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Mémoires de guerre tome 3 sur 3
EAN : 9782266206013
531 pages
Pocket (03/06/2010)
3.15/5   142 notes
Résumé :
Paris libéré, la guerre n'est pas finie pour autant. Alors que les combats continuent sur le territoire national, de Gaulle oeuvre à rétablir la République. Il lui faut réconcilier un peuple divisé, maîtriser les revendications communistes, s'imposer à part entière dans le concert des nations victorieuses. Dans l'empire, depuis l'Afrique jusqu'en Indochine, le prestige de la France a bien souffert: sur tous les fronts, le général s'emploie activement à ramener l'ord... >Voir plus
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Le drame touche à sa fin, tout se délie. Roosevelt meurt le 12 avril 1945, Mussolini est tué le 28, Hitler se suicide le 30. La guerre est terminée, les relations internationales des cinquante prochaines années, et même au-delà, vont se mettre en place ; la France, en ruine, va pouvoir penser à son avenir ; et De Gaulle, désabusé mais serein, se retire de la vie politique, tout en terminant ses Mémoires sur le mot « espérance ».
Après la libération, il s'est employé à rétablir l'ordre pour que la France ne tombe pas dans l'anarchie. Il a fallu maîtriser les velléités de certains résistants des Forces Françaises de l'Intérieur, et notamment celles des nombreux communistes tentés d'exercer un pouvoir indépendant ou de se venger des anciens vichystes. De Gaulle a très vite mis en place une justice, interdit les milices et essayé d'incorporer tous les combattants de la résistance intérieure dans l'armée régulière. Petite anecdote à ce sujet, amusante et caractéristique : Saviez-vous que les CRS ont d'abord été un repère de communistes ? Que ces compagnies ont été créées par De Gaulle pour prévenir les risques d'émeutes après la guerre et limiter l'épuration sauvage, mais aussi pour prendre le contrôle des anciennes milices de la résistance communiste, leur donner un statut légal.
Une reconstruction sécuritaire mais aussi politique, administrative, économique. Toute une série de mesures sont prises qui marqueront durablement la France, comme les nationalisations, mais aussi le développement de la sécurité sociale, ou encore, dans un autre domaine, la création de l'ENA et la réorganisation de tout le fonctionnariat. Tout cela a pour but de renforcer l'Etat, d'augmenter ses moyens d'agir.
A part le cas de la Syrie, qui s'envenime dès la fin de la guerre et met au grand jour le conflit latent entre l'Angleterre et la France, De Gaulle évoque peu les territoires hors-métropole dans ce tome, sauf pour préciser sa vision des choses. C'est-à-dire qu'il était absolument conscient, comme tous les dirigeants des grandes puissances, que l'indépendance des colonies était devenue inévitable. Il s'agissait, pour lui, que cette transition se passe dans le calme, dans la coopération, avec des dirigeants installés, sans l'ingérence de puissances étrangères (contrairement à ce qu'il s'était passé en Syrie) et que, bien sûr, la France garde des relatons privilégiées avec ces pays.
Mais la France était encore très faible et son poids dans les relations internationales pratiquement nul par rapport aux trois grands vainqueurs : URSS, Etats-Unis et Grande-Bretagne. Elle ne participe pas à la conférence de Dumbarton Oaks qui a pour projet de mettre en place la future ONU et n'est, dans un premier temps, pas prévue comme membre permanent du futur conseil de sécurité. Idem, pour la conférence de Yalta où elle n'est pas invitée. Ce qui mécontente De Gaulle lorsqu'il s'aperçoit que ce « marché de Yalta », comme il l'appelle, a livré toute l'Europe orientale aux communistes. le cas de la Pologne lui étant particulièrement douloureux. Il faut lire ses discussions avec Staline en décembre 44 à ce sujet. Staline et sa manière pittoresque de négocier ou de concevoir la démocratie…
