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Frank Straschitz (Autre)
EAN : 9782070395934
272 pages
Gallimard (30/04/2010)
3.84/5   74 notes
Résumé :
Hannon Fuller, l'inventeur du Simulacron 3, un simulateur d'environnement total, vient de mourir dans un accident. Douglas Hall, son assistant, le remplace tout naturellement. Il va vite s'apercevoir que les projets d'Horace P Siskin, le président de la REACO, propriétaire du Simulacron 3, ne sont pas aussi désintéressés que celui-ci le prétend. Et petit-être la mort de Fuller n'est-elle pas accidentelle ? La disparition du chef de la sécurité de l'entreprise et de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Titre intrigant, je me suis jeté sur Simulacron 3 (parut en 1964).

Douglas Hall est le seul a se souvenir de Hannon Fuller, qui disparaît brutalement. Promu chef du projet Simulacron 3, il devra concevoir un simulateur de vie artificielle pour supplanter les sondeurs de réactions publiques. Douglas va trouvé un dessin de Fuller, une énigme, qui elle-même disparaîtra.

L'auteur a choisi de narrer à la première personne pour montrer l'évolution psychologique du personnage. Récit très court, mais très long à lire du fait que le personnage est torturé psychologiquement et que l'auteur emploi des termes bien typique vieille SF. Chiant à lire parce que Douglas ne cesse de se poser des questions sur sa véritable existence ou sur la disparition de son ami Fuller. Et puis, la narration à la première personne ne me plaît pas du tout, mais là tout est une question de goût.

Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, mais au final c'est bien décevant. Un titre qui à bien mal vieilli, même à son époque, pas sûr qu'il était intéressant. Pour sa défense, c'est vrai qu'en l'espace de vingt ans, l'informatique a connu une véritable évolution, je dirais même révolution. Alors difficile d'imaginer cinquante ans en arrière ce qu'est devenu l'informatique. Toutefois, je dirais qu'il y a un petit suspens pour savoir la réalité des faits, mais juste un soupçon.
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Que savons-nous de la réalité de cet univers ? Tout ce que nous percevons, ne l'est que par le filtre de nos sens et de notre cerveau. Imbriqué dans cette réalité n'en existe-t-il pas une autre ? Nous croyant libres, ne sommes-nous pas au contraire, influencés sans même le percevoir.

Les cinéphiles reconnaîtront dans ces profondes interrogations le thème de deux films majeurs au moins : « The Truman Show » et « Matrix », bien sûr. Eh bien, tous deux se sont très fortement inspirés d'un roman paru en 1964 et écrit par Daniel F. Galouye : « le Simulacron 3 », sans forcément l'avoir dit !

La REACO, puissante société met au point un ordinateur le Simulacron capable de supplanter « les Sondeurs », véritable plaie de ce monde qui ont tous pouvoirs pour interroger les gens sur toutes sortes de sujets. Dans le Simulacron sont transférés les personnalités totales d'une multitude d'individus et leur environnement. Ils vont ainsi, sous forme virtuelle, interagir et remonteront à leurs contrôleurs une foule d'informations, utilisables à de nombreuses fins. Les Sondeurs voient ainsi leur pouvoir menacé.
Formidable roman de science-fiction, on s'étonne que Galouye ait pu avoir de tels dons de visionnaire. Il nous décrit un monde qui est très proche du notre. Si nous ne sommes pas clonés dans une machine, Internet se sert en temps réel de la masse d'informations que nous lui confions, l'analyse, l'utilise à toutes sortes de visées : commerciales, psychologiques, politiques…
Mais Galouye va beaucoup plus loin encore en supposant que nous-mêmes pourrions être, au-delà de ce monde matériel, manipulés, contrôlés dans le même but de remontée d'informations et de sensations.
Baudelaire n'avait-il pas déjà annoncé que nous n'étions que des marionnettes dont d'autres tiraient les fils.
Certes ce concept de mondes imbriqués ne fut pas imaginé par Galouye, la philosophie grecque l'avait déjà suggéré. Plus près de nous, Lewis Carroll et son Alice, « le magicien d'Oz » sont construits sur ce même postulat du Deus ex machina mais ce roman majeur de la Science-fiction des années soixante pousse ce paradoxe à son summum.

