AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782919547593
368 pages
Editions Rue Fromentin (31/01/2019)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Avec Nos vies consumées, Janet Hobhouse signe une autobiographie romancée intense, brûlante. Un livre au style incandescent qui revient sur son parcours personnel, ses relations avec les femmes de sa famille et sa vocation d'écrivain.

"Un livre puissant, magnifique. Une impressionnante maîtrise littéraire. " Philip Roth.

Janet Hohbouse a signé plusieurs romans ainsi qu'une biographie reconnue de la romancière et critique Gertrud Stein.... >Voir plus
Que lire après Nos vies consuméesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A la lecture de ce récit bouleversant, on en vient à croire à la notion du Destin, implacable et incontournable, voire même à l'existence de fées malfaisantes et jalouses jetant un sac de malédictions sur toute une lignée.
Tout commençait pourtant bien (argent facile, statut social privilégié, villégiatures huppées) pour les aïeux d'Helen, hauts bourgeois américains distingués et oisifs, tenant leur fortune de la fabrication d'éventails, tous beaux, tous pourvus des dieux. Mirabel, l'arrière-grand-mère, détonait déjà (bourgeon de ce que deviendra la branche pourrie) par son manque de beauté. Comprenant qu'elle ne surmontrait jamais ce défaut définitif, elle décida qu'elle avait mieux à faire que d'être jolie et deviendra une déesse matriarcale absolue et tyrannique.
Le récit commence donc par un précis arbre généalogique entre gothisme et dandysme. Puis, femme après femme, voici Beth, la mère d'Helen artiste, fragile, sublime, presque trop sublime et voici enfin Helen, jolie, artiste elle-aussi, douée elle aussi. L'argent s'est envolé depuis longtemps, les climatisateurs ayant supplanté les délicats et surannés éventails.
Beth/Helen, mère/fille, Amour/blessures, aucune ne s'en remettra.
Sublime autobiographie romancée, dont on se demande où se trouve la frontière entre le réel et l'imaginé, d'une artiste qui a vécu sa courte existence comme un feu follet et qui s'est consumée comme elle a vécu. Les pages sur la douleur de perdre l'être cher (la mère) sont sublimes à pleurer.
Ses derniers mots résonnent comme un bouleversant mais vain doigt d'honneur à la mort.
A découvrir absolument car il est dommage de ramener uniquement Janet Hobbhouse à son amitié et sa filiation littéraire avec Philip Roth.
Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Rue Fromentin pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          250
C'est le récit d'une vie, ou plutôt devrais-je dire de plusieurs vies. Les vies de femmes sur plusieurs générations.
Helen, notre héroïne, raconte sa vie au milieu de ces femmes. Une vie chaotique, pleine de non-dits, de combats et d'émotions. Une vie où elle va essayer de trouver sa propre identité, son propre chemin.
Une belle écriture, toute en subtilité. Malheureusement, je n'ai pas accroché plus que ça. Je pense que ce n'était pas un bon moment pour moi, j'avais besoin de légèreté...
Je le relirai sans doute à un autre moment.
Merci aux éditions rue fromentin et à Babelio pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          101
Il s'agit d'un roman sur la transmission, et plus particulièrement de l'influence des mères sur leurs filles.
Le livre sur l'histoire généalogique abrégée de la narratrice et principalement sur la partie féminine de cet arbre.
On y découvre des portraits de femmes singulières, empreintes de leurs classe sociale et du regard de la société sur elles. Il y a Angel, l'arrière grand-mère, shrimp et Emma, les grand-mère, Bett, la mère et Constance, la tante de notre héroïne, Helen.
Comment trouver sa place dans cette lignée de femmes ?
Partagée entre l'Angleterre et New-York, entre la liberté et l'amour filial, c'est ce que va tenter de trouver Helen, et non sans difficultés.
Et les hommes dans tout ça me direz vous. Ils sont présents mais au second plan comme des êtres sauveteurs ou pertubateurs présents dans les vies de ces femmes.
Il s'agit d'un livre introspectif, sans grande action, mais absolument pas ennuyeux. Une très belle écriture. Il nous fait nous questionner sur nos propres relations familiales.
je recommande.
