J'aurais pu passer complètement à côté de cette série, mais Dieu merci, elle était mentionnée dans le roman de
Julien Rampin « Le magasin des jouets cassés » (roman très agréable par-ailleurs, que j'ai lu l'an dernier.), où le héros lit le premier opus.
«
Poulets grillés », c'est dorénavant une collection de 4 romans de
Sophie Hénaff, et j'espère qu'elle va s'agrandir, et en tout cas moi, je serai toujours au rendez-vous !
N'y cherchez aucun rapport avec la gastronomie, c'est une série de polars, et les poulets « grillés », c'est une équipe de laissés-pour-compte de la police, dont je suis devenue absolument fan.
Femmes ou hommes, et tous pour une raison différente, que ce soit une addiction aux jeux, aux armes, aux voitures et à la vitesse, par exemple, ils se retrouvent sous l'égide de la commissaire Anne Capestan elle-même mise au rebut, pourtant ancienne major de sa promo, et championne de France de tir !
Un ancien divisionnaire a eu l'idée de les « parquer » dans un appartement de la rue des Innocents, pour qu'ils ne fassent plus de vagues... mais c'est sans compter l'énergie qui va souder cette équipe, intégrant tous un tas de talents, car évidemment on ne peut pas simplement les résumer à leur passé et à leurs erreurs.
La commissaire Anne Capestan est une femme droite, intègre, super intelligente, qui mène son équipe à donner le meilleur, et ils résolvent toutes les enquêtes qu'on veut bien leur donner !
Oui parce qu'évidemment ils n'ont pas accès à toutes les enquêtes, et pas non plus aux moyens pour les mener. Donc la débrouillardise sera le maître-mot. Et même quand ils résolvent des enquêtes, c'est toujours la « Crime » qui récupère les lauriers devant la presse ou la hiérarchie, mais ça, les
poulets grillés s'en moquent !;)
Grande discrétion bien utile pour récupérer des infos, beau carnet d'adresses chez les journalistes ou les célébrités, dons informatiques, belle maniabilité des armes, rédaction de scénarios, moyens financiers, etc... chacun a plus d'un tour dans son sac !
Une des femmes, la capitaine Eva Rosière, richissisme, va rapidement faire un petit nid douillet du appartement vide et à rénover, sur ses deniers personnels, et les amitiés vont commencer à se former.
Je les adore, ces personnages !
Sophie Hénaff a su, dès le 1er volume, donner vie à tous ces héros, qui ont, chevillées au corps, leur profession de flic et l'envie de défendre la veuve et l'orphelin.
Tous les tomes sont indépendants, mais la vie privée de Capestan évolue beaucoup, et j'ai aimé la suivre depuis le premier roman.
Dans ce nouvel opus, «
Drame de pique », l'ancien divisionnaire est remplacé par un certain Marcus, qui fait mine d'être sympathique et leur donne non seulement l'enquête en cours sur des blessures ou meurtres par piqûre dans les rues ou magasins (vous vous rappelez de cette psychose il y a quelques temps, dont on entend plus du tout parler ?), mais aussi les moyens et dossiers pour aider la Criminelle ! Évidemment cela cache quelque chose, mais je ne vous dirai rien, sachez en tout cas que ça donnera lieu à de beaux fous rires ! :-D
Au tout début du roman, on comprend que quelques années sont passées depuis le 3e tome, la Covid et le confinement également, et il manque quelques éléments de l'équipe, qui vont revenir au fur et à mesure à l'appel de la commissaire.
En même temps que ces 1ers meurtres sont perpétrés sans qu'on arrive à déterminer comment car on ne retrouve trace de piqûres sur aucune victime, sort de prison un ancien serial killer, ce qui pose quand même question à nos enquêteurs sur la simultanéité des événements... celui-ci se retrouve seul dans son ancien appartement et souvent reçu par sa fille, qu'il n'a plus vue depuis qu'elle avait 8 ans. La mère de cette petite et femme du meurtrier a disparu le même jour que l'entrée en prison du criminel, cela donne lieu à des histoires de vie dures, compliquées et du fil à retordre à la Police.
J'ai trouvé ce «
Drame de pique » beaucoup plus sombre que les 3 autres romans. Plus rythmé aussi, car un serial killer, comme son nom l'indique ne s'arrête pas à un crime, ce qui va donner quelques suées au sens propre comme au figuré à la Commissaire et aux
Poulets grillés !
Il est question dans ce roman des Balkans, de produits vétérinaires, de noirceur de l'âme, mais comme je vous disais au début, souvent on sourit et on rit, même !
Sur la forme, on a un récit en plusieurs voix, car de temps en temps sur une page ou deux interviennent d'autres personnages, mais on ne comprend pas toujours qui sur le moment, ce qui ajoute au suspens.
Un beau roman d'amitié, de valeurs, de tous les côtés, la Police comme le « Mal » ! Étonnant, non ?