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Esther Ménévis (Traducteur)
EAN : 9782226193124
397 pages
Albin Michel (01/10/2009)
3.96/5   60 notes
Résumé :

En 2004, au Texas, Rowan a deux ans quand les médecins diagnostiquent chez lui une forme rare et violente d'autisme, laissant ses parents désespérés. Anéantis, les rêves et projets d'une famille heureuse. Pourront-ils un jour communiquer avec leur enfant ? Seul réconfort aux crises de Rowan : chevaucher avec son père sur Betsy, une vieille jument. Une idée folle traverse alors la tête de Rupert Isaacson. E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a quelques années de cela, maman est revenue de la bibliothèque municipale avec ce livre … Quelques minutes plus tard, j'étais affalée sur le canapé en train de le dévorer, littéralement. La couverture me promettait à la fois un ouvrage sur l'autisme - sujet qui m'intéresse depuis fort longtemps - et la présence de chevaux - ma passion de toujours. Ce témoignage m'avait alors terriblement émue, et je m'étais promis de le relire un jour, à tête reposée. L'ayant trouvé sur les rayonnages de la bibliothèque spécialisée sur l'autisme que je fréquente depuis quelques mois, j'ai immédiatement sauté sur l'occasion pour procéder à cette relecture tant attendue. Autant vous prévenir tout de suite : il m'a tout autant bouleversée que la première fois, et j'ai toutes les peines du monde à organiser mes idées pour rédiger cette chronique !

Au premier abord, Rowan était un bébé des plus agréables à vivre : pas de réveils intempestifs, pas de pleurs incompréhensibles … Toutefois, plus le temps passait et plus sa maman, psychologue de formation, s'inquiétait : Rowan ne parlait pas mais répétait inlassablement les mêmes extraits de dessins animés, il ne pointait pas du doigt, ne réagissait pas à son prénom. Et puis commencèrent les colères, des déferlements impromptus et atroces de hurlements de rage et de douleur, inexplicables et inexpliqués. Peu après avoir fêté le deuxième anniversaire de Rowan, Rupert et sa femme se retrouvent confrontés au diagnostic : autisme. Désespérés, prêts à tout pour aider leur enfant à sortir de cet enfermement, ils vont tenter thérapie sur thérapie, méthode après méthode, sans le moindre résultat, sans la moindre amélioration … Seul le contact avec Besty, la vieille jument du fermier voisin, semble apaiser le petit garçon … ainsi que sa brève rencontre avec des guérisseurs africains. Rupert se met alors à imaginer un projet fou : emmener Rowan en Mongolie, terre natale du cheval et terre ancestrale de chamanisme …

Ce livre, c'est avant tout la déclaration d'amour inconditionnel d'un père à son fils. Un père complétement désemparé, qui n'en peut plus de voir son fils souffrir et s'enfermer progressivement dans son propre esprit, qui ne sait pas comment faire pour l'aider, qui n'a aucun moyen de l'aider à son propre niveau et qui en souffre. Imaginez : cela fait cinq ans que vous regardez, complétement impuissant, votre enfant se tordre de douleur, hurler de désespoir, sans que vous ne puissiez rien faire pour lui car le simple contact le rend plus hystérique encore. N'auriez-vous pas envie, besoin, de tenter quelque chose, juste pour avoir le sentiment d'être utile, pour avoir l'impression d'être présent pour ce petit être qui dépend de vous ? Rupert, lui, ne peut plus rester planté là, à accueillir ces dizaines de thérapeutes plus ou moins compétents et compatissants qui défilent, à attendre avec crainte la prochaine éruption de fureur douloureuse de Rowan, à voir cette enfance volée par cette étrange maladie qui semble n'avoir aucune cause définie … Rupert aime son fils, voilà ce que montre ce livre en tout premier lieu.

