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Vagabond tome 22 sur 37

Eiji Yoshikawa (Antécédent bibliographique)Jacques Lalloz (Traducteur)Philippe Marcel (Adaptateur)
EAN : 9782845807907
215 pages
Tonkam (18/10/2006)
4.35/5   20 notes
Résumé :

Musashi a terrassé son ennemi juré Seijuro Yoshioka, d'un formidable coupe de taille. La nouvelle ébranle le dojo Yoshioka. Aussi tôt, l'atmosphère de la capitale s'électrise. Pendant ce temps, Musashi fait preuve d'un calme singulier.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome est le vingt-deuxième d'une série au long cours, qu'il faut avoir commencée par le premier tome. Elle est écrite, dessinée et encrée par Takehiko Inoué. Au Japon, sa prépublication s'effectue dans le magazine "Weekly morning" depuis 1998, en noir & blanc. En France, elle est publiée par les éditions Tonkam depuis 2001, en respectant le sens de lecture japonais, de droite à gauche. Ce tome contient les chapitres 189 à 197. Il n'y a pas d'index des personnages dans ce tome.

Le premier chapitre narre la fin de l'affrontement entre Miyamoto Musashi et son adversaire, en insérant également une scène du passé éclairant la psychologie de cet adversaire. de son côté, Denshichiro poursuit sa veillée dans l'attente de son frère, afin de le prier de lui faire bénéficier de son enseignement.

De son côté, Miyamoto Musashi va laver ses plaies dans l'eau d'un ruisseau, et finit par accepter l'hospitalité d'un paysan de passage, Koetsu Hon'Ami, chez qui il dort 3 jours et 3 nuits d'affilée. En ville la rumeur de la victoire de Musashi enfle, et plusieurs rônins le recherchent pour se mesurer à lui et prouver leur valeur.

Arrivé au vingt-deuxième tome, le lecteur repère les éléments qui lui sont familiers. Il sait qu'il peu guetter l'apparition d'animaux comme étant des symboles, ou des indicateurs d'une ambiance. Ici il voit des moineaux se poser sur le faîte d'un toit, comme indication que la vie continue dans ce qu'elle a de plus fragile, même en plein hiver, sous la neige. Otsu se remémore Takezo en train d'attraper un poisson dans une rivière, avec les dents. le lecteur peut y voir le fait que Takezo a observé le mode de déplacement du poisson, et l'a assimilé pour faire mieux, ce qui renvoie à l'observation similaire qu'il a faite avec un chat dans le tome précédent.

Le lecteur prend grand plaisir à contempler les différents bâtiments et leur détail, qu'il s'agisse à nouveau d'une magnifique galerie couverte à laquelle il ne manque pas une planche, pas une nervure dans le bois, un toit de tuiles représenté avec minutie, le mur d'enceinte de la résidence de Yoshioka, la demeure plus modeste de Koetsu Hon'Ami, avec ses parois coulissantes. Il s'interroge sur la réelle capacité d'isolation de ces constructions par rapport au froid de l'hiver.

Takehiko Inoué enchante à nouveau avec ses vues de la ville, aérienne, ou dans la rue, montrant l'ampleur de la cité, mais aussi la couverture partielle de neige. Lorsque Musashi va en reconnaissance au temple Rengeo'In, le lecteur peut apprécier les détails du bâtiment (à nouveau une magnifique galerie couverte), mais aussi la manière dont l'artiste met en rapport l'individu avec la taille du bâtiment. Il sourit en découvrant une simple case consacrée à un pied dans une sandale de corde, motif visuel récurrent dans cette série. Il retrouve des ustensiles spécifiques au Japon, tels que le nécessaire à la cérémonie du thé (chapitre 194), jusqu'au chasen koyō (le fouet).

Si Takehiko Inoué se montre constant dans son approche graphique, ce n'est pas pour autant qu'il se répète. Il n'utilise pas de raccourcis graphiques pour s'économiser, apportant toujours le même degré d'application pour la représentation des bâtiments, des intérieurs, des tenues vestimentaires, etc. le récit continue d'évoluer et les dessins également. Par rapport au tome précédent, l'artiste est revenu à des traits plus fins, pour représenter des actions plus mesurées et plus réfléchies, que dans le tome précédent.

Parmi ces chapitres, le lecteur peut être plus touché par le naturel des postures, le langage corporel, ou par des actions particulières. Il est possible de citer les gestes mesurés de Koetsu Hon'Ami lorsqu'il manipule les sabres de Musashi. Par le choix des gestes représentés, Takehiko Inoué montre au lecteur (sans avoir besoin de l'expliciter avec des mots) qu'il s'agit d'un individu qui porte un intérêt (et un respect) tout professionnel à l'objet qu'il manipule. Cet aspect de la narration est porté et contenu dans les dessins, sans qu'il soit besoin d'explications supplémentaires.

