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EAN : 9782070439768
336 pages
Gallimard (09/12/2013)
3.48/5   48 notes
Résumé :
Lord Clinton Vie joyeuse ! vie joyeuse ! Pendant que la reine rit, le peuple pleure. Et le favori est gorgé. Il mange de l'argent et boit de l'or, cet homme !...

Et quel tyran que ce tyran qui nous gouverne de son lit ! Jamais rien de si dur n'a pesé sur l'Angleterre...

C'est une chose affreuse et insupportable de penser qu'un favori napolitain peut tirer autant de billots qu'il en veut de dessous le lit de cette reine !...
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Après m'être intéressée au poète, à l'écrivain, je me devais de lire une pièce de théâtre et c'est chose faite; et comme d'habitude, j'ai aimé.
Mary Tudor, est terrassée par les affres de l'amour. Malheureusement pour elle la réciprocité n'est pas au rendez-vous, il aime la reine et la position qu'elle lui apporte. C'est un italien qui cherche le pouvoir, la fortune et les titres qu'il espère s'approprier en s'attirant les bonnes grâces et l'amour de Jane. Seulement cette dernière doit épouser Gilbert qui quand il découvrira que Jane ne l'aime plus autant va vouloir se venger quitte à en perdre la vie.Nous y voyons la femme éplorée et bafouée, devenir une reine vengeresse qui va devoir se confier à ses conseillers. L'amour étant plus fort que la haine Mary Tudor et Gilbert changent d'avis mais l'affaire est devenue publique,le peuple réclame une exécution, une tête doit tomber : laquelle ? Ainsi la fin de la pièce nous tient en haleine grâce à une excellente intrigue.
Victor Hugo nous offre une pièce sombre où se mêle le devoir de reine et la vie de femme; où est la limite? Il y a aussi une certaine moralité, un des personnages va payer pour ses actes. Après toutes ces émotions, ses pièces de théâtre vont faire partie de mes prochaines lectures.
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Avec "Marie Tudor", Victor Hugo renoue avec le drame romantique et la Renaissance. Il quitte l'Italie de "Lucrèce Borgia" qu'il retrouvera moins de trois ans plus tard pour "Angelo, tyran de Padoue" pour faire escale en Angleterre, à la cour de la fille aînée d'Henry VIII, Barbe-Bleue de sinistre mémoire, Marie Tudor.
La reine est alors promise à son cousin l'infant d'Espagne, mais si elle est reine, elle n'en est pas moins femme et elle a succombé au charme -regard languissant, boucles brunes, voix d'or et beauté ténébreuse- d'un bel italien. Promu favori dans le coeur et à la cour de la reine, Fabiano Fabiani se voit couvert d'or, de joyaux et de titres dont celui du regretté lord Talbot. Une parole de lui et la reine claque des doigts, faisant jaillir de terre un échafaud pour les nobles mécontents, et ils sont nombreux...En tête de la révolte et de la contestation: Simon Renard, âme damnée de l'infant d'Espagne, et c'est par lui que Marie apprendra que tout le pouvoir d'une reine n'est rien devant les nécessités et les crimes de l'état.
Non loin de la tour de Londres, le ciseleur Gilbert s'apprête à épouser la jolie Jane, orpheline qu'il a recueilli il y a des années et dont il est follement épris. Le pauvre homme est loin de se douter que sa belle promise a des goûts royaux... et italiens.
Dans l'ombre, Simon Renard veille pour le meilleur et pour le pire.
Dans ce drame, pétri d'amour et de jalousie, il est aussi question de vengeance, de trahison et de pouvoir, de repentirs et de sacrifices jusqu'à la chute finale précédée d'un insoutenable suspense. Si la pièce fonctionne, c'est grâce à son intrigue, romanesque à souhait; au texte -si musical- de Hugo constellé de bons mots, d'oxymores, de gradations comme par autant de pierres précieuses; à son rythme effréné et aux questionnements qu'elle sous-tend quant aux liens entre amour et pouvoir, devoir et passion, moral et sauvegarde... J'émets en revanche une réserve sur la facilité de certains procédés dramatiques (trop faciles!) et sur le manque de nuances des personnages principaux, monolithiques, qui auraient gagné, selon moi, à plus de complexité: la reine ne fait rien d'autres que tempêter, condamner, gémir ou pleurer. Sa folie qui pourrait tendre du côté de la fascination frôle parfois le ridicule... Jane se rend à l'amour véritable sans explications et trop rapidement et Gilbert ne joue que sur une seule et même partition tout au long de la pièce... C'est dommage, surtout face à un Simon Renard retors et ciselé.
Cela étant dit, je n'ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cette pièce qui réunit tout ce que j'aime dans le drame romantique, à commencer par la peinture d'excès contrariés. Comme j'aimerais la voir sur scène un jour tout de même, cette Marie Tudor!
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Une histoire d'amour et de pouvoir, un drame romantique dans les formes prescrites : trois journées dans la vie de la reine Marie Tudor, amoureuse de Fabiano Fabiani, ce Napolitain séducteur auquel elle a fait don des biens de Jean Talbot, noble catholique monté quelques années plus tôt à l'échafaud.

