa avec qui il n'ose s'engager du fait de son jeune âge et de l'amour qu'il porte toujours à Jeannette, sa femme, aujourd'hui placée dans une maison de repos et à qui il rend visite tous les vendredis. Pas toujours bien dans sa peau ni dans sa tête, Emile rumine et un rien le mine. Qui plus est Alexa le trompe, Tati, son chien-hippopotame au pelage angora, disparaît subitement et il ne saisit pas l'appel à l'aide de Mary, la nièce de Franck...

Pascal Dessaint nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine avec ce roman noir. Émile traine un peu sa misère dans les faubourgs de Toulouse, Tati à ses côtés jusqu'à ce que ce dernier disparaisse et soit remplacé par une algue. Pas franchement heureux, Émile. Rien que des petites emmerdes qui le rongent et l'angoissent. Ça se dérobe sous ses pieds et ça tangue parfois. Heureusement que les amis sont là puisque, apparemment, on ne peut plus compter sur l'amour. L'auteur n'a pas son pareil pour décrire avec rage et passion cette difficulté d'aimer et de vivre. L'auteur nous offre un roman sombre, tristement beau, parfois mélancolique et d'une incroyable justesse et porté par une écriture absolument remarquable.

On y va tout droit et les yeux fermés...
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C'était un de ces jours de Décembre, gris et froid, où je traînais comme une âme de lectrice boulimique en peine à la Médiathèque, errant d'un rayonnage à l'autre, en désespérant de trouver un ou deux romans à emprunter. Tous les romans que je voulais lire avec empressement étaient soit déjà sortis, soit non proposés et mon pas se faisait plus lourd et traînant à chaque minute supplémentaire, à chaque nouvelle déconvenue. Je savais qu'il fallait que je me résolve à sélectionner un roman faisant partie de ma seconde liste des romans à lire, ceux dont l'envie était moins ‘'impérative''. Alors, passant devant le rayon des auteurs commençant par un D, je me suis arrêtée devant les polars de Pascal Dessaint. (Dostoïevski, Desnos, je ne vous oublie pas, mais pas pour cette fois).
J'avais lu « du bruit sous le silence » il y a quelques années que j'avais beaucoup apprécié. Depuis, j'ai vu, de temps à autre, des critiques sur « le chemin s'arrêtera là » et je l'avais ajouté à mon pense-bête. Je n'avais pas sous les yeux de « chemin s'arrêtera là » mais « on y va tout droit », ça en prenait bien le chemin quand même, non ?…
Le narrateur, Emile, trente-huit ans, est un écrivain qui a connu le succès. Enfin, « écrivain » ne serait plus forcément le terme adéquat à sa période actuelle plus sombre et amère et donc quasi désoeuvrée. Il est comme un poisson rouge qui tourne en rond dans son bocal, à s'y taper les nageoires. (Un bébé algue dans le coin dont il faut s'occuper pourrait parfois lui permettre de se changer les idées, mais ça c'est la petite référence qui ne peut être comprise que par les lecteurs du roman). C'est que notre Emile n'a plus vraiment l'envie, il rumine des idées noires sur la vie, sur les pauvres êtres que nous sommes. Faut dire que son ex' est dans une maison de repos et ne peut plus lui parler (littéralement). Et sa copine actuelle Alexa, de dix ans sa cadette, n'est pas la plus fidèle des compagnes (mais, que lui reprocher lorsqu'on sait que nous, on a passé un cap, que les premières rides et cheveux blancs commencent à s'afficher sournoisement devant la glace ? bref, que la jeunesse est derrière nous ?). Heureusement, il lui reste son chien, Tati, et son meilleur pote Franck. Mais perturbé justement par la disparition de Tati, Emile n'a pas entendu l'appel au secours de Mary, la nièce de Franck…
