Novembre 2020.
Je remercie l'opération masse critique pour l'envoi de ce livre et m'excuse du temps passé entre sa réception, sa lecture et ma critique. Manque de motivation pour rendre compte dans une période aussi trouble que cette fin d'année 2020.
L'histoire est quasi simple, simplissime, comme la vie et la mort. Banal épilogue d'une trajectoire humaine et terrienne. Peu importe nos croyances, nous ignorons tous ce qu'il adviendra et Maëlig Duval nous donne, sans tabou, une interprétation personnelle sans doute, romancée et originale d'un au delà étrangement présent. La prouesse est à saluer. C'est extrêmement difficile à imaginer. Bravo.
Romy est morte, renversée par un camion, elle espère se réveiller, ne comprend pas, n'accepte pas et cherche avec désespoir à retrouver son corps, ses sensations, les êtres qu'elle aimait, la possibilité d'évolution, l'avenir, la vie.
Elle n'est pas seule dans ce lieu de transit qu'est la chambre funéraire, on y retrouve les autres morts, les urnes qui sont là depuis longtemps, les nouveaux qui arrivent, ceux qui s'en vont et les interrogations, les maigres possibilités d'espoir, car finalement elles existent.
On y apprend une nouvelle réalité, quasi tangible, des intrigues et des relations se nouent, entre les perceptions étranges de corps perdus et les capacités de l'esprit à dépasser les lieux et le temps.
Assurément,
du fond de mon urne, ouvre des possibles.
C'était assez étrange de lire ce court récit en cette année 2020 où chacun prend conscience de la fragilité extrême de la vie.
Même si, pour moi, ce n'est pas nouveau...
L'écriture de Maëlig Duval m'a plu, juste et précise, ce qu'il fallait pour un tel roman.
Nous avons tous besoin d'un imaginaire pour l'après. Ces écrits nous manquent, il en existe peu qui ne soient teintés de religion. Pour ma part, indépendamment de croyances, ou pas, je me suis posé les questions soulevées ici :
- A quoi bon un au delà sans voir, sans humer un parfum, entendre le bruit de la pluie, sentir la fraicheur de l'eau ou la chaleur du soleil, la douceur d'une peau, savourer une meringue, un café...
- Comment peut-on ressentir en devenant un simple esprit ?
- Quel sens aurait l'éternité ?
- Comment supporter de ne plus influer le monde vivant ?
- Comment communiquer avec les vivants et les morts ?
J'ai presque eu peur d'ouvrir ce livre. Il est vrai que la mort et moi avons une relation assez complexe, mais quelque part, ce petit récit porte un espoir. Alors merci et bravo.