Cependant, cet ambitieux a découvert que la jeune Jane – 17 ans – orpheline recueillie par l'ouvrier ciseleur Gilbert qui la considère comme sa promise, est en réalité la fille et héritière de Lord Talbot. Et l'infâme amant de la reine, qui souhaite conserver son apanage, séduit la jeune fille … Cependant qu'un usurier juif prétend détenir les preuves écrites de cette filiation, ce qui lui coûtera la vie.

Vengeance et passion d'une reine bafouée mais toujours amoureuse, repentir, sacrifice, substitutions, suspens … Marie Tudor ne se résigne pas à laisser exécuter son amant félon. Mais le légat de Charles Quint, qui prépare l'union politique entre Marie Tudor et son Maître, fera malgré tout, et sous la pression de la foule, respecter la raison d'Etat.

Le tout dans une langue superbe, et, lorsqu'elle est servie par une troupe intelligente comme la récente mise en scène de Pascal Faber, une pièce romantique absolue, pas du tout démodée !.
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Marie Tudor, souvent éclipsée au profit de sa demi-soeur, Elizabeth Ière, est ici au coeur de cette fiction historique. Car Victor Hugo propose une véritable fiction. Seule Marie Ière et Simon Renard, ambassadeur d'Espagne, ont réellement existé dans cette affaire tissée de complots, de séduction et de drames amoureux. Histoire d'amour avec tout ce que cela induit de jalousie, de trahison et de désir de vengeance.
Certes, pour la véracité historique, on repassera ; mais pour la tension de cette intrigue, pour la fluidité de la narration, la pièce de Victor Hugo est très efficace. Il y a du suspense, on se prend d'intérêt pour les manigances d'un homme mystérieux, pour celles de Simon Renard. Et la plume de Victor Hugo fait son oeuvre, entre belles phrases et jolis mots, c'est tellement agréable à lire que cela coule tout seul. Lue une nuit d'insomnie, vers trois heures du matin, elle n'a pas su me rendormir et m'a gardée captivée tout au long de ma lecture.

Victor Hugo raconte une Marie Tudor amoureuse, reine blessée, femme vengeresse. Bloody Mary n'est pas loin, faisant revivre ces jeux cruels de faveurs et de déchéances (conduisant souvent à l'échafaud), mais c'est avant tout une personnalité humaine plus que royale qui est mise en avant, doutant, hésitant, revenant sur des décisions impulsives… Petit reproche, la versatilité et l'inconstance des femmes – résumées dans ce proverbe « Souvent femme varie / Bien fol est qui s'y fie. » – constituent le perpétuel refrain de ce texte, niant l'intelligence et les capacités de jugements des représentantes du sexe féminin. C'était (c'est ?) sans doute un argument bien facile pour discréditer toute femme de pouvoir, mais répété à longueur de pièce, il m'a fait soupirer une ou deux fois…
(De même, j'ai eu du mal à valider la romance entre deux personnages ayant des relations plus filiales qu'autre chose…)

