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Yves Beauchemin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782877061971
217 pages
Editions de Fallois (21/09/1994)
4.13/5   113 notes
Résumé :
Gabrielle Roy sort à peine de l'école quand elle obtient son premier poste d'enseignante, à Cardinal, au Manitoba. C'est en 1929, elle a 20 ans et quelques semaines d'expérience comme suppléante.
C'est à partir de cette expérience fondamentale que l'auteure de Bonheur d'occasion a écrit Ces enfants de ma vie, des récits qui ont toutes les apparences du "vrai", même si Gabrielle Roy y a en fait mêlé les époques et les lieux pour ne garder que l'essentiel, les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Prix du Gouverneur général du Canada (1977)

Dans ce très beau livre, l'auteure de "Bonheur d'occasion" et de "Rue Deschambault" nous emmène dans sa classe à Saint-Boniface, Manitoba, Canada. Avant d'écrire, elle fut institutrice quelques années et se souvient là d'enfants qui l'ont marquée. D'une écriture soignée et fluide, dans un très beau français, un peu à l'ancienne, elle raconte ces moments attendrissants de contact avec les tout-petits qui viennent à l'école pour la première fois; ou ces enfants qui s'attachent à elle et veulent lui faire de beaux cadeaux pour Noël mais qui bien souvent, sont issus de familles trop pauvres ou très nombreuses. Il y a ceux qu'il faut littéralement apprivoiser, celui qui a la voix la plus pure, l'élève trop rudoyé à la maison à qui un professeur attentif peut redonner confiance. Nommée ensuite dans une école de village où elle assure l'enseignement dans les huit niveaux, G. Roy raconte les arrivées du matin après des heures de marche, les départs du soir de tous ces enfants qui habitent des fermes lointaines; elle n'a pas sa pareille pour voir dans une personne si jeune soit-elle ce qu'il s'y passe, ne surtout pas la heurter, la blesser; et garder l'objectif qu'une solide instruction pourra les faire changer de condition, leur permettre d'accéder à une vie moins dure. Nous aurions tous aimé être de ses élèves, de "ces enfants de sa vie" comme elle dit, avoir auprès de nous le temps d'une année scolaire une telle maîtresse, compétente et d'une infinie bienveillance.
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Ces enfants de ma vie est un ensemble de nouvelles dans lequel Gabrielle Roy parle de sa propre expérience d'institutrice au Manitoba des années 1930. Elle présente à travers six récits ; les traits mémoriels de six élèves, Vincento, Clair, Nil, Demetrioff, André et Médéric.

Gabrielle Roy se balade, littérairement, entre la vie campagnarde et la vie citadine, pour raconter des faits qui se déroulent dans deux écoles différentes. La première se situe dans une ville, où l'auteure est chargée de la classe de première année. Et la deuxième se situe dans un village, où elle est chargée de huit classes.

Le recueil commence par le premier moment de quitter la maison pour aller s'intégrer dans la première institution de la société, l'école. Ce moment est représenté par le personnage, Vincento. Puis ; vient une leçon de générosité enseignée par le petit Clair souffrant d'une profonde pauvreté, qui a offert un cadeau de Noël à la vieille mère, enfermée sur elle-même, de l'institutrice. En lui redonnant, ainsi, un morceau de joie. Les faits se poursuivent pour évoquer le rôle du chant et de l'écriture dans la réconciliation de l'âme. Et ce, en particulier, par le biais de deux élèves Nil et Demetrioff. L'auteure traite, aussi, la valeur du sacrifice dans le récit d'André. En fin, elle traite dans le dernier récit de Médéric, un adolescent de quatorze-quinze ans, le sentiment d'amour et l'abandon scolaire. C'est dans ce contexte, donc, que les six élèves présentés dans son recueil sont les enfants de sa vie.

