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Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782207250853
473 pages
Denoël (17/05/2000)
3.78/5   209 notes
Résumé :
Simon Morley mène une petite vie tranquille et morne. Son travail de dessinateur pour une agence de publicité n’est guère stimulant, et il se remet doucement de son divorce. Aussi, lorsqu’il se voit proposer de participer à un projet gouvernemental mystérieux dirigé par le Pr. Danziger, il est intrigué et intéressé malgré lui.
Le professeur a une théorie surprenante sur le temps. Il considère que le passé et le futur sont toujours là, mais que nos perceptio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 209 notes
Ouah…éblouissant !
Oui, je sais, ça manque un peu de vocabulaire et d'argument mais ce roman était tout simplement merveilleux.
Qualité d'écriture, voyage dans le temps raconté à la façon d'un récit de voyage dans lequel on s'identifie tout de suite au personnage principal et dans lequel on est complètement immergé, originalité de l'ouvrage qui incorpore des dessins et photographies, rythme lent totalement en adéquation avec le thème et la découverte du New York des années 1880, bref, tous les ingrédients d'un roman duquel j'ai eu bien du mal à m'extraire une fois la dernière page tournée.

En ce qui concerne l'histoire, il s'agit d'un voyage dans le temps, plus précisément dans le passé, et l'auteur utilise un procédé peu commun, puisqu'ici, aucune machine ni aucune substance médicamenteuse ou autre n'est utilisée pour y parvenir.
Le personnage principal est suffisamment neutre mais néanmoins attachant pour qu'on puisse s'identifier à lui et ainsi, on a la sensation de découvrir nous-mêmes ce New York d'il y a plus d'une centaine d'années.

L'auteur est visiblement amoureux de cette ville et il a parfaitement réussi à me communiquer cet amour par des descriptions approfondies et détaillées, par la minutie des gestes, par les centaines de bruits, d'odeurs, bâtiments, rues, aliments, journaux, touchés, admirés, parcourus, goûtés, sentis, inspirés… qui fait de cette ville un lieu magique.
Pas de suspense insoutenable ni de gros complots dans ce roman mais juste assez de mystère et de petits secrets pour donner envie de prolonger sa lecture d'un chapitre à l'autre, tout en prenant le temps de savourer chaque page, chaque rue, chaque homme ou femme croisés au détour d'un parc, le soir, sous la lumière d'un réverbère ou assis sur un traineau, dans la neige qui tombe doucement pendant un après-midi d'hiver.


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Après une immersion dans l'époque concernée et grace a l'hypnose Simon Morley va sans doute faire le voyage le plus étrange de sa vie : revenir fin du XIXè siècle.

C'est, je trouve, un roman atypique sur la façon de faire remonter le temps. Ici pas besoin de haute technologie, seule la suggestion est le moteur.
J'avoue au départ avoir un peu été déçue de ne pas me retrouver dans un vrai roman de SFFF. Mais au final la description de l'époque, écrite et imagée ( certaines photos ou dessins étayent la descriptions de l'auteur) m'a moi même fait voyager dans le temps (et dans l'espace - contrairement au personnage qui lui reste dans la même ville).
On sent l'auteur amoureux de cette époque qu'il décrit avec poésie et douceur. C'est d'ailleurs, pour moi, ce qui fait la force de ce livre et ce qui le rend différent.

Un regret tout à fait personnel sur le rythme qui est assez lent, mais qui correspond malgré tout assez bien au message que veut faire passer lauteur.. son XIXème est une époque de bonheur et de douceur ou l'homme prend le temps de vivre. Par contre pour moi qui ai tendance a lire assez vite, ce genre de roman , même si il me plait, me semble interminable.
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Autant le dire tout de suite, j'ai pris un énorme plaisir à lire le Voyage de Simon Morley, et ça fait du bien!
Paru tout d'abord en 1970, Grand Prix de l'Imaginaire en 1994 un an avant la mort de l'auteur Jack Finney - il est à nouveau publié par Denoël dans la catégorie Lunes d'Encre il y a quelques mois.
Considéré par certains comme un classique de la littérature américaine, je ne le connaissais pour ma part absolument pas et je remercie Babelio et les éditions Denoël de m'avoir permis de passer de si bons moments de lecture.

