Livre essai bref qui comme à chaque fois qu'il s'agit d'un livre de Frankl présente pas mal d'intérêt, vu le parcours du gars... Cette question du sens. La question de Dieu, la question de la responsabilité, la question de la liberté, où tout ça peut-il bien se situer en l'homme, dans sa biologie ou dans du psychophysique, comme le dit Frankl, dans une immanence, dans la transcendance... Frankl réfute pas mal des idées de
Freud qui pour lui se trompe en faisant du père et du surmoi les premiers fournisseurs de limites et de règles, ils ne seraient jamais eux-mêmes que des rejetons de la fonction de Dieu. Et non l'inverse, comme le pense
Freud. le livre explique cela assez bien, c'est compréhensible.
Frankl insiste sur la place de la religion, qui apporte infiniment, mais qui n'a pas la même place qu'une psychothérapie, cette dernière en fait se placerait plutôt « sous » l'aspect religieux. le thérapeute et le prêtre n'ont eux aussi pas tout à fait la même place, l'un n'empêchant pas l'autre, voire les deux se complètent. Frankl essaie de tout concilier, de tout réconcilier.
Ceci dit, je ne vois pas en quoi tout cela apporte vraiment, concrètement quelque chose de « plus » que les autres livres de logothérapie écrits par Frankl. Ici on a une petite base théorique, certes, mais pas certain que ça guide « plus ».
Je cite la toute fin de l'ouvrage parce qu'elle est vraiment positive et fait du bien, ce que je crois sont deux caractéristiques de Frankl et des caractéristiques que devraient avoir tout thérapeute, médecin. « A vrai dire personne ne devrait avoir à se plaindre aujourd'hui d'un manque de sens de la vie : il nous suffit d'élargir quelque peu son horizon pour se rendre compte que si nous bénéficions assez largement du bien-être, beaucoup d'autres mènent une existence misérable. Nous jouissons de la liberté - mais qu'en est-il de la responsabilité pour les autres ? Il y a plusieurs millénaires l'humanité s'est haussée jusqu'à la fois en un seul Dieu, qu'attendons-nous pour prendre conscience de l'unique humanité, conscience que j'appellerais volontiers monanthropisme ? - Une conscience de l'unit de l'humanité, unité transcendant toutes les diversités, qu'il s'agisse de la couleur de la peau ou de celle d'un parti? »
Si vous trouvez par hasard ce livre, lisez-le. Mais ne passez pas trop de temps à le chercher, je pense qu'il doit être assez rare. Son intérêt est plus historique et théorique qu'autre chose.