Probablement en clin d'oeil à
Ma Roumanie de
Virgil Tanase, l'historienne nomme son livre de témoignage
Ma Roumanie communiste, à bon escient. En effet, très subtilement, mais aussi tout naturellement, elle, qui n'avait pas spécialement vocation à s'intéresser à la Roumanie, ne voit pour ce pays qu'un destin « communiste ».
Attention, je ne suis pas en train de dire qu'elle est une « nostalgique » de ce régime, qu'elle dénonce avec beaucoup d'efficacité, mais au contraire, qu'elle ressent au final, « un appel qui s'est figé sans réponse » (ce sont les derniers mots du livre).
Quel destin pour la Roumanie post-communiste ? Elle dit, à demi-mots, que l'après 1989 n'est que « […] dans ce petit monde de la manie des complots, les traîtrises fleurissent » et surtout, elle le dit directement « […] le présent post communiste est confus ».
Je suis parfaitement d'accord avec elle et j'ai lu son livre presque d'une traite. Il faut dire que sa plume est concise et agréable et qu'elle sait magistralement combiner récit historique avec implication personnelle, voire touches de lyrisme.
Une petite mention pour son évocation, rapide certes, et non nominative, mais si louable de l'ambassadeur des Pays-Bas à Bucarest en 1989 (
Coen Stork) ou pour le portrait très « juste » de
Paul Goma.
Il y aurait beaucoup à dire sur cette lecture, mais j'ai préféré poster de nombreuses citations et faire court.
Catherine Durandin n'a peut-être pas connu une carrière à la hauteur de ses capacités, mais elle fait honneur à son métier d'historienne et, si par le plus grand des hasards elle me lit, je la remercie tout simplement de n'avoir pas « renoncé » à la Roumanie. Malgré les doutes dévoilés au grand jour, ce livre demeure une très belle et émouvante déclaration d'amour à son sujet.
« J'oscille entre l'envie de tourner la page, je suis une étrangère, un outsider, l'envie de revenir au temps d'avant lorsque la Roumanie n'existait pas pour moi. Et puis je me fais piéger. D'où cette impossibilité de conclure ».