Y'a pas à dire, Emile m'a parlé comme un frère, un chéri, un ami, un pote. C'est un de ces êtres humains que j'ai envie de prendre dans mes bras, avec qui j'ai envie d'aller boire un verre ou deux au bistrot du coin et qu'on se parle de tout et de rien, des choses les plus inconsistantes aux plus primordiales, pendant des heures bien entendu, jusqu'à ce que le patron nous jette dehors, à moins qu'on arrive à l'amadouer en lui proposant de trinquer avec nous. On se raconterait notre quotidien, les petites comme les plus jubilatoires des anecdotes, nos grandes illusions et nos plus belles rencontres. On y mettrait quelques pincées de répliques drôles ou piquantes, un peu taquins vis-à-vis des autres ou de nous-mêmes. Il en faut de l'humour et de l'autodérision pour supporter notre quotidien et notre bocal de poisson rouge, et pour parler de nos histoires d'amour qui finissent mal, qu'on a peut-être encore du mal à digérer, sans se laisser aller à la grosse déprime.
Il m'a fait penser à Philippe Jaenada avec cet amour pour les autres sans en avoir l'air, à faire le gros nounours bougon mais avec un besoin évident d'aimer et d'être aimé ; avec cet humour, ce brin de folie proche du grand n'importe quoi ou de la poésie. J'aime qu'on me fasse passer, virevolter d'une émotion à une autre, du sourire aux impacts au coeur, qu'on me fasse rêver, qu'on me sorte de son chapeau tout un tas de surprises, comme des lapins pour nourrir son chien Tati -qui ressemble à un hippopotame- jusqu'au peintre qui s'enthousiasme de ce mur qu'il vient de peindre en blanc (Tiens, autre point de comparaison, Jaenada a aussi une prédilection pour les lapins).
Et sûr que Dessaint est un de ces magiciens-là. Il en a pas mal sous le chapeau… J'avais l'impression de me retrouver parfois dans l'ambiance de « L'écume des jours » de Vian pour toutes ces raisons-là, pour cette imagination, ces personnages hauts en couleur, parfois décalés, en marge, qui peignent des arcs-en-ciel au ciel laiteux de nos journées. Certains plus profonds qu'ils en ont l'air. Certes, c'est plus noir et amer que « L'écume des jours » mais cela m'a fait presque autant de bien et je n'ai pas voulu lâcher ce roman avant la fin. Dès que j'avais une minute dans la journée, je m'empressais d'y replonger avec délice.
Ce fut mon petit cadeau de Noël avant l'heure, un petit plaisir à la française qu'on devrait goûter plus souvent. Je me suis demandé, compte tenu des bonnes critiques de ses romans et des très bonnes notes qu'ils obtenaient, pour quelles raisons cet auteur n'avait pas plus de lecteurs. Hein, pourquoi ?? Il a pourtant du style, de l'humour et de la fantaisie. Et il y a une sacrée dose de sociologie, d'humanité et d'intelligence dans ses romans. Et puis avec Toulouse comme décor et de la bonne musique en fond sonore, le petit plus, comme de belles guirlandes sur le sapin, ou des lutins en chocolat sur la buche glacée.
Moi en tout cas, avec « On y va tout droit », je mets dorénavant Dessaint à ma liste des auteurs à lire avec « empressement » (enfin, je dis ça, c'est si par hasard le Père-Noël était à trainer dans le coin). Sûr qu'avec une année encore quasi terminée, on y va tout droit, mais en lisant des romans de Dessaint, c'est quand même bien plus sympa…
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On Y Va Tout Droit n'est pas la nouvelle devise de l'OM mais bel et bien la direction prise par Emile engagé à fond de cinquième sur l'autoroute du malheur.
Le mur ? Droit d'vant m'sieur, 'pouvez pas le rater.

