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Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)Anne Rabinovitch (Traducteur)
EAN : 9782207238844
256 pages
Denoël (06/09/1991)
4.02/5   83 notes
Résumé :
C'était pendant la quatrième ou cinquième année de l'ère Taishô, il y a donc environ quarante ans.

Les enfants avaient l'habitude, le soir, de courir ça et là sur la route du village en criant "Les Shirobamba ! les Shirobamba !" Ils poursuivaient ces petites bêtes blanches qui flottaient comme des flocons d'ouate dans le ciel commençant à se teinter des couleurs du crépuscule. " Ce roman-là, tous les Japonais le connaissent par cœur. Dans l'oeuvre abo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est dans un petit village japonais que Kôsaku grandit auprès de grand-mère Onui. Et même s'il est toujours le bienvenu dans ‘'la maison d'en-haut'' où vivent ses grands-parents, ses oncles et ses tantes, le petit garçon se sent vraiment chez lui dans le dozô en terre qu'il partage avec l'ancienne geisha qui fut la maîtresse de son arrière-grand-père. Si grand-mère Onui tient, en sa personne, un moyen de pression sur la famille avec qui elle entretient des rapports conflictuels, elle a surtout pour lui un amour incommensurable. Kôsaku le lui rend bien et les deux vivent en parfaite harmonie. Une fois par an, ils font le long voyage vers la ville pour la visite aux parents et à la soeur du petit garçon. Mais c'est dans son village que Kôsaku est pleinement heureux, entouré de ses amis, de sa famille et de grand-mère Onui. En ce lieu préservé, la vie s'écoule, paisible et insouciante.

