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EAN : 9782850711763
250 pages
Cent Mille Milliards (01/11/2021)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Au XIe siècle, Osmond d’Avesnes, chevalier normand d’origine viking, venge sa sœur en tuant celui qui se nargue de l’avoir violée. Alors qu’Adeliza s’est enfuie du couvent où on l’a enfermée, les Normands punissent aussitôt la famille d’Osmond, dont le sang danois leur est insupportable. Poursuivi par ses ennemis, Osmond part à la recherche de sa sœur qui le mènera jusqu’à la bataille de Canosa, dans le sud de l’Italie, entre les Normands venus soutenir le Pape Beno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au printemps 2019, Babelio m'offrit « Hauteville-la -Guichard, le pays des Tancrède » qui évoquait la conquête de la Sicile par les normands … ce mois ci une autre Masse Critique m'apporte ce roman de Philippe de Dinechin qui jette un autre regard sur cette épopée.

Se présentant comme l'adaptation « modernisée » d'un parchemin moyenâgeux ces quatre cent cinquante pages (résumées par ATP007 dans son magnifique commentaire) nous plongent dans le XI siècle aux cotés des normands intervenant en Italie, à l'appel du Pape, pour repousser les sarrasins.

Deux couloirs narratifs sont empruntés. L'un avec Osmond, un chevalier qui, à la suite d'une révélation au Mont Saint Michel, devient un pèlerin prêchant « paix aux hommes de bonne volonté » et nous emmène dans les iles Skellig, les léproseries, à Beauvais, Laon, Besançon et Rome, au contact des défavorisés et des réprouvés.

L'autre avec Arnaud de Gournay et sa troupe rejoint le même itinéraire à Besançon avec son cortège de soulards et de filles de joie en quête de fortune. Tout le monde se retrouve d'abord à Rome, libéré des sarrasins, puis à Canosa, où les normands sont tous exterminés à dix rescapés près …

Mais, comme chacun sait, les peaux de moutons sont un support onéreux qui obligent les scribes à laisser peu d'espace libre, et ceci provoque une série de chevauchements entre les deux couloirs narratifs qui créent quelques situations cocasses :
- Page 348 : deux moines trainaient le Sarrasin jusqu'à une paillasse dans leur gite précaire. le pape sortit de la bibliothèque …
- Page 390 : « aux femmes donc ! » répéta le pape en riant. Osmond et ses amis se retrouvaient mélangés à un flot de pèlerins …
- Page 411 : « c'est trop tard » conclut le pape. Lorsque Adezila rentra dans le camp avec ses trois frères …
Il me semble que mélanger deux narrations différentes au sein d'un même chapitre complique l'écriture et la lecture et je me demande si quatre cent cinquante pages sont indispensables car certains chapitres manquent d'actions, à mon humble avis, ou répètent des rédactions antérieures.

Mais le normand que je suis apprécie à sa juste mesure cette épopée méconnue que le romancier restitue avec talent en s'appuyant sur une rigoureuse documentation et surtout en ayant avec son épouse Monica et leurs quatre enfants, Emmanuel, Paola, Sébastien et Lucas, parcouru les flots et les chemins suivis par les chevaliers.

Enfin le message de paix et d'oecuménisme transmis par ces pages mérite d'être lu par le plus grand nombre. Merci à Babelio et Cent Mille Milliards pour cette belle découverte.

