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Magali Le Huche (Illustrateur)
EAN : 9782369020844
32 pages
Les Fourmis Rouges (19/10/2017)
4.13/5   63 notes
Résumé :
Tu connais la Tribu-qui-pue ? C'est une bande d'enfants qui vivent dans des cabanes de branches avec leurs amis les animaux. Il y a Laurent, le garçon aux cheveux rouges et aux deux renards, Lucie avec des tresses et une couleuvre. Et puis il y a surtout Fanette Ducoup, leur chef. Celle qui a sauvé toute la tribu des griffes d'Yvonne Carré. Viens, je vais te raconter.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« - C'est ravioli ! » Toute la classe se met à rire.
Le petit Pat n'en rate jamais une. Il a fallu que ce soit la petite Anna qui lui dise d'un air à la fois tendre et légèrement moqueur: « Mais non, mercredi ce sont les histoires de Berni. »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer tous les élèves dans la classe, formant un cercle dans lequel je suis entré pour raconter mon histoire d'aujourd'hui, une BD dont je savais par avance que les thèmes allaient leur plaire.
Je leur ai donné le titre en montrant la première de couverture : La tribu qui pue.
Je m'y attendais, les moins timides se sont pavanés au milieu du cercle en se pinçant le nez et en tendant le doigt vers le voisin le plus proche avec des yeux espiègles.
Nous nous sommes regardés Sandrine et moi, avons échangé des clins d'oeil discrets. L'équipe était en forme ce mercredi-ci, au rendez-vous d'une nouvelle histoire à transmettre. J'ai marqué un long silence. Voilà ! Une fois qu'ils s'étaient défoulés, ils ont compris que je ne démarrerais pas mon récit tant qu'ils ne seraient pas tranquillement assis en rond à m'écouter.
Et j'ai commencé à raconter l'histoire tout en leur montrant les images...
« Tu connais les enfants de la Tribu-qui-pue ? Ils vivent dans les bois, de l'autre côté de la montagne des Grands-Pins. Tu sais, près de la carcasse de l'avion qui s'est écrasé en 1938. »
J'ai continué de déplier les pages, montrant ces enfants livrés à eux-mêmes, qui vivaient dans des cabanes qui ressemblaient à des nids d'oiseaux. Ils étaient heureux, libres, sans entrave, ils étaient si débrouillards qu'ils n'avaient pas besoin des adultes. Ils savaient pêcher, cueillir des baies, faire un feu de camp, trouver l'eau potable parmi les sources et s'orienter grâce aux étoiles.
Je découvrais devant moi des visages ébahis.
- Mais qui leur a appris tout ça ? demanda alors la petite Marie-Caroline.
- Bah ! Ils l'ont appris tout seul, répondit la petite Francine.
Regardez, dis-je en montrant l'image où ils jouent au football. Ils récupèrent des déchets que les imbéciles du village jettent dans la rivière et se font des ballons de foot avec des sacs d'oignons remplis de feuilles mortes.
- Ce sont des écolos, dit la petite Doriane. On devrait faire comme eux.
- Oui, renchérit le petit Jean-Michel, on n'a qu'à faire comme eux sur la cour de récréation.
- Mais que sont devenus leurs parents ? demanda alors la petite Gaëlle d'une voix touchante.
Je n'avais pas la réponse. Je savais seulement qu'ils étaient orphelins... Je le leur ai dit. Il y a eu un long silence et je savais qu'il fallait vite le combler avec des mots, des images, des regards, des bras tendus, des rires, des étonnements, l'émerveillement, tout ce que les enfants savent faire mieux que nous...
« Les enfants de la Tribu-qui-pue ne prennent jamais de bain, c'est pour ça qu'on les appelle comme ça, mais on s'en fiche un peu, qu'ils puent, parce que personne n'est pas là pour les sentir à part les animaux. »
- Quelle chance ils ont, murmura le petit Pat d'un air admiratif.
Les élèves ont été touchés de découvrir que les enfants de la Tribu-qui-pue savaient aussi apprivoiser les animaux.
« Et Lucie, là, avec des tresses : elle a toujours une couleuvre sur l'épaule. T'as déjà senti une couleuvre ? Ça pue encore plus qu'un enfant sale. »
Une couleuvre sur l'épaule... ? Il n'en fallait pas plus pour que tous les regards se tournent vers le petit Paul et son caméléon sur l'épaule. Des regards lourds, culpabilisants...
« Hé ho ! s'écria-t-il d'un air presque fautif, il pue pas mon caméléon ! Il sent juste le caméléon. »
Le caméléon du petit Paul prit alors la couleur de la honte et j'en profitais pour passer à un cran plus loin dans l'histoire qui bascule dans un temps plus anxiogène. En effet, au village, l'orphelinat est vide, et pour cause... Sa directrice, Yvonne Carré, un personnage très sévère est très à cheval sur les bonnes manières et sur la propreté des enfants. Elle ne supporte pas la désobéissance de ces enfants livrés à eux-mêmes dans la nature. Partant à leur recherche, elle lance son rire démoniaque MOUHAHA ! Elle a même inventé une machine terrible qui s'appelle « la machine à laver les enfants sales. »
J'ai entendu autour de moi des « oh » indignés.
Yvonne Carré ne recule devant aucun stratagème pour les attirer dans son orphelinat. Elle achète des jouets, des bonbons et organise même une fête avec un poney et un gâteau avec « des figurines Pokémon sur le dessus »...
Je voyais la petite Isa qui serrait ses petites mains menues l'une contre l'autre et qui semblait apeurée de ce qui pouvait advenir de ces enfants dont les jours de liberté semblaient brusquement comptés.
Heureusement, l'histoire se termine bien.
Sandrine s'est alors rapprochée de moi pour poser des questions, leur demander ce qui les avaient marqué dans cette histoire.
Certains ont parlé de liberté, d'autorité avec leurs propres mots, de désobéissance aussi. D'autres étaient intéressés par ce côté débrouillard, inventif, vivre en harmonie avec la nature, avec si peu de moyens en définitive. La petite Anne-So a dit que ce serait bien que l'école possède un poney comme Robert le poney, celui de l'histoire, qu'on pourrait nourrir et caresser à chaque récréation, et promener de temps en temps... La petite Sarah a suggéré qu'on pourrait inventer des jeux à partir de ce qu'on pouvait récupérer au lieu de les jeter à la poubelle...
La petite Nico a même proposé que ce serait bien d'avoir le droit de désobéir de temps en temps... Sa proposition a suscité une salve d'applaudissements.
Dans cette joie communicative, le caméléon du petit Paul venait de sauter sur l'épaule de la petite Chrystèle qui s'était laissé faire, sans effroi. La petite Doriane s'était approchée du reptile pour lui offrir un de ses chocolats.
Il souffle sur La Tribu-qui-pue un extraordinaire vent de liberté. Et ce matin-là, dans la classe de Sandrine il soufflait un vent de tendresse que je voulais éternel...
Le texte d'Élise Gravel est joyeux et vif. On sent sa belle humeur dans ses phrases, c'est un vrai plaisir de lecture ! Et que dire des illustrations de Magali le Huche ? Elle n'a pas son pareil quand il s'agit de faire sourire et rire ses lecteurs et ceux aussi qui racontent l'histoire...
La tribu qui pue est un bol d'air jubilatoire pour petits et grands...
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Attention départ immédiat pour une petite promenade en pleine nature, dans un environnement quasiment sauvage si j'ose pousser la chose à l'extrême ! Les deux auteures se sont visiblement bien trouvées et elles donnent naissance à un album qui nous offre une véritable bouffée d'oxygène.

