Nous avons à conserver la liberté sauvée avec tant et tant de peine. Nous avons à assurer le destin de la France au milieu de tous les obstacles qui se dressent sur sa route et sur celle de la paix. Nous avons à déployer, parmi nos frères les hommes, ce dont nous sommes capables, pour aider notre pauvre et vieille mère, la Terre. Soyons assez lucides et assez forts pour nous donner et pour observer des règles de vie nationale qui tendent à nous rassembler quand, sans relâche, nous sommes portés à nous diviser contre nous-mêmes ! Toute notre Histoire, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé et des fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous l’égide d’un État fort.
Une défaite n’est qu’un accident dans la vie d’un peuple, si la France sait en tirer les leçons, elle peut y trouver l’origine d’une nouvelle grandeur, mais, pour ça, le culte de la vérité est nécessaire, de Gaulle joue dangereusement avec les sentiments des Français, je ne peux plus rien faire pour la France, ma tâche est finie. Bien qu’on vive très vieux dans ma famille, je ne verrai pas le retour de la vraie paix car cette guerre aura de terribles suites, je pense que les Français reconnaîtront plus tard que j’ai pu leur rendre quelques services, mais il faudra attendre longtemps et je ne le verrai pas non plus.
À mesure que se fait jour parmi les citoyens l’impatience des contraintes et la nostalgie de la liberté, il lui faut à tout prix leur offrir en compensation des réussites sans cesse plus étendues. La nation devient une machine à laquelle le maître imprime une accélération effrénée.
Il reste, chez Pétain, cette confiance, cet attachement à de Gaulle qu’on retrouve tout au long de leur histoire, même lorsque leurs rapports furent orageux et régis par la haine.
De Gaulle avait toujours exercé une sorte d’ascendant sur son protecteur, son patron. Et leur relation était toujours restée sous le signe d’une profonde et exigeante passion. Si l’amitié est devenue ressentiment, l’intensité de la relation est demeurée jusqu’à la mort.
De Gaulle, qui a lu Émile Zola, aurait pu observer que l’œuvre de celui-ci fournit une bonne analyse de la société française dans le premier tiers du XXe siècle. La série des Rougon-Macquart commence avec l’ouvrage Au Bonheur des Dames, suivi par L’Argent qui a pour thème ses problèmes monétaires, puis La Curée, avec ses scandales et les mêlées, et Germinal, relatant les conflits sociaux, pour aboutir à l’effondrement décrit dans La Débâcle.
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L'historien Marc Ferro est mort à l'âge de 96 ans. Ce féru de cinéma a oeuvré toute sa vie à replacer l'image au coeur du récit historique. Écoutez-le raconter ses deux passions en 1977.
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