Un autre passage remarquable se situe dans le premier épisode, avec le coup fatal porté par Musashi. Il le dit lui-même par la suite qu'il ne se souvient pas du détail de ce coup, de l'enchaînement des mouvements et de l'anticipation psychique qui lui a permis de le concevoir. Par contre, le résultat est pleinement visible par le lecteur. À l'évidence l'intention de l'auteur est de mettre en évidence la singularité technique de ce coup porté, par le biais de la blessure résultante. Pour le lecteur, le résultat est effectivement très impressionnant, tellement qu'il défie l'entendement. Il semble inconcevable qu'une lame puisse trancher ainsi chair et os avec une telle netteté.

Pour être honnête, le lecteur apprécie que ce combat entamé à la fin du tome précédent connaisse une fin rapide, et que l'intrigue puisse reprendre son court. C'est même révélateur de la nature de l'intérêt du récit. Il y a belle lurette que l'attrait de cette série ne réside plus exclusivement dans les affrontements au sabre, ni même de manière majoritaire. Alors que Takezo Shinmen avait pour objectif de devenir le meilleur bretteur du Japon (objectif toujours d'actualité pour Miyamoto Musashi), l'auteur a su élargir le champ de son récit pour montrer que l'enjeu de l'affrontement dépasse la simple vie des combattants. Musashi n'y voit toujours qu'une quête de la progression technique et spirituelle. le fait que d'autres rônins souhaitent se mesurer à lui atteste de l'augmentation de ses compétences de bretteur et de sa renommée. Les stratégies échafaudées par les 10 meilleures lames du dojo Yoshioka montrent que l'issue de l'affrontement avec Dhenshichiro Yoshioka met en jeu le mode de vie de nombreuses personnes, aux intérêts divers.

Ce rapport entre la montée en compétence de Musashi et les conséquences sur les personnes qui forment la société autour de lui devient un enjeu narratif plein de suspense. Comme dans le tome précédent, l'auteur continue à mettre en scène une distribution importante dont les actes soit sont amenés à avoir des conséquences sur la vie de Musashi, soit constituent une forme de miroir plus ou moins déformant de son propre parcours. le lecteur retrouve donc Matahachi Hon'Iden, toujours en train de faire fructifier sa réputation usurpée sur le dos de Kojiro Sasaki.

Par la force des choses, les limites de l'imposture de Matahachi Hon'Iden commencent à se faire sentir et il se retrouve confronté aux conséquences de sa vie dissolue. le lecteur peut apprécier toute la subtilité de la construction de ce personnage, l'intelligence de l'interprétation que Takehko Inoué. Alors qu'il serait possible de le réduire à un simple dispositif narratif, une caricature de tout ce qu'il ne faut pas faire, un mélange puant de lâcheté morale, de faiblesse psychologique, et de laisser faire irresponsable, l'auteur a montré comment ce personnage a fait ces choix, de telle manière à ce que l'empathie continue de fonctionner avec le lecteur, ce qui n'était pas un pari gagné d'avance. Certes, on ne peut que condamner les actes de ce personnage sur le plan moral, mais il n'est pas impossible de ressentir un peu de pitié, et même de respect. Inoué a su montrer comment il s'est retrouvé aux côtés d'un individu aux capacités dépassant l'ordinaire, et dépassant les siennes, et comment il s'est heurté à ses propres limites, voyant bien qu'il ne ferait jamais mieux que Musashi, ni même aussi bien, et de loin.

Le lecteur retrouve également le véritable Kojiro Sasaki qu'il a suivi pendant 6 tomes précédemment. Dans une de ces coïncidences peu plausibles, mais indissociables de la forme narrative du feuilleton, il se retrouve hébergé non loin de Miyamoto Musashi. Dans cette maisonnée, il séduit la jeune fille de la maison et couche avec elle. le lecteur s'interroge sur le rôle très caricatural que l'auteur attribue aux femmes. Dans le tome précédent, elles étaient réduites à la fonction de prostituée pour le bénéfice de Seijuro Yoshioka et Matahachi Hon'Iden. Ici, la première sert à nouveau de gratification sexuelle pour Kojiro Sasaki, et l'autre de réconfort affectif pour Denshichiro Yoshioka. Pour le moment, cette histoire ne passe pas le test de Bechdel.

