AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782715224964
232 pages
Le Mercure de France (04/03/2004)
3.93/5   15 notes
Résumé :
Joseph Pasquier bat le rappel de sa famille pour venir pendre la crémaillère dans son nouveau domaine de la Paquellerie. Avoir récolté une fortune en bourse ne lui suffit, pas. II est décidé à la consolider par une situation mondaine bien assise. Pour se faire un noyau de relations, il compte utiliser d'abord les ressources du clan Pasquier.
Sa première manoeuvre réussit à merveille. Malgré qu'il en ait, son frère Laurent - le médecin - l'introduit auprès de ... >Voir plus
Que lire après La nuit de la Saint-Jean : Chronique des PasquierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'aime beaucoup la façon dont Duhamel nous fait entrer dans l'intimité de ses personnages, les peignant par couches successives, chacune laissant transparaître l'ébauche qu'il en avait faite dans l'épisode précédent. Ce tome est essentiellement consacré à la réussite financière de Joseph le frère aîné de la famille et à l'orgueil démesuré que ce succès lui apporte. La nuit de la Saint-Jean est celle que toute la famille passe dans la nouvelle maison de maître que Joseph vient d'acquérir: c'est à cette occasion qu'ils se retrouvent et que que l'on constate l'évolution des travers des uns et des autres. Au grand dam de ses fils, le père est resté un incorrigible séducteur, ce dont s'accommode encore tant bien que mal son épouse confinée dans son rôle de mère de famille irréprochable. Laurent est encore un être tourmenté, écartelé plus que jamais entre ses idéaux et des sentiments qui le troublent et qu'il assume difficilement. Les caractères, les situations, les relations sont à la fois universelles et très ancrées dans l'époque (le début du XXè siècle avant la première guerre mondiale) et dans la société petite-bourgeoise française d'alors. L'écriture est merveilleusement fluide et je m'explique mal que Duhamel soit aujourd'hui tombé en désuétude plutôt que consacré au panthéon des grands auteurs classiques.
Commenter  J’apprécie          250
Contrairement à d'autres sagas familiales, on ne se lasse pas de lire La Chronique des Pasquier. le quatrième titre, La Nuit de la Saint-Jean, en est l'illustration., car plus abouti que les précédents.
En quoi ?
Dans les récits précédents un chapitre se détachait régulièrement du lot : une altercation burlesque entre le père et le propriétaire, une initiation aux dangers de la sexualité par un père gêné d'aborder ce sujet avec son fils… Cette fois il en est au moins deux. Ainsi du chapitre I où Joseph emmène son frère Laurent chez un politicien et lui donne une leçon de savoir-faire pour obtenir un marché qui rapportera gros : tout n'y est que flatterie, mensonge et comédie. de même au chapitre XV où règnent grâce aérienne et enchantement nocturne, au point de rappeler, sur un mode mineur, Roméo et Juliette ou encore le songe d'une nuit d'été. Des chapitres inoubliables.
Et que dire de la technique utilisée ? On avait déjà eu un chapitre dialogué comme au théâtre et ailleurs un échange épistolaire. Cette fois, Duhamel va plus loin. Echo sonore et nocturne de l'unanimisme, on lit tout un chapitre où l'on passe d'un personnage à l'autre : tous discutent ou s'adonnent à leurs pensées, si bien que tout un monde se livre à nous, sans qu'il y ait rupture ou dystonie car tout s'enchaîne harmonieusement. Plus que d'habileté ou de talent, il faut parler ici de grand art où le génie transcende la technique.
Un de ces rares livres qu'on n'est pas près d'oublier.
