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Xavier Hanotte (Traducteur)
EAN : 9782859205133
156 pages
Le Castor Astral (04/02/2003)
3.56/5   25 notes
Résumé :

Frans Laarmans, modeste employé à Anvers, se retrouve soudain représentant d'une entreprise hollandaise de fromage d'Édam - avec dix mille fromages en dépôt dans sa cave... Bien vite, les désillusions s'accumulent.

Cette satire particulièrement savoureuse du monde des affaires est aussi une évocation brillante des années 30.

Willem Elsschot, en maître de l'humour froid, observe avec un mélange de compassion et de férocité ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un court roman, voire une nouvelle, où l'auteur se moque de la crédulité de certains, où un modeste employé anversois a la possibilité de devenir un « homme d'affaires » dans le monde du fromage, la possibilité de grimper l'échelle sociale et devenir un bourgeois.

« Une satire est une oeuvre dont l'objectif est une critique moqueuse de son sujet (des individus, des organisations, des États, etc.), souvent dans l'intention de provoquer, prévenir un changement ou de porter à réfléchir. »

Nous sommes en 1933 et le monde des affaires bientôt à son apogée. Frans Laarmans veut y participer et pour cela est très méthodique : d'abord aménager une pièce dans sa maison pour son bureau, acheter une machine à écrire, trouver des représentants, etc. On lui a déjà livré les dix mille formages tandis qu'il en est toujours à aménager son bureau. Et tout va à vau-l'eau.

Une gentille comédie où le burlesque et l'émotion se rejoignent.
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De quoi parle donc un roman intitulé Fromage et écrit en 1933 ? Frans Laarmans est employé de bureau dans une entreprise de construction de bateaux anversoise, la General Marine and Shipbuilding Company, et vient de perdre sa maman. Afin que son protecteur (et ami de son frère médecin), Monsieur van Schoonbeke, ne soit plus embarrassé en sa compagnie, ce dernier lui propose de devenir le représentant pour la Belgique d'une grande firme des Pays-Bas… active dans le commerce du fromage. Devenir négociant et quitter sa modeste condition, grimper facilement dans l'échelle sociale, c'est bien sûr attirant, et Frans Laarmans se lance dans l'aventure…

A une époque où la bourgeoisie francophone était encore fort influente et dominatrice en Flandre, mais où les premières lois linguistiques reconnaissent certains droits aux Flamands (usage du néerlandais en matière administrative, et dans les écoles), ce roman, écrit en néerlandais, qui montre un cercle de néerlandophones influents et bien placés, est de son temps.

Hormis un usage fréquent du passé simple qu'on ne retrouve plus autant qu'avant en littérature, j'ai trouvé l'écriture de ce roman très moderne. L'humour est mordant, et dès le premier chapitre, j'ai eu le sourire aux lèvres. Travaillant dans le domaine de l'insertion socioprofessionnelle, j'ai savouré cette façon qu'a eue l'auteur de jouer avec la représentation des métiers et des statuts associés. Frans Laarmans avait son idée de ce que devait être un négociant et a agi en fonction, s'équipant de choses et d'autres, réfléchissant longuement au nom à donner à son entreprise, et faisant tout, finalement, sauf s'occuper de ce pour quoi il avait été engagé : vendre des fromages… des tonnes de fromages…

En résumé, une intéressante découverte, d'une étonnante modernité.
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J'ai commencé cette lecture sans rien en savoir, c'est à peine si j'ai lu la quatrième de couverture. Très vite apparait le charme suranné de l'écriture, puis des allusions à une époque : le statut social est caractérisé par la possession d'une auto (c'est le terme employé) et d'un téléphone, tandis que la nouvelle Russie post-révolutionnaire se construit. En effet, le roman a été écrit en 1933.
Le héros, ou anti-héros plus exactement, Frans Larrmans, est un modeste employé de bureau dans une entreprise de chantier naval à Anvers, où il exerce la profession de correspondancier. Via une relation de son frère ainé médecin, il se trouve parachuté dans le milieu bourgeois et ses soirées mondaines. Il tente tant bien que mal de faire illusion, et se retrouve malgré lui représentant de commerce en Belgique d'une société de fromage hollandais, avec un énorme stock d'édam sur les bras. Et voici la chronique drôle mais surtout pitoyable, d'un brave type crédule totalement empêtré dans sa nouvelle mission. Entre bovarysme et diner de con.
Un court roman très enlevé, dont la lecture est savoureuse comme certainement ce fameux édam double crème.
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Willem Elsschot, de son vrai nom Alfons-Jozef de Ridder né et mort à Anvers (1882-1960) est un écrivain flamand majeur. Il a peu publié, avait fondé une agence de publicité qu'il dirigeait, travail qu'il n'aimait pas mais qui le faisait vivre. Fromage paraît en 1933, vingt ans après son premier livre.

