«
La chambre ouverte ».
France Huser (246 pages, Points Seuil).
Déception.
Antoine, écrivain en panne de mots, masque son impuissance à écrire dans la conjugaison et la quête des plaisirs avec les femmes. Louise, amoureuse d'Antoine, lui offre Sabine pour mieux le garder. Sabine, amoureuse de Louise, succombe à Antoine dans l'espoir de garder celle qu'elle désire ardemment. Ça commence donc comme un menuet primesautier d'une douce et légère sensualité, mais avec un parfum de souffre, puis le climat s'alourdit. Mais si le phrasé de
France Huser est ici aussi attachant que dans ses autres romans, la construction de « La chambre vide » est plus que baroque. Louise, la narratrice, truffe son récit de retours vers son enfance, comme pour mieux expliquer, justifier, ses choix de vie d'aujourd'hui. Las, les liens sont loin d'être toujours évidents, les nombreuses références à des personnages bibliques, les attendus ou sous-entendus ou présupposés psychanalytiques brumeux m'ont le plus souvent échappé, et je m'y suis perdu, perplexe, dans le symbolisme récurrent. Quel rôle veut-elle attribuer au vocable « mot », devenu une des énigmes du roman ? Que signifie le chat qui figure la vieille machine à écrire ? Et les nombreux pas de côté qui jalonnent le roman ne trouvent pas toujours leur justification, même s'ils éveillent parfois l'intérêt (cf le paragraphe sur la culpabilité et la faute). Et pis encore, le récit-même de cette relation croisée suit un chemin erratique,
France Huser semble esquiver des étapes sans nous en livrer le déroulement, laissant le lecteur libre d'imaginer ou de supposer ce qui lui plait.
Un récit décousu, au final assez ennuyeux.