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EAN : 9782841564804
122 pages
Editions du Rouergue (16/09/2003)
3.32/5   17 notes
Résumé :
Jusque-là, il avait une vie bien normale, bien ennuyeuse. C'était pas le grantamour avec papa-maman, mais ça allait. Il n'avait pas d'amis, pas d'ennemis non plus. Match nul.
Tout dérape quand il entre en 3e et qu'il perd ses lunettes une fois de plus. Une fois de trop.
A la maison, les engueulades se multiplient, puis les insultes, puis les coups. Au début, il espère qu'au collège il y aura des gens pour le comprendre. Sa vie n'est un secret pour per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un livre choc. Terrible. Magistral. Un coup de poing.
C'est le troisième roman d'un jeune auteur, Bertrand Ferrier, destiné plus particulièrement aux adolescents, qui nous raconte sous forme de journal intime un moment de vie d'un adolescent de 14 ans, battu par ses parents.
Adolescence, journal intime, enfant battu, on pourrait s'attendre à un livre subtilement infiltré de messages pédagogiques, sociologiques, et d'espérance. Eh bien, pas du tout. Ou plutôt, c'est encore plus subtil que ça. S'il se trouve un « message » dans ce livre, c'est que rien n'est simple, évident, rassurant.
Pour avoir lu dernièrement quelques romans destinés à de jeunes lecteurs, on sent la plupart du temps la volonté des auteurs, même si les thèmes abordés sont difficiles, d'aplanir un peu les choses, sans vraiment les enjoliver dans les faits, mais au travers d'un style rassurant, d'une lueur d'espoir dans un encouragement direct aux études, à l'amitié, à l'écriture aussi…

Avec Happy end, titre à la fois ironique et stimulant, la prose est vraiment sans concession.
Etant un journal intime, nous savons que le « héros » a dépassé ce qu'il a vécu puisqu'il le raconte. Reste que nous ne saurons pas ou peu, à la fin de l'ouvrage, si la vie qui s'offre à lui est symbole de liberté ou de nouvelle prison. A la fin, tout commence…

La force du livre de Bertrand Ferrier est d'éviter les repères trop concrets. Ainsi, nous ne connaissons pas le prénom de l'adolescent, ni ceux de ses parents, le Frappeur et l'Autre, comme il les nomme. de même, nous ignorons le milieu social de cette famille. Plutôt classe moyenne, culture moyenne, pas d'alcoolisme ou de « carences » évidentes, si ce n'est une spirale de la violence qui semble avoir commencé aux alentours des dix onze ans de l'enfant.
Cet adolescent m'a fait penser à l'Antoine Doinel des « 400 coups » de François Truffaut. Il n'est pas particulièrement sympathique, ne possède aucun don particulier, n'a pas d'ami, et n'en recherche pas. Il n'est pas résigné, c'est pire que ça : il n'intellectualise pas ce qui lui arrive, ne fait que le vivre, au jour le jour. Il ne l'analyse pas davantage, pense simplement que c'est tombé sur lui. Il ne se dit même pas que cela pourrait s'arrêter un jour, si ce n'est que confusément il sait que cela finira par s'arrêter, non pas parce qu'on lui viendrait en aide (il y a longtemps qu'il n'y croit plus), mais parce que cela ne PEUT pas continuer.
Il ne se révolte pas. Quand les coups pleuvent, il se soumet, pleure le plus vite possible, s'écrase. Sans remords, sans honte. Pour que ça passe plus vite. Au collège, il ne pense qu'aux filles, au sexe. Il écrit des nouvelles pornos, et à cet égard, Bertrand Ferrier a su parfaitement brosser le portrait d'un adolescent d'aujourd'hui, sans mièvrerie, dans toute sa crudité.

On écoute la voix de cet adolescent avec compassion et effroi, et j'avoue avoir dû faire des pauses dans ma lecture, tant certaines pages sont insoutenables, car à la fois d'une sobriété et d'une précision au scalpel, sans rien à quoi se raccrocher.

Pourtant, et c'est aussi une grande force du livre, tout n'est pas noir absolument. Quelques adultes perçoivent la réalité de l'adolescent, lui tendent une main solidaire. Mais pour celui-ci, il est trop tôt, ou trop tard. Il ne peut faire confiance à quiconque, persuadé d'être au centre d'un complot.

Ainsi, approchant de la fin, comme un entonnoir qui peu à peu se rétrécit, le drame – ou le paroxysme du drame, sera atteint. Bien que terrible, le dénouement nous soulage. Il fallait que cela s'arrête. L'adolescent s'est délivré, sera-t-il apte à construire ? Nous ne pouvons que l'espérer, mais Bertrand Ferrier évite soigneusement de nous en faire la promesse.