Paranoïaques s'abstenir !
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Ce roman a été écrit en 1964.

Je trouve toujours émouvant-charmant-mignon de lire des "vieux" romans de SF. Ce n'est pas qu'ils soient naïfs ou candides mais c'est souvent très touchant de percevoir comment un homme des années 60 imagine l'évolution de notre société.

Dans celui-ci, il faut le dire tout de suite, il y a peu d'allusions à l'évolution de la technologie, tellement tout est centré sur l'histoire, sur la partie "philosophie" du genre. Enfin si : les voiture volent, les chemises sont jetables, la nourriture n'est plus naturelle, il y a des bandes de circulation pour piéton. Mais c'est vraiment saupoudré de façon très discrète, uniquement dans le flot de l'histoire.

Histoire qui est d'ailleurs facile et très agréable à lire.


On retrouve du Dick dans ce roman et, venant de moi, c'est un sacré compliment. On retrouve l'esprit de Dick mais sans pour autant en fair du light, comme Werber peut le faire.


Quant à la thématique du roman... c'était peut-être novateur, vertigineux en 1964 mais c'est un sujet qui a été tellement visité et revisité depuis, qu'on a du mal à être surpris. En le lisant j'ai vu Keanu Reeves... (difficile d'en parler davantage sans gâcher le suspens).

C'est pourquoi j'en reviens à ma première idée : le regard qu'on peut/doit avoir sur ces "vieux" romans de SF.

Ils ne nous surprendront pas comme pourrait le faire un roman actuel car les auteurs et autres scénaristes en ont tellement nourri leurs réflexions qu'ils sont déjà en nous sans qu'on en ait conscience. Je crois qu'il faut les lire comme des "classiques", des romans qui ont été à l'origine d'autres créations artistiques, qui méritent ce respect-là.

