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Série B tome 1 sur 6
EAN : 9781094428062
Fleur Sauvage (04/09/2015)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Stan Kurtz, c'est un peu le San Antonio de Frédéric Dard. Version barrée mais balisée (six épisodes pour cette première saison, périodicité mensuelle). Stan Kurtz est détective, il « travaille » à l'ancienne bien qu'il ait à peine trente ans. Plutôt à la ramasse, pas très courageux, ses nombreux défauts seront mis à mal, obligeant notre homme à payer son loyer, se confronter à un ersatz de Frankenstein ou, accessoirement, nous émouvoir.Une bien drôle de surprise que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce roman éponyme inaugure l'hexalogie Série B.
Derrière Série B se cache l'inénarrable Marc Falvo, biographe officiel de Stan Kurtz. Cinéphile, téléphile, sériephile et autres trucs en -phile pas racontables, il meltingpote à qui mieux-mieux dans ce roman que je qualifierais d'OVNI si le terme n'était pas éculé comme une actrice porno en fin de carrière.
A l'image de l'effet miroir sur la quatrième de couverture, Série B est tout et son contraire. Noir mais drôle, invraisemblable mais cohérent, plein de références mais inventif. Renversant, en un mot.

Constat simplissime : Falvo sait écrire.
Il manie à merveille le style direct et familier, capable de sonner juste. Authentique – tiens, encore un qu'on case à toutes les sauces –, spontané, naturel, rien qui sente l'artifice pour faire peuple. Chaque phrase fait mouche sans s'encombrer de figures m'as-tu-vu-eh-mate-le-style. Quant aux scories qui me hérissent le poil (adverbes en -ment, verbes introducteurs, dialogues bouche-trou étalés sur six-huit pages…), elles pointent aux abonnés absents.
Du style comme j'aime, en premier lieu parce qu'on peut appeler ça un style. Décontracté, de la même école qu'un Frédéric Dard, mais avec un tour de main bien à lui.
Voilà, tu lis Falvo, c'est du Falvo. Une griffe que j'ai croisée dans d'autres bouquins à lui et pas ailleurs. Drôle, percutante, désabusée… Econome aussi, une qualité appréciable quand tant d'auteurs se perdent en logorrhée, à croire que leur traitement de texte carbure à la dragée Fuca. Les descriptions sur vingt lignes me barbent, vu que je n'en ai rien à carrer de la couleur des lacets de Machin ou de la marque de ses lunettes. Trois mots suffisent, mon imagination prend le relais. Merci, Marco – coeur avec les doigts.

Stan Kurz, pour te donner une idée, c'est le fils caché de Sam Spade, Philip Marlowe, Humphrey Boggart (ce qui revient un peu au même) et Jeffrey Lebowski dit “le Duc”, avec des répliques à la Bruce Willis. Détective anachronique qui se promène en imper et chapeau mou au XXIe siècle, il boit autant qu'il dort. L'archétype du privé minable. Déjà vu ? Oui (j'ai parlé d'un archétype juste avant, faut suivre un peu) et non. Kurtz, trentenaire bien de son temps, a démissionné du monde. Pas de vie, pas d'avenir, pas de rêves, revenu de tout à force de n'aller nulle part. Il incarne ce très contemporain jemenfoutisme des gens qui ont lâché la course à la connerie générale. Un modèle de réussite, au fond, dans une société qui n'en a rien à secouer de tout, de rien, des gens, de la vie.
La sienne, de vie, change avec la rencontre de miss Boxer, ce qui lui vaudra de se faire boxer dès la page 10. Eh non, ça ne traîne pas, l'action démarre très vite et ne s'essouffle jamais. Les scènes s'enchaînent, rocambolesques, surréalistes, cartoonesques… le roman porte bien son titre, à piocher dans le roman de gare, les séries TV et le cinéma de série B. Très grindhouse à la manière d'un Planète Terreur, il te colle des scènes improbables (le vol des paupiettes dans un resto italien, what else?), des seconds couteaux qui ont la tête de l'emploi, des bricolages de la dernière chance à la McGyver… Action, émotion, société, polar, un peu de tout, de tout un peu.