Pour tout vous dire, je me sens pour l'instant encore plongée dans le New York de 1882 auprès de Simon Morley et de Julia, ce New York dans lequel on entend encore le clip-clop des chevaux, où les femmes portent de longs jupons blancs sous leurs lourdes robes, où la locomotive, en entrant dans la gare, projette des étincelles sur le flancs des chevaux tirant les omnibus, un New York dans lequel il n'est pas rare de trouver des fermes mais aussi des campements d'orphelins cireurs de chaussures et distributeurs de journaux, dans lequel des immeubles de plusieurs étages brûlent en quelques minutes, où l'anesthésie n'existe pas encore, et les empreintes digitales non plus et où, de la Statue de la Liberté, n'apparaît alors que le bras immense tenant le flambeau, posé à Madison Square sans le reste du corps.
C'est ce New York que va découvrir Simon Morley, simple illustrateur qui reçoit un jour un étrange visiteur, lui proposant - car il correspond exactement au profil recherché par ce petit groupe de chercheurs - de tenter une incursion de quelques minutes, voire quelques heures, dans le passé.
Quelques autres hommes et femmes ont déjà été sélectionnée, l'une pour découvrir le Paris de 1451, un autre Denver en 1901. le risque: modifier le présent, comme une simple brindille, prisonnière d'un caillou, pourrait modifier un cours d'eau.

Bien sûr, Simon Morley décide de mener une enquête généalogique pour Kate, qu'il aime, et bien sûr, là-bas, il rencontrera Julia, une femme bien de son siècle mais qui n' pas froid aux yeux et l'accompagnera lorsque son enquête deviendra sérieuse.
Mais ici, pas d'effets spéciaux, de complots ni de courses haletantes pendant au moins la grosse moitié du livre. Au contraire une aventure d'une simplicité déconcertante, un tempo agréable mais jamais ennuyant et une manière d'éviter des clichés attendus au coin de chaque page avec humour et subtilité.
Enfin, l'auteur s'est amusé à parsemer le livre de photos et croquis de Simon Morley représentant Central Park, New York sous la neige ou les personnes qu'il rencontre, ainsi que lui-même en homme de 1882 pour authentifier son témoignage.

Je vous l'ai déjà dit, j'ai plongé avec Simon Morley dans cet univers si éloigné des vieilles photos figées en noir et blanc et j'y serais bien restée plus longtemps, malgré les 500 et quelques pages.
S'il y a eu quelques maladresses et effets de style un peu appuyés en particulier vers la fin, je suis toute prête à pardonner Jack Finney qui m'a également fait revoir les idées qu'on peut avoir d'un monde dans lequel on n'a jamais vécu.
Si un jour un film n'est pas tiré de ce livre, je serai bien surprise!
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Quel magnifique et prenant roman ! Il nous transporte d'une manière incomparable.

Simon Morley témoigne de son aventure à la première personne. Il y a un humour léger chez ce jeune homme qui regarde sa vie monotone sans trop se prendre au sérieux. Il va être mêlé à un projet gouvernemental : reconstituer un lieu pour oublier le présent et s'introduire par l'esprit dans le passé.
C'est peut-être la manière ultime de voyager dans le temps : par l'état de conscience modifié, aidé par une mise en condition particulière. Et découvrir la grande ville cent ans plus tôt, radicalement différente. On sent que l'auteur, animé par un souci d'exactitude obsessionnel, a aimé lui-même s'immerger dans les rues du New York de 1882 et nous faire revivre ces vies si différentes. Il a poussé son imagination jusqu'à décrire les différences de physionomies, d'attitudes et de comportements des hommes et femmes avec ceux de notre époque, qu'il trouve plus tristes. Les crachoirs tiennent une grande place, les hommes portent tous la barbe, les femmes ont des robes longues et n'ont pas la même liberté que cent ans plus tard. Des milliers d'enfants dorment dans les rues glaciales la nuit; les deux guerres mondiales ne sont pas advenues.

Ce que j'ai préféré, ce sont les passages entre les époques. La présence rassurante du Dakota, les paysages de neige qui font silence, la découverte d'un monde de traîneaux tirés par des chevaux, la masse d'information qui sature les esprits des voyageurs du temps (dans les deux sens). C'est drôle, j'ai beaucoup pensé à W.G. Sebald en lisant ce roman d'aventure. Ça tient aux reproductions en noir et blanc, photographies anciennes et dessins mais aussi aux minutieuses descriptions pour faire revivre un monde disparu et la mélancolie de réanimer des moments évanouis dans la tombe.

