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EAN : 9782890528321
196 pages
Boréal (23/06/1997)
3.62/5   71 notes
Résumé :
C'est pas moi, je le jure !, le premier roman de Bruno Hébert, étonne par sa fraîcheur et sa verve, par sa vision du monde de l'enfance, par son imaginaire débridé. A trente-neuf ans, soit l'âge qu'aurait aujourd'hui son petit héros, l'auteur est manifestement resté très près de ses premières années. Il y a dans son roman une authentique saveur d'enfance, un regard émerveillé et curieux, une soif de vivre à toute allure.
Marie-Claude Fortin, Voir

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Léon raconte l'été de ses 10 ans, l'été du départ de sa mère pour la Grèce. Se sentant abandonné et incompris, Léon fait des mauvais coups en compagnie de sa copine Clarence.

J'ai bien aimé ce roman! Au départ, je n'arrivais pas à m'attacher à Léon, je le trouvais antipathique. À la fin, je ne voulais plus le quitter, j'étais tout à fait accrochée à son histoire! Une histoire bouleversante qui démontre l'impact que peut avoir une situation sur un enfant.

L'écriture de Bruno Hébert est très juste, il réussit à nous faire croire aux pensées de Léon. J'ai bien apprécié le petit côté naïf de ce petit garçon. le ton du roman est également très bien, c'est rythmé, drôle et captivant.
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L'originalité du roman est son ton quelque peu naïf et son point de vue subjectif puisque le narrateur est un garçon de 10 ans qui raconte les choses telles qu'il les voit et qu'il les comprend.
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[...]

Ici, on voyage dans les pensées troubles de Léon, le narrateur, qui nous entraine à la limite entre le réel et l'imaginaire sans qu'on puisse toujours savoir de quel côté de la frontière on se trouve. Il nous entraîne dans un non-sens qu'on ne peut s'empêcher de questionner. Ce roman a un côté humoristique et légèrement philosophique.


Le style demeure généralement simple, comme si c'était réellement un jeune de 10 ans qui nous parlait, avec des pensées montrant la naïveté et l'innocence de l'enfance. Par contre, bien qu'on y trouve l'esprit d'un enfant plusieurs réflexions nous semblent plus adultes, mais cadrent bien dans le contexte que veut ancrer le romancier.


[...]




