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EAN : 9782073019370
171 pages
Gallimard (09/03/2023)
3.36/5   14 notes
Résumé :
« Qui n’aimerait pas être une étoile filante ? Même si cela veut dire être consommé par la chaleur et tomber en débris à la fin. Sommes-nous des objets qui parcourent les vies des autres, des corps lumineux de passage ? On trace, on éclaire, on s’évanouit quelque part. »

Après le message de rupture de son mari, la narratrice fait du déséquilibre un nouveau point de vue. Exploratrice en suspension, elle enregistre sur son téléphone ses états pour réamé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Un phénomène particulier se produit dans un coeur désaimé : les cellules du muscle cardiaque se figent, la contractilité du ventricule gauche ne fonctionne plus. La base du coeur continue pourtant à pomper, féroce, pendant que sa pointe reste immobile, gonfle. Un coeur désaimé est une force interdite, une naine brune, une étoile qui n'a pas eu lieu. Si on ne donne pas assez de place aux coeurs forts, ils risquent de partir en l'air, de nous faire exploser.
Que ferait-on pour arriver à toucher l'autre – on se jette dans l'inconnu, on entre dans son système solaire. On dévie, on croise ce chemin parallèle rien que pour une caresse imperceptible – celle de l'air sur la peau d'une étoile, un salut de proximité. » ( pp. 162-163)
La narratrice de ce récit, en voyage à Minsk en juillet 2019, reçoit un appel téléphonique de son mari, resté à Pau dans l'appartement du couple, un mari qui lui annonce qu'il a cessé de l'aimer. L'événement inaugure de longs mois d'errance émotionnelle, au cours desquels la jeune femme se sent vivre comme « suspendue », l'esprit parfois comme séparé du corps, en quête d'un impossible « chez soi ». Loin d'être pourtant expérience malheureuse, cette perte des repères quotidiens, ce sentiment de détachement, qui, tantôt, lui permet de s'imaginer « étoile filante », tantôt, lui confère une conscience « liquide », est vécu comme l'occasion de revisiter son passé, les lieux et les liens de son existence.
« Les nuits aux yeux fermés, ouverts, sans le vouloir, je réaménage mes souvenirs. « Une séparation est une étape, une porte, dis-je à ma mère le matin par Skype, une pâte à modeler. J'attends une vie nouvelle comme une robe, une aventure, une occupation. » (p.95)
Au fil de ses changements de résidences, faisant de son téléphone le confident de ses états d'âme, avant de retranscrire ces réflexions dans un texte kaléidoscopique, elle parcourt ainsi, de Minsk à Barcelone, en passant par Pau, Paris ou Saint-Pierre d'Albigny, les lignes de sa vie, songeant que son point d'équilibre se trouve peut-être au croisement virtuel de toutes ces trajectoires, tissées autant par les autres, parents, amis, ou ce voisin, Julien, croisé dans son séjour savoyard, que par elle-même.
Nourri d'étrange étrangeté, et, à l'évidence, de nombreux éléments autobiographiques – il y a du vécu personnel, assurément, quand son personnage évoque la vie en Biélorussie et l'exil des membres de la famille -porté par une écriture d'une singulière poésie et une construction en fragments, dont chaque paragraphe apporte à l'ensemble son éclat particulier, le roman d'Aliona Gloukhova, à l'image de ses deux précédents textes, enchante le lecteur, l'amenant à réfléchir sur la fragilité des identités, une instabilité paradoxalement féconde, avant de nous inviter à retrouver « notre forêt ». Et si nous n'étions, les uns pour les autres, que « des corps lumineux de passage » ? Un livre, oui, comme cet Atlas de la face cachée de la lune, le seul ouvrage que la narratrice – Aliona ? – aura, héritage de son grand-père, emporté dans son exil du Belarus, et qu'elle consulte toujours pour deviner de quoi son futur sera fait, puisque « rien n'est certain, tout est possible, nos points d'atterrissage sont à réinventer », un livre comme une invitation à ce voyage-là, celui de l'imagination ?
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Curieux livre auquel on adhère ou pas .

Bielorusse, en voyage à Minsk, la narratrice reçoit un message de son mari resté à Pau lui annonçant qu'il ne l'aimait plus. Très courageux comme démarche.

Précisons, la trentaine probablement, 7 ans de mariage, vie en France et mari français.

S'en suit le livre, une multitude de petits chapitres d'une demie à deux trois pages. Indépendants les uns des autres ou poursuivant un récit ou une idée sans forcément que cela soit le chapitre d'avant ou encore d'avant. Idem, présent passé et futur s'entremêlent tout comme les lieux Bayonne Haute Savoie et ainsi de suite.

La narratrice- un chouia- Aliona, est déséquilibrée, perdue, ses repères ont chuté, ce qu'elle écrit est à l'image de cette cacophonie émotionnelle.

Qu'a donc voulu nous montrer l'auteur. Les affres d'une finitude et pas le moindre début d'un recommencement.