Le risque dans ce genre d'entreprise, c'est que le cocktail déjanté devienne un gros nawak indigeste. Si Kurtz se définit comme une tanche, Falvo, lui, n'a rien d'un manche. L'invraisemblance n'empêche pas la cohérence : l'auteur se tient à son parti-pris de série B et il le fait bien.
D'aucuns se contenteraient d'enfiler les poncifs et les délires crétins au premier degré, en roue libre. Sauf qu'il existe une nuance avec figure libre. Ici, le roman ne se prend pas au sérieux, soulignant parfois ses ficelles pour s'offrir un réel recul sur lui-même. Tout ça, c'est des histoires, c'est pour déconner. Mais on peut déconner avec sérieux. En témoigne le jeu sur les codes, les clichés, les passages obligés.
Falvo connaît le cinéma, mais pas que. Comme je disais, il sait écrire. En croisant les deux, il prend le monde de la série B, la retourne contre le mur et le biaise jusqu'au trognon. A la fin, il te pond son univers à lui. Où le grand méchant – le Révérend – n'est pas juste un patchwork de Keyser Söze, Mabuse et Blofeld. Où Gina, la femme fatale, ne se contente pas d'un rôle de Rita Hayworth discount mais possède quelque chose en plus (ou en moins, question de point de vue).
Falvo ne recycle pas, il réinvente.

Faux nanar mais vrai bon livre, plein de surprises, déjanté, j'ai retrouvé dans Série B ce plaisir de gosse que j'avais devant les premiers Vandamme et Seagal, les Bloodsport, Kickboxer, Piège en haute mer… Seule différence, le gars aux commandes de ce bouquin affiche quelques neurones de plus. Il en faut pour se permettre un hommage au genre sans se limiter au pastiche sans âme, au fourre-tout bordélique. L'artiste en a dans le cigare, assez pour trouver l'équilibre entre références, distanciation nécessaire, réappropriation et détournement.
Bien des polars m'ont gavé, parce qu'on sent qu'ils étaient trop proches de leurs inspirations ciné, ou conçus comme des films, ou pire écrits en vue d'une adaptation à l'écran. Ce qui s'appelle se tromper de métier : la littérature n'est pas le cinéma (lapalissade inside). Série B, c'est de la littérature qui fait son cinéma. Avec intelligence.
Lien : https://unkapart.fr/serie-b-..
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Vous lecteurs, amateurs de polars, vous avez envie de lire quelque chose de différent, étonnant…ne vous fiez pas à cette couverture, il vous faut découvrir cette série B et faire la connaissance de Stan Kurtz.

Stan est un amateur de polar et ancien standardiste reconverti en détective privé. On pourrait aussi l'appeler Joe la glandouille : moins il en fait, mieux il se porte. Lui, il veut s'occuper des cas de divorce et des pensions alimentaires non payées…mais certainement pas d'affaires criminelles. Aussi, lorsque Miss Boxer déboule dans son bureau et souhaite l'engager suite à la disparition de son mari, qu'elle pense mort, Stan hésite, un quart de seconde….Ben oui, elle est plutôt canon la miss et surtout une grosse enveloppe suffiront à le convaincre. Quand on a son proprio qui nous menace, faute de loyer payé, de nous ficher dehors, l'électricité coupée…une telle offre, on ne peut pas la refuser. Stan se lance alors dans l'enquête et c'est le début des emmerdes…La disparition de Valentin Boxer s'avère plus complexe qu'à ce qui paraît…Pressions, courses poursuites, bastons, il semblerait que des personnes dans l'ombre n'aient pas envie que Stan vienne mettre le nez dans cette affaire…Mais lui abandonner ? C'est mal le connaître…

Voilà une lecture et une découverte qui me fait bien plaisir. Un polar à la fois original, étonnant, diffèrent de tout ce que j'avais pu lire jusqu'à présent et avec un ton qui m'a plongé directement dans l'ambiance et qui surtout a su captiver mon attention dès les premières lignes. Un ton particulier, mélangeant une bonne dose d'humour décalée m'ayant donné de fort bons moments de franches rigolades, mais aussi avec les qualités qu'on attend d'un polar, une intrigue bien ficelée, de bonnes phases d'actions avec son lot de rebondissement. le mélange est détonant et vous savez quoi ? Ça m'a fait vraiment du bien de lire quelque chose comme cela. Il y a donc beaucoup d'humour oui, mais pas que ça…Il y a aussi une certaine réflexion sur la nature humaine que j'ai vraiment apprécié retrouver ici, là encore amener d'une manière surprenante (mais cela je vous laisse le découvrir).