Largement autobiographique, ce roman de Yasushi Inoué est une plongée dans le Japon traditionnel du début du XXè siècle. Véritable ode à l'enfance, c'est un roman naïf et touchant, la vie vue par les yeux d'un enfant : le défilement des saisons, les fêtes qui ponctuent l'année, l'école, le voyage à la ville et la confrontation avec les citadins, les joies simples d'une baignade dans la rivière, les bagarres entre bandes rivales, tout un quotidien aujourd'hui oublié, émaillé parfois de deuils, de drames, d'incursions dans le monde compliqué des adultes. Kôsaku est un enfant choyé, capricieux, couvé par sa grand-mère de substitution qui lui trouve toutes les qualités. Leur lien est joliment décrit, fait d'amour, de repas partagé, de petites attentions et d'admiration réciproque.
Une histoire simple et tendre, grand classique au Japon où il doit faire naître la nostalgie de l'enfance et du temps qui passe. Un joli moment de lecture.
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Yasushi Inoué raconte une tranche de l'enfance de Kôsaku élevé par une ancienne geisha qui fut la maîtresse de son arrière-grand-père, situation que vécut Yasushi Inoué. L'histoire se déroule au début du 20ème siècle, dans un petit village. Kôsaku aime et respecte grand-mère Onui qui l'élève alors que ses parents et sa jeune soeur vivent dans une ville assez éloignée. Alors qu'ils habitent le dozo, le reste de la famille, les grands-parents et la soeur de sa mère résident dans la grande maison. Yasushi Inoué raconte admirablement la vie au quotidien des habitants du village, ses descriptions des lieux sont autant de photographies que je pourrais regarder en feuilletant un album. Shirobamba est le nom d'un petit insecte que les enfants essaient d'attraper au crépuscule quant à moi c'étaient des hannetons. Une fois de plus, l'écriture de Yasushi Inoué est magistrale. À ce roman inspiré de sa jeunesse, instructif sur son passé, il a écrit une suite dont le titre est Kôsaku. Très beau récit.
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« Ce roman-là, tous les Japonais le connaissent par coeur. » Ces mots se trouvaient sur la quatrième de couverture de ce roman de Yasushi Inoué et m'ont poussé à le choisir. Après l'avoir lu, je me demande bien pourquoi. Son roman Shirobamba n'est pas sans mérite, il a constitué un moment de lecture agréable mais de là à imaginer que des générations de jeunes Japonais le chérissent au point d'en retenir des pans en entier… Peut-être aurais-je dû lire davantage de romans d'Inoué (celui-ci est mon deuxième seulement de cet auteur) avant de me lancer dans son récit semi-autobiographique? En effet, peut-être y trouve-t-on la clé pour interpréter le reste de son oeuvre? Dans Shirobamba, il évoque son enfance au début du XXe siècle à travers le personnage de Kôsaku, un jeune garçon apparemment ordinaire mais qui se révèle pleurnichard et égoïste (comme beaucoup d'enfants de cet âge). C'est plutôt une succession d'épisodes de la vie à la campagne. La maison, sa grand-mère (comme pour Inoué, il ne s'agit pas de sa véritable grand-mère, plutôt la maitresse de son arrière-grand-père), l'école, les jeux avec les amis, les voyages à la ville, la mort d'untel, etc. Il n'y a pas vraiment d'élément qui enclenche une série d'actions, pas vraiment d'intrigue principale, pas plus (ou très peu) de progression pour le jeune Kôsaku, à part pour le fait qu'il est confronté à la mort et au fait que le monde des adultes est plus complexe que ce qu'il s'était imaginé. Très tôt, il découvre que sa grand-mère, qu'il croyait toute puissante, rampe devant la maîtresse d'école. Ces dures prises de conscience sont rapidement oubliées, entrecoupées par des moments tendres, drôles et touchants. Comme je l'écrivais plus haut, Shirobamba fut un moment de lecture agréable, sans plus. Je me demande ce que les jeunes Japonais y trouvaient. le rappel d'une vie simple, de temps meilleurs? Il va sans dire que, dans leur cas, ces souvenirs doivent résonner davantage, étant en mesure de les rattacher aux leurs, un peu à la manière des films de Miyazaki. Effectivement, je me suis pris plus d'une fois à imaginer l'univers de Shirobamba à celui qu'on retrouve dans certains des films du studio Ghibli comme Mon voisin Totoro ou La colline aux coquelicots. C'est probablement grâce à la plume d'Inoué qui, à première vue, semble assez ordinaire mais qui vise juste chaque fois. La beauté dans la simplicité? Il y a une suite à ce roman, qui porte le nom du protagoniste, Kôsaku. Je m'y mettrai un jour mais, avant, je me ferai un devoir de lire d'autres romans de l'auteur.
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Mr Inoue sait admirablement nous entraîner dans son univers. Ce roman est en grande partie autobiographique car lui-même a été élevé par sa grand-mère ancienne geisha pendant que son père effectué des missions militaires.

On découvre la vie quotidienne de Kosaku , très attaché à sa grand-mère Onui, sa vie d'écolier et ses rapports avec la "maison d'en haut" où vivent ses vrais grand-mère et grand-père ainsi que leurs enfants et petits-enfants. Même si le garçon va chaque retrouver ses oncles et ses tantes (du même âge que lui) pour jouer en leur compagnie, l'amour familial est avec sa grand-mère.
Son univers se résume à ce petit cercle familier : le village, l'école, la maison d'en haut, les fêtes de villages, l'établissement de bains et la rivière où il va se baigner avec les copains. La ville lui est inconnue et sa visite annuelle à ses parents devient une véritable expédition, voire une épreuve. Face à la froideur de sa mère et à l'indifférence de son père, Kôsaku préfère largement son petit village, ses plaisirs simples et la tendresse de sa grand-mère. le fossé entre les habitants de la ville et de la campagne est important en ce début 19ème siècle : ce roman met particulièrement en reliefs le jugement négatif des citadins envers les autres habitants des campagnes. Ces derniers ne sont pas non plus épargnés : la prégnance du qu'en dira-t-on et des coutumes, les ragots entre femmes et les rivalités familiales rendent parfois la vie difficile. Une des tantes de Kôsaku, à qui il est particulièrement attaché et attiré même, fera scandale par sa relation avec un des instituteurs célibataires du village.
C'est donc un portrait frais, plein de douceur, que nous livre Inoué sur la vie dans un village de campagne du début du siècle, à travers le regard innocent du jeune Kôsaku. Celui-ci, insouciant, porte un regard honnête sur les choses sans la perversion et l'expérience des adultes. Il vit sa vie au jour le jour et apprécie les petits bonheurs quotidiens. Sa relation avec Grand-mère Onui est extrêmement touchante et pleine de sensibilité. La vieille femme lui voue une véritable admiration et Kôsaku le lui rend bien. Mais Kôsaku grandira, expérimentera les premières fois et découvrira la vie et la mort. Il apprendra que la douleur et la tristesse font aussi partie de la vie.

