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Alain Dorémieux (Autre)
EAN : 9782277117742
J'ai lu (14/02/2006)
3.72/5   147 notes
Résumé :
Après huit ans d'attente, Seth Morley reçoit son autorisation de transfert sur la planète Delmak-O. Il s'y retrouve en compagnie d'une douzaine d'autres personnes originaires de tous les points de la galaxie. Chacune représente une discipline scientifique différente mais nul n'est là pour recevoir ni pour leur dire quel genre de travail on attend d'eux.

Qui plus est, la planète est changeante et le paysage se déforme sans arrêt. Les colons aperçoiven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Merci à Pyjam pour m'avoir si bien vendu ce livre en me le présentant comme les "Dix petits nègres" version K. Dick, et j'ajouterai "version K. Dick sous LSD". Et je vous vois déjà me répondre : "oui, comme à son habitude", et vous n'aurez pas tort je le reconnais.

Bref, nous voici ici dans une sorte de Planet Opera en mode huis clos, car les membres de cette petite colonie sont coincés sur cette étrange planète hostile sans aucune instruction. Puis le premier meurtre, lui aussi étrange, survient.

Philip K. Dick, romancier visionnaire de son époque, utilise ici des idées et des ficelles, qui ont maintes fois été utilisées par la suite, et bien longtemps après. Mais le mystère et la magie opèrent tout de même, car la patte de l'auteur est toujours aussi fantastique, distillant les indices, les éléments passant par les différents points de vue de chacun des colons. Et comme souvent dans ses oeuvres, une place importante à la religion, une sacrée religion inventée de toutes pièces d'ailleurs, lui est octroyée dans l'ensemble du récit. Car Dick se pose constamment la question de l'existence de Dieu, d'une entité supérieure, d'une autorité suprême, et au-delà de tout cela, il s'interroge encore et toujours sur la réalité de notre existence et de notre monde.

Bref, ce livre, c'est du très bon K. Dick. Et j'ai envie d'ajouter que, contrairement à Ubik et le Dieu venu du Centaure, qui sont considérés, à juste titre, comme ses principaux chefs d'oeuvre, Au bout du labyrinthe est réellement à la portée de n'importe quel lecteur, même si non adepte de SF à la base. En effet, il n'y a pas de trips mixant des couches et des sous-couches de mondes réels et imaginaires, et se mélangeant à outrance ici. C'est un récit qui n'a pas à coeur de se perdre dans une confusion abusive. Et c'est peut-être, pour moi en tout cas, ce qui manque un peu : cette petite touche de l'auteur, ce petit plaisir qu'il a parfois de nous tordre l'esprit, de nous faire décoller et nous emmener dans des délires qui lui sont propres au point où à la fin nous ne savons plus si nous sommes revenus dans le réel, ou si ce réel ne l'est pas vraiment....

Je vous conseille donc ce bouquin, avec toujours, une fin qui donne à réflechir...
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Il y a des auteurs qui m'intriguent plus que d'autres. Déjà c'est toujours un truc d'enfer pour entrer dans l'histoire et arriver à me mettre au diapason, jusqu'à ce que je découvre que ce n'est pas la peine, parce que de toute manière, c'est lui, le maître ! Mais qui ? Ben justement, jusqu'à la table des matières page 221, le doute est savamment agencé. Et même après, le lecteur prend et laisse comme il lui plait.

Au bout du labyrinthe est encore un de ces romans où je me suis mis à chercher dans toutes les directions au fil de la lecture :
- homicides dans un huis clos : des meurtres sur Delmak-O dans le genre 10 petits nègres mais qui commence à 13 …mauvais ça, trèèès mauvais, d'où l'arrivée du 14ème - ahah je sais ça devrait aller dans l'autre sens, patience ;
- rêve déjanté sous LSD : c'est pas moi qui le dit mais l'auteur et parfois certains meurent avec de belles images dans les yeux dans ce livre …on verra plus tard mais on n'oublie pas le titre en VO A maze of death, à relire si besoin ;
- manipulation et tests effectués par l'armée sur un échantillon de population : toujours plaisant à lire les complots et tout le toutim ;
- la prise du pouvoir par les machines : le tench me plait bien avec ses réponses à la yoda ;
- voire encore un coup des aliens et peut-être même que ces extraterrestres sont Dieu et ses copains… va savoir !

