Dans ce bouleversant roman, Ana Fernandez nous raconte ses souvenirs d'exil elle remonte le temps dans son Argentine natale par le biais de Paula jeune belge, qui cherche dans la mémoire de Maty, dame âgée, ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a pensé, ses souffrances, ses rencontres, ses adieux, ses correspondances.
Un récit vibrant pour que la dictature et ses horreurs ne tombent pas dans l'oubli.
Malgré cela, Ana Fernandez ne tombe pas dans le pathos, son récit est empreint de dignité, et bien que vivant en Belgique, sa terre d'accueil qu'elle affectionne, son coeur est en Argentine.
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page 49
C'est alors que tu as pris la fuite?
Non, je ne souhaitais pas abandonner la lutte, je voulais défendre mes idéaux.
Mais finalement tu t'es exilée ; pourquoi ?
Un samedi soir, j'ai entendu des tirs tout près de la maison.
J'ai passé la tête par la porte pour apercevoir quatre individus qui s'éloignaient ; ils sont montés dans une Falcon noire, l'un d'eux portait un uniforme. Le jour suivant, deux types, vraisemblablement du même groupe mais en civil, sont venus chez moi dans l'intention de fouiller la maison. Je n'ai pas pu me contenir et, sans réfléchir au risque, j'ai crié : "vous n'entrez pas ici! Vous êtes armés!"
.....
"On va bien voir! Nous reviendrons ! "
...
Quelque temps après, de nouvelles pressions m'ont amenée à m'exiler au Brésil. Juan a promis de m'y rencontrer, mais jamais plus je ne l'ai vu ; Juan a disparu
page 46
Les événements, Paula, ont l'air d'une fiction. Qui pouvait imaginer que le plan de silence ourdi par les assassins pouvait laisser un solde de trente mille disparus !