PS : mon commentaire sur "Hauteville-la-Guichard, le pays des Tancrède"
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Très contente que mon choix « Osmond d'Avesnes, chevalier normand » ait été validé lors de la masse critique « littératures » de Babelio.
Résidant à coté de Rouen, le résumé m'intéressait.
Il commence ainsi :
« La ville de Rouen n'avait pas connu une semblable agitation depuis la dernière Foire du Pardon à l'automne précédent. Un soleil d'hiver illuminait la cité fluviale. Les habitants de toutes conditions affluaient sur la place de l'église dont le sol, presque gelé, était collant. le son pénétrant des cloches de la nouvelle cathédrale rythmait le pas des villageois qui se bousculaient pour être à la bonne place. »
L'Histoire de la Normandie commence vers le huitième siècle. A cette époque les danois lancent des raids sur les côtes de la Mer du Nord. En 911, Rollon, guerrier viking, traite avec le roi des Francs pour obtenir un territoire, en échange il aidera le roi à repousser ses compatriotes. Il est considéré comme le premier duc de Normandie.
Dans son livre Philippe de Dinechin nous conte le début de l'épopée des Normands en Italie en suivant les aventures d'Osmond, dit le taiseux, d'origine danoise. Il est l'ainé d'une fratrie de quatre enfants et sa famille entretient des rapports houleux avec une famille voisine dont le patriarche est Arnaud de Gournay dit l'Irascible.
La vie d'Osmond va basculer le jour où il va tuer le fils d'Arnaud, pensant que celui-ci a violé sa soeur. le duc Richard de Normandie va faire preuve de mansuétude et l'épargne. Mais il va le contraindre à l'exil. Osmond va partir vers le Mont Saint Michel et rejoindre les nombreux pèlerins. Il va être touché par la foi chrétienne, lui qui connaît mieux les dieux scandinaves que le dieu des chrétiens. Mais le Pape Benoit a besoin d'aide pour bouter les sarrazins hors de l'Italie du Sud. le duc de Normandie va alors lever une armée…
Notre héros va rejoindre les troupes normandes qui comptent déjà deux de ses frères, sur les chemins des Pouilles.
L'épopée des Normands en Italie est en marche…
Un talent de narrateur et un travail de documentation impressionnant pour un livre très intéressant à lire. Pour la petite histoire, Philippe de Dinechin accompagné de sa femme et de ses quatre enfants a suivi le chemin d'Osmond et moi sans bouger de mon canapé, j'ai aimé ce moment de lecture en compagnie de ce héros normand.
Je remercie Babelio et les éditions Cent Mille Milliards pour l'envoi de ce livre imprimé sur papier labellisé FSC qui contribue à la bonne santé de nos forêts. Merci.
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25.01.2022 8eme livre
Wahou ! Quel magnifique bond dans le temps que nous offre Philippe de Dinechin avec ce roman « Osmond d'Avesnes chevalier normand » ! Imaginez un retour en arrière de plus de mille ans, lorsqu'il fallait plus d'une semaine pour aller de Rouen à Angers, où les distances se faisaient pour la plupart à pieds, en carriole ou à cheval pour les plus aisés, beaucoup vivent ou survivent des biens qu'offre la terre, un bol de soupe de légumes fait le repas des plus pauvres alors que des festins sont organisés dans les châteaux et palais pour les Seigneurs, Ducs, Évêques, Chevaliers…. Un déséquilibre énorme où la vie d'un homme n'a que peu de valeur…

Janvier 2003, le grand historien professeur Mike Stanford, 81 ans, découvre dans la bibliothèque de Caen un « palimpseste », parchemin effacé par les moines copistes pour être réutilisé et ainsi économiser des peaux de moutons qui servaient à la confection des livres. Il découvre donc des textes en latin d'un certain Rodulfus Glaber, réussi à les traduire et découvre ainsi l'histoire d'Osmond d'Avesnes, chevalier normand du XIe siècle, qu'il connaît déjà très bien, ayant longuement étudié et enseigné l'histoire Normande.
Nous voici donc partis à l'aventure aux côtés de ce normand aux origines danoises priant aussi bien les dieux Odin Thor ou Freyr que le Dieu Chrétien.
Aîné d'une famille de 4 garçons et une fille, ils ont des différents ancestraux avec la famille d'Arnaud de Gournay. Il y a du Roméo et Juliette puisque la belle Adeliza, Soeur d'Osmond le taiseux, est amoureuse d'un des fils d'Arnaud l'irascible.
C'est le Duc Richard qui règne sur la Normandie et qui y applique sa loi et sa justice, que ce soit pour pardonner des délits, juger des assassins, bannir des vassaux…
Le Pape Benoit demande l'aide de l'armée Normande pour combattre les Sarrazins en Italie du Sud.
Voilà, le décor est planté, mais l'histoire qui suit, les histoires, sont captivantes car mêlant foi pour certains, vengeances pour d'autres, amours, rencontres, amitiés sur les chemins qui mènent du Mont Saint Michel aux Pouilles Italiennes…
C'est d'autant plus émouvant lorsque l'on sait que l'auteur Philippe de Dinechin, Docteur en droit, a parcouru ces mêmes routes avec sa famille, sa femme chilienne Monica et leurs quatre enfants. Quel beau voyage !
Merci Babelio et les éditions Cent Mille Milliard pour ce livre historique dans le cadre de Masse Critique Littératures de janvier 2022.
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Excepté l'introduction (qui heureusement est très courte) et la fin, ce roman m'a beaucoup plu. Je me suis rendu compte, à l'issue de ma lecture qu'il était en réalité tiré d'une histoire vraie, à l'époque des Normands de Sicile, ce qui explique la fin du roman (je reste évasif pour ne rien gâcher aux autres lecteurs). En tout cas belle découverte, je reste dans l'attente de ce que l'auteur pourra éditer par la suite.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A compter du VIIIe siècle, des guerriers scandinaves commencèrent à lancer des raids qui s'étendirent sur toutes les côtes de la mer du Nord, de l'Atlantique et de la Manche, tant à l'Est qu'à l'Ouest. Certains de ces guerriers forgèrent des dynasties par la force de l'épée et devinrent célèbres, comme Rurik à l'Est, Ragnar Lodbrok en Grande-Bretagne ou encore Rollon en France.
(…)

En 911, Rollon traita avec le prince local, Charles III dit "le Simple", roi des Francs, pour s'engager à repousser ses compatriotes en échange d'une terre. Il fonda ainsi la dynastie des ducs de Normandie, qui se rendrait célèbre par l’invasion de l'Angleterre en 1066.
(…)