Shirobamba est écrit avec simplicité et le texte n'a d'autre but que d'être un témoignage du temps qui passe. C'est plus une description de la vie de Kosaku , qu'une véritable intrigue, mais d'une précision nostalgique. J'aime cette histoire simple d'un enfant, la tendresse de sa relation avec sa grand-mère. Mr Inoue nous montre les difficultés de se confronter à l'extérieur, loin du cocon, les relations parentales pas si simples, la jalousie et les différences sociales. C'est très riche et magnifiquement écrit.

A savoir : Inoué a donné une suite à l'enfance de Kôsaku dans son roman "Kôsaku" où nous retrouvons le jeune garçon, deux ans plus tard.
Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Shirobamba est le récit de l'enfance de Kosaku, petit garçon japonais de 9 ans, très largement inspiré de l'auteur lui-même. Sans être complètement autobiographique, le récit s'inspire en effet très fortement de la jeunesse de Inoué.

Kôsaku vit dans un petit village, Yu-Ga-Shima, avec une vieille femme qu'il appelle Grand-mère Onui. Il s'agit en fait de la maitresse de son arrière grand-père décédé. Les parents de Kôsaku vivent à la ville en compagnie de sa jeune soeur et ont confiés sa garde à grand-mère Onui.
Le jeune garçon grandit donc dans ce petit village de campagne où la vie est fort simple.

On découvre le quotidien de Kosaku qui tourne autour de grand-mère Onui, de l'école et de la "maison d'en haut" où vivent ses vrais grand-mère et grand-père ainsi que leurs enfants et petit-enfants. le garçon y passe chaque jour retrouver ses oncles et ses tantes (du même age que lui) pour jouer en leur compagnie.
Son univers se résume à ce petit cercle familier : le village, l'école, la maison d'en haut, les fêtes de villages, l'établissement de bains et la rivière où il va se baigner avec les copains. La ville lui est inconnue et sa visite annuelle à ses parents devient une véritable expédition. Kôsaku lui préfère largement son petit village et sa vie auprès de sa grand-mère qu'il refuse de quitter.
Les différences entre gens de la ville et de la campagne sont fortes en ce début 19ème siècle et le roman est aussi prétexte à montrer le jugement négatif des citadins envers les autres habitants des villages. Ces derniers ne sont pas non plus épargnés et les ragots entre femmes et les rivalités famillilales sont fréquents. le qu'en dira-t'on n'épargnera d'ailleurs pas une des tantes de Kôsaku qui fera scandale par sa relation poussée avec un des hommes célibataires du village.

C'est donc un portrait simple que nous livre Inoué sur la vie à la campagne à travers le regard innocent du jeune Kôsaku. L'écriture est sans fioritures et le texte n'a d'autre but que d'être un témoignage du temps qui passe. Il se passe peu de choses mais chaque détail compte pour l'auteur qui nous offre un beau souvenir nostalgique de son enfance.
Kôsaku, insouciant, porte un regard honnête sur les choses sans la perversion et l'expérience des adultes. Il vit sa vie au jour le jour et apprécie les petits bonheurs quotidiens. Sa relation avec Grand-mère Onui est extrêmement touchante et pleine de sensibilité. La vieille femme lui voue une véritable admiration et Kôsaku le lui rend bien. Mais Kôsaku grandira, expérimentera les premières fois et découvrira la vie et la mort. Il apprendra que la douleur et la tristesse font aussi partie de la vie.

