Les Lèvres nues

« Les lèvres nues ». France Huser (189 pages, Points Seuil).
Encore un beau roman de France Huser. C'est une histoire d'enfermement. Enfermement dans une passion d'abord, impérieuse, insolente, qui unit la narratrice à un homme qui va faire de son amante la complice de ses cambriolages ; enfermement dans les rets d'un tribunal qui juge sans comprendre, et derrière les murs d'une prison. Les rêves de l'enfance n'étaient pas morts, le manque du père parti avait laissé son empreinte indélébile, l'angoisse de la perte de la mère et de cette dépendance avait forgé à rebours le caractère de cette jeune femme indépendante qui va au bout de sa propre histoire. L'histoire démarre sur un ton assez léger et d'une belle sensualité avant de devenir poignante, le rythme est rapide, l'écriture séduisante et belle, c'est vu avec beaucoup de finesse et ça se croque vite.

Ce petit roman relate un cas judiciaire navigant sur les ondes de la poésie. L'auteure réalise une jolie variation littéraire sur la carte postale dans les premières pages. Et cette idée de la carte postale revient par la suite, comme un parfum d'enfance auquel se retient la jeune femme dont il est question.

Cette histoire raconte la trajectoire d'une accusée attendant son jugement pour un braquage dans un magasin, alors qu'elle accompagnait son amant. Mais c'est surtout l'histoire d'une passion amoureuse, la prévenue ayant fait ce geste par amour, sans réfléchir. Plus on avance dans la lecture, plus la personnalité de la jeune protagoniste se dessine et apparaît contrasté.

Dans ce livre, les idées s'opposent avec poésie. Une lecture agréable et une courte plongée dans la passion amoureuse.