Dans ce tome, le lecteur découvre une autre facette du talent artistique de Musashi : la peinture. Alors qu'il sculptait des figurines dans du bois dans le tome précédent, ici il réalise des peintures au pinceau détourant des formes à l'eau (sans encre). le sens de cette séquence reste cryptique. Peut-être sera-t-il développé par la suite ?

Dans ce tome, Takehiko Inoué continue de mettre en scène des personnages bien étoffés, à la fois sur le plan de leur histoire personnelle, mais aussi sur celui de leur motivation. le lecteur suit toujours avec intérêt les combats de Miyamoto Musashi, tout en se passionnant pour les ramifications et les conséquences de l'amélioration de ses compétences.
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Le vingt-deuxième tome de cette adaptation par Takehiko Inoué du roman d'Eiji Yoshikawa (La pierre et le sabre) narrant la vie du légendaire samouraï Miyamoto Musashi livre la suite de l'affrontement entre Miyamoto Musashi et Seijuro, l'aîné et le plus doué des Yoshioka. Après un long détour de sept tomes consacrés au parcours de Kojiro Sasaki, la série se recentre définitivement autour de son héros, cinq ans après cette fameuse bataille de Sekigahara qui influença l'histoire du Japon et l'avenir des samouraïs.

Le combat entre les deux virtuoses du sabre est prenant et la manière de combattre de Miyamoto Musashi semble plus sereine, plus spirituelle et moins bestiale. L'affrontement entre les deux permet à Takezo Shinmen d'atteindre un niveau supérieur au niveau de la maîtrise de soi et d'emprunter la voie du sabre de manière plus mature. Ce passage permet également de découvrir un passage concernant la jeunesse de Seijuro Yoshioka.

Graphiquement, l'auteur excelle à nouveau lors de cet affrontement, octroyant à chacun des personnages une aura particulière. Takehiko Inoué soigne également les décors, notamment en ce qui concerne l'architecture du temple Rengeo'in où se déroulera le fameux combat entre Miyamoto Musashi et Denshichiro Yoshioka.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Après bien des efforts, on a affronté l’épreuve, on l’a surmontée. A cet instant, la joie de se dire « J’y suis arrivé » n’est à nulle autre pareille.
Mais il arrive que, au pas qui doit suivre immédiatement, le pied s’enlise dans le bourbier.

Takehiko Inoué.
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Ce n'est jamais qu'un combat achevé de plus, une mort de plus, et voilà. Une vie à se battre et frapper, encore et encore. Ne faire que porter sa technique plus loin, rechercher le mouvement du corps le plus naturel. Telle est la spirale mortelle des tueries. Ne pense qu'à ton art.
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Musashi sème ici le même désordre qu'au village. Tout parle de lui, a peur de lui, le déteste. Et malgré ça, Takezo tu vises toujours plus haut ? Même si le chemin se fait de plus en plus étroit, tu veux encore poursuivre ?
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Je suis heureux d'être venu au monde. Tout ce qui a fait ma vie, je vais pouvoir le mettre en avant grâce à) celui-là. Ô dieu des combats, merci de m'avoir donné le jour.
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Pourquoi ce corps fluet paraît-il si énorme ? Se mettre tout entier dans le coup qu'on porte, voilà la méthode Yoshioka.
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Kana c'est l'ouverture à l'Autre. L'autre bande dessinée, celle venue d'Asie, dans toute sa richesse et sa diversité avec une envie forte : la partager ! Dans cet épisode, vous retrouverez la version longue de l'aparté de l'épisode précédent (disponible ici (https://smartlink.ausha.co/kana-en-aparte/kana-en-aparte-s02e02-slam-dunk-aux-origines-du-succes)) ! Cet échange est réalisé entre Maxime Bender, notre animateur et Yuki Takanami, notre éditrice en charge de l'édition Deluxe de Slam Dunk ! Par cette discussion, nous souhaitons mettre en avant les coulisses de sa fabrication, quelles ont été nos problématiques ? Comment on adapte une série aussi phénoménale que Slam Dunk ? Réponse ici !Retrouvez Slam Dunk chez les éditions Kana : ICI (https://www.kana.fr/series/slam-dunk-deluxe/)Synopsis : À travers la version Deluxe de Slam Dunk, Takehiko Inoue nous plonge dans son oeuvre comme cela n'avait jamais été possible auparavant. Suivez le jeune Sakuragi qui se lance dans le basket-ball ! Même si au départ, il le fait pour épater la belle Haruko, il va se prendre au jeu et découvrir que se dépasser est la plus belle des motivations ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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