Et c'est vrai que le gars a du matos.
Une ex-femme, en maison de repos, désormais incapable de le reconnaitre ni prononcer le moindre mot.
Une nouvelle qui ne prend pas la polygamie pour une collectivité d'outre-mer.
Tati, son adorable chien-hippopotame, semble avoir pris la tangente. Des vacances en compagnie d'un certain Hulot, peut-être ?
Mary, la nièce de son meilleur ami Franck, a fait de lui une bouée de secours aussi fiable qu'une promesse électorale balancée la veille d'une élection présidentielle.
Non, quand ça veut pas, ça veut pas...

Johnny chante le Blues.
Emile le pratique, lui, à un niveau quasi pro.

J'adore Dessaint et son matériau, l'humain.
Style simple, direct, qui frappe autant l'esprit que le cœur.
De la difficulté d'évoluer en un monde qui vous échappe complétement tout en conservant un embryon d'espoir et ce malgré les seaux de merde qui vous arrivent pleine gueule chaque jour que Dieu fait, faut une certaine dose d'optimisme chevillée au corps.
Un cynisme à tout crin et un pote majuscule pourront aider le patient à un éventuel retour à la normalité.

Cet admirable compositeur qu'est Dessaint s'appuie sur les questionnements fondamentaux de tout un chacun pour délivrer une nouvelle partition riche en émotions et totalement exempte de tout misérabilisme et auto-apitoiement facile susceptible de faire chialer dans les chaumières.
C'est juste très bon et très beau.
Lisez-le.
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e n'ai pas apprécié ce roman trop brouillon pour moi
Je n'ai pas aimé les personnages ni ce qui les relie
L'histoire ne présente pour moi aucun intérêt
Ce roman était quelque part trop abstrait pour moi
Je ne pense pas que je retenterai de lire cet auteur
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il faut le reconnaître à notre grande honte, un raz-de-marée peut ravager des régions entières à l'autre bout du monde, ça ne nous empêchera pas de nous plaindre qu'une canalisation d'eau vient de péter dans l'appartement. Si notre voisin se meurt d'un cancer, cela nous guérit-il de la bronchite qui nous pourrit la vie depuis le début de l'hiver ? Est-ce que ça soulagera la douleur que nous procure une blessure faite au doigt ? Non. Nous sommes d'indécrottables nombrilistes. Et pour un d'entre nous qui se dévoue corps et âme à une louable cause, il en est combien qui choisissent de fermer les volets et de poser leur gros cul devant la télé ?
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Avec le temps, on apprend à garder pour soi jusqu'à ses plus brûlantes douleurs. Ça ne facilitera pas le dialogue. Ça n'arrangera pas les choses, ça les complique plutôt. On peut en arriver à être chacun au sommet d'une montagne, les montagnes sont éloignées l'une de l'autre, pas de beaucoup mais on peut crier et l'autre n'entend pas, de beaucoup et c'est tout juste si on le voit battre désespérement des bras dans l'espoir de se faire comprendre.
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Il est un temps où l'on écoute d'une oreille distraite, presque agacée, les mecs vous bassiner avec des souvenirs de vingt ans, et puis un jour on en arrive là. Il faudrait noter ce jour, celui où on prend conscience que l'on a atteint la limite. Après, la vie n'est plus qu'une lutte jusqu'à l'instant du naufrage. On aurait envie que quelqu'un nous prenne la main pour ne pas dégringoler trop vite.
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Depuis longtemps, le compte à rebours avait commencé. Le compte à rebours commence à notre naissance à tous, il serait bon que quelqu'un nous dise tout de suite à quel moment il va s'arrêter, on s'épargnerait les joies et les erreurs, on s'épargnerait de vivre en vain, puisque en vain on vit quoi qu'il advienne.
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C'était très beau, c'est toujours très beau la première fois. Après, on en vient à faire des promesses ou à exiger que l'autre vous en fasse, à faire en sorte de lui ressembler un peu ou bien le contraire, ou bien les deux. On se donne, si bien que l'on perd de soi. On prend les choses à l'envers et on se trompe, on persiste à croire que ce n'est pas sur toute la ligne.
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Videos de Pascal Dessaint (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Dessaint
Attention !!! Nouvel horaire à partir de cette semaine pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea aux éditions L'Iconoclaste https://www.lagriffenoire.com/veiller-sur-elle.html • Proust, roman familial - Rentrée littéraire 2023 de Laure Murat aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/proust-roman-familial.html • Ce que je sais de toi de Eric Chacour aux éditions Philippe Rey https://www.lagriffenoire.com/ce-que-je-sais-de-toi.html • du bruit sous le silence de Pascal Dessaint et François Guerif aux éditions Rivages https://www.lagriffenoire.com/du-bruit-sous-le-silence.html • le rugby - Livre animé Kididoc - Dès 6 ans (42) de Jean-Michel Billioud et Pronto aux éditions Nathan https://www.lagriffenoire.com/le-rugby-vol42.html • Planète Rugby - 50 questions géopolitiques de Kévin Veyssiere aux éditions Max Milo https://www.lagriffenoire.com/planete-rugby-50-questions-geopolitiques.html • Journal d'un scénario de Fabrice Caro aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/journal-d-un-scenario.html • samouraï de Fabrice Caro aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/samourai-2.html • le discours de Fabrice Caro aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/le-discours.html • Magnifique de Jean-Félix de la Ville Bauge aux éditions Télémaque https://www.lagriffenoire.com/magnifique.html • Indigne de Cécile Chabaud aux éditions Écriture https://www.lagriffenoire.com/indigne.html • Rachilde, homme de lettres de Cécile Chabaud aux éditions Écriture https://www.lagriffenoire.com/rachilde-homme-de-lettres-1.html • C'est (pas) moi, c'est mon téléphone ! Un livre pour rassurer tes parents ! Dès 10 ans de Agnès Barber et Clémentine Latron aux éditions Nathan https://www.lagriffenoire.com/c-est-pas-moi-c-est-mon-telephone.html • L'ingrédient secret de Rosa Tiziana Bruno, Paolo Proietti aux éditions Circonflexe https://www.lagriffenoire.com/l-ingredient-secret.html • Cherche et trouve : L'école maternelle – Album tout-carton – À partir de 3 ans de Caroline d'All Ava aux éditions Gründ https://www.lagriffenoire.com/cherche-et-trouve-l-ecole-maternelle-1.html • Titeuf - Tome 18: Suivez la mèche de Zep aux éditions Glénat https://www.lagriffenoire.com/titeuf-tome-18-suivez-la-meche.html • L'Air était tout en feu de Camille Pascal aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/l-air-etait-tout-en-feu.html • Dès que sa bouche fut pleine de
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