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Michel Charrier (Illustrateur)
EAN : 9782010138379
Hachette (29/02/1996)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Un jour, au cours d'une promenade avec sa fille Sylvie, l'écrivain Maurice Genevoix rencontre un petit écureuil.
Contre toute attente, ce n'est pas l'animal qui est le plus impressionné, mais l'homme et l'enfant.
Une histoire d'amour, avec ses joies et ses déchirements. Car même si son ami l'écureuil est attiré par le monde des hommes, l'auteur sait qu'il doit le rendre à la forêt...
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce petit livre pour enfant, je l'ai découvert dans une boîte à livres. On y fait de drôle de découverte, je ne connaissais pas du tout ce récit et honte à moi, je n'avais jamais lu ce grand auteur français, membre de l'Académie française. L'occasion pour moi de le découvrir à travers cette courte lecture aux allures de conte.

*
Un jour, par une belle journée de printemps, au cours d'une promenade avec sa fille dans le bois adjacent à sa maison, l'écrivain se retrouve face à un jeune écureuil peu farouche. Mais un geste brusque effraie l'animal qui s'éloigne et disparaît derrière un tronc.

« Bien entendu, je suis maladroit. Entre toutes les créatures, ce sont les hommes, j'en suis sûr, qui sont les moins capables de patience. Dans mon désir de le toucher déjà, de caresser son pelage roux, peut-être de le rassurer davantage, mon pas manque de coulé, de liant… Et ce que je craignait arrive : l'écureuil s'enfuit sous mes yeux. »

Pourtant, la curiosité l'incite à réapparaître. Commence alors pour l'homme et la petite bête rousse un jeu de cache-cache où la peur instinctive de l'écureuil reflue peu à peu et les distances s'amenuisent. Doucement, la fillette qui s'était éloignée cueillir des fleurs, revient auprès de son père, émue, émerveillée par cette rencontre inattendue, magique.

« Nous faisions partie de son monde, et d'un monde qu'elle aimait, comme la mousse, les fleurs sauvages et les arbres. »

Face à l'effronterie et l'assurance du petit écureuil, l'homme et l'enfant espèrent qu'il s'approche encore, et encore, jusqu'à les frôler, les effleurer, les toucher.

*
J'ai aimé le charme et la beauté de cette rencontre privilégiée. L'animal se laisse apprivoiser. Sans méfiance, il se laisse toucher, caresser. Une complicité s'installe. Puis, le soir tombe, le froid se fait vif, il est l'heure de rentrer. Maurice Genevoix sait qu'il est temps de rendre l'animal à la forêt.

« Je crois qu'en vérité je commençais à vraiment l'aimer : je pensais à lui plus qu'à nous, plus qu'à notre plaisir égoïste, je souhaitais qu'il vécut sans drames, sans souffrances, qu'il fût heureux longtemps, d'un léger bonheur d'écureuil. »

L'auteur nous précise dès le départ qu'il s'agit d'un événement qui a réellement eu lieu.

« Je répète que l'histoire est vraie. J'ai essayé de vous la conter telle qu'elle est réellement arrivée. C'est ainsi qu'elle est la plus belle, je l'ai su et compris peu à peu. Mais j'avoue que sur le moment j'aurais aimé qu'elle s'achevât autrement. »

*
Tous les ingrédients sont là pour faire de ces soixante pages, une balade pleine de tendresse et de sagesse. La plume de l'auteur glisse sur les pages, fluide et agréable à lire, sincère, sensible et sans emphase.

Ce que je retiens de ce premier contact avec l'auteur, outre l'écriture qui, je n'en doutais pas, est fine et recherchée, c'est cette douce nostalgie qui émane de ce texte. On ressent un attachement profond de l'auteur à ce souvenir si précieux qui, plus largement, esquisse l'image d'un homme épris de nature.

La nature est omniprésente. Elle est comme un écrin de verdure qui nous entoure avec légèreté et harmonie, nous enveloppe de sa douceur. Et puis, il y a ce petit écureuil espiègle et joueur qui virevolte puis se niche dans la chaleur accueillante d'un manteau d'enfant.

« Mon ami l'écureuil » offre une émouvante méditation sur les rapports entre l'homme et son environnement, sur les émotions humaines et le respect de la vie animale, sur les épreuves de la vie qui font réfléchir et grandir.

*
C'est une histoire touchante et lumineuse, un brin triste également, qui s'adresse aux enfants. Malgré tout, la délicatesse et la musicalité du style, l'écriture riche et pleine de poésie, les émotions qui en émanent font de cette promenade un agréable moment de lecture pour les plus grands.
La plume de Maurice Genevoix restitue remarquablement l'atmosphère contemplative de ce moment unique, hors du temps, ce mélange de joie et de peine. Elle trouve une résonnance avec les aquarelles qui émaillent le livre, participant aux émotions du lecteur.

