…I Gotta Feeling…
Oui, c'est vraiment cela, une sorte de bonne vibration…parce que, honnêtement, le 4eme de couverture ne casse pas trois pattes à un canard : on profite d'un voyage temporel pour se retrouver en 1897 et on va saisir l'occasion pour tenter de changer le cours des choses en tuant Hitler durant sa prime enfance…sortant tout juste de l'excellente lecture de 22/11/63, il me semblait en falloir plus pour m'émouvoir. Hormis peut-être le titre, rien ne prédisposait vraiment ce livre à finir entre mes mains
Mais, néanmoins, il se dégageait de cet ouvrage une aura mystérieuse, une sorte de « Allez-y, laissez vous tenter,entrez… « Susurré subrepticement par la cabine de la grande roue sur la couverture…
…je me suis donc laissé tenter…
…j'ai payé le droit d'entrée…
…je suis monté dans la cabine…
…le temps et le monde se sont transformés…
…j'ai été transporté…
30 ans de travail pour ce livre de 650 pages avec au final un tout tout bon cru qui procure cette douce ivresse comme emporté par une valse à mille temps et pas une infâme piquette vinaigrée qui vous brûle l'estomac et vous colle la barre au front.
Voyage spatio-temporel et chassé croisé inter générationnel pour cet incroyable
Wheeler, touche à tout à qui tout semble réussir mais qui, une fois le sentiment que son but est atteint et a fait le tour de la question, passe à autre chose.
Par ce qu'il faut être clair, ça semble partir dans tous les sens avec parfois des digressions qui peuvent parraitre inutiles ou faire office de remplissage mais relatées de façon tellement enthousiaste que je m'y suis pris au jeu…et pourtant, le base ball et le sport en général, c'est pas mon truc.
Mais petit à petit, les choses se mettent en places, les pièces s'emboîtent, les interactions se renforcent et prennent formes, l'intrigue semble se cristalliser et une fois le puzzle reconstitué, on se rend compte que ce n'est que le sommet de l'iceberg, qu'un autre puzzle se cache derrière le premier…
A ce stade, on peut choisir la forme passive et avoir le sentiment de s'être fait balader…on se remet Soul II Soul ; Back to life (Back to reality)…et on passe à autre chose.
Ou on peut choisir, activement, de poursuivre la bal(l)ade…on enchaîne toujours avec Soul II Soul ; Keep on moving…
J'ai donc continué la bal(l)ade ,à Vienne, à San Francisco, ici, maintenant, hier, avant-hier, là bas,ailleurs tenté de résoudre l'énigme, de trouver le truc, d'essayer diverses combinaisons, ai eu quelques illuminations, ai été bluffé par les révélations, les twists, les squelettes dans le placard (ou les malles plutôt). Me suis creusé les méninges, ai fait faire un peu de gymnastique à mon cerveau (ça ne fait jamais de tort), en vain je le concède, je n'ai pas tout compris, il reste(ra) un nimbe de mystère dans la brume viennoise, mais qu'importe, j'ai apprécié le voyage, je ne me suis pas senti floué : au contraire,loin de là j'ai été bluffé.
Je n'ai donc pas trouvé le truc, ce n'était pas de la prestidigitation, c'était de la magie…et je vous jure, passe au moment où j'écris un cover de Queen !!!
Et encore, quelques mois après cette lecture, tentant tant bien que mal de clôturer cet avis ( un petit sourire nostalgique et l'esprit un peu ailleurs, signes marquants chez mon humble personne de l'effet que produit toujours un très bon souvenir) de paraphraser
Peter Gabriel « Did I dream this belief / Or did I believe this dream ? »
Fred-Fichetoux-Beg mode Vienna activé…oh et puis non, tout compte fait mode A Kind Of Magic activé