Pensant aux lecteurs adolescents, j'encouragerais cette lecture, par sa très grande qualité, et aussi sa nécessité. Toutefois, je pense que le mieux serait qu'elle soit accompagnée d'un débat collectif pour apaiser les angoisses qui ne manqueront pas d'apparaître mais aussi éclairer les moyens de prévention de cette violence intolérable.
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Un livre poignant, très touchant.
On ne peut être que touché par le calvaire que subit cet enfant, battu, méprisé et malmené par ses horribles et insensibles parents. On lit ce livre facilement, entrainés par l'histoire et on arrive vite a la fin du roman.
Un roman simple qui m'aura marqué mais dont on ne peut pas dire qu'il en ressort une ''happy end''.
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La violence au sein d'une famille plutôt banale ; partie de pas grand chose et qui prend de l'ampleur au fil du temps...Chaque coup que reçoit le jeune narrateur, le lecteur le reçoit lui aussi. le cheminement qui se fait dans sa tête, sa culpabilité, sa façon de penser qu'il "mérite" ces coups parce qu'il n'est pas le garçon parfait, sa solitude, son sentiment d'incompréhension et d'abandon et surtout sa grande tristesse vont le mener à l'explosion.
Un livre émouvant.
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Ce livre raconte comment un adolescent est maltraité dans sa famille : si au départ, il se persuade que les coups sont justifiés, on assiste peu à peu à une progression de la violence, tant du côté des parents que chez le narrateur qui essaye de trouver des portes de sortie. Il fume parfois, il se retrouve à voler, à écrire des nouvelles pornographiques pour échapper à son quotidien. A chaque fois, la réaction de ses parents empirent, jusqu'au jour où tout bascule.
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lecture forte en émotions... une livre qui parle de la maltraitance et qui prend aux tripes ! Certains passages sont difficiles, mais on s'attache au héros et le suivons avec la hâte qu'il s'en sorte le plus vite possible. C'est donc un livre qui se lit d'une traite.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Mais il n'y a pas de miracle. Je ne peux pas me relever. Je ne me relève pas. C'est Lui qui me relève en m'attrapant par le col. J'essaye de tenir debout. J'essaye vraiment. Je sait qu'Il préfère me frapper en l'air qu'au sol. J'essaye quand même. En vain. Alors, Il me maintient. Il me fout quelques baffes. De la gnognote, comme Il dit. Il ricane. Parle. Je n'entends plus que par bribes. Coup de boule. Les arcades ont cédé : il y a du sang sur mon visage.
[...]
Un coup, deux coups. Je hurle. Je n'arrive pas à hurler comme je voudrais, l'air a disparu du couloir. Je n'attends plus de secours de personne. Je suis au milieu d'une steppe et mes gueulements sont couverts par ceux des loups qui vont me dévorer. Personne ne m'entend. Ne veut m'entendre. Je ne crois pas que je survivrai. Je suffoque. Je ne veux pas survivre. [...]
J'ai mal, je ne respire plus, je plonge ne apnée dans la souffrance. Je ne crois pas à Dieu ou aux voisins. Sinon je hurlerais : "Arrête, papa, arrête !" Je me souviens d'un truc où, quand le père rentrait, complètement saoul, il battait sa petite fille dévouée, et elle, ça lui était égal parce qu'elle était dévouée, justement, elle s'imaginait que se faire battre aussi, c'était être dévouée. C'était con, mais, au moins, c'était triste. Là, je sais que je ne suis pas un fils dévoué et soudain ça y est, je réussi à hurler, et Elle arrive en courant :
- Arrête un peu, il va alerterr tout le quartier !
[...]
j'ai MAL aux côtes, c'est le seul mot que je bafouille, je ne hurle plus, je pleurniche, j'ai mal, mal , j'ai mal, oh que j'ai mal, maman j'ai mal, la tête contre le carrelage, une fois, trois fois, plus, ça ne finira pas, et puis un coup de pied plus fort que les autres, un pointu, presque abstrait tant j'ai mal ; et cette certitude que si je n'étouffe pas maintenant, si je n'étouffe pas de douleur, je ne mourrai jamais ; et Sa voix pour conclure:
- Que je t'y reprenne, à voler dans le buffet !
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On ne me frappe pas tous les soirs. De temps en temps seulement. Et avec raison. Quand on bat quelqu'un, on trouve toujours des raisons pour. Alors, s'arrêter, curieuse idée, non, non, non. Pourquoi ?
Ils me tapent dessus avec de très bonnes raisons. J'aurais raconté ça à quelqu'un, il aurait trouvé ça normal. C'est pour ça que je préfère être seul. Qu'on me laisse tranquille avec mes torts.
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On ne me frappe pas tous les soirs. De temps en temps seulement. Et avec raison. Quand on bat quelqu'un, on trouve toujours des raisons pour. Alors, s'arrêter, curieuse idée, non, non, non. Pourquoi ?
Ils me tapent dessus avec de très bonnes raisons. J'aurais raconté ça à quelqu'un, il aurait trouvé ça normal. C'est pour ça que je préfère être seul. Qu'on me laisse tranquille avec mes torts.
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Il n’y a que les gens intelligents qui ne changent pas d’opinion, que les gens courageux. Les imbéciles, ça ne les dérange pas, de dire le contraire de ce qu’ils pensaient. Ils croient même que c’est ça, être intelligent, changer d’opinion, ils en ont fait une maxime que tout le monde répète tellement ils en sont convaincus – et cette conviction, pas question d’en changer : " Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. "
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On ne me frappe pas tous les soirs. De temps en temps seulement. Et avec raison. Quand on bat quelqu'un, on trouve toujours des raisons pour. Alors, s'arrêter, curieuse idée, non, non, non. Pourquoi ?
Ils me tapent dessus avec de très bonnes raisons. J'aurais raconté ça à quelqu'un, il aurait trouvé ça normal. C'est pour ça que je préfère être seul. Qu'on me laisse tranquille avec mes torts.
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Videos de Bertrand Ferrier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertrand Ferrier
"L'épicerie solidaire" (Bertrand Ferrier / Bertrand et Damien Ferrier). Enregistré le 4 novembre 2013 à Ze Artist (75019) par Josée Novicz. Rens. : www.bertrandferrier.fr.
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