Fleur sur la trottinette ou cerise sur le gâteau comme vous le voudrez, la narratrice se prend pour une comète qui traversant des vies éclaire chacune d'elles de sa présence avant de se fondre dans le néant du non être.

Exemple afin de vous faire comprendre ce que j'ai mal compris.
Une page au hasard. Allez 64.

P 64 : le lendemain soir, je suis sortie avec mes amis.
Elle croise un type qui peste car il a une tâche de vin sur son manteau.
Conversation sur Proust .
Retour en vélo et un pot de fromage blanc se renverse dans son sac à dos.
Depuis la séparation je sentais un tremblement de terre en moi.
Qu'un autre espace apparaisse en moi ou je pourrais m'abriter.

Idem, rehasard, p 154

p 154. C'est si agréable de chuter dis je aujourd'hui à mon téléphone. Ps la narratrice soliloque avec son téléphone pense bête.
Quand on chute on apprend qui l'on est :
une étoile filante,
un corps lourd,
une nuit ?
N'es tu pas fatigué d'être toujours le même , demandé-je.

Donc, nos coeurs lumineux.
Un livre bien obscur. Je suppose les états d'âme post séparation d'unetelle qui a du mal à s'y faire, déprime un peu probablement et d'une fragilité qui incite à la protection. On adhère ou pas à l'intérêt de cette démarche..

La phrase de la fin comme j'aime bien à les citer. Quand on s'est rencontré quelque part, on ne se perd plus. Il suffit de fermer les yeux. Je ferme les yeux.
Commentaire. Effectivement, afin de ne pas voir la réalité mais ce que l'on veut, c'est ce qu'il faut faire pour ne pas avancer.
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La littérature de Biélorussie ne s'impose pas aisément à nous alors que les habitants de ce pays sombré en esclavage par son dictateur, caniche de Poutine ne demanderaient pas mieux que de trouver le chemin de l'Europe libre. Aliona Gloukhova a opté pour le français. Elle évoquait si bien son libre dans l'émission « Dans quel monde on vit ? » que je me suis mis à la lire et à découvrir ces réflexions d'une femme dont le mari vient de lui dire qu'il ne l'aime plus et qu'il la quitte. Les réflexions sont riches, subtiles, humaines pour dire cette rupture. Mais à la fin, je ne sais pas si j'ai aimé ce livre. J'ai souvent un avis plus clair sur mon appréciation mais ce livre m'a désarçonné. Je m'en réfère donc à l'avis des autres lecteurs.
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critiques presse (3)
LeMonde
12 avril 2023
Nos corps lumineux est un roman d’amour magnétique, qui accouche, au détour de ses ambulations, d’une constellation familiale et politique. Une ubiquité romanesque de haute voltige, pour transformer les « hasards » en « possibilités ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
30 mars 2023
Le récit d’une séparation amoureuse à travers les souvenirs d’une femme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
17 mars 2023
Aliona Gloukhova puise dans sa propre vie des éléments biographiques, lorsque, par exemple, la narratrice évoque des membres de sa famille ou ses déplacements. De Minsk à Kiev, de Minsk à Saint-Pétersbourg, de Minsk à Vilnius. Puis ces villes où elle a habité : Kiev, Saint-Pétersbourg, Paris, Poitiers, Lisbonne, Madrid, Istanbul, Vilnius.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne lui parle pas du soir de décembre 2010 où sur les murs des bâtiments de la place Nezalezhnosti j'ai vu les ombres des policiers courir, j'ai eu peur. Je ne parle pas des personnes disparues, arrêtées après la manifestation qui a suivi l'élection présidentielle. Je suis partie en France trois ans plus tard, mais c'est ce soir-là que j'ai vu que tout allait s'effondrer.
Je lui parle plutôt du passage des saisons dans mon pays, de mes cils couverts de givre ce même hiver où j'ai eu peur et du goût de la neige quand elle fondait dans la bouche, j'en ai mangé quantité étant enfant.
Le vide creusé en moi par ma ville ne m'inquiète plus, je l'ai remplacé par la forêt : je recueille des aiguilles de pin dans ma paume.
(p.52-53)
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Je réaménageais mon passé, il cachait des réponses, je cherchais des
appuis pour un corps en déséquilibre, je parlais des stratégies à adopter dans
cet espace inconnu qu’était devenue ma vie. Je sentais que c’était possible
de vivre la perte autrement, mais je ne savais pas comment.
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Je retrouve dans mon cahier les lignes qui commencent droites, mais ensuite changent de direction, tournent, se cassent. Pourquoi ai-je décidé que les lignes permettaient de comprendre ou donnaient un appui ? Pourquoi mon chemin devait-il être aligné ou logique si je le voulais juste joyeux ?
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Video de Aliona Gloukhova (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aliona Gloukhova
Comment surmonter une rupture amoureuse ? Que reste-t-il quand l'amour n'est plus ? Les deux invitées du Book Club, Line Papin et Aliona Gloukhova, ont raconté la reconstruction de soi après l'amour.
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