Ces "Danois", implantés en Normandie, ne semèrent pas seulement le trouble au Nord. En effet, dès le début du XIe siècle de nombreux mercenaires normands se rendirent dans le sud de l'Italie, se mêlant aux luttes régionales entre catholiques romains. Grecs et sarrasins, d'abord pour ceux qui les avaient engagés, puis pour leur propre compte. Ils finirent ainsi par fonder leur propre royaume, le royaume de Sicile, en 1130, sous l’égide de la famille de Hauteville, qui, selon la légende, descend directement d'une famille de pirates scandinaves implantés en Normandie.
(…)

Osmond d'Avesnes, également connu sous le nom d'Osmond Quarrel ou Drengot, fait partie de ces premiers aventuriers normands partis en Italie du Sud pour y chercher fortune au début du XIe siècle. Le duc Richard l'a banni et nous le retrouvons dans les Pouilles avec ses frères à la bataille de Canosa, là même où Hannibal a anéanti l'armée romaine en 216 avant Jésus-Christ.
(…)

A Aversa, en Campanie, puis en Calabre et en Sicile, ils fondent un royaume où vivront ensemble pendant plus de cent ans juifs, chrétiens et sarrasins.
(…)

(…)
Plus tard,pendant que le pape Urbain II a lancé la première croisade contre les infidèles, en Italie du Sud, là même où Osmond expira, les Normands commencèrent à créer un royaume. On dit qu'il fut respectueux de chaque religion. Pendant que le roi chrétien priait dans sa basilique de Palerme, les juifs fréquentaient les synagogues, les musulmans apprenaient le Coran, les Grecs avec leurs popes suivalent leurs dogmes. Les décorations byzantines de Palerme, mêlées aux vestiges grecs, arabes et normands témoignent d'un souffle créateur qui rayonna. Unis, les hommes se sont entendus sans parler la même langue. Chacun apprenait celle de l'autre. Sur cette terre couverte de citronniers, d'orangers, d'amandiers, l'Occident et l'Orient se sont alliés, léguant au monde un exemple inédit d'une construction commune.
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«Un palimpseste est un parchemin que les copistes du Moyen Age effaçaient pour écrire un autre livre. On a vu des fragments qui ont été utilisés trois fois. Ils ponçaient l’encre puis réécrivaient. C'est une question de coût. Imaginez, pour écrire une Bible, il fallait plus de cinq cents peaux de mouton ! »

Mike prit une loupe et put déchiffrer le titre suivant : Fama praeclara Osmond Avisnis Norman milite par Rodulfus Glaber.

Foudroyé par sa découverte, il s'écroula sur une chaise.
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«Osmond d'Avesnes, Osmond d'Avesnes, qu'en savons-nous ?» demanda-t-il aux élèves rassemblés en demi-cercle autour de lui.

Jordi Casai répondit :

« Orderic Vital, moine anglo-normand, l’un des premiers narrateurs de l'épopée des ducs, écrivit à peu près ceci : le duc Richard était à la chasse dans la forêt de Lyons, ce n'est pas loin de Rouen, précisa-t-il, lorsque deux seigneurs, Osmond et Guillaume forçaient un sanglier. Osmond l'atteignit en premier. Guillaume, piqué dans son orgueil, dit tout haut qu'il cédait à son rival cette faible victoire car sous ce même arbre il avait triomphé d'Adeliza, la jeune sœur d'Osmond.

C'est cela, dit le maître, exactement cela.»
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Tous se connaissaient. Les tanneurs dont le quartier puant s’étendait sur les rives de la Renelle côtoyaient les teinturiers et autres travailleurs du cuir aux tabliers élimés. Ils ne se parlaient guère entre eux. Plus loin, on voyait les drapiers et leurs penteurs qui transportaient le linge sec. Ils vivaient de l'autre côté de la ville sur les bords du Robec dont l’eau, affirmaient-ils, assouplissait les étoffes. Les meuniers suivis de leurs apprentis étaient là, eux aussi, enchantés de cette pause inespérée. Les pêcheurs de la Seine avaient délaissé leurs barques. On les sentait de loin. Un effluve âcre prenait la gorge comme si la foire était ouverte, sans fruits, ni légumes, ni poissons, mais seulement des spectateurs qui empestaient leur métier, baignés par un soleil ingrat et un vent mauvais. Les juifs qui habitaient non loin de la Tour étaient sortis de leurs maisons. Quelques moines orientaux du mont Sinaï, reconnaissables à leur bure en laine foncée, égrenaient les grosses boules de bois de leurs chapelets. Juste à côté d'eux, un groupe de pèlerins, récemment arrivé de Terre Sainte, psalmodiait. À l'arrière, étrangers à ce qui allait se jouer et agacés par ce contretemps, deux marchands danois attendaient. Des infirmes aux pieds coupés tendaient la main en quête d’aumône, heureux de cette journée de bénéfices inattendus. Ce jour n'était ni un dimanche, ni un jour de fête, pourtant les Rouennais de toutes conditions s'étaient donné rendez-vous sur la place principale de la ville.
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Sois patient, mon frère, respectons le sommeil d'un mourant. Il tutoie Dieu.
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