Ce qui suit dévoile l'histoire :

Simon Morley, graphiste sans histoire, est sélectionné pour une expérience mystérieuse qui va, lui dit un affable visiteur nommé Rube Prien, changer le cours de sa vie. Comme sous une influence inconsciente, Simon démissionne de son agence de publicité et se rend à l'entrepôt de déménagement Beakey qui sert de paravent aux services secrets pour l'expérience proprement dite. Là bas, il entend parler en français médiéval, il voit un soldat allemand combattre un soldat français, une femme danser du charleston. Il surplombe des décors reconstitués comme dans un immense théâtre.
Il fait aussi la connaissance du Professeur Danziger, le directeur du projet, un homme de 68 ans au physique impressionnant. Il vient d'arrêter de fumer car il veut vivre le plus longtemps possible pour le projet de sa vie. le professeur Danziger lui dit ce qu'il espère prouver:
Lien : https://killing-ego.blogspot..
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Simon Morley, dessinateur qui se morfond dans une agence de pub, est abordé par un inconnu qui lui propose de participer à un projet gouvernemental mystérieux. L'intrigue elle-même est longue à se mettre en place, mais c'était probablement nécessaire pour qu'on y croit car cette idée de voyage dans le temps est très inhabituelle. En effet, c'est grâce à l'hypnose et la concentration mentale dans un lieu resté inchangé depuis l'époque où l'on veut aller que se déroule le voyage. Peu crédible a priori, mais le temps que le reste de l'intrigue se mette en place, on s'y fait très bien. Ce n'est finalement pas si différent de la fissure temporelle de 22/11/1963 qui permet à Jake Epping de retourner à la fin des années 50. le rythme est lent mais le sujet s'y prête, il est évident que l'auteur tenait à nous faire partager ce petit morceau de l'histoire de New-York. Je ne suis pas du tout fan de tout ce qui est américain ni de littérature américaine, mais j'ai accroché et beaucoup apprécié ces comparaisons entre New-York en 1882 et de nos jours. Je me suis sentie happée dans l'époque, avec ses bons et ses mauvais côtés (le héros est surtout sensible aux bons côtés, mais il nous laisse voir aussi les mauvais). La prose de Jack Finney nous fait littéralement découvrir New-York fin XIXème siècle bien mieux qu'un roman historique car il s'attache à plein de détails vivants, concrets, quotidiens (y compris le goût de la nourriture). Une deuxième intrigue, policière, se greffe sur la première : un suicide énigmatique dans la famille adoptive de l'amie de Simon. Au départ, c'est plutôt intéressant et rondement mené, mais l'auteur y a rajouté une histoire d'amour avec une jeune fille de l'époque qui est traitée de façon très convenue. La fin de l'histoire aurait méritée d'être traitée d'une manière un peu moins abrupte. Au final, c'est un roman agréable à lire, plein de charme, mais auquel il manque un petit quelque chose pour être excellent.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi les frères Wright ont-ils eu envie de construire un aéroplane ? Pour créer des emplois d'hôtesses de l'air ? Pour nous permettre de bombarder le Viêtnam ? Non, tout ce qu'ils avaient en tête, c'était de savoir si la chose était possible. C'est sans doute pour la même raison que les savants russes ont placé le premier satellite sur orbite, malgré tous les mobiles officiels avancés à l'époque. Tout bêtement pour savoir s'ils en seraient capables, comme des gosses qui font exploser un pétard sous une boîte de conserve vide pour voir si elle va vraiment s'envoler. Et à mon avis, c'est une raison suffisante.
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Le degré d'altération est généralement trop infime pour qu'on perçoive vraiment la différence. Et pourtant, ces minuscules changements quotidiens nous ont progressivement extriats d'une époque où, à la place des feux rouges et des pompiers de ce matin, vous auriez vu des champs, des arbres et des cours d'eau, des vaches, des hommes en tricorne et des navires britanniques à l'ancre sur une East River limpide et ombragée.
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Il se trouve que pendant mon service militaire j'ai appris à améliorer ma vision nocturne : il ne faut jamais fixer directement ce qu'on cherche à repérer, mais plutôt un objet proche. Alors, du coin de l'oeil, on distingue assez clairement ce qu'on essaye de voir. Or, dans certain cas, c'est aussi comme cela que l'esprit fonctionne : parfois, lorsqu'on a un problème, il faut savoir l'oublier, ne pas se torturer pour en trouver la solution. J'ai marché jusqu'à Broadway et pris un cab au Metropolitan Hôtel ; et une fois revenu à Gramercy Park, je savais de que je devais faire.
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Vous est-il déjà arrivé de donner un livre qui vous avait énormément plu en éprouvant un sentiment d'envie parce que la personne va le découvrir et que, cette expérience, vous ne la ferez plus jamais ?
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Car il n'est pas vrai, vous m'entendez, pas vrai qu'on doive poursuivre une expérience simplement parce qu'on a découvert qu'elle était possible. A mesure que la science applique ses tout nouveaux talents à la résolution des plus impénétrables énigmes de l'univers, une certitude de plus en plus grande se dessine: il n'est ni nécessaire ni souhaitable de mettre en oeuvre des expériences uniquement parce qu'on a appris à le faire.
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