En dernier lieu, les prénoms des enfants avec lesquels Gabrielle Roy a signé le titre de son livre, Ces enfants de ma vie, représentent en réalité les sentiments de tous les moments qu'elle a vécus dans un temps passé, où l'innocence et l'humanité jaillissaient de l'enfance.
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"Ces enfants de ma vie" est au programme de littérature française à toutes les universités anglophones du Canada pour plusieurs bonnes raison. Étant court et est clair, il n'est pas trop difficile pour quelqu'un en train d'apprendre le francais. En plus ce roman représente très bien l'oeuvre de Gabrielle Roy qui est la plus grande écrivaine de l'histoire de la littérature canadienne-française. Parce qu'il raconte des événements dans la vie d'une jeune institutrice au début de sa carrière, il est de grand intérêt pour les étudiants qui pour plupart veulent devenir des enseignants dans les écoles d'immersion française qui existent partout au Canada.

Je recommande aussi la lecture de ce roman aux francais de l'Europe qui veulent mieux connaitre le Canada car Roy était une observatrice hors de commun et décrivait la société et les gens de son époque avec une authenticité remarquable.

Finalement , il faut ajouter que les contes dans ce recueil plaisent beaucoup. Roy croyait fermement dans la bonté fondamentale des gens. Ses personnages font face courageusement a leurs problèmes et à leurs défauts. Roy ne promet pas d'avenirs brillantes pour les élèves de son protagoniste, mais elle nous assure qu'ils font tous mener le bon combat dans leurs vies.

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L'un de mes points faibles de lecteur, c'est la nostalgie, tout particulièrement la nostalgie du temps qui passe et des enfants qui grandissent... c'est assez facile, pour un auteur, de m'avoir à la nostalgie.
Vous aurez compris que Ces enfants de ma vie est un livre empreint de nostalgie. C'est l'un des derniers livres que Gabrielle Roy a écrits avant de mourir. Il est basé sur les expériences qu'elle a vécues comme institutrice dans l'école d'un petit village francophone des plaines du Manitoba, au tournant des années 1930. L'école avait une seule classe d'une trentaine d'enfants âgés entre 6 et 14 ans. Gabrielle Roy parle de la vie de quelques-uns de ces enfants et des efforts qu'elle a réalisés pour les faire réussir. C'est souvent très touchant.
Ce livre est précieux parce qu'il existe peu de témoignages de cette époque écrits par des francophones de l'Ouest canadien. Gabrielle Roy, même si elle a vécu la majeure partie de sa vie au Québec, a été grâce à ses écrits une magnifique ambassadrice du Manitoba. Je recommande vivement tous ses livres.
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Ces enfants de ma vie : C'est le premier que j'ai lu et c'est aussi mon préféré. Gabrielle Roy nous raconte ses souvenirs de toute jeune institutrice. Elle a enseigné successivement dans des petits villages ruraux perdus au fin fond des vastes plaines canadiennes et dans la banlieue d'une ville peuplée d'émigrés d'origines différentes.

Le livre est composé de six récits, chacun centré sur un enfant. Ces portraits sont à la fois pleins de fraîcheur et d'humanité. A l'époque où Gabrielle Roy enseignait (entre 1930 et 1937), la population souffrait de pauvreté. Gabrielle Roy était très sensible à cette misère, ayant vécu une période de précarité dans sa propre famille.

Elle nous livre ses doutes et interrogations de toute jeune institutrice, soucieuse d'appliquer la meilleure pédagogie possible. Par ailleurs, elle n'hésite pas à rencontrer les familles, se déplaçant jusqu'à leurs maisons parfois éloignées de l'école, traversant des paysages qui font penser à ceux de "la petite maison dans la prairie" (j'adore !)