Commenter  J’apprécie          70
Nos vies consumées est le dernier roman de Janet Hobhouse, décédée prématurément alors qu'elle mettait la dernière main à ce roman aux motifs autobiographiques, emportée par la maladie qu'elle aborde en fin de volume. C'est une sorte de saga familiale resserrée où les grandes figures représentent une sorte de tribu matriarcale. La narratrice y raconte son existence partagée entre les deux bords de l'Atlantique, ultime rejeton d'une famille à son déclin, dans un pays où les grandes fortunes se font et se défont plus vite que partout ailleurs. C'est un clan où les pères ne jouent que fort temporairement les utilités, et où les femmes balancent entre velléités artistiques, marginalité et déséquilibre nerveux. Par delà les épreuves de la vie, et les relations internes complexes d'amour et de désamour, la narratrice, la mère et les aïeules entretiennent entre elles des relations fusionnelles mais aussi dysfonctionnelles. Au final la quête de liberté et d'accomplissement de soi passe par l'apprentissage et l'apprivoisement de la solitude.

Nos vies consumées par sa forme et son ton met le lecteur dans une situation inconfortable, partagé entre le dilemme de prendre simplement et naturellement le présent livre comme une oeuvre d'imagination ou de se laisser aller à la mauvaise manie d'y chercher ce qui relève du vécu et du témoignage. C'est un opus assez inégal, non exempt de longueurs, qui s'ouvre sur un prologue magistral, dont la conclusion est poignante, mais qui frise parfois ce qu'il y a de plus horripilant dans le roman "féminin".
Commenter  J’apprécie          30
Ce récit passionnant, à la trame classique, nous entraîne dans le sillage d'une lignée de femmes. Emma la grand-mère est une artiste intransigeante. Elle quitte son compagnon, voyage, épouse un homme de vingt ans son cadet. La fille, Beth, solitaire et instable, est la mère de la narratrice. Qui se raconte, nous raconte son émancipation, ses amours, la lutte et la maladie.
Comment passionner le lecteur avec une histoire aussi convenue? En cachant sous un style d'apparence classique des trésors d'intelligence, de sensibilité et de singularité. Il n'y a pas un paragraphe qui m'ait laissée indifférente. Les émotions de la petite fille abandonnée dans un internat, la complexité d'Helen dans ses liens amoureux, l'ambigüité de son amour pour sa mère, la force qu'elle puise dans la personnalité de sa grand-mère, ce qui lui tombe dessus à la mort de Beth.
Tout ceci est ordinaire, mais J. Hobhouse n'est pas ordinaire et à travers ce récit, l'on entend sa voix.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
LeMonde
28 mai 2019
Un texte superbe, émouvant et souvent drôle, sur la ­condition féminine, et sur ce qu’il en coûte de choisir la liberté.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie et si j’allais la vivre avec quelqu’un (…). Ces deux questions (que faire et à combien ?) étaient très liées, sauf que, à l’époque, je n’en avais aucune idée. J’aurais dû, pourtant. Toutes les filles bien, au début des années 1970, savaient que ces choses-là étaient indissociables. Mais je ne participais pas à l’Histoire, je n’étais pas ­influencée par l’esprit de l’époque, guidée seulement comme un requin affamé par les exigences de la ­survie, fraîche émoulue d’Oxford avec ses toques à ­pompon et ses bouchons de champagne, faisant presque autant partie de l’histoire qu’une vitrine d’écureuils en chocolat (…), et marquée par les antécédents familiaux (…) : les filles rebelles vouées à n’arriver à rien et celles ­respectueuses des règles vouées au même destin.
Commenter  J’apprécie          152
Mon admission à Oxford fut annoncée à la manière traditionnelle par un télégramme officiel de félicitations. Brandissant la dépêche, je me ruai dans le salon - où j'entrais d'ordinaire avec la prudence d'éclaireurs dans une champ de mines -, et me fis rabrouer à grands cris par mon père. Je me donnais ridiculement en spectacle, lança-t-il d'une voix tonnante. Il n'y avait aucune raison d'être surpris ou de jubiler. Mon succès était une simple affaire de gênes (je n'y étais pour rien), et de soumission à la discipline (il y était pour tout). Je ferais mieux de monter dans ma chambre avec mon télégramme pour me calmer un peu.
