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EAN : 9782874899119
101 pages
Weyrich (05/12/2023)
2.5/5   3 notes
Résumé :
Anglophile et poète, Barthélemy Dussert est un inspecteur de la PJ peu conventionnel. Avec Katrien, sa taciturne coéquipière, il forme un binôme plutôt atypique mais sacrément efficace pour mener des enquêtes hors normes entre passé et présent (parmi lesquelles "Manière noire", "De secrètes injustices" ou "Le couteau de Jenufa" ont réjoui un large public). On retrouve ici notre duo au cœur de Bruxelles dans une nouvelle enquête menée par l’immuable Dussert sous la d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Rarement lu un polar au rythme aussi lent que son inspecteur, dans lequel il ne se passe rien ou presque.
Barthélemy reçoit la visite de Donato qui vient de sortir de prison. Celui-avait d'ailleurs failli tuer Barthélemy. La requête de Donato : que l'inspecteur prévienne le peintre Pintens, restaurateur d'art qui est sorti de prison (arrêtépour trafic d'art), il pourrait se venger à son tour. Ils partageaient tous les deux la même geole et Donato a eu quelques accès de violence envers Pintens qui avait promis alors de se venger. Depuis quelques temps, Donato souffre : une affection dermatologique peu banale lui brûle le dos sans que les médecins puissent le guérir. Donato est certain que Pintens est l'auteur de son mal. Barthélemy prévient Pintens mais celui-ci n'en a que faire. Il se suicide peu après. C'est alors qu'on découvre une lettre adressée à l'inspecteur et un athanor, four d'alchimiste. Quel rapport avec l'enquête ? Vous me l'apprendez peut-être. Barthélemy n'abandonne pas et fouille dans le dossier de son procès. Il apprend qu'il a restauré récemment une oeuvre dans une église du secteur. Surprise quand il la découvre, St Laurent a la tête de Donato. Ce même St Laurent qui avait fini sa vie sur un brasier... Tout celà sur un fond romantique puisque Barthélemy est amoureux de sa collègue, devenue sa chef depuis peu. Relation qu'ils tentent de cacher à tous alors que tout le monde est au courant.
Le récit se montre parfois littéraire de par l'écriture. Par contre, on sort souvent du cadre de l'enquête, comme si l'auteur avait eu besoin de remplir des pages.
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Pour bien comprendre ce nouveau roman, il faut se rappeler qu'un des livres marquants du romancier bruxellois s'intitulait « Manière noire » (Belfond, 1995). Si le texte relevait formellement de la littérature noire, il n'utilisait les codes de celle-ci que pour brasser une matière infiniment plus large
Les fictions de Xavier Hanotte, ce sont aussi entre autres, « de secrètes injustices » (1998), « Les lieux communs » (2002), ou encore ce très grand livre, authentique chef-d'oeuvre, « Derrière la colline » (2000). Figure majeure du réalisme magique belge, Hanotte s'y entend en effet comme personne dans l'art du déplacement et du brouillage. Faisant un jour surgir physiquement, en plein présent, des figures du passé. Ou s'attachant une autre fois, une semaine avant le 11 novembre 1918 sur le champ de bataille de la Somme, aux derniers instants d'un certain Wilfred Owen, considéré comme l'un des plus grands poètes de la Première guerre mondiale. Ce qui correspond à l'exacte réalité. Mais dont un camarade survivant emprunterait plus tard l'identité. Ce qui relève en l'espèce de l'invention romanesque. A cet égard il n'est peut-être pas inutile de savoir qu'Hanotte lui-même n'est autre que le traducteur en français des oeuvres de Wilfred Owen. Ce qui lui permet assurément de jouer des résonances et échos entre le réel, sa propre fiction et cette poésie. Ce long mais nécessaire préambule pour signifier à quel point la littérature de Xavier Hanotte, avec sa multiplication des plans narratifs, ne peut surtout pas se lire à plat. Par exemple quand elle met en scène, comme aujourd'hui dans « Un parfum de braise », un inspecteur de la PJ de la région de Bruxelles, Barthélémy Dussert, personnage récurrent dans le volet « noir » de l'oeuvre, que l'auteur institue…traducteur d'un autre poète britannique d'une autre guerre mondiale, la Deuxième : Keith Douglas, mort également au combat, en France, pendant la bataille de Normandie. Une manière d'effet miroir redoublé, entre des personnages comme entre ceux-ci et l'auteur, qui relève fondamentalement du réalisme magique.
