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EAN : 9782020062671
184 pages
Seuil (01/10/1982)
2.97/5   18 notes
Résumé :
Livre du goût et des désirs, de l'innocence et de la perversité, ce portrait d'une héroïne, en forme de courts textes qui l'un l'autre se répondent, renvoie, tel un miroir, des images que, souvent, l'on dissimule. Les voluptés du mensonge, le délice des caresses, l'éloge de l'infidélité - ce parti pris du corps, on ne saurait le déguiser lorsqu'il a pour toile de fond la moiteur du hammam, le vol des mouettes au-dessus des amants, une chambre d'hôtel, un inconnu et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« La maison du désir ». France Huser (185 pages, Points Seuil).
Je ne savais rien de France Huser, mais le titre m'a accroché. Critique d'art, écrivain, c'est son premier roman, écrit en 1982. Enfin, ce n'est pas à proprement parler un roman, quoiqu'en dise l'épithète accrochée sur la page de garde, puisqu'il s'agit de considérations, de petites scènes, d'anecdotes, de sensations, parfois trois lignes, parfois trois pages, centrées essentiellement sur la question du désir, et sans guère d'autres liens entre elles que le même personnage féminin comme fil conducteur et narratrice. Et finalement, de ces petites touches, quelque chose se dégage d'un portrait d'une femme, d'un joli portrait d'une femme, à la fois sensible et directe, totalement détachée d'une morale conventionnelle, mais curieuse de ses propres désirs, et qui les vit. Ce n'est pas non plus un roman érotique, c'est un texte qui frôle, qui suggère, qui évoque, qui fait aussi rêver un peu. Quand la quatrième de couverture parle de perversité (tout comme Bernard Pivot, si satisfait et imbu de lui lors d'une « Apostrophe », dont on peut voir la vidéo sur la toile), c'est une vision aussi idiote que racoleuse ; le livre vaut largement mieux que ce genre de qualificatif.
On ne peut donc guère raconter « l'histoire » de cette jeune femme qui a plus ou moins trois amants, car il n'y a guère d'histoire. On peut par contre suivre ses mots, les apprécier, puisque c'est vraiment très bien écrit, souvent avec humour, toujours avec élégance et finesse. Des phrases comme celle-ci : « Ces histoires que la mer écrit sur le sable quand elle se retire », nous rappelle que c'est bien le regard qu'on pose sur les choses qui construit les mots pour en parler ; et donc qu'écrire, c'est d'abord voir d'une manière particulière. Et le regard de France Huser est d'une belle sensibilité.
« La maison du désir » est aussi, peut-être, un texte inscrit dans son époque, donc daté, dans le sens où il évoque la légèreté et l'insouciance d'une période d'avant le VIH, où rien ne semblait pouvoir freiner l'exploration des désirs, ni pudibonderies sociales devenues aujourd'hui si pesantes ni problèmes prophylactiques. Mais il n'est pas que question de désirs sexuels, il est aussi question de sensualité, de la nature (« Une fièvre m'envahissait ; j'étais amoureuse de la forêt comme d'un garçon rencontré pour deux danses à un bal »), des fruits (ah ce superbe texte sur la pomme qu'on croque), ou de l'émotion bouleversée d'une petite fille de cinq ans qui comprend tout à coup que le serviteur tunisien qui s'occupait d'elle vient de mourir.
Un bon roman, et j'en lirai certainement d'autres de France Huser.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'avais peur des maisons. Une fois franchi le seuil, n'allaient-elles pas se refermer définitivement sur moi ?
J'avais peur des maisons et des objets trop bien rangés. J'aimais les chambres d'hôtel, lieux entre parenthèses, tapis volants jetés par intervalle dans une vie. On pouvait y pleurer et jouir et tout oublier, sitôt l'escalier redescendu, la clé rendue à l'hôtelier.
Quand on m'offrait un bibelot, un meuble, une boîte, je m'empressais de les donner : il fallait toujours songer au départ. Rien ne devait m'alourdir.
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Tous les chemins sont en fuite - ils se croisent et se rejoignent sans qu'il soit désormais possible de les distinguer. Une main glisse sur l'autre, puis dessous et la sienne sur la sienne - encore et plus vite - et dessous, et dessus, l'une sur l'autre. Et l'autre encore à nouveau. Elles se touchent à peine, se fuient peut-être. Les poissons glissent aussi sans se rencontrer, l'eau partage leur ombre.
Ce sont des histoires racontées en murmures. Dans les marges de l'avant-sommeil, quelquefois, elles se frôlent mais jamais ne se mêlent. Telles les paroles jamais dites et celles que l'on écoute pour les taire ou les défaire.
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Nous nous rencontrâmes à mi-chemin, devant la glace.
Elle nous servit d'intermédiaire. Nous nous connaissions si peu, à peine osais-je te regarder ; ce furent nos ombres, dans l'imprécise clarté des rideaux entrouverts, puis nos reflets dans la glace, qui se connurent d'abord.
Tu défaisais mon corsage ou soulevais ma jupe, ou je m'agenouillais devant toi et je tournais parfois la tête pour découvrir cette autre femme que tu fabriquais avec moi.
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Mais il y a l'insolence du coquelicot:il ne se laisse pas emporter.Dès qu'on le touche, au plus léger balancement qu'on inflige à sa tige,le calice se défait, les pétales tombent.
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Video de France Huser (5) Voir plusAjouter une vidéo

France Huser et Pierre Rosenberg
Bernard PIVOT reçoit deux invités pour cette émission. Pierre ROSENBERG, auteur du livre "Le chat et la palette", parle des tableaux représentant des chats dans l'histoire de la peinture ; ce livre regroupe précisément des reproductions de toiles de ce type. Il donne des précisions sur les chats en général, animal qui est visiblement son préféré. Il évoque un grand nombre de peintres...
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