Commenter  J’apprécie          00
Juin 1905. Suite à un nouvel esclandre de Raymond Pasquier, toute la famille quitte la rue d'Alésia pour aller s'installer rue du Faubourg Saint Antoine. Joseph, qui obtient de beaux succès dans les affaires, se retrouve propriétaire de deux immeubles à Paris, d'une résidence sur la Côte d'Azur et d'une jolie propriété située non loin de la forêt de Carnelle. Il la baptise du pompeux et charmant nom de « La Paquellerie ». Il y invite famille, amis et personnalités comme le sulfureux peintre Delcambre. Laurent poursuit sa formation dans le laboratoire de l'illustre Renaud Censier qui ne sait comment déclarer sa flamme à Laure, une de ses jeunes disciples. L'ennui, c'est que Laurent a également un penchant pour la belle...
Ce quatrième tome de la « Chronique des Pasquier » marque un peu le pas. Mis à part la réussite de Joseph, il ne se passe pas grand chose de vraiment nouveau. Les personnages sont égaux avec eux-mêmes. le Docteur Pasquier continue de plus belle ses frasques. Maintenant il se prend pour un grand inventeur. le lecteur en arrive à se demander quand il va devenir raisonnable. Laurent est toujours aussi mal dans sa peau et n'arrive toujours pas à trouver sa place dans le monde. On espère que l'intérêt sera relancé dans la suite.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Le plus regrettable, disait Schleiter de sa voix sans vibration, le plus amer, quand on avance dans la vie, c'est de comprendre qu'il n'y a plus rien à faire pour réconcilier les classes et qu'il est parfaitement ridicule de rêver encore de cette réconciliation. J'annonce le crépuscule des universités populaires où les bourgeois sentimentaux viennent jouer à la fraternité.
- Tu te condamnes toi-même, s'écria le calme Vuillaume.
Schleiter haussa les épaules.
- Non ! Pas de fusion possible, pas de flirt entre les classes ! Un bourgeois, un vrai bourgeois, ou bien il donne son argent, tout son argent – ce qui ne s'est jamais vu – et c'est réglé : il n'est plus un bourgeois. Ou il garde son argent et, alors, même s'il fait de la politique socialiste, même s'il roucoule dans l'ombre de Jaurès, il peut dire tout ce qu'il veut : il n'est jamais qu'un bourgeois. 
Commenter  J’apprécie          10
- Oh ! Non. Ce serait trop simple. Il existe, paraît-il, des offices très sérieux, des maisons de confiance. De telles maisons, on dirait que papa les sent de loin et s'en écarte avec répugnance. Il est presque infailliblement attiré par les faiseurs, les escrocs, les canailles. Il a besoin d'être dupé, d'être grugé. C'est le fond de sa nature. Il a donc fait alliance avec un cabine véreux, et, depuis, c'est la grande folie. Il prend des brevets non seulement pour la France, mais encore pour le Kamchatka, pour le Honduras, pour la Zambézie, pour des pays impossibles. C'est un besoin, une maladie. Il oublie de renouveler ses brevets à temps. Alors, c'est la déchéance, c'est de l'argent gaspillé. 
Commenter  J’apprécie          10
Joseph a tranquillement invité pour les besoins de sa politique personnelle ou de son empire financier, toutes sortes de gens illustres, qu'il n'avait en principe, aucune chance de séduire et qui sont quand même venus. Jamais Joseph n'a fait une invitation de hasard ou de pure courtoisie. Sa règle formelle en ces sortes de choses, est que chaque flûte de champagne, chaque rondelle de foie gras doit rapporter, en définitive, au moins quinze du cent. 
Commenter  J’apprécie          20
- La Russie est notre alliée. C'est entendu. Mais la Russie est battue. Les journaux français ont pour elle quelques paroles amicales et vaguement méprisantes. Le Japon n'est pas notre allié ; mais le Japon est vainqueur. Toute la presse retentit de louanges pour le Japon. Moralité : il faut être vainqueur.
Commenter  J’apprécie          20
La jeune fille se redressa, gonfla son buste, leva les bras, bâilla comme une enfant, fit un long soupir qui lui mit aux yeux des larmes bénignes, puis, sagement, elle s'inclina, de nouveau, sur le microscope.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Georges Duhamel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Duhamel
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}