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EAN : 9782359840575
32 pages
Esperluète éditions (01/03/2015)
3.64/5   7 notes
Résumé :
Que je vous conte l'histoire, l'épopée du Géant !
Si vous voulez l'entendre, ce que l'on dit de lui, ce qui parvint des halliers.
Elle est si vraie, l'histoire du Géant Tombé, que la forêt garde encore dans ses troncs et ses branches la plainte-mélopée.
Qui sait l'entendre, cette parabole du Colosse éconduit, a connu l'amour et le chagrin. A dansé par-dessus les feux une nuit de Saint-Jean, a pleuré des larmes de plaisir, d'allégresse, de détr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
[Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique]

Je connaissais les éditions Esperluète pour l'enivrant « Voyage d'hiver » de Anne brouillard, un livre-accordéon épais et de petit format qui parcourt un long, très long paysage onirique. J'avais aussi feuilleté en bibliothèque « un thé aux nuages », en accordéon également. J'ai donc été étonnée par la taille de l'enveloppe qui est arrivée chez moi. Positivement étonnée par le grand format (A4), qui met bien en valeur les planches d'illustrations, puis déçue de constater que le livre n'était pas en accordéon mais avait une reliure classique. Je suis vite revenue de ma déception. Il s'agit ici d'un autre genre d'album, avec beaucoup de texte et des illustrations semi-figuratives, bien mises en valeur par le grand format.

Je m'intéresse aux publications d'Anne Herbauts depuis une bonne dizaine d'années. J'aime ses albums car ils sont pleins de subtilité tout en s'adressant à un public d'enfants. Ils osent sortir du schéma narratif « situation initiale, élément déclencheur, aventures, fin ». Ils sont ouverts, on peut les comprendre de différentes façons et donc avoir des discussions intéressantes une fois l'album refermé. « Les moindres petites choses » est un gros coup de coeur. J'aime aussi beaucoup « Un jour Moineau ».

Avec « L'histoire du géant », nous sommes dans un autre registre que les albums jeunesse que j'avais pu lire de cette auteure. le texte, de part son vocabulaire et sa narration, s'adresse plutôt à un public adulte. Les images, qui sont bien des illustrations car elles sont en lien avec le texte, se rapprochent de l'art moderne semi-figuratif. Elles invitent à prendre le temps, dans de longues contemplations.

C'est un conte poétique, très rythmé, valsant, qui nous est proposé. Il nous emporte dans le flot de la danse des feux de la Saint-Jean. le langage utilisé est très riche. Plus qu'une démonstration d'érudition, il s'agit ici d'un jeu espiègle, d'une danse avec les mots dans lequel l'auteure s'est lancée.

Il me semble en lisant ce livre être face à un conteur. Un de ces excellents conteurs qui parviennent, par leur histoire, à toucher au plus profond de nous ce qu'il y a d'intrinsèquement humain. Qui touche quelque chose en nous que nous n'avions pas vu. Qui parle à notre âme et à notre instinct à la fois. de la douleur. Car c'est de douleur qu'il s'agit ici. Pas d'une horrible douleur soudaine, mais d'une douleur sourde et lente, qui s'implante, reste, traîne. Plus qu'une histoire, ces sont des images qui sont évoquées. Des images liées à des sensations.

La forêt dans ce récit se pare de toute sa force mystérieuse. le géant et la forêt ne sont qu'un, ils vivent ensemble, respirent ensemble. Les petites gens parcourent la forêt et ressentent le géant. Il y a une tendresse dans cet album pour ces gens d'autrefois qui vivaient si proches de la terre, qui l'écoutaient et la ressentaient dans leur quotidien, simplement.

Un album à lire et à relire. Dont on s'imprègne.

Un livre qui me fait penser à d'autres légendes de géants. La chanson « Les pleurs du géant » de Émily Loizeau, avec ce même mystère évocateur. La colline « Le tombeau du géant » à Botassart (Belgique), où un autre géant repose sous une forêt. Des géants qui se répondent. Parce que l'image mythique du géant parle subtilement de l'imaginaire collectif européen, depuis la Grèce Antique en passant par les légendes moyenâgeuses et les contes traditionnels. Il parle de puissance, de splendeur et de grandeur.

Ce géant-ci à toute la puissance d'un tout-petit enfant. Qui tombe, souffre, émet sa plainte infinie du début des temps, puis dort.
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J'ai reçu ce livre pour l'opération Masse Critique jeunesse, merci à Babelio et aux éditions esperluète ! Ce n'est peut-être pas un coup de coeur mais je suis contente d'avoir pu le découvrir.

