Angleterre, 19ème siècle, entre légendes celtes et méfaits de l'industrialisation.
Le parti pris est évident!
Peter, alias Scrubby, ne sait rien de son passé : déposé une nuit au seuil d'une maison pauvre, il remplace un bébé enlevé par les fées quelques jours plus tôt.
Il grandit, et avec sa famille, doit partir s'installer à Londres pour fuir la famine. Sa mère le hait, sa grande soeur -en partie responsable de l'enlèvement de son petit frère, qu'elle avait laissé par inadvertance au pied d'un arbre à fées - le protège. Il quitte ainsi la forêt magique et le vieil ermite qui se fait également appeler Merlin.
Cette bd a été co-écrite avec Pierre Dubois, efficologue et auteur notamment du Grand Livre des Fées. Et en effet, j'ai beaucoup aimé entrer dans cet univers magique! Malheureusement, le scénario est un peu simple, pour ne pas dire gentil.
Ca reste une lecture agréable!
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UNE BELLE ET TERRIBLE LÉGENDE.
Les Changelings sont des pièges que l'on retrouve dans les écrits irlandais, et écossais. On y raconte que les fées, par malice et curiosité, n'hésiteraient pas à enlever les bébés des hommes, dans le but de s'amuser. En substitution, les fées placeraient alors un Changeling à la place du nouveau-né enlevé.
La forme d'un Changeling peut changer d'un récit à l'autre, mais la plupart du temps, un Changeling prend la forme d'un bébé fée, ou d'un bout de bois enchanté. le sortilège veut ensuite que cette substitution fasse totalement illusion auprès des parents, alors persuadés d'avoir leur enfant à côté d'eux.
...
Quelque part dans les vertes prairies du Dartmoor. vers la fin du XIXème siècle.
Lorsque l'on est une petite fille, le temps n'a pas la même emprise que chez les grands. de même les responsabilités sont-elles variables et il semble parfois plus important de suivre la course frénétique d'un papillon que de surveiller le petit frère nouveau-né... Mal en pris à la jeune Sheela car, de cette absence de peu, surgira un drame terrible : le bébé posé au pied d'une aubépine - l'arbre des Fées - a disparu sans laisser aucune trace... Sa mère, inconsolable retrouvera le dit des anciennes coutumes magiques et, implorant grâce à la reine des Fées devant l'arbre légendaire, obtiendra d'elle qu'un enfant lui soit rendu. Et tant pis s'il ne ressemble guère, avec ses yeux verts, à celui qui était le sien : la magie du changeling est déjà à la manœuvre !
Mais Scruby, tel est son nom, grandit dans ces vertes campagnes du Dartmoor- ainsi que sa sœur aînée, mais leurs chemins ne font guère que se croiser -. Un jour, tandis qu'il court après un étrange petite personnage irrattrapable, il pénètre le couvert de la vieille forêt magique, le Withsman's Wood, où il rencontre rien moins que Merlin qui n'aura de cesse de lui enseigner tout ce qu'il y a à savoir sur la vie du petit peuple. Hélas, le temps des hommes n'est pas exactement le temps de la légende et une succession de malheurs s'abattent subitement sur les parents de Scruby. de paysans laborieux mais fiers de leur petite liberté, ils vont devoir chercher du travail et de quoi subsister dans ce que le narrateur appelle : «les citadelles de la misère», c'est à dire tous ces quartiers pauvres et sombres du Londres de l'époque. Vendre cette antique liberté pour quelques malheureux pennys... Malgré la misère, Scruby aura tôt fait de rencontrer de nouveaux amis : un vieil alcoolique débonnaire et mendiant philosophe ainsi qu'une jeune fille de son âge, une fille de riche mais qui n'a pas froid aux yeux ainsi qu'une petite fille de sa condition, prénommée Mary mais qui semble être sous la tutelle d'un bien étrange, bien inquiétant personnage...
Une manifestation qui dégénère en bain de sang et c'est tout l'avenir de notre jeune héros qui en est bouleversé...
