Avec "Kali", dans un style d'une très grande beauté et d'une très grande poésie, Peter Handke met en scène la confrontation entre l'individu et l'absurdité du monde. Et c'est passionnant, plein d'émotions. Le rythme de la phrase, le vocabulaire riche de Peter Handke, la puissance d'évocation, qu'il déploie, tout ce qu'il y a d'original dans ce texte, les personnages-dont ce narrateur, tellement étonnant : tout concoure, à faire de cette oeuvre du célèbre littérateur autrichien, une oeuvre d'art, puissante, qui ne laisse et qui ne peut laisser, tout à fait indifférent.
C'est une oeuvre étrange, étonnante, un récit bizarre, expérimental. Peter Handke, mêle ainsi un chant de toute beauté, presque lyrique par moments, à la peinture la plus crue de l'absurdité et du non-sens, du monde.
Son style est beau, riche, travaillé, et sa phrase a un rythme, unique et magnifique.
Peintre juste de l'absurdité du monde, de l'absence de sens de la vie, Peter Handke, oscille sans cesse dans "Kali", entre espoir et désespoir, et laisse poindre, dans les beaux, dans les magnifiques, dans les sublimes, passages finaux, un espoir, peut-être chimérique.
Dès le début de ce texte, j'ai été envoûté par la beauté de la phrase de cet écrivain majeur, et j'ai été enchanté, par sa peinture des sentiments, de l'homme, par cette peinture si juste des sentiments de l'homme, devant ce monde absurde, et pas si irréel, à peine exagéré.
Peter Handke se place ici dans la glorieuse lignée de Franz Kafka et d'Eugène Ionesco, et parvient à renouveler l'absurde.
Pour moi, ce texte, a tout de la grande oeuvre : de l'originalité, une réflexion intéressante, exprimée puissamment, un style de toute beauté, et des émotions, par dizaines.
Une réussite !
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Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien.
Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. »
Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
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