Cette histoire fera rêver les petits enfants qui s'apercevront que la Tribu qui pue vit dans un monde sans règle, sans adultes et, surtout, que l'on est pas obligé de prendre des bains ! Avouez, beaucoup d'enfants seraient tentés de rejoindre cette drôle de tribu !

Les enfants rêveront les yeux ouverts, donc… mais les adultes aussi ! Pour ma part, je me suis dit, pendant ma lecture, que si je pouvais m'affranchir de certaines règles/contraintes et ne pas céder au conformisme, je m'empresserais de faire mon sac et de partir retrouver cette joyeuse tribu !

Petit plus, l'auteure s'adresse directement à l'enfant dans cet album et lui permet d'être quasiment à part entière un membre de la tribu des enfants. Je vous avoue que j'ai trouvé ce procédé très intéressant et permettant de captiver l'enfant dès les premières lignes de l'histoire.

Les illustrations sont splendides, elles viennent renforcer l'histoire et lui donnent une dimension particulière notamment à cause du trait très fin et tendre de l'illustratrice. Les dessins nous font sourire et regorgent de détails.

J'ai lu que cet album avait énormément choqué à cause de la nudité des enfants. Personnellement, je ne trouve pas que ce soit la première chose que l'on regarde et je pense surtout que les enfants n'ont pas le même rapport à la nudité que nous… Et surtout, si nous arrêtions de sexualiser encore et toujours le corps, les corps, tous les corps ?

