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Suzanne V. Mayoux (Autre)
EAN : 9782070370528
436 pages
Gallimard (14/09/1978)
3.67/5   121 notes
Résumé :
Ces nouvelles, choisies parmi les meilleures écrites par Scott Fitzgerald, replongent le lecteur dans l'époque des années vingt, que les Américains appellent le Jazz Age et dont Fitzgerald demeure le héros romantique et désenchanté.
Histoires des "années mugissantes", pleines d'une nostalgie romantique et d'un humour fou dont le pauvre Scott fut le héros et la victime.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a toujours un peu de Fitzgerald dans les écrits de Fitzgerald, aussi suis-je ravie d'avoir découvert celui-ci qui m'éclaire l'auteur sous un jour que je ne lui connaissais pas : d'abord dans le format exigeant de la nouvelle où je découvre qu'il excelle, ensuite dans un registre joyeux, ébouriffé, si loin de l'amertume de Tendre est la nuit ou Gatsby.
Cependant, si certaines des nouvelles de ce recueil abordent sous l'angle de la bouffonnerie les années folles et cette jeunesse "jazz" bien née et ivre de plaisirs, d'autres sont d'un registre plus interlope, à commencer par le fameux Benjamin Button mais aussi ces mini pièces de théâtre en un acte.
Ma préférée est de loin la plus sombre, La lie du bonheur, magnifique et tragique histoire de deux jeunes destins que la vie a abattu en plein bonheur, C'est quand Fitzgerald est sombre et mélancolique qu'il est le plus touchant, car alors c'est à lui que l'on pense.
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Francis Scott Fitzgerald me pose un problème insoluble, à moins de relire toute l'oeuvre à chaque décennie. Tendre est la nuit a longtemps appartenu à mon panthéon, avant que je le relise récemment, et l'abandonne avant la fin, trouvant FSF fatigué, artificiel, quoique bien sûr l'histoire lui fût très personnel.

A chaque fois que je relis Gatsby, ça tient, mais ça ne m'emporte pas totalement. Les livres de jeunesse m'intéressent désormais davantage. le premier, L'envers du paradis, bourré de défauts, mais qui donne à comprendre pourquoi ce jeune auteur rencontra alors un succès phénoménal.

Les nouvelles des Enfants du jazz me font le même effet. Elles sont très inégales. J'adore la nuit éthylique du Dos du dromadaire ("Quand il effleurera le titre ci-dessus, l'oeil vitreux du lecteur fatigué n'y verra qu'une métaphore. Les histoires qui promettent la queue de l'âne ou la peau du loup ont rarement trait à ces animaux...") ou la fameuse "Etrange histoire de Benjamin Button". D'autres sont plus faibles, voire très faibles.

Mais du recueil il ressort l'énergie des années folles, d'une époque rescapée d'une guerre et de la grippe, encore engoncée dans le vieux monde et déjà presque un pied dans une nouvelle étape de la modernité, la grande crise et une nouvelle guerre mondiale.

L'élégance virevoltante de FSF donne à saisir comme rarement l'air du temps, l'esprit d'une époque qui, malgré une féroce volonté d'insouciance, paraît déjà nostalgique de ses rêves non encore accomplis.
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LES ENFANTS DU JAZZ de FRANCIS SCOTT FITZGERALD
13 nouvelles dans ce recueil.
Perry, 28 ans, juriste, aime Betty dont le père, Cyrus est le roi de l'aluminium. Agacé de son indécision, Perry lui lance un ultimatum puis part se saouler avec des amis qui doivent participer à un bal masqué. Il est tellement ivre qu'il va se déguiser en dromadaire avec le chauffeur de taxi qui l'a amené. le hasard fera que Betty assistera à ce bal masqué…
Jim dirige une grande quincaillerie avec sa femme, Jade qui le voit prêter de l'argent à Ed alors qu'ils se serrent la ceinture et que pour elle, Ed est un feignant, elle est furieuse. le lendemain Jim reçoit la visite d'un vieil homme qui lui demande de l'aider avec 400$ comme il avait aidé son père dans le passé. Il refuse…
Le Majestic accoste à New York en provenance de Paris avec à son bord, Rags Martin Jones, riche héritière de 75 millions de $ suite à la disparition du Titanic qui provoqua la mort de ses parents. Elle s'ennuie, et est poursuivie par John Chestnut, amoureux d'elle depuis qu'elle est enfant. Il lui promet un spectacle inoubliable avec la présence du Prince de Galles…
Et que dire de ce petit employé qui voit surgir cette Sorcière Rousse parée de tous les attraits et qu'il abandonnera pour retourner à son emploi minable et peu valorisant…
Dans ce livre on trouve plusieurs nouvelles déjà reprises dans Un diamant plus gros que le Ritz, ainsi que la merveilleuse et fantastique « étrange histoire de Benjamin Button »reprise au cinéma il y a quelques années.
J'ai retrouvé avec plaisir cet univers des années 20 chez les riches et les nantis, qui s'ennuient beaucoup, qui boivent énormément, ce monde de la Génération Perdue en quête de sensations fortes et cette écriture de Fitzgerald à la fois simple et terriblement romantique, pleine de nostalgie.
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Les enfants du jazz est un recueil de nouvelles et de saynètes de qualité assez inégale. Je pense qu'il aurait énormément gagné à être amputé de quelques unes.
Une jeunesse fiévreuse et enflammée cherchant à fuir l'ennui se dispute la vedette avec ses aînés désenchantés, mélancoliques face au temps qui passe. Ambitions et regrets, passion et désamour s'unissent sous une plume tantôt sensible, tantôt humoristique.
On y observe aussi une société de classes immuables ou presque, dure et prompte au jugement, où le grain de folie finit souvent par se heurter aux limites du conformisme.
Digne représentante de l'ensemble, la nouvelle intitulée L'étrange histoire de Benjamin Button est à des lieues de son adaptation cinématographique. Beaucoup plus cynique. Ici l'âge n'y est pas qu'un nombre, il vient avec une certaine image de soi et des autres.
Quand on connait un peu la vie de l'auteur, il est plus facile de rentrer dans son univers et de mieux en savourer le contenu. Une nouvelle comme La lie du bonheur, par exemple en devient doublement émouvante. Néanmoins le tout reste fade, évidemment, si on le compare à Gatsby...
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Recueil de nouvelles de Francis Scott Fitzgerald.