Ça ne manque pas de sel et rien que pour ça, je conseille ce roman de Philip K. Dick.
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"A maze of death" ("Un labyrinthe de mort") [1970] est le titre original... Soit l'idée de la souricière. Peut-être "L'Edifice" mystérieux (et inquiétant) aux huit étages et à tourelles dans la "morne plaine" de cette planète peu attrayante : Delmak-O où l'on arrive par "fuseur" (capsule à deux places prévue pour un aller simple : le voyage ne coûte que 3 ou 4 dollars... ). Tiens, combien sont-ils, à être arrivés dans ce cul-de-sac ? Pas loin de dix... Delmak-O sera leur "île du Nègre" : un peu comme là où se sont retrouvés -- vraiment par hasard ? -- les "invités" des "Dix petits nègres" d'Agatha Christie [en 1939]... Les 13 "invités de Delmak-O" sont eux aussi tous perclus de problèmes personnels... Seth Morley et sa femme Mary se font la gueule "non stop", se méprisent, mais ne parviennent évidemment pas à se quitter... Un psychologue au visage de rat (Wade Frazer) qui souhaite "seulement" prendre le pouvoir sur les psychés de leur minuscule colonie... "Le Docteur" (Milton Babble) du petit groupe est un sacré hypochondriaque... Telle autre (Betty Jo Berm), qui passe son temps à sortir des pilules [psychotropes] aux effets contradictoires de son sac à main... Formidable énergie de mort collective... C'est qu'on se déteste vite dans le groupe... On se fuit... le seul problème est que celui qui s'éloigne du groupe -- un trop long moment -- meurt très vite... Et puis cette mystérieuse "bâtisse" centrale qu'on essaye d'approcher (une véritable "Château" de Franz Kafka fascinant chacun de ces esseulés) : chacun y voit ce qui l'attire... L'alcoolique y voit un bar sympathique ; la théologienne, un temple oecuménique ; tel autre "grand perturbé" y verra un lupanar où humains et animaux peuvent s'accoupler sous les yeux de spectateurs... Un piège, peut-être ? N'empêche qu'il les attire tous ! Autrement dit : comment se sortir de Delmak-O, autrement que sous forme de cadavre recroquevillé ? A l'identique de cette menace de mort par déssèchement, inscrite dans la destinée de chaque personnage d' "Ubik", lorsque l'un perd juste un peu trop longtemps de vue ses coéquipiers... On meurt SURTOUT lorsqu'on s'éloigne du groupe, c'est sûr ! Etrange mais implacable...
Oui, un étrange et fascinant roman : même jusqu'à la poursuite "en fuseurs" du personnage de Seth Morley, séquence digne du "space-opera" le plus orthodoxe, puis ce "twist" final rappelant celui de "La planète des singes" de Pierre Boulle, roman presque contemporain... ou l'épilogue en abyme du film "EXistenZ" de David Cronenberg). Fin à double-fonds successifs... "A maze of death" fut publié en 1970 dans les suites du chef d'oeuvre imaginatif "Ubik" (1968) et de l'également magistral [& sinistre] "Galactic pot-healer" ("Le guérisseur de cathédrales") en 1969.
