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Gérard Granel (Préfacier, etc.)Henri Dussort (Traducteur)
EAN : 9782130440024
224 pages
Presses Universitaires de France (01/12/1996)
4.62/5   8 notes
Résumé :
Une philosophie atteste sa grandeurEn affrontant les questions les plus difficiles. Donc, au premier chef, celle du Temps. Aussi est-ce dès 1904-1905, à Göttingen, que Husserl tenta une analyse phénoménologique du temps, en lui appliquant les concepts fondamentaux d’intentionnalité et de réduction.
En 1916, Édith Stein, alors assistante de Husserl, entreprit d’éditer ces cours, et de les compléter par d’autres textes postérieurs 81905-1910). Ce n’est pourtant... >Voir plus
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Husserl reconnait le mérite de Brentano quand celui-ci décrit le présent comme modification du passé, mais celui-ci tombe encore dans une impasse psychologique empiriste lorsqu'il se contente d'envisager le temps comme une succession de contenus. Sa théorie est la suivante : la conscience du temps est une succession de moments qui chassent le moment qui précède, de telle sorte que ce moment-ci ne soit plus réel (seul le présent l'est). Husserl le refuse précisément : non seulement ces contenus sont réels, mais sa théorie ne permet pas de rendre compte des différentes unités temporelles. Dans l'exemple bien connu d'une mélodie, on ne pourrait avoir conscience de la mélodie si la forme d'un son en chassait un autre, mais on ne peut pas non plus supposer que les contenus des différents sons soient présentés tout à la fois (ce qui donnerait une cacophonie et même une contradiction). Sa phénoménologie lui permet de développer une conception de la conscience intime du temps assez subtile mais assez claire. En fait, Brentano ne distingue pas clairement la forme temporelle et les contenus temporels : dans l'immanence de la conscience intime du temps, la rétention d'une perception (ou impression originaire) n'est pas la sauvegarde d'un contenu dans le présent, mais une forme intentionnelle qui vise passivement ce qu'il vient de se produire à titre de contenu passé. La rétention n'est pas un acte à proprement parler. En tant qu'intention (passive), elle est vide de contenu : elle est conscience de ce qu'il vient de se produire, elle ne représente pas le passé dans un présent, mais est conscience du passé comme tel. La protention, tournée vers le futur, suit également ce schéma. de rétentions en rétentions, l'on obtient une continuité immanente. le temps immanent peut ainsi s'écouler sans que les contenus temporels ne se chevauchent contradictoirement et sans que les unités temporelles deviennent impossibles. C'est différent pour le ressouvenir (et, vis-à-vis du futur, l'attente), qui est précisément une telle re-présentation, une telle re-production. le ressouvenir fait encore partie de l'immanence de la conscience intime du temps. Mais il est autonome par rapport à la perception et à l'impression originaire : il s'agit d'un tout autre type d'intention, qui suppose néanmoins au préalable la rétention. le ressouvenir assure une unité objective au sein de la conscience du temps (au même titre que l'attente). le jugement est un cas intéressant. Quand je juge que 2 fois 2 font 4, ce qu'il se forme dans l'immanence de ma conscience du temps n'est pas l'ensemble du jugement, mais le 2 fois 2. le 4 n'apparait là qu'en tant que visée.
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Vidéo de Edmund Husserl
Présenté par Raphael Zagury-Orly, philosophe, membre fondateur Avec Paul Audi, philosophe Christine Bergé, philosophe et anthropologue Sandrine Louchart de la Chapelle, Chef du Service de Gérontologie Clinique et Centre Mémoire du Centre Rainier III au Centre Hospitalier Princesse Grace
On sait à quel point perdre la mémoire terrifie : ne plus se souvenir d'un nom, d'un lieu, d'un événement, ne plus savoir ce qu'on vient de faire, ne pas reconnaître le chemin de la maison, ne plus pouvoir dire d'où l'on vient, ni même qui on est… le « trou » de mémoire inquiète déjà, et lorsque l'âge et la maladie le transforme en grand vide, on conçoit confusément que perdre la mémoire est approcher de la fin. Mais la mémoire n'est pas seulement le champ mental ou la faculté que possède chaque personne d'enregistrer, conserver, restituer les souvenirs, ni un prétendu « lieu » où ceux-ci seraient stockés, ni, d'ailleurs, la rémanence, dans le corps et l'esprit, de ce que les sens y ont apporté (mémoire gustative, auditive, visuelle…). Elle est aussi ce que « nourrit » et conserve une collectivité – et qui souvent se distingue, voire s'oppose, à ce que l'histoire écrite par les pouvoirs retient – elle est ce qui fait savoir à une classe, une société, une civilisation, qu'elles ont un « cours », un passé, une généalogie, un développement, qui expliquent ce qu'elles sont au présent, sinon ce qu'elles seront. La phénoménologie de Edmund Husserl a introduit, pour illustrer le rôle de la mémoire dans la perception, la notion de « rétention », ou « souvenir primaire », laquelle explique comment l'expérience récemment vécue est maintenue « présente » dans la conscience afin qu'il soit possible de percevoir des « objets temporels », ceux qui ont une durée complexe dans le temps, par exemple une mélodie. de la même manière, une classe, une société ou une civilisation seraient « sans temps » (la « mémoire ouvrière » par exemple serait juste un instantané, une « image » fixée dans le passé, inactualisable, sans mouvement, ni dynamique, ni efficience) si on les rendait incapables de la « rétention » du passé, ou si celui-ci était effacé. L'individu se perd lui-même s'il perd sa mémoire. Les sociétés et les civilisations aussi.
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