Pas vraiment soutenu par Staline à cause de la Pologne (même si c'est un peu grâce à lui que la France a pu s'immiscer dans la gestion de l'Allemagne), ni par l'Angleterre à cause de leur désaccord sur le sort à réserver au Reich et encore moins par les Etats-Unis, dont le lourd silence rend évidente leur hostilité à la participation de la France dans les grandes affaires internationales, la France est tout simplement écartée de la conférence de Yalta. Bref, c'est un véritable imbroglio diplomatique ! Et c'est passionnant à découvrir du point de vue de de Gaulle. Il fait tout, par ailleurs, pour lancer des idées d'associations en Europe de l'Ouest, sans s'étendre sur la nature de ses « associations », et en prenant soin, aussi, de ne pas évoquer un « bloc » de l'Ouest, de ne pas rentrer dans le petit jeu que sont en train de mettre en place URSS et Etats-Unis.
Enfin, il faut réorganiser en France la République, lui donner une nouvelle constitution. De Gaulle veut que cette constitution permette à l'exécutif et au président d'exercer un vrai pouvoir dans la durée. Quand, élu chef du gouvernement, il s'aperçoit que les hommes politiques se dirigent vers les mêmes errements de la troisième république, se souciant plus de leur partis que de l'intérêt de la France et paralysant toute action du gouvernement, il décide de démissionner de son poste.
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De Gaulle, contre toute attente, a gagné la guerre. Il a incarné la France de l'honneur. Il en est le chef incontesté, et pourtant ce dernier tome des Mémoires, qui devrait être son triomphe, montre sa chute, momentanée mais inévitable. A la tête d'un gouvernement provisoire, il doit préparer la suite, rencontrer les grands de cette terre, Staline, qu'il décrit avec lucidité, contrairement à Churchill, et Truman, les nouveaux leader d'un monde bipolaire où fidèle à lui-même, le général ne veut pas jouer le rôle de satellite. En France non plus, il se refuse à assister passivement à la renaissance du régime des partis qui est, selon lui, à l'origine de la défaite et de l'humiliation. Il voudrait l'unité derrière sa personne, mais l'unité derrière un chef, ça marche en temps de guerre, et ça crée des dictatures en temps de paix. De Gaulle n'a pas l'âme d'un dictateur. Il va donc, pour un temps, se retirer. Si l'on peut douter de sa vision de la gouvernance et sur sa croyance en l'idée qu'un guide, forcément lui-même, est nécessaire pour la nation, on ne peut pas remettre en cause ce que ce livre montre avec force, à savoir son amour pour son pays et sa détermination à ne jamais perdre la face, ni en ce qui le concerne en tant qu'individu, ni en ce qui concerne la France.
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Troisième et dernier volume des mémoires de guerre, on y vit la libération de la France avec la lucidité d'un homme d'Etat qui sait le chemin à parcourir pour remettre le pays sur pied.
La France est à reconstruire, et sitôt les hostilités terminées, les habitudes partisanes qui ont précipité la fin de la troisième République reprennent et donneront naissance à la quatrième, avec le résultat qu'on connait.
On lit déjà les bases de le Vème République dans cet ouvrage que la lecture des mémoires d'espoir complète utilement.
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C'est l'ensemble de l'oeuvre dont je veux parler. Une belle plume au service d'un récit historique. Son combat, celui d'un homme qui dans un moment crucial ne pense plus JE mais ELLE la patrie en danger...Peu à peu se dessine la figure d'un grand homme, de sa vision de la France et de ce qu'elle doit redevenir pour être reconnue et respectée, selon ses propres valeurs et non celles admises où imposées par les autres puissances. Cette vision manque cruellement aujourd'hui...
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DE GAULLE,contre toute attente, a gagné la guerre. Il a incarné la France de l'honneur. Il en est le chef incontesté.