Et que dire de Stan !! Un personnage haut en couleur, qu'on aime autant qu'on déteste..Ah ce Stan, un charisme de fou, qui a lui tout seul porte cette histoire sur ses épaules.

Et tu sais quoi Stan, j'ai tellement apprécié ce moment partagé avec toi que j'ai commandé toutes tes prochaines aventures.
Lien : https://polarsetcompagnie.wo..
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le Sach'Avis
L'OVNI du jour,
mais quel plaisir!!! 😁
Stan Kurtz, jeune détective de 30 ans qui travaille à l'ancienne, se confronte à ses nombreux défauts, à son loyer à payer et à un ersatz de Frankenstein.
Je me suis régalée à entrer dans l'univers de Stan Kurtz, et derrière lui, l'excellent et vachement talentueux Marc Falvo !!!
Entre roman noir des années 50, Sin City, Georges Chesbro (Mongo le magnifique), Stan nous emmène dans une enquête très bien ficelée et rocambolesque à souhait! Voire même un peu barrée! J'ai adoré! On va de surprises en surprises bien glauques! Et surtout, quel style! Des dialogues à l'humour bien caustique!
À lire absolument et dans le détail pour ne pas manquer les subtilités de langage de ce cher Stan!!!
Pour moi un bonbon!!!😍
Lien : https://collectifpolar.com/
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Étonnante, originale, déconcertante, inattendue...
Voilà comment je perçois la série de Stan Kurtz que je viens de découvrir, du moins son tome 1.
Le plus du plus pour moi a été que le personnage principal mêle l'auteur à ses réflexions, cette touche détonante et familière nous embarque dans le récit immédiatement.

Quelques pas dans ce roman ont suffi à me faire dire que j'allais découvrir une série plus ou moins délirante et déjantée, dans tous les cas passer un excellent moment.
Mon idée s'est confirmée quand je me suis esclaffée de rire, n'allez pas croire que vous allez vous marrer tout le long, il va arriver un moment où on va rentrer dans la cour des grands et ça va saigner.
C'est exactement le genre de lecture dont j'avais besoin, de la légèreté avec un personnage principal plus glandouille tu meurs.

Stan est en charge d'une affaire compliquée, lui qui en tant que privé ne souhaite traiter que des divorces et bien c'est raté.
Intimidation, course poursuite, il semblerait que certaines personnes se donnent un mal de chien pour contrer son enquête.
La disparition de Valentin Boxer va se révéler pleine de mystères, que lui est-il donc arrivé?

Il y a un point qui pèse lourd dans la balance, ce point-là va faire que comme moi, vous voudrez lire la suite pour savoir...
C'est bête je ne peux vous le révéler sans spoiler et ça c'est quelque chose que je déteste, je serai prête à tuer celui qui raconte ou qui donne un élément clé.
Bon voilà pour le savoir il vous faut le découvrir par vous-même, c'est une histoire prometteuse avec des livres courts , vous ne risquez pas grand chose, à part la compagnie d'un gars bien allumé.

Étonnante, originale, déconcertante, inattendue... la suite de la série arrive bientôt et je la veux !!

