Demain est un autre jour

Club N°54 : Manga (Manhwa) non sélectionné
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C'est une BD " touchante ".

On parle de sa condition de femme, de celle de vouloir être mère, des traditions...

Par contre, je n'ai pas compris la fin, c'est qui le jeune homme qui vient la voir ?

Et il y a une confusion dans le dessin pour les personnages masculins, difficile à reconnaître.

Nol
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BD pas forcément aboutie, parfois confuse...

Vincent
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L'oeuvre de Keum Suk Gendry-Kim est indubitablement bien représentée en France. Cette artiste au style unique nous a beaucoup marqué avec des récits historiques comme Mauvaise Herbe, Jiseul et plus récemment L'attente, le récit poignant des familles séparées pendant la guerre de Corée.

Depuis quelques années, elle nous offre également des récits plus contemporains et plus intimes. Je pense à "Jun", l'histoire d'un garçon autiste et de sa famille, qu'elle avait rencontrée à l'occasion de leçons de pansori ; à "La saison des pluies" dans lequel un couple adopte un chien et déménage à la campagne, provoquant de nombreuses réflexions sur nos manières de traiter les animaux. Demain est un autre jour narre ici le parcours de Bada et San, qui rencontrent des difficultés à avoir un enfant et décident de tenter une fécondation in vitro.

Comme à son habitude, la sensibilité de l'autrice est remarquable et son style graphique permet une représentation visuelle marquante des tourments que traversent Bada et San. Demain est un autre jour montre sans détour les préjugés tenaces, violents psychologiquement, et le manque d'empathie générale qui existent dans nos sociétés, culpabilisant les couples plongés dans ce combat pour avoir un enfant. Enfin, c'est la douleur, parfois les espoirs déçus et surtout la solitude qu'ils ont pu ressentir qui sont représentés de manière extrêmement touchante. Tout particulièrement ceux de Bada, au coeur de la tempête de par sa condition de femme.

Keum Suk Gendry-Kim réussit de nouveau à parler d'un sujet délicat sans tomber dans le pathos et nous confirme que le dessin en dit souvent bien plus que les mots.

"Demain est un autre jour" est une oeuvre sensible, touchante, elle pose des questions importantes, montre des situations difficiles, tout comme l'importance de ne pas s'oublier au milieu de tout cela. La couverture représente bien cette jeune femme perdue, troublée, seule. Car si la situation, le fait de ne pas forcément pouvoir avoir d'enfant aussi facilement que d'autres, les en entendre parler, faire des efforts sans certitude est déjà très difficile en soi, c'est encore pire avec le jugement, les accusation des autres, le regard, et la sempiternelle question sur les enfants. C'est un peu comme si c'était une obligation et qu'ils n'étaient pas vraiment pleinement accomplis et adultes sans cela, mais de quel droit ? Ce que vit la femme est encore plus difficile, car c'est très souvent elle qui va se prendre tout le blâme.
Ce one-shot nous est proposé par les éditions Futuropolis et de Keum Suk Gendry-Kim. Il nous emmène suivre Bada et San, des trentenaires qui vivent en Corée. Ils s'aiment très fortement,
mais dans une telle épreuve est-ce que cela suffira ?
Ne soyez pas surpris, l'album est en noir et blanc, sauf l'épilogue qui mettra de la couleur.
Le trait graphique semble parfois étrange, grossier, surtout sur les personnages, mais il sonne vrai, réaliste, nous finissons par nous y faire.
L'album est séparé en différent chapitre avec un sous-titre et une illustration.
Une part belle est également faite aux fleurs, un peu comme ce qu'on voit sur la couverture. C'est souvent des scènes particulièrement belles, poétiques, qui ont une plus grande force
encore que le reste. D'ailleurs, les paysages de la nature nous permettent par moment de souffler, de respirer, d'admirer, alors qu'autrement cela peut se faire étouffant, suffocant.
En soit, ils aiment leurs parents, ils aiment leurs amis, et ils s'aiment éperdument. Mais c'est à eux de faire le choix des enfants, et même une fois fait, cela ne va pas toujours comme
on veut. Si le couple s'entend bien, cela n'empêche pas à la femme de se sentir parfois très seule, et pas soutenue par son mari, surtout devant les autres.
Si vous en avez l'occasion, un album à lire et à découvrir.
On y aborde très bien différentes situations, questionnements, difficultés.
D'ailleurs toute l'ironie de la vie se manifeste aussi, chacun voit l'herbe plus verte ailleurs (comme pour beaucoup d'autres choses).

L'avis de ma fille (20 ans) :

L'histoire explore des thèmes modernes tels que la filiation et la parentalité, inspirée par l'expérience personnelle de l'autrice qui entrelace habilement réalité et fiction.

Ce roman graphique traite du choix de devenir parent, qu'il soit volontaire ou imposé, tout en mettant en évidence le refus de la parentalité et la pression sociale qui l'accompagne.

Il expose les disparités entre hommes et femmes dans les examens médicaux liés à la procréation, critiquant le manque de compassion du corps médical envers les futurs parents.

Mais aussi, il décrit les émotions fortes telles que la jalousie envers ceux qui peuvent procréer facilement, la culpabilité et l'injustice face à l'avortement ou aux difficultés de fertilité.

Les illustrations sont principalement en noir et blanc.

Un ouvrage donnant la voix à de nombreux couples confrontés à ces difficultés.

Ma fille le conseille spécialement à ceux qui, comme elle, sont sensibles à ce sujet.

Je n'ai pas lu ce roman graphique, mais je vais me plonger dans un autre ouvrage de cette autrice, "Les Mauvaises Herbes", qui m'attire davantage.
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