Commenter  J’apprécie          42
Mirabel n'était pas simplement "quelconque", un adjectif qui pouvait plaisamment s'appliquer à la massivité de sa silhouette, à la rassurante solidité de son apparence, elle n'était pas simplement "ordinaire ", comme nous disons en Amérique avec la conviction théologique de nous montrer flatteurs, elle était carrément - et moi, seul membre de sa famille à avoir échappé à son orbite, moi qui ne l'aie pas fréquentée assez longtemps pour me joindre au chœur de ses adulateurs, moi, j'ose vous l'affirmer : elle était carrément laide.
Commenter  J’apprécie          32
On apprend la mort de quelqu'un et rien ne s'arrête. Rien n'attend. S'établit un remue-ménage infernal, ironique, comme si l'événement avait un côté amusant, et vous agissez par torpeur, par panique, presque en marchant sur l'eau, en sachant que vous allez vous noyer, mais en cherchant à gagner du temps, éclaboussant, donnant des coups de pieds, entretenant l'apparence de la vie jusqu'à ce que l'eau prenne le dessus et que vous vous soumettiez, que vous couliez.
Commenter  J’apprécie          10
Comme la plupart des gens en ce monde, nous devions soudain affronter la réalité telle qu'elle était, et nous n'en avions pas l'habitude.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Janet Hobhouse (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Janet Hobhouse
Retrouvez leur dernière sélection de livre ici ! • le Coeur battant du monde de Sébastien Spitzer aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/1011571-romans-historiques-le-coeur-battant-du-monde.html Révolution, Tome 1 : Liberté de Florent Grouazel, Pierre Serna, Younn Locard aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/137024-achat-bd-revolution---1-liberte.html Une aventure du Lieutenant Blueberry - tome 1 - Amertume Apache de Sfar Joann et Blain Christophe aux éditions Dargaud (Kevin) https://www.lagriffenoire.com/1027452-achat-bd-bluberry-par----une-aventure-du-lieutenant-blueberry---tome-1---amertume-apache.html Les Indes fourbes de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido aux éditions Delcourt https://www.lagriffenoire.com/1012665-achat-bd-les-indes-fourbes.html Clyde fans de Seth aux éditions Delcourt https://www.lagriffenoire.com/1028723-article_recherche-clyde-fans.html le lambeau - Prix Femina 2018 de Philippe Lançon aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/1028724-article_recherche-le-lambeau.html le Bal des folles - Prix Renaudot des Lycéens 2019 de Victoria Mas aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/1011569-divers-litterature-le-bal-des-folles.html Les choses humaines - Prix Interallié 2019 & Prix Goncourt des Lycéens 2019 de Karine Tuil aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/1011991-romans--les-choses-humaines.html le Jardin de Hye-Young Pyun, Yeong-Hee Lim aux éditions Rivages/Noir https://www.lagriffenoire.com/1016916-nouveautes-polar-le-jardin.html Dans la Combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne aux éditions Dargaud https://www.lagriffenoire.com/100707-bd-dans-la-combi-thomas-pesquet-dans-la-combi-de-thomas-pesquet.html Tu mourras moins bête T1 : La science, c'est pas du cinéma ! de Marion Montaigne aux éditions Ankama https://www.lagriffenoire.com/28352-bd-tu-mourras-moins-bete-t01-la-science-c-est-pas-du-cinema.html Tu Mourras Moins Bete T2 de Marion Montaigne aux éditions Ankama https://www.lagriffenoire.com/33818-bd-tu-mourras-moins-bete-t02-quoi-de-neuf-docteur-moustache.html Tu mourras moins bête T3 - Science un jour, science toujours ! de Marion Montaigne aux éditions Ankama https://www.lagriffenoire.com/30064-bd-tu-mourras-moins-bete-science-un-jour--science-toujours--vol3.html Tu mourras moins bête T4 - Professeur Moustache étale sa science ! de Marion Montaigne aux éditions Ankama https://www.lagriffenoire.com/30142-bd-tu-mourras-moins-b
+ Lire la suite
autres livres classés : parentalitéVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Janet Hobhouse (1) Voir plus

Lecteurs (76) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}