Comment la propagande et l'histoire manipulée à des fins politiques nous a vendu cet homme comme le sauveur!!!!

On oublie rapidement sa responsabilité dans la défaite à double titre : comme militaire et comme membre du gouvernement.

On oublie un peu vite, que personne ou presque a entendu son appel radiographique.

On oublie un peu, que pendant très longtemps, les alliés n'ont pas misé un centime sur sa personne, préférant DARLAN, puis GIROUX...il n'est donc que le troisième choix.

On oublie un vite tous les réseaux de résistance qui ont existé sans lui.

On oublie beaucoup de chose, parceque ce Monsieur si orgueilleux, si arrogant, si méprisant reflète tellement bien le caractère des français.

On oublie de dire que l'armée française a connu proportionnellement plus de morts en 1940 que pendant 14/18.

On passe sous silence, toute la résistance de l'armée française, notamment à dunkerque paracerque cela servait tellement bien les pétainistes et des gens comme de gaulle.

La vision de DE GAULLE !!! N'avoir rien vu venir ou si peu, n'avoir rien fait contre, avoir baladé les français d'algérie, n'avoir rien vu venir en 68...

Et on continue à nous parler d'un visionnaire...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
incipit :
Le rythme de la libération est d'une extrême rapidité. Six semaines après qu'Alliés et Français ont réussi la percée d'Avranches et débarqué dans le Midi, ils atteignent Anvers,débouchent en Lorraine, pénètrent dans les Vosges. Fin septembre, sauf l'Alsace et ses avancées, ainsi que les cols des Alpes et les réduits de la côte atlantique, le territoire tout entier est purgé d'envahisseurs. L'armée allemande, brisée par la force mécanique des alliés, assaillie en détail par la résistance française, se voit chassée de notre sol en moins de temps qu'elle n'avait mis, naguère, à s'en emparer. Elle ne se rétablira que sur la frontière du Reich, là où l'insurrection ne paralyse plus ses arrières. La marée, en se retirant, découvre donc soudain, d'un bout à l'autre, le corps bouleversé de la France.
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Comme tout le monde, je constate que, de nos jours, le machinisme domine l’univers. De là s’élève le grand débat du siècle : la classe ouvrière sera-t-elle victime ou bénéficiaire du progrès mécanique en cours ? De là sont sortis, hier, les vastes mouvements : socialisme, communisme, fascisme, qui s’emparèrent de plusieurs grands peuples et divisèrent tous les autres. De là vient, qu’en ce moment, les étendards des idéologies adverses : libérale, marxiste, hitlérienne, flottent dans le ciel des batailles et que tant d’hommes et tant de femmes, emportés par le cataclysme, sont hantés par la pensée de ce qu’il adviendra d’eux-mêmes et de leurs enfants. De là résulte cette évidence que le flot de passions, d’espoirs, de douleurs, répandus sur les belligérants, l’immense brassage humain auquel ils se trouvent soumis, l’effort requis par la reconstruction, placent la question sociale au premier rang de toutes celles qu’ont à résoudre les pouvoirs publics.
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Au caractère fractionnel des partis, qui les frappe d’infirmité, s’ajoute leur propre décadence. Celle-ci se cache encore sous la phraséologie. Mais la passion doctrinale, qui fut jadis la source, l’attrait, la grandeur des partis, ne saurait se maintenir intacte en cette époque de matérialisme indifférente aux idéals. N’étant plus inspirés de principes, ni ambitieux de prosélytisme, faute de trouver audience sur ce terrain, ils vont inévitablement s’abaisser et se rétrécir jusqu’à devenir chacun la représentation d’une catégorie d’intérêts. Si le pouvoir retombe à leur discrétion, il est certain que leurs dirigeants, leurs délégués, leurs militants, se mueront en professionnels faisant carrière dans la politique. La conquête des fonctions publiques, des postes d’influence, des emplois administratifs, absorbera désormais les partis, au point que leur activité se déploiera essentiellement dans ce qu’ils nomment la tactique et qui n’est que la pratique du compromis, parfois du reniement. Etant tous minoritaires, il leur faudra, pour accéder aux postes de commande, les partager avec leurs rivaux. D’où cette double conséquence que, vis-à-vis des citoyens, ils iront se démentant et se déconsidérant et que la juxtaposition constante, à l’intérieur du gouvernement, de groupes et d’hommes opposés ne pourra aboutir qu’à l’impuissance du pouvoir.
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Rien mieux que la conduite de ce grand dévoyé de l'action, ne démontrait la forfaiture d'un régime qui avait détourné de la patrie des hommes faits pour la servir.

A propos de Joseph Darnand.
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Si j’étais décidé à ne pas engager la responsabilité de la France dans l’entreprise d’asservissement de la nation polonaise, ce n’était pas que j’eusse d’illusions sur ce que ce refus pourrait avoir d’efficacité pratique. Nous n’avions évidemment pas les moyens d’empêcher les Soviets de mettre leur plan à exécution. D’autre part, je pressentais que l’Amérique et la Grande-Bretagne laisseraient faire. Mais, de si peu de poids que fût, dans l’immédiat, l’attitude de la France, il pourrait être, plus tard, important qu’elle l’eût prise à ce moment-là. L’avenir dure longtemps. Tout peut, un jour, arriver, même ceci qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse, en fin de compte, comme un bon placement politique.
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Vidéo de Charles de Gaulle
Une balade radiophonique dans la bibliothèque de Charles de Gaulle (France Culture / La Fabrique de l’histoire). Photographie : Bibliothèque du Président Charles de Gaulle à “La Boisserie”, Colombey-les-Deux-Églises, novembre 1979. • Crédits : PIERRE GUILLAUD / AFP -AFP. Une visite de la bibliothèque de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, en compagnie d'Yves de Gaulle. Diffusion sur France Culture le 14 février 2017. Production : Emmanuel Laurentin. Yves de Gaulle, le petit-fils de Charles de Gaulle, a publié en 2014, chez Plon, “Un autre regard sur mon grand-père, Charles de Gaulle”, où il évoque toute la formation intellectuelle et toutes les discussions qu'il avait avec son grand-père, lesquelles se passaient principalement à La Boisserie.
Source : France Culture
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