Étiqueté roman policier, ce récit a pour origine une affaire criminelle et plus encore une affaire d'Etat au sortir de la première guerre mondiale.
Un ancien officier qui s'est distingué 4 années durant au front revient avec des envies de suicide, mais pense aussi que se serait un affront que de passer à l'acte pour ceux qui y sont restés ; il se tourne alors vers le journalisme pour répandre la vérité ; mais celle-ci, pas toujours bonne à dire fait défaut dans les hautes sphères et l' assassinat d'un jeune garçon finira dans les faits divers.
Une lecture intéressante car si le livre est à peu près récent (1998), le récit nous donne à penser qu'il fut écrit au début du 20ème siècle.
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Si Maurice Barrés, que j'admire par ailleurs, vit jamais un fusil, c'est au musée de l'armée. A Verdun, ses conseils éclairés nous ont cruellement manqué. Nous lui avions d'ailleurs écrit, et pas moins d'une dizaine d'officiers, afin qu'il nous montre concrètement comment reprendre Douaumont mais le cher grand homme accablé par sa vie mondaine nous a privés de ses lumières.
Pourtant, prévoyants, nous avions déjà creusé sa fosse et préparé sa croix de bois, étant entendu que, de la manière dont il entendait l'assaut, "poitrines en avant", il ne pouvait espérer y survivre bien longtemps......
Les doux tracas de sa maîtresse apaisaient Jean. Il fut reconnaissant à son milieu de produire des êtres aussi reposants. Il songea à Offenbach : "Dames charmantes, jolis messieurs." Les bolcheviks se fatiguaient en pure perte : toute société - même la leur - est appelée à être gouvernée par une classe dirigeante qui, s'alanguissant aux affaires, produira toujours d'exquises oisives, princesses ou bourgeoises, dont le spectacle fait rêver les laborieux plus qu'il ne leur donne le goût de la révolte. ( p 36)
On nomme les choses, ou, faute de les savoir nommer, elles vous échappent et font de vous un raté. (p 50)
Madrid... Tiens, en voilà un éteignoir aux frénésies sexuelles, mais de ces messieurs, à présent. Il n'était que de se souvenir de cette toile de Hans Baldung, dit Baldung Grien, entrevue un jour d'orage : Les Trois âges de la femme et la mort. Macabre et un brin maniériste, elle ouvrait un champ morbide propre à désactiver les pulsions et Hocquart, qui savait ruser avec lui-même, ne manquait pas de la convoquer aux instants de faiblesse, lorsque la chair, qui ne doutait décidément de rien, prétendait s'imposer malgré les réticences de l'esprit. (p 100)
La censure, c'est presque toujours l'hommage inconscient de la veulerie au courage, de la bêtise à l'intelligence, de la laideur à la beauté et du vice à la vertu. C'est la revanche des misérables.
L'image de l'homme, magnifiée par son courage et son humilité au front s'abîmait dans la paix civile et l'ordre public maintenu.
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour la 34ème chronique, le 08 janvier 2020, Patrick présente l'auteur français Frédéric H. Fajardie.
Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com
Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com
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