C'est un album étrange.
Le rythme est assez prenant, nous guide au travers d'un cycle de vie. Les illustrations - souvent à la limites de l'abstraits participe à l'univers poétique "informe" qui décrit presque uniquement une ambiance.

Car l'histoire est à peine ébauchée. Si j'ai bien compris - ce dont je ne suis pas sûre - elle est finalement très simple. du coup j'ai trouvé le titre et le résumé trompeur.

Côté style je n'ai pas vraiment adhérer. On est dans la débauche de vocabulaire et de tournures alambiquées. Par moment - surtout au début - j'ai trouvé ça assez gratuitement grandiloquent et vantard, trop riche et pas toujours de manière si pertinente. Çà se calme ensuite, même si le tout me laisse une impression globale de m'as-tu-vu, j'ai parfois eu l'impression que l'auteur cherchait à étalé son érudition et son génie plutôt qu'à réaliser une oeuvre lisible et belle. C'est un peu dommage parce que le rythme derrière tout ça est bon, comme l'ambiance, mais j'ai eu l'impression de devoir me battre contre le verbe.

Contrairement à ce que je croyais, je n'ai pas du tout eu l'impression de lire un livre jeunesse. Il est effectivement difficilement abordable, plutôt lourd, et demande beaucoup de vocabulaire. C'est plutôt une longue poésie un peu romancée et illustrée.

Côté thème, on est dans la forêt la vie rurale d'antan, la vie, la mort, les arbres, l'élan de la vie tantôt flamboyante tantôt assourdie.

En bref, le ton étrange et envoûtante crée avec les illustrations une ambiance prenante, l'histoire n'existe que par ébauche, le style est assez surchargé et à mon goût indigeste.

Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Je connaissais Anne Herbauts dans des albums plus enfantins, où ses illustrations, plus accessibles au jeune public, mélangeaient les techniques. Ici, dans cette Histoire du Géant, elle investit le conte, dans une langue poétique, musicale, qui bruisse d'échos, un peu comme dans une grande forêt, et elle utilise une seule technique picturale (je croyais que c'est de l'aquarelle, mais la présentation de l'éditeur parle de peinture à l'huile, admettons) qui fait de chaque page ou double page un tableau à la fois riche de sens et mystérieux.

La polysémie vaut aussi pour l'histoire de ce Géant, dont on ne sait finalement si c'est un arbre tombé, brûlé lors des feux de la Saint-Jean (sens le plus évident de prime abord) ou un homme abattu par les chagrins. Ce géant, tout le monde le connaît, tout le monde le devine, mais on ne sait pas exactement où il est, perdu au fond de la forêt. On n'ose l'approcher, on ne sait comment le consoler. Il faudra le temps d'une année, le passage des quatre saisons pour que le géant reprenne vie, se redresse peu à peu.

Une histoire de mort de vie, de deuil et de résilience, dont les couleurs illustrent le passage de l'obscurité à la lumière retrouvée. Une belle histoire que les grands aideront les petits à apprivoiser.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Babelio, je n'avais aucun a priori sur cet album. Je me suis aperçue après coup que j'avais entendu parler d'un autre album de l'auteure : De quel couleur est le vent, qui m'attire pas mal mais que je n'ai encore jamais lu. Ça a donc été une découverte, et une bien jolie découverte, mais assez étrange et éloignée de ce que j'ai l'habitude de lire.
Cet album a commencé par me décontenancer un peu. J'ai été surprise par son format que je n'ai pas trouvé très agréable : les pages sont très grandes et orientées en « paysage », ce qui permet vraiment d'apprécier les dessins à leur juste valeur, mais comme la couverture est souple, j'ai trouvé qu'à la lecture c'était parfois peu confortable.

Passons sur l'objet, l'essentiel, c'est le contenu ! Là aussi j'ai d'abord été surprise, mais plutôt dans le bon sens cette fois-ci. Je ne m'attendais pas du tout à une écriture si poétique. L'Histoire du géant est comme un long poème en prose (Ou plusieurs moyens : un par chapitre 😉 ) accompagné de dessins.