*
Maurice Genevoix est un merveilleux conteur, qui nous tient en haleine jusqu'à la toute fin. Ne pouvait-il en existait une plus belle ?
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Dans la collection Hachette à partir de 6-7 ans ! Donc, je me suis permis de le lire, ayant dépassé cet âge fatidique et quel plaisir ! A mon avis c'est même plus un livre pour grands enfants car le style de Maurice Genevoix, De l'Académie Française comporte des termes qu'il faudra expliquer à des enfants de moins de dix ans, voire plus pour certains. Ce qui est doublement touchant, est qu'il s'agit d'une histoire vraie comme il est précisé en incipit.

L'HISTOIRE
Par une belle après-midi d'avril, l'auteur va se promener en forêt avec sa fille, Sylvie âgée de dix ans et ils font la rencontre d'un écureuil, pas sauvage (très peu) qu'ils vont pouvoir approcher, caresser et même entendre parler. "Autre chose encore m'émouvait. L'écureuil, maintenant nous parlait. Je veux dire que par intervalles, il poussait une sorte de grognement, guttural et léger : c'était comme un salut à notre adresse, accompagné d'un coup d'oeil amical, la tête tournée sur le côté, un peu penchée, pour mieux encore nous regarder, toujours d'un oeil". L'écureuil va se lover dans les plis de de la doublure de soie du manteau de Sylvie, et au moment du départ les...suivre en bondissant joyeusement. Ils le ramènent donc chez eux, le nourrissent mais le soir, l'auteur a conscience qu'il lui faut rendre l'animal à la nature, que le garder chez eux est impossible. Et cette séparation sera vécue comme un déchirement malgré la nécessité évidente de replacer l'animal dans son milieu naturel. Il retourne donc le relâcher sur l'arbre où il était apparu et le coeur gros, s'en va. Les jours qui suivront, il reviendra inlassablement dans l'espoir de retrouver la petite boule soyeuse qui les a tant émus, lui et sa fille, sans succès... "J'ai scruté avidement les branches. J'ai appelé longtemps, en imitant à fond de gorge (j'étais tout seul, je n'avais pas peur de paraître ridicule) le doux grognement que je n'avais pas oublié. Mais les branches n'ont pas frémi ; nul écho ne m'a répondu. Tout ce qu'il avait à me dire, l'écureuil me l'avait déjà dit ".

MON AVIS ET / SUR L'AUTEUR
Cette histoire étant vraie, quand on sait que Maurice Genevoix, prix Goncourt 1925, auteur de romans "régionaux" (entre autres !) tel Raboliot, qu'il est également un peintre précis et amoureux de la nature, plus particulièrement de la Sologne, cette histoire bien écrite, illustrée par Michel Charrier, aquarelliste subtil ne peut qu'enchanter petits et grands... La version que je possède est de 1988 (oui ce ne sont pas mes photos, Matt, le webmaster de WP n'entendant pas mes appels !), mais je suppose que Maurice Genevoix né en 1890, l'a écrite bien avant... Et je la dédie à un petit écureuil qui se reconnaîtra s'il passe par là !
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« Avant tout, je tiens à le dire : cette histoire est une histoire vraie. »
Ainsi s'ouvre le récit d'une extraordinaire et bouleversante rencontre. L'auteur se promenait en forêt avec sa plus jeune fille, Sylvie. Au détour d'un chemin, ils aperçoivent un écureuil, éclair feu et fauve. Et l'inattendu se produit. le petit animal ne fuit pas. Curieux, confiant, il s'approche à toucher l'humain. « Tranquillement, aimablement, il fit vers moi deux sauts légers. Quand il touche presque mes souliers, il se replante sur son séant, relève son petit nez rond et recommence à me dévisager. » (p. 13)
L'homme, l'enfant et l'animal jouent à cache-cache entre les arbres, s'apprivoisent et s'adoptent. « La douce petite bête nous faisait une confiance aveugle, ne redoutait plus rien de nous, une fois pour toutes. Nous faisions partie de son monde. » (p. 29) Quand vient l'heure de rentrer, l'écureuil suit à bonds fougueux le père et la fille. Déjà, il n'imagine plus vivre sans eux, loin d'eux. Qu'importe si la maison est loin de la forêt, cette nouvelle demeure sera la sienne. « C'est en écureuil libre que conduisait celui-là, jusqu'à son sans-gêne, son aisance, sa façon d'être chez lui. » (p. 48)
Mais comment imaginer cette petite bête, incarnation de la liberté insouciante, dans une maison où rôdent chats et chiens ? Comment l'imaginer loin de sa forêt ? C'est à l'homme d'être raisonnable, de rompre le lien si précieux et d'évanouir la magie. « Au revoir, mon petit bonhomme ! Nous sommes restés tant que nous avons pu. Mais cette fois, il n'y a plus moyen : il faut qu'on se sépare, que chacun retrouve les siens. Au revoir, encore. Quand même, tu sais, ça nous fait bien de la peine. » (p. 33)
Vous vous en douterez, c'est une histoire bien triste pour quiconque aime les animaux et s'attache dès le premier regard à une boule de poils affectueuse. Maurice Genevoix est habile dans l'art de l'évocation : il nous fait partager le moment unique où l'homme rencontre son meilleur ami. L'émotion envahit la page, soutenue par les douces aquarelles qui habillent le texte.
On peut se demander pourquoi et pour qui il a écrit cette expérience. Pour la fille qui l'accompagnait ce jour-là, sans doute. Mais plus certainement encore pour lui-même, pour ranimer encore le bonheur de se souvenir et revivre la douceur extraordinaire de cette éphémère mais puissante amitié. Voilà une histoire que l'on peut lire à un tout-petit mais, sans aucun doute, c'est un récit qui touchera les adultes marqués par des rencontres peu communes.

