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EAN : 9782757837375
416 pages
Points (02/01/2014)
3.71/5   26 notes
Résumé :
Une mort très brutale attend, à sa descente d'hélicoptère, l'évêque Dom Felipe venu inaugurer la nouvelle église d'une province de l'Etat de Sao Paulo.

La police fédérale brésilienne missionne sur place l'inspecteur principal Mario Silva.
Il est plongé au coeur d'une lutte sanglante entre un cartel de gros propriétaires terriens, des syndicats d'ouvriers agricoles et la police locale, plus portée sur la torture que le maintien de l'ordre. Qui d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Après avoir découvert la violence extrême du Mexique à travers plusieurs romans largement documentés comme « La griffe du chien » de Winslow, « La frontière » de Brard ou bien encore «Triple Crossing » de Rotella, le brésil que je découvre littérairement parlant n'est pas en reste dans ce domaine.

L'auteur américain Leighton Cage qui a vécu vingt au Brésil nous plonge dans la guerre que se livrent propriétaires terriens et associations de défense des pauvres dans un pays pourtant si immense qu'est le brésil…

Dès les premières pages du « sang des maudits », débarquant tout juste d'un hélicoptère pour inaugurer une nouvelle église au Brésil, l'évêque Dom Félipe est assassiné par balle tragiquement sous les yeux des fidèles.

Pour le compte de la police fédérale, l'inspecteur principal Mario Silva est dépêché sur place afin d'enquêter sur le meurtre du futur cardinal, en parallèle de la police locale très hostile à leur venue.

Pour confondre le meurtrier, Silva va devoir affronter la violence latente qui oppose les propriétaires terriens et les « sans-terre » jusqu'à découvrir les pires horreurs qui peuvent exister dans ce bas monde.

Ne connaissant pas cet auteur, j'ai été très agréablement surpris par le style et la fluidité du récit. La violence est bien entendue omniprésente mais toujours distillée avec justesse.

La seule fausse note qui m'empêche de donner la note maximale est le manque de profondeur du personnage principal, l'inspecteur Silva. Hormis l'épisode douloureux et personnel raconté par Silva dans le récit, ce roman noir ne permet nullement de cerner son héros, ce qui est moi quelque peu gênant.

Quoi qu'il en soit, si la violence exacerbée ne vous choque pas outre mesure, je vous incite grandement à découvrir ce roman américain de Leighton Cage pour entrevoir une facette du Brésil qui fait plutôt froid dans le dos.
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Sur fond d'affrontements meurtriers entre propriétaires terriens et paysans sans terre, de corruption au plus haut niveau de la police locale, de trafic de drogue, de prostitution d'enfants, de pédophilie, de misère, Leighton Cage emmène son lecteur dans un Brésil sombre et sordide tout au long d'une enquête menée par l'inspecteur Mario Silva...

Il faut reconnaître à ce roman un rythme qui ne faiblit pas au fil des pages et les rebondissements de l'action sont nombreux. Mais bizarrement, Mario Silva reste relativement passif au milieu de ce tourbillon ! On sait peu ce qu'il pense, ce qu'il ressent face à toutes ces atrocités auxquelles il est confronté...

Car il y en a de la violence dans ce roman ! Scènes de torture, de viol, de massacre collectif... l'auteur n'épargne aucun détail ! Il place le lecteur dans une position assez inconfortable de quasi-voyeurisme.