Inutile donc de chercher dans « Un parfum de braise » la poussée d'adrénaline d'un classique polar. Car on l'aura compris, l'intrigue ici n'est pas l'essentiel. L'intensité du plaisir se trouve ailleurs, dans le brillant jeu intellectuel et dans l'usage d'une langue de toute beauté. Disons simplement que Dussert reçoit la visite de Donato, un malfrat récemment libéré, qu'il avait eu déjà l'occasion de rencontrer dans un contexte plus tendu. Celui-ci avait partagé sa cellule avec Pintens, un peintre restaurateur d'art, faussaire à ses heures. Entre eux, l'ambiance n'avait pas été spécialement au beau fixe. A tel point que Pintens avait menacé son codétenu d'une vengeance, dès sa sortie de prison. Est-ce alors un hasard si Donato est atteint depuis quelque temps d'une affection dermatologique particulièrement douloureuse, une brûlure dans le dos, face à laquelle la médecine s'avère impuissante ? La suite appartient à l'imaginaire romanesque. Il faut simplement savoir que l'artiste avait été retrouvé pendu dans son atelier, alors qu'il travaillait à la restauration d'un tableau d'Evariste de van Meulebroeck (1578 – 1647), élève de van Dyck et surtout personnage né de l'imagination de Xavier Hanotte. Son tableau représentait le martyre de Saint Laurent, qui fut condamné et brûlé vif sur un gril à Rome en 258. le visage du saint martyr ressemblait à s'y méprendre à celui de Donato : les voies de la vengeance sont impénétrables, quand passe le réalisme magique.
Ainsi avance sur une multitude de plans la fiction de Xavier Hanotte. Sans compter tout ce qui relève de la vie intime de Barthélémy Dussert, autre chapitre de ce livre à tiroirs. Ni cette photo pleine page, placée en ouverture du récit, d'un autre peintre à l'oeuvre devant son chevalet : Paul-L. Hanotte, le père de l'auteur, dont la toile grand format laisse apparaître dans sa partie inférieure encore blanche le dessin d'un personnage le dos sur un gril. Il ne manque pas même au roman de son fils une indéniable composante autobiographique. On comprendra que le noir ne se présente pas comme la préoccupation majeure d'un écrivain attaché d'abord aux harmoniques et correspondances de son récit. Tout cela porté par la richesse d'une langue qui réussit le tour de force d'une impeccable rigueur formelle et d'une indéniable puissance évocatrice. le noir de Xavier Hanotte tient du noir de Pierre Soulages : il est fait de tant d'autres couleurs.

Lien : https://jclebrun.eu/blog/
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Dans un Parfum de braise, on retrouve l'inspecteur Barthélemy Dussert, personnage récurrent de Xavier Hanotte que l'on avait pu découvrir dans le très bon "Manières noires" et ensuite dans de "Secrètes Injustices" et "Le Couteau de Jenufa".
Quand on a pour personnage principal un inspecteur de PJ, difficile pour un roman de ne pas être catalogué comme "polar". Pourtant, cela ne semble pas être le souhait de l'auteur. Dans un Parfum de braise, l'intrigue est mince, très mince. Bien sûr il y est question de menaces proférées à l'encontre d'un ancien détenu, il y a un suicide suspect, mais Dussert subit les événements plus qu'il ne les vit et il semble plus préoccupé par sa relation avec sa supérieure, la disparition de ses parents ou les vers du poète Keith Douglas. Roman (ou longue nouvelle?) un peu étrange et inclassable.
Reste que si l'intrigue déçoit, l'écriture, elle, est savoureuse. Il y a le souci du mot juste, le vocabulaire est riche et décrit presqu'avec poésie la banalité de notre environnement moderne.
Je suis les déambulations mélancolico-amoureuses de l'inspecteur Dussert depuis des années, mais j'ai l'impression que l'auteur est petit à petit en train de me laisser au bord de la route.
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Le roman se lit facilement, la plume est savante, le vocabulaire recherché mais il ne faut pas s'attendre à une véritable enquête. On est plutôt confronté aux pensées du commissaire Dussert, celles-ci occupant largement les trois quarts du roman. Il n'y a pas vraiment d'enquête policière (mais était-ce le but du roman ?) mais on en apprend un peu sur la peinture flamande et les églises de Bruxelles et de ses environs.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" L'art est puissant pour quiconque s'y adonne avec respect, inspecteur. Plus puissant que la violence et la malignité. Il n'est jamais trop tard pour en faire l'expérience. Et pareille expérience peut enrichir une vie médiocre. Sous ce rapport, la douleur constitue une voie non dénuée d'intérêt, grosse d'enseignements...
- Que voulez-vous dire ?
- Je me comprends. Disons qu'une occasion m'a été donnée, et que je l'ai saisie. En un sens, l'art permet de franchir certains paliers. Dans ce cas de figure, il devient même grand art..."
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Video de Xavier Hanotte (1) Voir plusAjouter une vidéo

Xavier Hanotte : De secrètes injustices
Olivier BARROT se trouve au musée HORTA à Bruxelles (en ill, quelques images de la ville) afin de présenter le livre de Xavier HANOTTE, "De secrètes injustices".
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