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EAN : 9782246782872
93 pages
Grasset (16/02/1971)
3.23/5   11 notes
Résumé :
Tout Giraudoux se trouve-t-il déjà dans son premier livre, ces Provinciales, parues en 1909 ? C'est tout au moins un point de départ passionnant. Giraudoux introduisait dans le roman l'impressionnisme qui avait déhoà triomphé en peinture et en musique.
Le premier texte raconte les envols imaginatifs d'un petit garçon entre Tours et Châteauroux. Le dernier relate les aventure tendres et cocasses d'adultes : c'est la célèbre Pharmacienne où l'intelligence et l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'aime beaucoup, voire j'admire énormément l'oeuvre dramatique de Jean Giraudoux, et je découvre ici son oeuvre romanesque. Ce n'est d'ailleurs pas un roman, plutôt différents chapitres, comme des nouvelles, qui sont reliés par une unité de lieu, cette province du titre qui apparaît comme un décor. Je ne vais donc pas résumer ou donner mes impressions partie par partie, car pour moi j'ai vraiment pris cette oeuvre comme un tout cohérent, même si ce n'est pas la même histoire.
Ce décor n'est ni vraiment daté, ni vraiment ni vraiment localisé ; il s'agit d'un petit bourg, avec sa foire, son église, sa grande place, ses oies, son école communale... Rien ne dit d'ailleurs que ce soit le même endroit à chaque fois, puisque le Narrateur n'est pas toujours le même, ou alors pas au même âge de sa vie ? Puisque c'est d'abord un enfant convalescent qui s'exprime, puis un homme en âge d'aimer...
On pourrait donc être dans une campagne française qui serait presque une campagne modèle, type, comme un décor où tout ce qui est attendu est présent, ce qui en fait quasiment une campagne de conte de fée, dans la mesure où les circonstances politiques ne semblent pas troubler les relations entre les habitants - à peine quelques mentions à des querelles religieuses entre catholiques et républicains anti-cléricaux, et que le progrès ne paraît pas modifier les comportements - pas d'électrification, pas de téléphone... Seule la mention d'une voiture, conduite qui plus est par une touriste américaine, apporte quelques éléments chronologiques.
Je parle de campagne idéalisée, dans la mesure où il s'agit d'une description stylisée, poétique même où Giraudoux manie la langue avec subtilité et délicatesse. Rien n'est tranché, franc, car tout est dans l'entre-deux, à l'image du temps où le soleil brille en même temps que la pluie, comme le sourire se teint de larmes. C'est donc bien la mélancolie le sentiment dominant, un regret nostalgique du passé, joyeux et triste à la fois. Cette impression est renforcée par le fait que la majorité des récits aient pour Narrateur ou personnage principal un enfant.
La mélancolie est aussi ce qui permet de se transcender, de surpasser ses émotions. Cette force peut permettre d'apprécier le paysage et le monde à la manière d'un poète comme l'enfant malade, de découvrir l'amitié comme le fils du percepteur, de ressentir l'amour comme l'agent voyer... Ou d'être éveillé à la sexualité et au désir comme le Narrateur du récit "Sainte-Estelle", sans doute le texte qui est aussi le plus drôle : le Narrateur se moque, mais sans jamais de méchanceté.
Une découverte intéressante, mais qui n'atteint pas pour moi les sommets de l'oeuvre de Giraudoux.
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Découverte par hasard dans une brocante, je garde un souvenir agréable de cette lecture. A travers de courts chapitres, Jean Giraudoux nous raconte la province de sa jeunesse, au regard des paysages, des sons, des rencontres et des émotions qu'il croise. le tableau final (dont on peut dire qu'il est impressionniste, par cette accumulation de petites choses, de petits détails qui forment ensemble une plus grande toile) m'a parfois beaucoup touché, et parfois laissé de côté, notamment certains passages où les figures de style et les images étaient très foisonnantes. Je conseille cependant cette lecture pour la balade bucolique et nostalgique qu'elle propose.
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Le premier livre de l'auteur,toujours interressant a decouvrir car il recele les debuts du style futur de cet auteur de romans et de theatre prolifique.Ce petit livre se compose de chapitres proposant chacun une petite nouvelle pouvant etre lue séparément et decrivantdes scenes de la vie de province.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ne croyez pas que les feuilles mortes tombent d’un coup, comme les fruits mûrs, ou sans bruit, comme les fleurs fanées. Celles des aulnes, au bord des ruisseaux, se détachent vers midi, et, attardées par des feuilles encore vivantes, par des nids abandonnés qui ne les réchauffèrent pas, arrivent à la terre tout juste avant le soleil. C’est l’heure où le meunier ouvre ses vannes ; le ruisseau monte et les emporte avec l’eau restée dans les trous, l’eau qui a déjà oublié si elle vient du moulin ou de la pluie ; et elles roulent, tout au fond, car les feuilles vertes seules surnagent. Il y a aussi celles de lierre, couleur d’écorce, qui se collent au tronc et le pénètrent peu à peu ; il y a les feuilles qui tombent la nuit, froissant une branche, et s’arrêtant inquiètes, repartant, et dans leur crainte d’éveiller l’arbre faisant plus de bruit encore. Seules les feuilles de tremble s’abattent d’une masse, désargentées. Mais elles-mêmes, ce jour-là, se détachaient plus lentement. De mon lit, je les écoutais et les voyais. L’automne s’étendait au-dessous des tilleuls comme un filet de soie qui ouate les chutes. Je m’étonnais que les oiseaux pussent arriver jusqu’à la terre.
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Des dames viennent me voir parfois, accompagnées de demoiselles et de petites filles. Les unes enlèvent leur chapeau, et leurs cheveux nus apparaissent, mais leur visage perd sa bonté et son calme, car une tête sans chapeau frappe brutalement vos yeux comme une lampe sans abat-jour ; sa clarté inonde, file, et se distribue aux plus petits objets. Mais le chapeau la tempère, la ramène sur nous seuls, et j’aime chauffer mon visage à l’ombre du chapeau, comme mes mains à l’ombre des abat-jour. Puis ces dames partent, et leurs filles ont eu tort de prendre des ombrelles car elles les oublient. Urbaine les rapportera, en allant à la poste.
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Les glas tintent très doucement, pour que le mourant ne puisse les entendre, mais, le jour de l’enterrement, le sacristain carillonne pour la mort aussi fort que pour la foudre, sans avoir plus peur de l’attirer. Les cloches résonnaient encore, lorsque nous rejoignîmes le convoi qui se hâtait, et contournait déjà le cimetière, comme pour montrer au nouveau mort son beau domaine.
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M. Reuillant, l’aubergiste, était le plus redouté parmi les radicaux de l’arrondissement. Il avait, racontait-on, obligé le comte Delaroche, qui écrivait son nom en un seul mot, pour se rendre populaire, à le recouper en trois, comme ses ancêtres. La veille des élections une vingtaine d’ouvriers inconnus étaient venus à sa réunion, puis ils étaient sortis en tirant aux sonnettes, en cassant des vitres, et pareille crainte n’avait pas régné dans le bourg depuis 1870, alors qu’on redoutait le passage des francs-tireurs.
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Le père Voie est mort hier, pendant son sommeil, si doucement qu’on n’osa pas le réveiller, mais on ne me permet pas d’aller à l’enterrement, et je boude.
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Videos de Jean Giraudoux (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Giraudoux
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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