Je suis donc un peu partagée : un personnage de Mario Silva plus étoffé et davantage de sobriété dans l'évocation de certaines scènes auraient pu faire de ce roman un vrai coup de coeur !
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Ce roman est le premier roman traduit en français de l'auteur et je suis certaine que beaucoup d'autres vont suivre vu le talent de l'auteur pour vous mettre les nerfs en pelote.
Certes l'écriture est simple et parfois on a un peu de mal à se retrouver dans la chronologie des événements mais cela ne gâche absolument pas le plaisir de cette lecture.
L'intrigue est bien ficelée, l'enquête suit son cours de façon dynamique et le lecteur est au coeur des événements puisqu'il sait certaines choses que l'enquêteur principal ignore.
L'auteur a choisi de situer son histoire au Brésil où règnent la misère, la violence et la corruption policière, éléments qui sont bien présents dans ce roman ce qui le rend encore plus intéressant selon moi.
Les personnages principaux que sont Mario Silva et son neveu, qui l'aide dans son enquête, sont très attachants et très bien décrits. Dans ce premier volet de leurs aventures on découvre pourquoi Mario Silva qui se destinait à de brillantes études de droit a choisi d'intégrer la police et cela le rend plus attachant car humain et non pas le héros justicier bien sous tous rapports que l'on peut croiser dans certains autres romans du même genre.
La lecture de ce roman fut passionnante d'un bout à l'autre, sans temps morts ni lourdeurs, et la solution finale en adéquation avec l'ambiance générale.
Bref, un excellent polar que je vous recommande vivement
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Saisissant ! Voici le premier mot qui me vient à l'esprit pour caractériser ce livre. Après l'avoir refermé, la seule chose dont j'avais envie était de me replonger dans l'univers de Leighton Gage, si foisonnant, si complexe, si violent aussi.
La violence est omniprésente dans ce roman, parce qu'elle est celle du milieu que décrit l'auteur. Pas de tueurs en série décérébrés, pas de victimes anonymes qui s'accumulent. Non, la violence est glaçante, parce qu'elle est soigneusement organisée, prévue pour engendrer le plus de souffrances possibles, servir d'exemples à ceux qui voudraient se révolter - et ôter l'envie aux proches de se venger. Quant à réclamer justice, n'y pensons même pas : violence rime avec puissance, et ceux qui détiennent le pouvoir savent très bien qu'ils jouissent d'une quasi-impunité.
La corruption ? Elle est partout, à tous les niveaux de la police. Peu d'agents ont ne serait-ce que l'envie d'arrêter un jour un voleur ou un tueur, non, mieux vaut en profiter pour s'enrichir. C'est sur cette violence que s'est construit Mario Silva. Ses parents ? Tués dans des circonstances atroces. Son beau-frère ? Tué lui aussi, lors d'un banal vol - les vols font partie du quotidien au Brésil. Mario est devenu policier, son neveu aussi - les enquêtes officielles se mêlent à leurs enquêtes d'ordre privée, puisque la justice est particulièrement aveugle. Ce passé, nous le découvrons au cours de retour en arrière particulièrement bien amené. de tels enquêteurs sont des solitaires - des cibles aussi, comme ne le sait que trop la soeur de Mario. Avec eux, le lecteur se doute bien que tout sera fait pour aller le plus loin possible dans l'enquête.
La victime était un évêque. Dom Felipe était surtout un homme de bien, qui s'insurgeait contre les exactions, contre les crimes commis en toute impunité - par les propriétaires terriens. Il s'insurgeait contre bien d'autres choses encore. Autant dire qu'il avait beaucoup d'ennemis, y compris dans le clergé.
L'écriture est particulièrement percutante, ciselée, sans complaisance et sans pudeur face aux meurtres, aux viols, aux tortures. Ce ne sont pas des scènes agréables à lire. Ce ne sont pas des scènes agréables à vivre - voir, à la fin du livre, le nombre de victimes, bien réelles, lors de cette lutte entre propriétaires terriens et laissés-pour-compte au Brésil.
Le sang des maudits est un roman parfaitement réussi, parfaitement maîtrisé.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Le brésil a connu de 1964 à 1985 une dictature militaire de droite. Des 1964 un grand nombre de groupes révolutionnaires ont organisé la résistance contre la junte militaire.
Durant la dictature eu lieu la révolution verte (mécanisation de l'agriculture et développement de l'agriculture à haut rendement). de fait de nombreux petits propriétaires terriens furent expulsés, ils devinrent des sans terres. Ils se liguèrent et tentèrent de défendre leurs droits notamment par des occupations. Ils furent soutenus par les religieux locaux.
La crise financière entraina un regain de la pauvreté et de l'insécurité et la corruption militaire ruineuse conduira la junte à sa propre perte grâce, notamment, au combat des mouvements syndicaux.
C'est dans ce contexte post dictature que Leighton Gage fait apparaitre son personnage principal : Mario Silva, inspecteur de police droit et attaché à la justice. Comme la majeure partie des « flics de roman » son métier est un sacerdoce et trouve son origine dans un drame sanglant. (Parfois je rêve du héros qui sera devenu flic parce que c'est le seul concours qu'il a réussi…). Évidement le drame originel donne du coffre au personnage mais le procédé est vu et revu. Toutefois très vite la qualité du roman m'a fait oublier ce début plutôt cliché.
L'évêque Dom Felipe venu inaugurer la nouvelle église d'une province de l'État de São Paulo est abattu par un tir longue distance.
Mario Silva et deux subalternes sont missionnés sur place par la police fédérale brésilienne. Venus enquêter sur la mort de l'évêque ils se retrouvent très vite au coeur d'une lutte entre de gros propriétaires terriens et des syndicats d'ouvriers agricole. Les morts violentes s'accumulent. La vie n'a que peu de valeur. Ils sont seuls face à des témoins terrorisés par la police locale qui ressemble plus à une milice violente et sadique qu'aux garants de la protection de chacun.
Ce roman est violent et sombre, il ne laisse que peu d'espoir aux petits face à un système corrompu et pourri jusqu'au trognon. L'ambiance est moite, poisseuse. On imagine la chaleur, la sueur, la peur, la misère. On est face à des personnages aux systèmes de valeurs différents : des ouvriers agricoles prêts à donner leurs vies pour leur cause, des prêtres combattifs à la limite de la clandestinité, des enfants des rues perdus entre prostitution, magouille et peur, des prélats aux mains sales, des propriétaires terriens agissant en véritable chef de gang…. Dans ce marasme la violence est utilisée pour faire parler, terrifier et soumettre.
Silva et ses hommes semblent lutter dans un monde sans loi ni morale, tel des Don Quichotte, comme si tout cela était vain. La fin du roman sonne comme un glas sur la perte de la foi en la justice…. Et en l'homme. Leighton Gage nous livre un récit passionnant et brillant de vengeance, ce mal qui ronge et détruit.


Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- C’est la loi.
- Il fait partie de ces gens qui choisissent la loi qui les arrange. Exactement comme vous. Vous avez parlé de Ferraz…
- Le flic le plus vénal que la terre ait porté. S’il était liftier, vous devriez le soudoyer pour qu’il vous dépose au bon étage.
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- Anton Brouwer était un homme infiniment bon, colonel. Vous aurez sans doute du mal à le croire, mais je pense qu'il vous aurait pardonné.
Une lueur d'espoir furtive déchira le regard de Ferraz.
- C'est vrai ?
- Oui, répondit Angelo. Malheureusement pour vous, moi j'en suis incapable.
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Un nuage venait de se glisser entre l'évêque et le soleil. Il allait devoir ouvrir le diaphragme. D'un, non de deux crans. Deux crans entiers ! Scheisse ! Ça ne collerait pas avec la profondeur de champs.
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Une fraction de seconde plus tard, un point rouge apparaissait sur la soutane de Dom Filipe.
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