J'ai vraiment aimé son écriture. Chaque mot est choisi avec soin, les portraits sont bien construits, bref j'ai passé un très bon moment avec ces enfants.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Alors il se campa comme pour résister à du vent, les pieds écartés, la tête projetée en arrière, le regard déjà vif, se transformant sous mes yeux infiniment plus que j'avais pu le voir jusqu'à cette fois-ci --- la première où il chanta à l'école dans la langue de sa mère ---, petit rustique devenu un possédé de musique. Le corps se balançait à un rythme enlevant, les épaules se soulevaient, les yeux lançaient des flammes et un sourire écartait de temps en temps les lèvres un peu charnues, cependant que sa main levée il paraissait nous indiquer au loin dans un geste gracieux quelque joli spectacle, et l'on ne pouvait que suivre le geste et tenter de voir aussi ce qui le mettait en joie. Je ne savais ce qui était le mieux: l'écouter les yeux fermés pour goûter sans être distraite cette délicieuse voix; ou le regarder faire, si vivant, si enjoué, qu'il semblait près de s'élever du sol.
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En repassant, comme il m'arrive souvent, ces temps-ci, par mes années de jeune institutrice, dans une école de garçons, en ville, je revis, toujours aussi chargée d'émotion, le matin de la rentrée. J'avais la classe des tout-petits. C'était leur premier pas dans un monde inconnu. À la peur qu'ils en avaient tous plus ou moins, s'ajoutait, chez quelques-uns de mes petits immigrants, le désarroi, en y arrivant, de s'entendre parler dans une langue qui leur était étrangère.
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J’ouvris les yeux. Je me trouvai à regarder dans l’une des
deux lanternes à quatre faces, joliment serties de
baguettes de plomb, qui se faisaient pendants de chaque
côté du traîneau. La vitre assombrie me renvoya le reflet
de mon visage. Il m’apparut flou, gracieux, avec de
lointains yeux qui perçaient la neige en tourbillons et des
cheveux fous qui moussaient. Je ne pouvais en détacher le
regard.
Alors, tout à côté du mien, vint s’inscrire le visage de
Médéric qui s’était rapproché sans se rendre compte que
le verre captait aussi son image. Il se pencha vers moi,
peut-être pour voir si je dormais. Comme je ne bougeais
ni ne parlais, il put me croire sommeillante. Les yeux miclos,
je le surveillai dans la face réfléchissante de la
lanterne où passaient, emportés sur des courants de neige,
nos deux visages brouillés comme en d’anciennes photos
de noces. Puis tout s’éclaircit un moment, et je distinguai
qu’était tendu vers moi le visage de Médéric. Une mèche
de cheveux, envolée de mon bonnet, gonflée d’air, s’éleva,
lui frôla la joue. Immobile, les yeux fixés sur le verre de la
lanterne, je le vis ôter son gant et chercher à capter la
mèche folle. Il fut près de la saisir au vol, mais s’arrêta, la
main en suspens, surpris de lui-même et de son geste. Son
regard me révéla un étonnement infini et une tendresse
douce comme on n’en voit jamais plus dans l’amour
satisfait ni même dans celui qui se reconnaît amour.
Médéric semblait aussi flotter sur des îles de neige, et
j’avais cette curieuse impression que tout ce que je voyais
ne se passait que dans la lanterne, que c’était elle qui
inventait ces jeux auxquels nous ne prenions vraiment
part ni Médéric ni moi. Mais alors elle me montra le
visage de Médéric, défait, puis fermant les yeux dans le
premier effarement du coeur qui lui venait.
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Tôt, ce matin-là, me parvinrent des cris d'enfant que les hauts plafonds et les murs résonnants amplifiaient. J'allai sur le seuil de ma classe. Du fond du corridor s'en venait à l'allure d'un navire une forte femme traînant par la main un petit garçon hurlant. Tout minuscule auprès d'elle, il parvenait néanmoins par moments à s'arc-bouter et, en tirant de toutes ses forces, à freiner un peu leur avance. Elle, alors, l'empoignait plus solidement, le soulevait de terre et l'emportait un bon coup encore. Et elle riait de le voir malgré tout si difficile à manœuvrer. Ils arrivèrent à l'entrée de ma classe où je les attendais et m'efforçant d'avoir l'air sereine.
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ces six nouvelles nous apportent un personnage différent, un élève surprenant et on se laisse entraîner dans ce souci permanent de l'enseignante vers ce petit élève particulier. L'écriture est belle, pleine de tendresse.
comme j'aurai voulu avoir un tel souci de moi par mes enseignants.
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Videos de Gabrielle Roy (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabrielle Roy
Sean Mills lit un extrait du texte ''Ma rencontre avec les gens de Saint-Henri'' de Gabrielle Roy.
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