Lien : http://leshootdeloley.blogsp..
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Je suis une addict des thrillers, des romans (très) noirs, des genres épouvante, horreur, gore. Mais j'aime aussi les univers décalés, ceux qui ne rentrent pas dans le moule, ceux qu'on aime ou déteste mais sans demi-mesure.
Stan Kurtz m'a été conseillé par des personnes en qui j'ai totale confiance quant à leur avis.
J'ai eu peur, me demandant où je m'embarquais.
Mais je me suis lancée avec le tome 1/6 de Série B. Et (bip) qu'est-ce que j'ai aimé ! C'est frais, contrairement à Stan. C'est drôle parfois, violent souvent, improbable tout le temps.
L'écriture est celle qu'on attendrait d'un « roman de gare », celle qui se lit d'un trait, sans fioritures, qui va droit à l'essentiel.
C'est coloré, odorant et sonore. Stan est juste un homme normal, avec ses défauts et ses qualités.
Quand une bombasse se présente chez lui pour l'engager afin de retrouver son mari présumé mort, Stan ne résiste pas aux billets qui lui sont tendus. Mais il ne sait pas encore que sa cliente n'est pas forcément celle que l'on croit et que tout ça va l'entrainer dans une aventure rocambolesque autant que douloureuse.
Je n'ai qu'une hâte, passer au tome 2/6 !
Lien : http://atelierdelaulo.canalb..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
– Monsieur Kurtz, me lança-t-il d’une voix grave, ne partez pas…
– Vous m’emmerdez, Émile.
– J’ai quelque chose à vous demander… Une faveur.
– Je vous préviens. Si c’est sexuel, vous risquez gros.
Il me jeta un regard désolé.
– Monsieur Kurtz… Vous êtes détective ?
Je pus y lire la détresse d’un homme à qui on venait d’enlever son bien le plus cher.
– C’est votre travail de retrouver les personnes disparues ?
Il prit le temps avant de poursuivre. Bail interminable où il se servit un verre, se signa une paire de fois puis s’installa dans un des fauteuils de cuir moelleux.
– Monsieur Kurtz, ma fille a disparu.
– Je savais pas que vous aviez des gosses.
– Je n’ai pas DES gosses, j’ai UNE fille. La prunelle de mes yeux…
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– Vous allez toucher l’assurance ?
– Je vois très bien ce que vous insinuez…
– J’essaie juste de vous prouver mon intellect. Au fait, ça fait déjà dix minutes que je travaille. Cent euros par jour ouvrable, avec une semaine payable d’avance.
Je vis une pointe de surprise dans ses yeux.
– Jour… Ouvrable ?
– On va dire que je vous fais le dimanche à l’œil. Banco ?
– Vous acceptez les chèques ?
– Désolé mademoiselle, je préférerais du liquide.
Miss Boxer tendit une enveloppe bourrée de billets. Elle avait tout prévu.
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Le jour où Miss Boxer entra dans ma vie, j’étais au fond du sac. J’avais pas dormi depuis deux plombes, je sentais
l’ail et on venait encore de me couper le courant.
Plus les minutes passaient, plus je sentais que ma journée allait finir à peu près comme les autres. Frime, déprime et crime. Le genre de crépuscule à jeter bébé avec l’eau du bain.
– Entrez… Poussez fort.
J’entendis la porte de mon bureau s’ouvrir. Des talons claquer sur le plancher.
Elle était là.
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– Je me suis renseignée sur vous, monsieur Kurtz…
– Appelez-moi Stan.
– Monsieur Kurtz, laissez-moi vous dire que je suis plutôt surprise… Presque déçue. Ce sont toujours les ex-flics qui
deviennent détectives privés. Pas les anciens standardistes.
Elle semblait sûre d’elle. Comme si elle était la première à me faire la remarque.
– Je suis trop jeune pour un ex-flic. Et ça fait un avantage sur mes concurrents, je réponds très bien au téléphone.
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S’il existait une règle que la lecture de polars m’avait apprise, c’était ça : quand les emmerdes rendent visite dès le premier soir vous pouvez conclure deux choses. Que l’affaire est importante, que vous avez eu raison d’accepter. Et que ce sera tout sauf facile.
Voilà, vous en savez autant que moi. Je m’appelle Stan Kurtz. J’ai trente ans, trente-et-un bientôt. J’ai tout vu, tout entendu surtout les pires conneries. Et je suis détective privé.
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Aude reçoit David Didelot auteur et Marc Falvo auteur éditeur (vidéo publiée le 31 mars 2024)
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