Londres – 1888. L'austère chirurgien Belloc Rhodes J. s'éprend de Nathy Faye, très jeune fille de très bonne famille et très perturbée par ses hormones. Une passion dévorante et insatiable les plonge dans la folie et les pousse aux pires déviances sexuelles mais aussi au meurtre…Éros et Thanatos dans toute leur splendeur!
Jack l'éventreur vu et à peine corrigé par Pierre Dubois. Thriller? Récit historique ? Roman érotico-pornographique de fou? Connaissant et appréciant beaucoup Pierre Dubois pour ces ouvrages sur la mythologie, les elfes et autres fantômes, ce fut une sacrée surprise !
Mais revenons un peu sur le cadre de publication de ce roman pour éclairer la rédaction d'une histoire qui va quand même très loin dans la perversité et le sanguinaire. Cette édition ne le mentionne pas, mais « God save the crime » a déjà été publié en 1982 aux éditions La Brigandine qui fait suite à la collection « Bébé Noir » caractérisée par son excessive indépendance de ton, une contrainte de format (192 pages max) et une ligne éditoriale imposant un tiers d'érotisme explicite.
On plonge donc à pieds joints dans la pornographie. Oui parce que « érotisme » c'est trop gentillet là… Pour moi, l'érotisme titille l'imagination pour permettre qu'elle se déploie. Il y a de la suggestion, parfois même du raffinement. Ici, c'est exactement l'inverse : l'imaginaire est écrasé et c'est un hyperréalisme sexuel, délirant, mêlé à des descriptions plus que détaillées de découpages anatomiques qui nous saute à la figure. Ici, c'est fait pour. Mais quel choc! On est loin de la vision de la cheville ou de la gorge d'une femme déclenchant des réactions timides et empourprées.
Certes il faut avoir le coeur bien accroché par moment mais rien n'est gratuit et toute cette abondance de chair et de sang participe à la montée en puissance de la folie furieuse des personnages et de leur descente en Enfer. Il faut également compter avec le talent de Pierre Dubois pour planter un décor. Je me suis retrouvée propulsée dans les ruelles malfamées d'un Londres populaire fin 19ème à donner des frissons. Lorsqu'il décrit la campagne anglaise, la douceur d'une fin d'été au bord de la Tamise, je m'y sentais si bien que la redescente dans la réalité sordide des rues sales et de la pauvreté fut plus que brutale. Ajoutons à cela une critique de la société victorienne, hypocrite et pervertie sous ses beaux atours, on obtient un roman qui sous couvert de sexe et de meurtre manifeste les clivages et l'esprit de sédition de toute une époque.
Le seul bémol que je tire de cette lecture c'est d'avoir eu l'impression de survoler l'histoire et les personnages. Mais finalement, leur aventure sanglante se termine suffisamment tôt, je ne sais pas si j'aurais voulu en savoir plus sur eux. Le blanc de la camisole, comme les cernes en cas d'insomnie, ne me vont pas au teint.
Âmes sensibles s'abstenir, vraiment, VRAIMENT !
Lu dans le cadre des challenges Petits Plaisirs et Multi défis Babelio 2016
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Après avoir soigné Nathy Faye en pleine crise d'hystérie , le docteur Belloc Rhodes avec ses propres moyens , qui vont rapidement soulager la jeune fille , les deux amants vont devenir diaboliques et perpétrer des meurtres les plus horribles les uns que les autres ..
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Voilà une version de Jack l'éventreur qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains .
Les détails des meurtres et des relations sexuelles des deux amants de l'enfer sont décrites au moindre petit détail.
C'est très noir , glauque , morbide et gore , mais le roman est bien écrit et passionnant de bout en bout .
Ames sensibles éloignées vous ce roman n'est pas pour vous .
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J'adore cette époque et ce sombre lieu qu'est la Londres victorienne. Dans ce petit livre sulfureux on suit les délires anatomiques et digressions pornographiques de Jack l'éventreur et de sa jeune amante. C'est cru, c'est de la boucherie et un portrait noir, sanglant et plein de stupre.
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Payot - Marque Page - Pierre Dubois - Texas Jack