Lien : http://www.desgalipettesentr..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'était le commencement du printemps. Je venais de pousser la petite porte de mon jardin pour aller respirer l'air des pins. J'avais une compagne de promenade, la plus jeune de mes filles qui devait, en ce temps-là, avoir dix ans. Nous allions, entre les arbres aux troncs roses sur lesquels jouait le soleil d'avril. Des coups de brise poussaient dans le ciel bleu de petits nuages ronds, très blancs, et faisaient courir sur la Loire des risées d'un bleu d'ardoise. Sylvie, ma fille, trottinait de çà et de là, cueillant dans I'herbe les fleurs du printemps.
J'étais tout seul quand la chose arriva.

(Incipit)
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On dit que la nuit descend ; mais ce n'est pas vrai, elle monte. Elle a monté des talus, des sous-bois.
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« Tranquillement, aimablement, il fit vers moi deux sauts légers. Quand il touche presque mes souliers, il se replante sur son séant, relève son petit nez rond et recommence à me dévisager. » (p. 13)
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« Au revoir, mon petit bonhomme ! Nous sommes restés tant que nous avons pu. Mais cette fois, il n’y a plus moyen : il faut qu’on se sépare, que chacun retrouve les siens. Au revoir, encore. Quand même, tu sais, ça nous fait bien de la peine. » (p. 33)
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Je crois qu'en vérité je commençais à vraiment l'aimer : je pensais à lui plus qu'à nous, plus qu'à notre plaisir égoïste, je souhaitais qu'il vécût sans drames, sans souffrances, qu'il fût heureux longtemps, d'un léger bonheur d'écureuil.
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Videos de Maurice Genevoix (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Genevoix
Quelle place pour notre humanité en temps de guerre ? François Lecointre, ancien chef d'état-major des armées, revient sur sa carrière de militaire et s'interroge notamment sur la question de l'honneur, lorsqu'on est confronté au pire dans son livre "Entre guerre". Dans son récit autobiographique, l'ancien soldat y retrace ses dilemmes, ses doutes, ses peurs à travers ses expériences de guerre en Arabie Saoudite, en Irak, en Somalie, au Rwanda, à Djibouti ou à Sarajevo. Commentant l'expression de Maurice Genevoix, "l'expérience incommunicable de la guerre", l'ancien chef d'état-major revient sur le statut de soldats et la vision qu'à la population de ces derniers, paraissant surprise qu'ils puissent éprouver les mêmes émotions et peurs qu'elle. Pourtant, comme il le souligne, des efforts sont faits aujourd'hui et on s'intéresse aux conséquences de la guerre sur la santé mentale des soldats, notamment à travers les troubles post-traumatiques. C'est avant tout cette expérience humaine que François Lecointre a souhaité coucher sur papier dans son autobiographie.  "Je m'arrête sur cette expérience très intense de jeune officiel, qui au milieu de ses soldats, vit ce condensé d'humanité", a-t-il expliqué sur le plateau faisant par exemple référence aux questionnements sur les objectifs de la mission, une interrogation qui revient régulièrement dans la tête des soldats qui doivent faire face à la mort.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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