La seconde chose que l'on peut retenir de ce livre, c'est bien évidemment l'aspect « témoignage d'un papa d'enfant autiste ». Ce livre montre ainsi l'incompréhension et le désarroi que connaissent bien des parents face aux premiers signes de l'autisme, ces signes que même les médecins ne savent pas détecter et reconnaitre. Ces signes qui diffèrent d'un enfant à l'autre et qui rendent le diagnostic tellement délicat à établir. Et une fois celui-ci définitivement posé, une nouvelle terrible question nait : que faire ? Que faire face à cette maladie que l'on ne guérit pas ? Que faire face à cet enfant que l'on ne comprend pas ? Comme beaucoup de parents dans cette situation, Rupert et sa femme vont s'en remettre aux « professionnels », vont laisser leur petit garçon déjà tellement malmené par la vie entre les mains de thérapeutes aux méthodes plus ou moins efficaces mais surtout plus ou moins humaines. On entend parler d'énormément de méthodes basées sur la « sur-stimulation permanente » … le problème est que l'autisme rend toute stimulation, même la plus infime, très douloureuse et très agressive, alors rapidement ils décident de mettre fin à ces thérapies plus cruelles qu'autre chose … Sans toutefois savoir par quoi les remplacer.

Arrive alors le troisième élément important de cet ouvrage : le cheval. Comme énormément d'enfants avec autisme, Rowan est très proche des animaux, et tout particulièrement des chevaux. A leur contact, il s'apaise et semble même faire d'énormes progrès : il parle « pour de vrai » et ne se contente pas de répéter inlassablement les mêmes bouts de phrases complétement inintelligibles et incongrues entendues dans divers dessins animés, il montre du doigt les animaux qu'il rencontre en les nommant … et surtout, il semble heureux. A travers ce livre, Rupert Isaacson remercie Betsy et tous les autres chevaux qui ont contribué à aider Rowan … mais pas seulement. Car la « guérison » de Rowan - je reviendrais plus tard là-dessus - ne résulte pas uniquement du contact avec les chevaux, mais également de la rencontre avec différents chamans et guérisseurs rencontrés tout au long de leur périple en Mongolie. Pour les Occidentaux que nous sommes, tout cela peut sembler complétement absurde, mais toujours est-il que Rupert - qui n'osait pas y croire tout à fait, de peur d'être déçu - est intimement convaincu et persuadé que leurs interventions ont aidé son petit garçon. Ils ne l'ont pas guéri, car l'autisme fait et fera toujours parti de son être, mais ils ont été à l'origine de bien des progrès inespérés : à l'âge de six ans, Rowan est enfin en mesure d'aller aux toilettes, est capable de jouer avec d'autres enfants et de se faire des amis, arrive à monter seul sur un cheval sans perdre l'équilibre et en sachant mener sa monture … Un vrai bon en avant qu'aucun médecin ne croyait possible !