Bref, un excellent album qui offre une vie sans règles et contraintes et ça, eh bien ça fait beaucoup de bien !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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La tribu qui pue vit dans les bois, toute nue, sans adultes car elle est très débrouillarde. Les enfants qui la constituent savent en effet faire du feu, pêcher, s'orienter, récupérer tous les déchets jetés.Si on les appelle comme ça, c'est parce qu'ils ne prennent jamais de douche mais comme ils vivent entre eux, cela ne gêne personne.
La suite ? Découvrez comment ils ont échappé à Yvonne, la directrice de l'orphelinat et sa terrible machine à laver.
Pourquoi ça plait ? parce que les enfants aiment plus la saleté que les adultes et qu'ils envient peut être ces enfants sauvages et libres de faire ce qu'ils veulent face aux adultes !
Et puis parce qu'il y a un gros gâteau au chocolat : )
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'aime beaucoup le travail d'Elise Gravel et les illustrations un peu fofolles et pleines de vie de Magali le Huche, c'est donc avec un grand intérêt que je me suis penché sur cet album. Et pour le coup, si je ne suis pas déçue, ce n'est pas le coup de coeur escompté...

Vous connaissez la Tribu-qui-pue ? Ce sont des enfants qui vivent librement, sans adultes, à l'écart de la ville. Quel bonheur ! Enfin, ils ont quand même eu très chaud, Yvonne Carré rêvait de les attraper, de les laver, et d'en faire des petits enfants sages...

J'avoue, c'est le titre qui m'a d'abord attirée. Je m'attendais à une histoire bien drôle, et si elle contient des touches d'humour, je n'ai pas non plus ri à gorge déployée.

Loufoque, telle est cette histoire. Une histoire d'enfants sauvages, qui nous montre qu'on peut être heureux en étant libre, que la liberté est essentielle.

Une histoire qui nous montre aussi qu'il ne faut pas se fier aux préjugés, que ce n'est pas parce que des enfants sont "sales", qu'ils sont incultes ou méchants. La preuve, cette Tribu-qui-pue a appris à lire seule (avec les papiers et déchets des adultes !), et sait prendre soin des animaux. Elle sait aussi partager, s'amuser avec peu. Les enfants sont inventifs, débrouillards, intelligents.

Les valeurs défendues ici sont très intéressantes. le partage donc, la solidarité, mais aussi la lutte contre les stéréotypes. C'est amené avec beaucoup de second degré, et ça nous permet, à nous aussi, adultes, de réfléchir sur notre manière de penser et d'agir.

Intéressant donc tout de même !

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La tribu qui pue, c'est une famille qui ne se soucie pas des sempiternelles règles d'hygiène qui gangrènent notre quotidien. Vive la nature, vive la vie, que triomphe les envies de s'amuser... Délicieusement transgressif, cet ouvrage est évidemment à prendre au second degré, mais cela fait tellement de bien par où ça passe...
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critiques presse (1)
Ricochet
28 septembre 2018
Le texte d’Elise Gravel est joyeux et vif. On sent son dynamisme et sa belle humeur dans ses phrases, c’est un vrai plaisir de lecture ! Et que dire des illustrations de Magali Le Huche ? Elle n’a pas son pareil quand il s’agit de faire sourire et rire ses lecteurs.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La chef de la tribu, c’est cette toute petite fille. Elle a l’air de rien comme ça, mais c’est grâce à elle si la Tribu-qui-pue est toujours là au moment où on se parle. C’est elle qui a empêché Yvonne Carré de les capturer il y a quelques années.
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Ils récupèrent les déchets que les imbéciles du village jettent dans la rivière : ils se font des ballons de foot avec des sacs d'oignons remplis de feuilles mortes ...
... des casseroles avec des boîtes de conserve, et ils apprennent à lire en déchiffrant les ingrédients sur les emballages de chips.
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Les enfants de la Tribu-qui-pue ne prennent jamais de bain, c'est pour ça qu'on les appelle comme ça, mais on s'en fiche un peu, qu'ils puent, parce que personne n'est là pour les sentir à part les animaux.
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Je déclare les adultes coupables d'être embêtants.
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Vidéo de Magali Le Huche
Les Petites Reines, lecture dessinée
À l'occasion de l'adaptation du titre en bande dessinée aux éditions Sarbacane, deux queens de la littérature de jeunesse se partagent le plateau du Live. Avec l'autrice Clémentine Beauvais et l'autrice-dessinatrice Magali le Huche.
Animé par Margaux Leridon.
En cuisine Les recettes créatives de la crème de la littérature jeunesse. Avec l'auteur Benoît Séverac. Ouvrages notamment publiés par Syros.
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