Un drame romantique qui a su capter mon attention, m'impliquer dans le destin des personnages, me donner plaisir à retrouver la plume de Victor Hugo. En s'éloignant de la réalité historique, cette pièce nous plonge tout de même dans les machinations politiques entre grâces royales et mécontentements populaires.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Quelle musicalité dans la langue de Victor Hugo. Voici une pièce en prose mais on pourrait la croire en vers.
Quel personnage que cette reine…plus une femme qu'une reine d'ailleurs car chez elle l'amour l'emporterait sur le devoir si elle n'était entouré d'une cour qui veille à la maintenir sur le trône.
Marie, une femme qui malgré son pouvoir est bafoué par son amant. Une femme qui malgré sa colère préfère pardonnée plutôt qu'assouvir sa vengeance. Bref une femme amoureuse, aveuglément!

Maria Casarès la joua...dans le cadre magnifique du palais des papes à Avignon...Voilà une affiche qui fait rêver!!
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Fabiani un de nous deux a fait le coup. Moi, je suis un grand seigneur, un noble lord. Vous êtes un passant, un manant, un homme du peuple. Un gentilhomme qui tue un juif paie quatre sous d'amende.
Un homme du peuple qui en tue un autre est pendu.
Gilbert vous oseriez ?...
Fabiani si vous me dénoncez, je vous dénonce. On me croira plutôt que vous. En tout cas, les chances sont inégales. Quatre sous d'amende pour moi, la potence pour vous.

Scène 7
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Scène 2

Un homme singulier que ce Roi Henri VIII.
Un homme qui changeait de femmes, comme une femme change de robes. Il répudia la première, il fit couper la tête à la seconde, il fit ouvrir le ventre à la troisième ; quant à la quatrième, il lui fit grâce, il la chassa ; mais en revanche il fit couper la tête à la cinquième. Ce n'est pas le conte de Barbe-Bleue que je vous fais là, belle Jane, c'est l'histoire de Henri VIII. Moi, dans ce temps-là, je m'occupais de guerres de religion, je me battais pour l'un et pour l'autre. C'était ce qu'il y avait de mieux alors.
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Jour 3 Scène 2

C'est fort singulier, comme vous dites, mais que voulez-vous? La reine est folle, elle ne sait ce qu'elle veut. On ne peut compter sur rien, c'est une femme. Je vous demande un peu ce qu'elle vient faire ici ! Tenez, le coeur de la femme est une énigme dont le roi François Ier a écrit le mot sur le vitraux de Chambord : souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie.
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Oh ! ville infâme ! ville révoltée ! ville maudite ! ville monstrueuse qui trempe sa robe de fête dans les sang et qui tient la torche au bourreau ! Tu en as peur , Jane, n'est-ce pas ? Est-ce qu'il ne te semble pas comme à mo qu'elle nous nargue lâchement toutes deux, et qu'elle nous regarde avec ses cent mille prunelles flamboyantes, faibles femmes abandonnées que nous sommes, perdues et seules dans ce sépulcre ! Jane ! l'entends-tu rire et hurler, l'horrible ville ? Oh ! l'Angleterre, l'Angleterre, à qui détruira Londres ! Oh ! que je voudrais pouvoir changer ces flambeaux en brandons, ces lumières en flammes, et cette ville illuminée en une ville qui brûle !
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Le but du poète dramatique quel que soit d'ailleurs l'ensemble de ses idées sur l'art, doit donc toujours être, avant tout, de chercher le grand, comme Corneille, ou le vrai, comme Molière ; ou, mieux encore, et c'est ici le plus haut sommet où puisse monter le génie, d'atteindre tout à la fois le grand et le vrai, le grand dans le vrai, le vrai dans le grand, comme Shakespeare.

Avertissement 17 novembre 1833
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Vidéo de Victor Hugo
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Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-comment-convaincre-avec-bertrand-perier
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