Ce livre, au final, est une lueur d'espoir pour tous les parents d'enfants autistes : bien évidemment, l'auteur ne conseille pas à tous ces parents de se ruer en Mongolie pour aller voir des guérisseurs et des chevaux, mais il les invite à garder foi en l'avenir et à oser sortir des sentiers battus pour aider leur enfant. Il est aussi un très beau récit de voyage : c'est un vrai régal que de lire les descriptions de Rupert Isaacson, on a vraiment l'impression d'être avec eux au cours de ce délicat périple. Sentiment renforcé par le petit dossier photos au milieu du livre : les paysages sont grandioses, mais surtout, les sourires qui naissent progressivement sur le visage du petit Rowan réchauffent le coeur ! En bref, vous l'aurez bien compris, je vous conseille fortement de vous procurer ce magnifique témoignage, écrit avec beaucoup d'honnêteté et d'émotions. Pour ma part, je compte non seulement le re-relire dans quelques années, mais j'espère également me procurer le second témoignage de l'auteur, L'enfant et le cheval de vent, écrit quelques années plus tard, et visionner le film-documentaire qui accompagne L'enfant cheval …
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Rowan a deux ans lorsque les médecins diagnostiquent chez lui une forme très violente d'autisme. Ses parents, désespérés mais courageux, ne baissent cependant pas les bras . Se rendant vite compte que les animaux et, en particulier les chevaux, ont un effet bénéfique sur lui, ils vont entreprendre un voyage en Mongolie, terre de chevaux et surtout de chamanisme.
Ce n'est pas un roman, c'est un livre vérité qui nous offre un documentaire émouvant sur l'autisme et toutes les difficultés rencontrées par les parents mais aussi sur la Mongolie, pays pas très lointain dont on ne connaît pas grand-chose. C'est un livre-espoir pour tout ceux qui se battent pour que ces enfants « différents » reprennent contact avec nous. C'est un livre-courage pour les parents qui luttent.
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Lorsque à l'âge de 2 ans, Rowan est diagnostiqué autiste, le monde de Kristin et Rupert s'écroule. Loin de perdre espoir, et après avoir découvert que leur fils avait un lien particulier avec les chevaux, qui sentent en Rowan cette particularité, se soumettent littéralement à lui et l'apaisent immédiatement, ils décident de partir en Mongolie, terre où la culture équestre et le chamanisme sont encore très présent.
Un très beau témoignage, écrit par un père qui refuse de laisser son fils à la merci de méthodes traditionnelles qui ne lui offrent aucun avenir. On y découvre une culture exceptionnelle, qui donne vraiment envie de se pencher sur d'autres thérapies que celles communément admises. En seulement quelques semaines, les progrès de Rowan sont impressionnants... le moindre pas en avant de ce petit bout de chou est super émouvant !
Et même si le style littéraire n'est pas ce qu'il faut regarder en premier, j'ai tout de même trouvé que l'écriture était loin d'être mise au rabais et que les paysages étaient très bien décrits...

En bref... A lire ! Car les possibilités d'actions sont beaucoup plus larges que ce que l'on nous montre...
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Un très beau témoignage que ce livre. Les sujets : l'autisme d'un enfant, Rowan, et l'idée folle et géniale de l'emmener en Mongolie pour conjuguer le fil d'Ariane entre Rowan et le réel, à savoir les chevaux, et le chamanisme. L'espoir de le guérir en bandoulière, Rupert le père nous narre ici le périple. Comment vas-tu aujourd'hui Rowan? La ténacité de tes parents est émouvante, ton désarroi et le leur sont si bien décrits sans sensiblerie, sans fards, sans orgueil quant aux moments d'avancées, avec pudeur et humilité. Si le livre est bien écrit et se lit facilement, ce n'est pas la prouesse littéraire que je salue ici, mais le combat pour rendre un enfant apte à vivre dans notre monde malgré un mal si énigmatique et douloureux : l'autisme.
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Quand Rupert Isaacson et sa femme apprennent que leur fils Rowan, âgé de deux ans, est diagnostiqué autiste, leur monde s'écroule. Se retrouvant seuls dans le désarroi le plus complet, ils commencent à chercher sur Internet les meilleures thérapies possible. Après en avoir tentées plusieurs en vain et face au vocabulaire limité, sous forme d'écholalie, aux violentes et incontrôlables crises de colère de Rowan qui les laissent tous les deux exsangues, ils décident, après avoir remarqué que le contact des chevaux l'apaise et lui fait dire ses premiers mots, de partir en Mongolie, dans ce pays qui offre à leurs yeux un double avantage, une terre de chevaux et de chamans…

C'est dans une incroyable et courageuse odyssée que va se lancer la famille Isaacson. Partir à cheval aux confins de la Mongolie, camper en pleine nature avec un enfant autiste va s'avérer extrêmement compliqué. Mais guidés par l'amour qu'ils portent à leur fils, aux surprenants progrès que Rowan fait au contact de chamans, ils sont bien décidés à aller jusqu'au bout, à l'extrême Nord de la Mongolie où vivent les Tsaatans, le Peuple du Renne là où la force de la nature n'est ni affaiblie, ni clôturée, ni entravée et dont la tradition chamanique est ancestrale.