Ceci étant dit, ce Fromage est un pur régal, et pourtant, je ne suis pas très amateur d'Edam, je préfère un bon fromage français qui pue, qui coule et qui se révèle encore plus sur une bonne tartine d'un bon pain. Ces remarques culinaires passées, Fromage est avant tout un constat du changement de la société des années 30. Frans Laarmans est le parfait crédule, celui à qui l'on fait croire qu'il peut et doit réussir socialement et qu'il vivra mieux ainsi, sera considéré et entrera dans la belle société.

Ce court roman est profond en même temps que léger : avec beaucoup d'humour, il raconte les péripéties de Frans auxquelles le lecteur compatit et rit. On peut prendre cette histoire comme une simple pochade, mais ce serait dommage, Willen Elsschot observe et décrit les faiblesses humaines, n'en tire pas de jugement ni d'analyse, il laisse ce travail éventuel au lecteur. Satire du monde des affaires absolument pas datée, et pourtant elle a presque un siècle. Je dois même dire que j'avais commencé ma lecture avant de prendre des renseignements sur l'auteur et que les premières pages ne m'ont pas alerté sur le fait que ce livre était une réédition. C'est un peu plus loin que je me suis posé la question, mais plutôt à cause -ou grâce- à l'écriture de l'auteur, à son style. Classique, évidemment mais assez moderne -la traduction est récente et c'est Xavier Hanotte (dont l'excellent du vent, m'a réjoui) qui s'y est collé. Humour noir, conte ou fable, odyssée fromagère (j'emprunte l'expression au magazine Elle), tous ces termes siéent parfaitement à ce roman. L'un de ceux que l'on garde précieusement, un classique de la littérature flamande que le castor astral a la bonne idée de rééditer dans sa collection Galaxie.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Figure incontournable de la littérature flamande, Willem Elsschot était responsable d'une agence de publicité lorsqu'il publia "Fromage" en 1933. À l'instar de ses précédentes publications, ce court roman (qui fera sa renommée) d'un genre inclassable, possède un vrai charme.
"Fromage" est une plaisante satire du monde des affaires et du début des années 30. le personnage central - Frans Laarmans, modeste employé d'une fromagerie à Anvers - tout comme le style dépouillé, plein d'humour et de sensibilité contenue rendent ce roman très attachant.
Cela fait un certain temps que j'ai lu "Fromage". Je conserve, encore aujourd'hui, le souvenir plaisant et émouvant de sa lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Ma femme n’eut pas immédiatement droit à la nouvelle, mais dut prendre patience jusqu’à ce que j’aie soupé. Car dorénavant je ne mangerais plus, mais déjeunerais, dînerais ou souperais. » p. 47
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« Les employés de bureau sont des gens humbles, bien plus que les ouvriers, à qui la rébellion et l’aptitude à se serrer les coudes ont du moins valu quelque respect. (…) Les employés de bureau, eux, sont peu spécialisés et à ce point interchangeables que même le plus expérimenté, le plus fidèle d’entre eux peut du jour au lendemain se faire virer à coup de pied dans le cul et remplacer illico par un autre tout aussi bon, et meilleur marché. » p. 31
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« Pour l’occuper, ma sœur aînée lui donnait des pommes de terre à peler. Et elle pelait, pelait, comme pour un régiment. Nous apportions tous nos patates chez ma sœur, la dame du dessus faisait pareil, de même que quelques voisins, car lorsqu’on avait essayé de lui faire peler une seconde fois un seau de pommes de terre déjà pelées, elle l’avait remarqué. » p. 11
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Question embarrassante. Quelle quantité de fromage hollandais les Belges ingurgitaient-ils annuellement, et sur quel pourcentage de ce total pouvais-je compter mettre la main ? Je n'en avais pas la moindre idée. Cet "écoulement", comme il le nommait, était-il du genre rapide ?
Mes longues années de service à la General Marine and Shipbuilding ne m'étaient d'aucun secours pour imaginer une réponse et je sentais bien que citer un chiffre était une mauvaise idée.
- Commencer petit, c'est plus prudent, dit soudain Hornstra, lequel devait trouver que j'avais assez réfléchi. La semaine prochaine, je vous envoie vingt tonnes d'édam double crème dans notre nouvel emballage breveté.
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