Je dois avouer que certaines tournures de phrases sont restées un peu brumeuses pour moi, et c'est pourquoi j'ai eu du mal avec l'album au départ. Je ne suis pas du tout calée en poésie, et je ne saurais pas juger de la qualité de ce texte. Mais ce que je peux dire, c'est que passée ma première surprise, j'ai réussi à me laisser porter par le texte et la sonorité des phrases. A tel point qu'au bout d'un moment, j'ai eu envie de lire à haute voix (alors que ça ne m'arrive absolument jamais …! ^^). le rythme de l'album est presque hypnotisant. Je suis sûre que certaines phrases m'ont échappées, et qu'à part la trame principale de l'histoire, je suis passée à côté de certains détails, mais j'ai vraiment ressenti l'ambiance de cette forêt et de cette montagne où repose le géant …

Un mot sur les illustrations qui accompagnent le texte. J'attendais le géant, mais non, celui-ci restera caché entre les arbres ! ^^ Faute de géant, de très belles teintes vertes et brunes, des arbres, de la mousse, des fougères, un petit oiseau caché de temps en temps dans un coin d'une page… Ils participent à celle jolie ambiance relaxante.

Anne Herbauts, à travers ce texte et ces dessins, a réussi à m'emporter dans son univers et à me faire ressentir une ambiance particulière. C'est surtout cela que je retiendrai. Dans L'Histoire du géant, pour moi l'essentiel, c'est vraiment « l'histoire », la façon dont elle est racontée mise en page, en mots et en couleurs, plus que « le géant »… Au final, Anne Herbauts aurait pu me raconter l'histoire de n'importe qui d'autre, j'aurai apprécié l'album de la même manière. Une découverte étonnante donc, et pleine de poésie et de douceur.
Lien : http://www.deedr.fr/lhistoir..
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Voici un conte, ou une poésie. Voici le récit en image et en paroles (ou paraboles ?) d'un géant tombé au coeur de sa forêt. Mouvantes les images et les sons de la langue, les émotions et les lumières jouant dans les feuillages ou la brume. Délicat, original et beau, L"histoire du géant parlera à vos émotions tout en vous ravissant par sa plume et ses illustrations. Coup de coeur pour un ovni du monde de l'édition.

Voici donc l'histoire d'un géant tombé au coeur d'une forêt. de son grand corps meurtri émane une tristesse inouïe, que tout et tous répercute, hommes, bêtes et plantes, ciel et terre. Propagation d'une onde sismique, semblable au tonnerre, la terre et l'air vibrant de l'explosion, et au silence total qui s'ensuit.

Chaque être humain à vécu pareil coup de tonnerre; ébranlant, mettant à terre, auquel seul le silence, en premier lieu répond. Puis s'ensuit la mélopée s'échappant des êtres en souffrance pour finalement, parfois, lorsqu'elle a réussit à se conter pleinement, devenir un chant de renaissance et de joie.

Géant humanoïde ou arbre ? peut importe. Tout comme la raison de sa chute. Il a trébuché dans les méandres de sa vie.

Déterminer la forme, floue et mouvante, d'une sorte d'événement de la vie, conter les pulsations et pulsions animant le vivant et le sensible, dépeindre un paysage là où d'autres auteurs auraient conté le chemin, voilà le très beau travail d'Anne Herbauts.


Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et les brandons mangèrent sa fatigue. La nuit semblait éternelle. Les constellations étaient belles. Tout était immuable, immortel. Tout chavirait. C'était inimaginable de force et de beauté.
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Titan grisé de lune, Ogre soulevé d’allégresse dans l'aria nocturne, les flammes des feux de Saint-Jean lèchent ses joues rougies, ses lèvres palpitantes aux mots sauvages, indomptables, fauves, doux, démesurés, outre-mer, outre-temps, outre-coeur, outre-corps. Brasier et sortilèges !
Dansèrent, dansèrent là, ses émois et ses rêves !
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Au bonnet saluant preste, les habitants vaquaient.
Vaquaient, voyez. Vaquent. Cependant, ils portent et bercent une tristesse. Elle s'est glissée dans leurs pas. Leurs gestes ont quelque chose du Géant, un dépliement, long, lent, grave, creux. Quelque chose de bleu sombre. Aux lèvres, une blessure d'écorce dans les mots qui passent.
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Vidéo de Anne Herbauts
aNNe Herbauts
Quand le crayon valse au rythme d'un son… L'artiste relève le défi de composer une image le temps d'un air de musique !
Ouvrages notamment publiés par Casterman, Pastel et Esperluète.
Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International et du Centre Wallonie-Bruxelles Paris.
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