Les résultats vont être des plus surprenants, des plus impressionnants, car c'est un enfant différent que ses parents vont voir apparaître, un enfant qui va reprendre contact avec le monde, avec la vie. Un témoignage émouvant, édifiant et encourageant !
Lien : http://leslecturesdeflorinet..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et pourquoi fallait-il aller de l'autre côté du monde pour voir chaman, nom de Dieu : Pourquoi était-ce si farfelu, si exotique pour nous, Occidentaux ? Après tout, autrefois, nous avions aussi des chamans.
Mais nous les avions anéantis. Ou fait de notre mieux pour les anéantir. Les Romains, d'abord, avaient écrasé les druides de Gaule et de Grande-Bretagne. Puis l'Eglise catholique, entre 1400 et 1700, avait fait son possible poru en éradiquer les derniers vestiges. C'est-à -dire essentiellement , en Europe de l'Ouest, des sages, de vieilles villageoises qui connaissaient les plantes, dont des générations entières étaient mortes sur le bûcher. Il y avait toujours des chamans d'un ancien type, antérieur aux Romains, aux confins de l'Europe -parmi les Lapons, ou Samis (eux aussi éleveurs de rennes), du nord de la Scandinavie, les tribus de la Baltique et quelques ermites païens dans des endroits comme la Cornouille, le pays de Galles, l'Ecosse, la Bretagne et la Pays Basque. Mais même ces zones reculées furent agressivement christianisées, et beaucoup de chamans qui se raccrochaient à leurs traditions le payèrent de leur vie. L'église, tant protestante que catholique, fit son possible pour les brûler tous.
Au XVIIIeme sicèle, quand les bûchers finirent par s'éteindre, les physiciens et les apothicaires des Lumières durent tout réapprendre : l'anatomie, les sciences naturelles, la phytothérapie -toute la base et la science de la médecine moderne. Mais le fondamentalisme et le fanatisme et le fanatisme n'étaient pas morts, eux. Ils s'étaient divisés en deux branches parallèles, une pour la religion, l'autre pour la science. Tel était, semblait-il, notre héritage.
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Et puis qu'était cette chose, ou cette non-chose, que les gens appelaient chamanisme ? Cette chose qui défiait toute explication rationnelle, que la logique ne pouvait ni justifier, ni défendre ? Était-ce un fantasme ? Est-ce que faire ce voyage, ce n'était que céder à un fantasme ? ça défiait assurément tout mon conditionnement d'Occidental, et pourtant j'étais là. Et pourquoi, me demandais-je alors que la camionnette descendait en brinquebalant le sentier forestier abrupt, pourquoi est-ce que nous, Occidentaux,nous vouons un tel culte à la rationalité, pourquoi lui appliquons-nous, ainsi qu'à la science, la même approche fondamentaliste et obsessionnelle qu'autrefois à la religion? Tout ce qu'on peut expliquer rationnellement est rejeté comme une hérésie. Pourtant une grande part de nos vies est gouvernée par des choses que nous ne pouvons espérer quantifier en terme rationnels ou scientifiques ! [ ....
Certes si nous manquons de scepticisme, nous devenons la proie de charlatans et d'alchimistes, de prêtres et de dictateurs. Nous savons d'amère expérience que si quelque chose sort de notre domaine de connaissance, nous avons raison de douter, ou du moins de suspendre notre jugement jusqu'à ce que l'expérience nous montre si nous pouvons nous y fier. Nous voilà réduits à avancer à tâtons dans le brouillard gris de l'expérience, qui nous apprend que, si certaines choses s'expliquent aisément, d'autres non. C'est la vie.
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J'avais eu accès à quelque chose d'unique - un aperçu de la réflexion de Rowan sur sa propre existence, la vision fugitive, comme à travers une fenêtre, de la vie intérieure d'un enfant autiste. Et cette vie, ce monde, comme ils étaient riches !
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Le choix semblait s'imposer. Pourquoi, alors, cette force qui me lançait malgré moi à la poursuite inutile d'un lac que je n'avais trouvé qu'une seule fois sur Internet, trois ans plus tôt?Il n'y avait aucune raison rationnelle d'y aller. Rien que cet instinct étrange, et la pensée que je me poserais toujours la question….
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