Shirobamba est un très joli roman simple et touchant qui réveillera les souvenirs d'enfance de chacun tout en vous plongeant dans le quotidien d'un petit village japonais.

A savoir : Inoué a donné une suite à l'enfance de Kôsaku dans son roman "Kôsaku" où nous retrouvons le jeune garçon, deux ans plus tard.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand ils en eurent assez de jouer ainsi, ils allèrent donner l'assaut du gouffre de Kinchaku, où se trouvaient les filles. Pour y aller, ils n'avaient qu'à descendre le courant en sautant de pierre en pierre. Quand elles étaient trop espacées, ils entraient dans l'eau. Il ne leur fallut même pas cinq minutes pour arriver à destination. Les filles avaient une serviette enroulée autour de la tête, qui leur servait à peine à se distinguer des garçons."À l'attaque ! " cria Yukio, debout sur un rocher, et les garçons se mirent à lancer une pluie de cailloux en direction du gouffre. Les filles n'eurent pas l'air particulièrement effrayées. Dès qu'elles aperçurent leurs assaillants, elles surent aussitôt ce qu'il leur restait à faire, mais conscientes du fait qu'elles n'étaient que des filles sans défense, elles semblaient presque y prendre un certain plaisir. Kôsaku aimait les voir, toutes nues, leurs affaires à la main, remonter le petit sentier escarpé qui menait à la route. De grand lis blancs fleurissaient au bord du chemin envahi par des nuages de libellules. Ses amis et lui avaient l'habitude de jouer près du gouffre jusqu'à la tombée de la nuit. Quand le soleil était vraiment couché et qu'ils ne pouvaient plus faire sécher leur carapace, ils savaient que le moment était venu de rentrer chez eux.
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Kosaku, allongé à plat ventre sur son lit, regarda le feu de Bengale enflammé qu'elle tenait et la pluie d'étincelles qui jaillissaient. elle avait un visage d'enfant des villes, joli et intelligent. Il ne l'aimait pas quand elle parlait, mais lorsqu'elle se taisait pour fixer le feu d'artifice avec cette expression sérieuse elle lui plaisait énormément. elle ressemblait à une gravure de mode.
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"Si tu ne peux pas dormir, je vais être obligée d'employer la magie", dit-elle en allant prendre une prune confite sur l'étagère. Elle la fendit en deux pour en extraire le noyau qu'elle appliqua sur son front.
"Tu vas dormir, tu vas voir. Essaie de fermer les yeux", dit-elle alors.
Il ne sut jamais si c'était à cause de cela, mais il se calma et plongea aussitôt dans un profond sommeil.
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Ils se baignèrent plusieurs fois, et se séchèrent en appliquant leur corps glacé contre les rochers. Ils appelaient cela "sécher sa carapace". En effet, ils ressemblaient à des kappa faisant sécher leur carapace au soleil. (p.47).
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Le mot shirobamba, qui signifiait " vieille dame blanche ", était en fait le surnom de ces insectes. On ne savait pas d'où ils venaient, mais on n'était pas étonné de les voir apparaître le soir venu. D'ailleurs, on ne savait pas exactement si c'était le soir parce que les shirobamba étaient là, ou inversement. Ces insectes étaient blancs quand il faisait encore jour, mais bleuissaient progressivement au fur et à mesure que la nuit tombait.
Dès que les shirobamba prenaient des reflets bleus, on entendait les gens qui, sans quitter leur maison, appelaient les enfants pour les faire rentrer.
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Videos de Yasushi Inoué (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasushi Inoué
Extrait du livre audio "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué lu par André Dussollier. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 19 mai 2021.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-fusil-de-chasse-9791035405090
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