En résumé, ce roman ne vous surprendra vraisemblablement pas mais il est très agréable à lire et a toute sa place dans votre PAL au titre de classique de la littérature SF.
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Il est des romans qui, sans être proprement exceptionnels, vous parlent avec une force peu commune. Celui-ci en fait partie, par les thèmes abordés ainsi que la manière de les traiter. La thématique, tout d'abord, ne semble actuellement en rien innovante. Peut-être qu'à la sortie du roman, en 1964, alors que [a:Dick|1655|Mark Twain|http://photo.goodreads.com/authors/1170645482p2/1655.jpg] n'avait pas, je crois, écrit ses romans les plus emblématiques (comme par exemple [b:Le dieu venu du Centaure|14185|The Three Stigmata of Palmer Eldritch|Philip K. Dick|http://photo.goodreads.com/books/1166585060s/14185.jpg|1399376], [b:Ubik|22590|Ubik|Philip K. Dick|http://photo.goodreads.com/books/1167352001s/22590.jpg|62929] ou d'autres), cette mise en abyme de la réalité était novatrice. Sans doute, même, que [a:Galouye|874602|Ursula K. le Guin|http://photo.goodreads.com/authors/1200106182p2/874602.jpg] a été considéré pendant un temps comme un auteur très novateur. Malheureusement pour lui, la réalité virtuelle est passée par là, et son habile [b:Simulacron 3|807801|Simulacron 3|Daniel F. Galouye|http://photo.goodreads.com/books/1226816768s/807801.jpg|793743] a du mal à courir après des oeuvres comme Matrix ou Existenz, sans même parler des innombrables romans de science-fiction évoquant l'impossible différence entre réalité et virtualité. Bien sûr, ce thème reste, et devient même chaque jour un peu plus, d'une brûlante actualité. Toutefois, ce roman a largement vieilli, et le laboratoire hébergeant le simulateur, digne d'accueillir l'ENIAC, n'est vraiment plus au goût du jour. Dans le même ordre d'idées, les cylindres magnétiques à mémoire ne me semblent plus à la pointe du progrès. Cependant, le thème reste intéressant. Malheureusement, le scénario, digne de la quatrième dimension, n'est pas non plus réellement à la hauteur. Même si l'auteur, dans une veine typiquement lovecraftienne(1), espère nous demander si le héros est effectivement paranoïaque, ou si sa réalité n'est qu'une illusion. Bien sûr, le lecteur (moi, en l'occurence) a désormais suffisement d'éducation pour que, lorsqu'un directeur de recherche sur un projet de réalité virtuelle s'interroge sur sa propre réalité, il a bien raison d'en douter. Mais l'auteur ne le savait pas, et insiste donc douloureusement dans une veine qui ne lui apportera que des déceptions. Enfin, le dernier point réellement décevant est la conclusion, dans laquelle le héros se relève, dans une réalité plus réelle, et se dit qu'il est dans la réalité. Ne peut-il pas se demander si, à son tour, celle-ci n'est qu'un autre miroir d'ombres ? Apparement, non. Tant pis pour lui. Bien sûr, cet avis va sembler très dur. Mais ça n'est pas le cas. Ce roman est assez agréable, comme curiosité historique. Malheureusement, il a trop vieilli maintenant, et devrait donc reposer au panthéon des gloires oubliées.(1) Tout le monde sait en effet qu'il est plus facile de masquer l'apparition d'un monde venu d'outre espace derrière les anodines portes d'un asile d'aliéné que, par exemple, dans une secte sataniste.
9780671319731"
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Hannon Fuller a inventé le Simulacron 3, un « simulateur d'environnement total » – comprendre par là une sorte de metavers où les humains et sociétés humaines sont simulés. L'objectif ? Pouvoir faire des études sociologiques mais également pouvoir mener des études marketing et remplacer les enquêtes d'opinions qui sont omniprésentes. En effet, dans la réalité décrite par l'auteur, Internet n'a pas été inventé (normal, l'oeuvre a été écrite en 1964) et donc pas de cookies pour tracer et comprendre les motivations des consommateurs. Les consommateurs sont donc harcelés par les enquêteurs d'opinions et une loi les oblige à répondre à leurs questions. le Simulacron 3 permettra de répondre aux questions des équipes marketing et mettra au chômage tous les enquêteurs… ce qui n'est pas au goût de tout le monde.

Mais Hannon Fuller vient de mourir dans un accident, et son assistant, Douglas Hall, va s'apercevoir que le président de l'entreprise, Horace P Siskin, n'a pas des objectifs désintéressés. La disparition du chef de la sécurité de l'entreprise et des notes secrètes laissées par l'inventeur incitent Douglas Hall à mener l'enquête.

Daniel F. Galouye a été extrêmement visionnaire en créant ce roman. Il n'aurait pas été surpris de voir l'avènement du Big Data et de l'Intelligence Artificielle. Mais plus encore, il pose la question de la réalité : vivons-nous dans une simulation informatique ? Car les individus simulés par Simulacron 3 sont dotés de conscience…

