Au milieu des années 50, Ed Hutcheson est le rédacteur en chef d'un organe de presse indépendant The Day, journal d'information impartial et objectif, créé il y a près de 40 ans pour lutter contre la corruption, doté d'un public fidèle. Journaliste intègre, d'un professionnalisme irréprochable et se faisant une haute opinion de sa fonction, Hutcheson, qui a tout sacrifié à son métier, jusqu'à son mariage, lutte avec toute son équipe de journalistes contre Tomas Rienzi, le caïd local qui a à sa botte une armée de politiciens véreux et de tueurs à gages et qu'aucune enquête sénatoriale n'a jamais réussi à inculper.
Alors que The Day est sur le point d'être vendu par Madame Garrison et ses deux filles, héritières du fondateur et propriétaire du journal, John Garrison, mort onze ans auparavant, et qu'il risque de disparaitre purement et simplement pour laisser la place au Standard, tabloïd à scandales, une enquête, diligentée par Hutcheson, extrèmement pressé par le temps, sur l'assassinat d'une jeune femme dont le cadavre a été retrouvé dans le fleuve pourrait faire tomber Rienzi définitivement.
Un combat sans merci s'engage alors entre le patron de presse et le parrain de la ville, le premier cherchant à faire parler les témoins du meurtre, le second à les faire taire.
Le journaliste et romancier britannique James Estwood a écrit "
Bas les masques" en 1953. Il s'agit d'une novélisation, procédé qui consiste, en l'occurrence, en l'adaptation d'un film pour en faire un roman, technique beaucoup plus rare que l'inverse. le film éponyme (Deadline USA aux Etats-Unis), sorti en 1952, est signé
Richard Brooks et met en scène Humphrey Bogart dans le rôle du journaliste incorruptible. Comme le film, le roman d'Eastwood est un vibrant plaidoyer pour la liberté de la presse et veut démontrer l'importance majeure du 4ème pouvoir dans sa pluralité et son indépendance pour faire respecter ce que la constitution des Etats-Unis a érigé en 1791 en dogme principal, à savoir l'interdiction faite au Congrés des Etats-Unis de limiter de quelque façon que ce soit la liberté de la presse et d'autres libertés individuelles et que l'on retrouve dans le Premier Amendement. Des affaires comme celles des "Pentagon papers" et surtout du Watergate au début des années 70 montre bien la puissance du journalisme d'investigation outre atlantique même si celle-ci est aujourd'hui, et de plus en plus, remise en question par l'avènement d'internet et la main mise des GAFA et autres géants du Web sur la communication et l'information.