Quand on parle de l'Egypte antique, forcement toute attention devient alertée, surtout quand il s'agit de Cléopâtre, cette reine égyptienne dont le simple nom est l'objet de plusieurs mythes. Théophile Gauthier nous fait voyager dans une séquence de la vie de Cléopâtre où elle est à la quête de l'amour, aussi l'auteur nous relate une terrible histoire d'amour, d'un amour vraiment inaccessible car d'une part reine n'est pas une femme comme toute autre qu'on pourrait aimer aussi facilement, le devoir de la couronne la rend sacrée comparable à une déesse, et d'autre part la reine se méfie de toute déclaration d'amour, elle soupçonne qu'elle soit adressée à sa couronne plutôt à elle-même en tant que femme...
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Babelio me semble peupler de plus d'écrivains en herbe ou d'écrivains zombis que de lecteurs. C'est pour eux en particulier que j'exhume cette remarquable novella du meilleur styliste du XIXe. Avec une documentation réduite et d'une fiabilité douteuse, le maître compose une fresque inouïe. Théophile invente le péplum bien avant Hollywood, avec un final féroce à souhait. Avec un talent et une maîtrise de la langue qui m'ébahit. Certains mots ont vieilli, ils ont pris la saveur subtile des grands crus couverts de toiles d'araignée. Un court roman et en même temps une leçon de syntaxe. Gloire au poète.
On trouve facilement sur le Web l'édition A. Ferroud, Paris, 1894, avec une belle préface d'Anatole France, un autre qui n'était pas manchot avec un stylo.
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Une histoire bien documentée, une belle écriture avec de fameux passages notamment une description de la reine absolument fabuleuse et une fin purement sensationnelle qu'on n'oubliera jamais.
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Et puis, Charmion, je te le dis, j’ai une pensée qui me fait peur ; dans les autres contrées de la terre on brûle les cadavres, et leur cendre bientôt se confond avec le sol. Ici l’on dirait que les vivants n’ont d’autre occupation que de conserver les morts ; des baumes puissants les arrachent à la destruction ; ils gardent tous leur forme et leur aspect ; l’âme évaporée, la dépouille reste, sous ce peuple il y a vingt peuples chaque ville a les pieds sur vingt étages de nécropoles chaque génération qui s’en va fait une population de momies à une cité ténébreuse : sous le père vous trouvez le grand-père et l’aïeul dans leur boîte peinte et dorée, tels qu’ils étaient pendant leur vie, et vous fouilleriez toujours que vous en trouveriez toujours !
Une reine, c’est quelque chose de si loin des hommes, de si élevé, de si séparé, de si impossible ! Quelle présomption peut se flatter de réussir dans une pareille entreprise ? Ce n’est plus une femme, c’est une figure auguste et sacrée qui n’a point de sexe, et que l’on adore à genoux sans l’aimer, comme la statue d’une déesse.
on n’étouffe pas l’amour comme on étouffe un lion, et les plus vigoureux athlètes ne sauraient rien y faire.
L’on s’étonne que les hommes ne se soient pas révoltés contre ces confiscations de toutes les richesses et de toutes les forces vivantes au profit de quelques rares privilégiés, et que de si exorbitantes fantaisies n’aient point rencontré d’obstacles sur leur chemin sanglant.
cette Égypte m’anéantit et m’écrase ; ce ciel, avec son azur implacable, est plus triste que la nuit profonde de l’Érèbe : jamais un nuage ! jamais une ombre, et toujours ce soleil rouge, sanglant, qui vous regarde comme l’oeil d’un cyclope ! Tiens, Charmion, je donnerais une perle pour une goutte de pluie ! De la prunelle enflammée de ce ciel de bronze il n’est pas encore tombé une seule larme sur la désolation de cette terre ; c’est un grand couvercle de tombeau, un dôme de nécropole, un ciel mort et desséché comme les momies qu’il recouvre...
En 1834, Balzac imagine et commande une canne somptueuse à l'orfèvre parisien le Cointe.
La « pomme » en or, finement ciselée des armoiries des Balzac d'Entraigues, qui n'ont aucun lien avec l'écrivain, est ornée d'une constellation de turquoises, offertes par sa bien-aimée Mme Hanska.
Cette canne est excessive en tout, et très vite, elle fait sensation parmi journalistes et caricaturistes. C'est la signature excentrique de l'écrivain, la preuve visible et provocante de son énergie et de sa liberté, imposant sa prestance au milieu de la société des écrivains. Pour Charlotte Constant et Delphine de Girardin, amies De Balzac, la canne est investie d'un pouvoir magique…
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Direction éditoriale
Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Direction scientifique
Jean-Didier Wagneur
Scénario, recherche iconographique et suivi de production
Sophie Guindon, chargée d'édition multimédia, BnF
Réalisation
Vagabondir
Enregistrement, musique et sound design
Mathias Bourre et Andrea Perugini, Opixido
Voix
Geert van Herwijnen
Crédits iconographiques
Collections de la BnF
© Bibliothèque nationale de France
Images extérieures :
Projet d'éventail : l'apothéose De Balzac
Grandville, dessinateur, entre 1835 et 1836
Maison de Balzac, BAL 1990.1
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
La canne De Balzac
Orfèvre le Cointe, 1834
Maison de Balzac, BAL 186
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1662
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
La pâtisserie Gloppe, avenue des Champs-Elysées
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1733
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Balzac à la canne
Illustration pour Courtine, Balzac à table, Paris, Robert Laffont, 1976
Maison de Balzac, B2290
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac, croquis d'après nature
Théophile Gautier, 1830
Maison de Balzac, BAL 333
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Portrait-charge de Balzac
Jean Pierre Dantan, sculpteur, 1835
Maison de Balzac, BAL 972
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Honoré de Balzac
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 252
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac en canne
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 253
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Comtesse Charlotte von Hardenberg
Johann Heinrich Schroeder (Boris Wilnitsky)
Droits réservés
Delphine Gay (Portrait de Delphine de Girardin)
Louis Hersent, 1824
Musée de l'Histoire de France
© Palais de Versailles, RF 481
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