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J'ai adoré. Une histoire d'amour et un coeur brisé d'un enfant âgé de seulement 10 ans, le divorce de ses parents et le départ de sa mère le bouleverse clairement. Je le réfère à toute personne qui est prêt à ouvrir son esprit pour rentrer dans la tête désordonnée de Léon.
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Tellement bon ! Touchant, belle touche d'humour, si bien écrit !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il y eut quelque chose qui suspendit le geste de maman
juste comme elle allait tremper une pince de crabe dans le
beurre fondu. Sa tête fit un petit mouvement sec vers la fenêtre
d’où elle pouvait apercevoir la piscine. Elle était bien là, la pis -
cine en plastique au milieu du terrain, avec ses dauphins gris
perle au grand sourire, tout contents sur un fond turquoise.
Maman se pré cipita vers la porte tandis que mon frère grim pait
sur le comptoir pour observer la scène de la fenêtre. Ce fut une
riche idée parce qu’il put me raconter les détails de mon sau -
vetage… « Y’a d’la joie, bonjour, bonjour les hiron delles…»
La bouche et les yeux ouverts, bras en croix au fond de la
pis cine, j’étais devenu le Petit Bleu. Maman resta figée quel -
ques secondes, puis une sorte de détermination, en vérité une
montée hystérique, la fit réagir ; elle me prit par une cheville,
me sortit de l’eau la tête en bas et commença à me faire tour -
ner comme une toupie. Je vomis un grand bol d’eau dans le
gazon et je repris connaissance. Puis je fus transporté par un
pa quet de nerfs jusqu’à la maison. Ce n’était pas des bras, des
mains, un cou : ma mère était devenue de l’énergie bouillante,
un magma électrique ; je me déplaçais dans l’espace comme
par magie. Arrivée au salon, elle me fit asseoir sur le canapé,
fonça vers la cuisine, revint aussitôt avec un verre de lait. J’en
bus deux ou trois petites gorgées.
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Ce n’était pas le genre de réaction que j’avais espérée, en
fait je ne savais pas quelle réaction je cherchais à provoquer
exac tement, peut-être capter l’attention de l’abbé Pierre, sus -
citer chez lui un intérêt, une compassion, créer le doute, insi -
nuer le mystère. Je voulais qu’il se souvienne de moi : avoir
pour ami personnel un envoyé de Dieu, un faiseur de miracles,
ça pouvait servir. Je sentais en moi une grande confiance, peutêtre
même la foi. L’abbé me délivrerait du mal maintenant et
jusqu’à l’heure de ma mort, une fois pour toutes, amen. Car je
sentais déjà des tendances inquiétantes s’insinuer dans mon
coeur, une révolte tapie dans les hautes herbes, le remords et
d’autres bêtes fauves qui ne demandaient qu’à bondir hors de
leur cachette pour venir lacérer les restes de mon innocence.
L’abbé Pierre pouvait, d’un geste, changer les lions en agneaux,
j’en étais sûr. Pourtant, le saint homme ne vit pas ma détresse,
il me donna seulement un paquet de dragées qu’il avait dans sa
poche, des reliquats d’un baptême. L’abbé Pierre était toujours
in vité à des baptêmes : il touchait la tête des nouveau-nés pour
qu’ils deviennent des illuminés et, plus tard, à l’âge adulte, les
enfants qu’il avait baptisés fonderaient des sectes dont les
membres se suicideraient collectivement.
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Malgré mon jeune âge, j’étais conscient qu’il y avait en moi quelqu’un qui n’était jamais malade, jamais fatigué, qui ne commettait jamais le mal. Toutes les vérités, tout l’amour du monde, toutes les vies depuis la fourmi minuscule jusqu’à la grande baleine à bosse résidaient dans cet être intérieur. C’était la demeure de la beauté, de la justice, la voix de la raison et de mon effervescence spirituelle, la paix aussi, la paix qui surpasse toute connaissance. C’était dans la petite maison cachée de mon cœur que brillait une étoile dont la lumière n’a jamais été vue sur terre ni sur mer. Dans un coin du salon de cette maison, déposée sur une chaise berceuse, il y avait la cape magique du super-héros : il suffisait de la mettre sur ses épaules pour devenir invincible. Je savais tout cela. Et pourtant, je n’avais qu’à regarder Clarence du coin de l’œil pour savoir qu’elle pouvait, sans même lever le petit doigt, prendre mon cœur, le sortir de moi et l’enterrer au fond d’un jardin oublié. Ses paroles avaient la puissance d’une Kalachnikov, un mot pouvait faire un trou béant dans mon ventre. Il fallait que je sois complètement fou pour lui avoir laissé prendre autant de pouvoir sur moi. Je ne savais pas faire marche arrière, il y avait sûrement un levier quelque part, une manette qui renverse la vapeur, mais où ? C’était la grande question. En attendant, derrière cette lumière flamboyante de mon cœur, la peur n’en continuait pas moins de briller dans l’obscur. L’inquiétude tue les enfants, faut le savoir.
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Les vieux, c'est comme les légumes: chacun a son préféré et aussi celui qu'il déteste le plus.[...] Comme pour les vieux, il y avait des légumes que j'adorais et d'autres que je ne pouvais pas sentir. C'était chimique. Du point de vue des qualité nutritive, le navet était comparable au chou de Bruxelles. Tous deux respectables, ayant fait la guerre (un peu plus le navet que le chou de Bruxelles). Pourtant je ne supportais pas le navet. Pour un légume, ce n'est pas trop grave, mais un vieux, ça peut vexer son amour-propre. Il faut faire attention à ne pas le vexer dans cette région parce que, de l'amour-propre quand on est vieux, c'est comme les dents, il ne nous en reste plus beaucoup. Il reste aux vieux de l'amour, sale comme du linge qu'ils ne lavent même pas en famille, de vieilles amours toutes moisies qu'ils cachent sous des piles de journaux et dans des albums de photos tellement craquelées que, si vous soufflez dessus, les chapeaux volent au vent et disparaissent dans la poussière du désert des chambres d'hospice. Saharas minuscules remplis à craquer de mirages absurdes où la solitude est si immense qu'il serait moins triste d'aller camper sur la lune ou de faire des ronds dans l'eau sur la mer Morte. Je savais tout ça sur les vieux. Et bien plus encore. Mais ça n'empêchait pas qu'il y en avait un que je ne pouvais pas blairer.
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C’était des yeux noirs, ronds comme des billes exorbitées,
des yeux qui englobent tout, le ciel, la terre, les mers, les bêtes
et tous les enfants cachés. Jérôme partit en courant derrière la
maison, moi je restai là, je me disais que j’étais seulement un
enfant, c’est normal de se cacher pour un enfant, même que
j’étais caché parce que je jouais aux Indiens avec des copains
— un hasard. Ils avaient déterré la hache de guerre il y avait
pas cinq minutes, je n’avais plus le choix de me planquer, on
rigole pas avec Géronimo. Mon père et l’invité finirent par en -
trer dans la maison, je suis resté caché dans l’herbe un mo -
ment, j’avais besoin de réfléchir. D’abord, je n’avais pas remar -
qué l’aura, peut-être qu’il fallait attendre la nuit pour la voir,
peut-être que l’abbé Pierre l’aura pas tout le temps, Simon
Tem plar l’aura juste au début de l’émission, ensuite, il l’aura
plus du tout. Chose certaine, il me fallait un homme de Dieu
de mon côté et j’élaborai un grand projet de séduction.
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Video de Bruno Hébert (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Hébert
Une production INIS, scénarisée par Bruno Hébert, réalisée par Ann Arson et produite par Francine Forest dans le cadre du Programme long 1996, volet Cinéma. http://www.inis.qc.ca/2-cinema.php
Résumé : Julie et Lucas sont en route pour les chutes Niagara. Couple marginal d'héroïnomanes, ils foncent aujourd'hui vers une nouvelle vie. Effectivement, Lucas a promis à Julie qu'une fois là-bas ils seraient enfin libres et en paix pour toujours. Film d'atmosphère, métaphore sur le mensonge, Niagara se déroule avec une tension constante que quelque chose ne va pas.
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