Formidable imaginaire de l'auteur [*] : car ce roman sans prétentions déborde d'une étrange théologie : "Le Psychofaçonneur" (capable de ré-enrouler le Temps), "L'Intercesseur" (auquel on adresse ses prières qui partent aussitôt vers le fin fond de la galaxie) , "Le Marcheur-sur-la-Terre" (ce dernier semble le seul "directement accessible" parmi ses collègues de la Trinité)... et bien sûr "Le Destructeur de Formes " (qui nous menace tous et toutes, depuis notre naissance) : ce nébuleux et mystérieux "côté obscur de la Force"... Voici -- avec tous ses défauts stylistiques (car on y sent la nécessité d'une extrême rapidité de l'écriture... ) -- un récit fantastique magistral (d'ailleurs empli d'humour noir et d'auto-dérision) du grand romancier californien, à l'existence trépidante et terriblement raccourcie par la magie noire de l'alcool éthylique -- source de "lésion pancréatique définitive" -- et de la pharmacodépendance, et -- pour finir -- origine de cette p... de pharmacopsychose amphétaminique, achevant de délabrer l'auteur... [D'ailleurs, beau sujet d'un "petit" mémoire d'addictologie, distillé en 2007 par l'auteur de ces lignes... :-) ] En effet, dès le début des années 1950, les "amphés" lui permirent d'accélérer "magiquement" la cadence pour tenir un rythme de travail insensé... car nouvelles et romans de "s.f." étaient alors (déjà) si mal payés par les éditeurs !!! Il fallait donc bien "perdre sa vie à (tenter de) la gagner", hélas... Perdre sa vie et peut-être sa raison [Cf. sa "Trilogie divine" finale, que je trouve personnellement confuse, quasi-illisible et sans intérêt littéraire véritable] sur l'autel de ces damnés "accélérateurs de production" : tel un Balzac ! Métamphétamine + alcool versus Sainte-Caféïne...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas ouvert un roman de cet auteur. Pour une raison très simple : le lire m'emmène si "loin" que j'ai du mal à revenir sur terre ensuite ! J'en ai parfois le vertige, rien qu'à la lecture des délires psychotropiques de ses protagonistes : il explose notre vision du réel, pousse la réflexion théologique au delà de tous les possibles, observe les rapports humains sans complaisance...sans parler de la façon dont il met à nu l'âme des pauvres créatures qu'il décrit...
L'avant-propos nous met dans le bain : l'auteur nous dit qu'il s'est servi d'une de ses expériences sous LSD pour écrire un passage du livre...Un seul, c'est sûr ?
La quatrième de couverture est explicite : un groupe de colons se retrouve coincé , sans directive ni possibilité de retour, sur une planète peuplée d'organismes autant mécaniques que biologique. Des bâtiments semblent changer de place en dehors du campement. Au sein de l'équipe même, les tensions provoquent rapidement des heurts.
J'ai beaucoup aimé la religion très élaborée qu'a créé l'auteur pour ce roman. Il s'agit d'une Divinité à différents aspects : le Psychofaçonneur qui peut "réenrouler" le temps, l'Intercesseur qui peut modifier le présent, le Marcheur-Sur-Terre pour l'aide individuelle, opposées au Destructeur de forme qui équivaut à la mort. Tous les protagonistes sont imprégnés de cette théologie, et leurs actions en sont tributaires tout au long du roman.
Le paysage de la planète est hallucinant, aussi bien que les créatures qui la peuplent, et c'est autant un roman d'aventure que de science-fiction quand il s'agit d'exploration !
Ce roman ne fait que 220 pages, se lit très vite (parce qu'on veut savoir le fin mot de l'intrigue !), mais il est dense, riche, passionnant. Un livre qui m'a beaucoup plu.
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En ouvrant le livre, on a le droit à un joli petit mot de l'auteur. Il explique qu'il a créé une théologie avec l'un de ses amis. On apprend aussi qu'il a consommé du LSD pour se trouvé dans une transe afin de mieux décrire l'un de ses personnages.