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dès le lendemain, Siskin commença à récolter le fruit de ses efforts de promotion. Deux programmes TV du matin avaient déjà donné des commentaires « confidentiels » sur un événement imminent dans le domaine de la simulectronique. Les trois journaux du soir publiaient en première page des articles sur Réactions & Co et son « incroyable » simulateur total d’environnement, le Simulacron 3. Je ne découvris qu’une seule allusion à la disparition de Morton Lynch. Dans l’Evening Press, Stan Walters terminait son article par ces lignes : Il semble que la police s’inquiète – en surface – de la « disparition » de Morton Lynch, superviseur de la sécurité interne dans la fabuleuse et nouvelle société appartenant au richissime Horace P. Siskin : Réactions & Co. Personnellement, il nous étonnerait que l’on déploie de grands efforts pour le retrouver. Mr Lynch aurait « disparu » au cours de la réception donnée par Siskin la nuit dernière dans son appartement. Nul n’ignore que les sensationnelles réceptions de Siskin ont été le théâtre d’événements autrement incroyables.
J’étais allé raconter mon histoire à la police, évidemment. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Quand on voit un homme disparaître, on ne peut simplement s’en laver les mains.
L’intercom sonna sur mon bureau, mais je n’y prêtai pas garde, car j’observais un transport aérien qui venait de se poser sur l’îlot d’atterrissage au milieu de la chaussée. Une douzaine d’hommes portant des brassards de l’Association des Enquêteurs certifiés en descendirent.
Ils se postèrent à intervalles réguliers le long de la façade de la REACO, brandissant des écriteaux qui proclamaient :
LES ENTREPRISES SISKIN NOUS MENACENT :
D’UN CHÔMAGE MASSIF !
DE DÉSORDRES SOCIAUX !
DU CHAOS ÉCONOMIQUE !
Et voilà : la réponse impulsive à la promesse d’une nouvelle application de la simulectronique permettant d’économiser de la main-d’oeuvre. Le monde avait déjà connu de tels bouleversements – lors de la révolution industrielle et du passage à l’automation.
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Plusieurs jours passèrent avant que je puisse tenter d’approfondir l’énigme Lynch-Fuller- guerrier grec.
La mise au point définitive et la programmation de toutes les fonctions du simulateur d’environnement prenaient tout mon temps.
Siskin ne nous laissait pas en paix. Il voulait le système prêt à fonctionner dans les trois semaines, bien qu’il y eût encore plus de mille circuits de réactions subjectives à y incorporer pour porter sa « population » initiale à dix mille.
Comme notre simulation d’un système social voulait être l’équivalent exact d’une communauté autonome, des milliers de maîtres-circuits devaient être dotés d’un environnement complet, comprenant des détails tels que modes de transport, écoles, associations de jardinage, animaux domestiques, organismes gouvernementaux, entreprises commerciales, parcs et toutes autres institutions nécessaires à la vie urbaine. Bien entendu, tout cela était réalisé simulectroniquement – impressions sur bandes, polarisation des grilles, notations sur des tambours à mémoire.
Le résultat final était l’analogie électromathématique d’une agglomération-type, établie dans un monde simulé. Au début, il m’était impossible de croire que dans ces kilomètres de connexions, ces myriades de transducteurs et de potentiomètres de précision, ces dizaines de milliers de transistors, de générateurs fonctionnels et de systèmes d’acquisition d’information – que, dans ces innombrables constituants, reposait en puissance une collectivité entière, prête à réagir à tout stimulus que l’on pourrait programmer dans ses circuits d’entrée.
Ce ne fut qu’après avoir branché un système de surveillance et vu la machine à l’œuvre que je fus convaincu.
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Tous les organes de publicité visuelle de la ville-simulacre émettaient au même instant le même message. Les réactions de milliers d’entités individuelles étaient filtrées, analysées, pompées vers le registre de sortie, pour être ensuite emmagasinées, indexées, classées… Un geste suffirait pour obtenir leur répartition en catégories tenant compte de l’âge, du sexe, de la profession, des opinions politiques, etc.
En quelques secondes, le simulateur d’environnement total de Fuller aurait accompli ce qui exigeait normalement un mois d’efforts et une armée d’Enquêteurs Certifiés.
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Dès le début de la soirée, il fut évident que les animations allaient confirmer la réputation d’extraordinaire maître de maison de Horace P. Siskin.
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En l'espace d'un instant, toute l'illusion disparaît. La réalité n'est plus que le néant des circuits neutralisés. Un univers est perdu à jamais dans un moment fatal d'entropie simulectronique totale.
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