L'auteur nous offre différents regards sur une époque qui change, les "Roaring twenties" ou "les années vingt rugissantes". le jazz s'impose. La vie n'est pas aisée mais chacun espère qu'elle le deviendra. Comme cet homme surmené qui, lassé d'entendre les récriminations de son épouse, l'endort pendant plusieurs jours pour pouvoir mener à bien son projet. Ou comme Benjamin Button, cet homme au destin extraordinaire: à sa naissance, il a l'apparence et la sagesse d'un vieillard. Sa vie ne sera qu'un retour à l'enfance, à l'innocence et à l'ignorance.

Chaque nouvelle est un petit trésor. le jazz chante à chaque page et c'est un régal! J'ai hâte de découvrir l'adaptation de David Fincher sur la nouvelle de Benjamin Button.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Comme dans la plupart des familles dont la fortune a suivi une courbe descendante plutôt qu'ascendante, elle et son mari avaient sombré dans un antagonisme incolore. Au repos, ils se considéraient l'un l'autre avec la tolérance qu'aurait pu leur inspirer une vieille chaise cassée. Evelyn s'inquiétait un peu quand il était malade et faisait de son mieux pour se montrer sereine malgré l'épreuve déprimante de vivre avec un homme déçu.

La coupe de cristal taillé
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Nancy avait une bouche pareille à un souvenir de baiser, des yeux d'ombre, des cheveux de jais hérités de sa mère, originaire de Budapest. Jim la voyait souvent passer dans la rue, avec sa démarche de petit garçon, les mains dans les poches, et il savait qu'avec son inséparable Sally Carrol Hopper, elle avait laissé derrière elle une traînée de cœurs brisés qui allait d'Atlanta à la Nouvelle-Orléans.

Guimauve
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Après avoir raccroché, ou plutôt s'être fait raccrocher au nez, Perry s'assit pour réfléchir sur un tabouret à trois pieds. Il dressa la liste de tous les amis qu'il pouvait appeler, et fit une pause mentale quand le nom de Betty Medill lui apparut dans un halo douloureux. Il s'offrit une pensée sentimentale. Il allait lui demander, à elle. Leur amour était mort, mais elle ne pourrait sûrement pas lui refuser cette dernière faveur. Sûrement, ce ne serait pas trop lui demander : l'aider à respecter pour un seul soir ses obligations mondaines. Si elle insistait, il lui laisserait prendre l'avant du dromadaire, il se mettrait derrière, décida-t-il, content de sa magnanimité. Il caressa même dans sa tête le rêve rose d'une tendre réconciliation à l'intérieur du dromadaire, cachés aux regards du monde entier.

Le dos du dromadaire
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Comme dans la plupart des familles dont la fortune a suivi une courbe descendante plutôt qu'ascendante, elle et son mari avaient sombré dans un antagonisme incolore. Au repos, ils se considéraient l'un l'autre avec la tolérance qu'aurait pu leur inspirer une vieille chaise cassée. Evelyn s'inquiétait un peu quand il était malade et faisait de son mieux pour se montrer sereine malgré l'épreuve déprimante de vivre avec un homme déçu.

La coupe de cristal taillé
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Comme dans la plupart des familles dont la fortune a suivi une courbe descendante plutôt qu'ascendante, elle et son mari avaient sombré dans un antagonisme incolore. Au repos, ils se considéraient l'un l'autre avec la tolérance qu'aurait pu leur inspirer une vieille chaise cassée. Evelyn s'inquiétait un peu quand il était malade et faisait de son mieux pour se montrer sereine malgré l'épreuve déprimante de vivre avec un homme déçu.

La coupe de cristal taillé
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Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Scott Fitzgerald
« L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. […] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : « Tout est dit ; il ne reste plus rien. » (Francis Scott Fitzgerald, « Qui est qui, et quoi? », paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
« […] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : « Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse. » […] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose « un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences ». […] Fitzgerald, plus précis encore : « Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire. » Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. […] « Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction. » […] le projet « Mains propre » était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi. » (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un « livre à soi »?)
« […]  […] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. […] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. […] […] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : « Père, tu avais raison concernant la vie », mais plutôt : « Père, tu avais complètement tort. » Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : « Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie. » (Francis Scott Fitzgerald, « Attendez d'avoir des enfants à vous ! », paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
« Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes « craquer nerveusement », mais aussi, « rire » ou « faire rire ». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête […] » (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - Générique
Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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