Au bout du labyrinthe fut parut sous le titre original de A maze of death en 1970. D'ailleurs, le titre original est bien plus révélateur que celui de la version française.

Seth Morley reçoit son autorisation de transfert vers une planète du nom de Delmak-O. Il est océanologue. Il part avec sa femme pour rejoindre un groupe de scientifiques aux compétences variées, mais qui ont tous en commun une tare. L'arrivée au sein de cette communauté est étrange, il se passe des choses bizarre, mais également sur la planète en elle-même.

Franchement, j'ai beaucoup de mal avec cet auteur. J'ai l'impression qu'il a beaucoup de choses à dire, un univers bien à lui, mais c'est difficilement compréhensif. le livre est court, la l'écriture est simple, mais le scénario est tordu. Il règne un avant goût de Matrix dedans. Pas sûr que j'en lise d'autres de lui.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
— J'aimerais poser au tench une ou deux questions, dit Maggie Walsh. (Elle prit le stylo et le papier et écrivit avec application.) Je lui demande " Pourquoi sommes-nous en vie ? " (Elle plaça le papier devant le tench et attendit.)
La réponse, quand ils l'obtinrent, était la suivante : " Pour être dans la plénitude de la possession et au faîte de la puissance."
— Obscur, nota Wade Frazer. La plénitude de la possession et le faîte de la puissance. Intéressant. C'est vraiment à ça que se résume la vie ?
Maggie se remit à écrire.
— Je lui demande maintenant : " Existe-t-il un Dieu ? ". Elle déposa le papier et tous, [...] attendirent dans un silence tendu.)
La réponse vint :
" Vous ne me croiriez pas. "

[Philip Kindred DICK, "A maze of death" ("Au bout du labyrinthe"), 1970, traduit de l'américain par Alain Dorémieux pour les éditions Robert Laffont S.A., 1972 : chapitre 10, pages 146-147 de l'édition "J'ai Lu" (SF), 1977]
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— L'environnement somatique est l'un des plus réels qui nous entourent, dit Babble avec humeur. C'est notre premier environnement dans le jeune âge ; et dans la vieillesse, quand le Destructeur de Formes altère notre vitalité et corrompt notre apparence, nous découvrons que le prétendu monde extérieur importe peu quand notre essence corporelle est en jeu.
— C'est ce qui vous a poussé à devenir médecin ?

[Philip Kindred DICK, "A maze of death" ("Au bout du labyrinthe"), 1970, traduit de l'américain par Alain Dorémieux pour les éditions Robert Laffont S.A., 1972 : chapitre 4, pages 48-49 de l'édition "J'ai Lu" (SF), 1977]
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-- Glen Belsmor, dit-il en lui tendant la main.
-- Seth Morley.
-- Foutue ambiance, hein, Morley ? C'est comme ça depuis que je suis arrivé, en second juste après Frazer (Belsnor cracha par terre.) Vous savez ce que Frazer a essayé de faire ? Comme il était le premier arrivé, il a cherché à se faire passer pour le chef du groupe ; il a même dit -- à moi, par exemple -- qu'il avait "compris d'après ses instructions que c'était à lui de prendre le commandement ". Nous avons failli le croire. Après tout, ça n'était pas illogique. Il était le premier sur place et il s'était mis à faire passer ces cochonneries de tests à tout le monde, avec de grands commentaires sur nos "anomalies statistiques", pour reprendre les mots de ce con.
-- Un psychologue sérieux et compétent n'aurait jamais étalé en public le résultat de ses tests.

[Philip Kindred DICK, "A maze of death" ("Au bout du labyrinthe"), 1970, traduit de l'américain par Alain Dorémieux pour les éditions Robert Laffont S.A., 1972 : chapitre 4, pages 45-46 de l'édition "J'ai Lu" (SF), 1977]
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Gandalf, tu n'existes plus sauf dans l'esprit des hommes, et ce que j'ai ici provient de l'Unique, Véritable et Vivante Divinité, dont l'entière réalité ne fait aucun doute. Que puis-je espérer de plus ?
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Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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