Ce premier volume de présentation nous emmène directement au frontières entre la réalité et la magie, entre la vérité crue de ce monde sans pitié de la période victorienne de la grande révolution industrielle britannique au mystère des bois légendaires où l'on rencontre les êtres mystérieux des traditionnels contes de fée. L'ambiance enchantée des ouvrages dont Pierre Dubois nous abreuve depuis quelques décennies - pour notre plus grand plaisir - est au rendez-vous. Avec Xavier Fourquemin au dessin (la très agréable série "Le train des Orphelins, entre autres choses) et Scarlett Mulkowski à la couleur, l'ensemble graphique n'est pas sans rappeler, pour l'ambiance citadine, le Peter Pan de Loisel (malgré un trait assez différent) ainsi que le très beau "Bout d'homme" de Jean-Charles Kraehn, série avec laquelle on ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de trouver une certaine filiation.
Si l'on reste un peu sur sa fin, dans la mesure où ce chapitre premier, "Le mal-venu" est à considérer comme un ouvrage d'exposition, on est très vite imprégné de ces atmosphères de mystère et l'on a hâte d'entreprendre la suite !
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Je retrouve avec plaisir un vieil auteur que je connais depuis longtemps. du moins, depuis que j'ai abordé la bande dessinée adulte au sortir de mon adolescence. A l'époque, il avait mis en scène une série inaperçue par le commun des mortels qui s'intitulait sobrement Les Lutins que j'avais beaucoup appréciée. Il s'agissait de deux dyptiques différents sur le thème de ces êtres des bois. C'était à une époque où la mode en bande dessinée allait aux longues séries sur un héros précis. Depuis, le concept du dyptique a été maintes fois repris. Bref, c'était un précurseur. Il n'a pas été prolifique par la suite dans ses productions mais il s'est fait connaître comme le grand spécialiste des elfes et autres fées. Il revient depuis quelques années sur le devant de la scène.
Que dire de la légende du Changeling? C'est franchement bien! Je retrouve ce qui faisait la saveur d'une histoire comme Les Lutins dont cela aurait pu être un prolongement. Il y a l'histoire officielle et celle qui se passe dans l'étrange pays des fées. On retrouve cette même dualité entre un sujet sérieux qui est celui des révoltes sociales des ouvriers dans l'Angleterre victorienne en proie à la révolution industrielle. Il y a également cette légende du garçon revenu du pays des fées qui devra combattre les êtres maléfiques voués au seigneur du Chaos. le traitement de l'histoire fait penser au Peter Pan de Loisel dont on retrouvera un clin d'oeil. L'esprit de la nature renvoie également à un auteur comme Servais. Bref, c'est un curieux mélange qui semble bien fonctionner d'autant que le dessinateur de Miss Endicott assure un max.
Alors que le premier tome paraissait très dense au niveau du scénario, j'ai parcouru le second d'une traite. Il m'a paru un peu creux malgré un final détonnant. J'aime quand l'ambiance change subitement passant du léger au plus sombre notamment dans l'enfer des mines. On suivra avec plaisir ce conte des temps modernes! Je suis totalement conquis! J'en redemande car c'est un véritable émerveillement!
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- Aubépine, aubépine...
... Mère des Fées, si j'ai fauté envers toi, je m'en repends.
Par ces sept rubans...
... Ces herbes de Saint Jean...
... Ces sept gouttes de sang...
... Je me voue à ton culte et t'implore, mère sacrée des Fées...
... Rends-moi mon enfant.
« Les petits êtres fuyants et cachés oublient de fuir lorsqu’on les appelle par leur vrai nom »
On ne sait pas trop quand a commencé l'histoire du Changeling. L'enfant changé de spitafield. Les chroniques du pale pays des elfes evoquent ......le soir de la comète.......il y a bien longtemps, en ces ages vagues, lorsque fuyait le temps sans temps.
Les sentiers et les ruelles se confondent, la ville est une forêt et le vent y souffle la même chanson.
...mais les hommes voulaient toujours plus... plus de terrain, plus de blé, plus d'or... l'alliance fut rompue...
Payot - Marque Page - Pierre Dubois - Texas Jack