J'ai beaucoup aimé le premier tome de cette série, aussi me suis-je précipité sur le deuxième. Je l'ai aussi beaucoup apprécié, mais il y a un gros bémol qui m'a fait ne donner que deux étoiles sur cinq à ce roman jeunesse.
Commençons par le bon côté : L'histoire est excellente et addictive, le scénario très bien construit. On est pris dans le suspense et on a envie de le lire d'une traite, même si un livre de près de quatre cents pages ne s'y prête pas. On retrouve William Walker et ses amis, Anthony, Gabrielle et Marianne juste avant la rentrée scolaire. Il est mécontent car ses amis l'ont abandonné durant toutes les vacances, ne répondant même pas à ses sms, et il est bien décidé à leur rendre la monnaie de leur pièce. Il est dans la classe de Monsieur Ben, sans aucun de ses amis. Sabrina est aussi dans cette classe, mais elle ne
lui adresse plus la parole depuis les évènements relatés dans le premier opus de la série. Il fait aussi la connaissance d'Emily, une nouvelle dont il ne tarde pas à tomber amoureux malgré son attirance pour Marianne. L'année commence fort, le dimanche avant la rentrée, la pelouse du cimetière est incendiée et le premier jour, l'école est évacuée après une alarme. Lorsque les élèves peuvent retourner dans les classes, William et Emily trouvent le vieux concierge égorgé et pendu dans les toilettes des filles. Une surveillance policière est mise en place au collège où les phénomènes bizarres se multiplient. Alors qu'il fait le ramassage des déchets recyclables avec un camarade, William voit des élèves revêtus d'une cape noire s'enfoncer dans les bois, son collègue
lui dit qu'il y a une société secrète parmi les pensionnaires, ce qu'il niera devant la police plus tard. Marianne et Gabrielle mettent William en garde contre les dangers qu'elles voient planer autour de
lui et contre Emily qui ne leur inspire pas confiance, mais le jeune garçon ne prend pas ces avertissements au sérieux, ne croyant pas à leurs dons et persuadé qu'elles sont jalouses. Il est décidé à leur faire payer leur abandon de l'été et se lance dans une enquête pleine d'obstacles qui
lui attirera de gros ennuis, les évènements se précipiteront et il sera sauvé par Marianne et Gabrielle après de dangereuses aventures. Toutefois il est clair que l'histoire n'est pas terminée et qu'il y aura au moins un troisième tome, voire plus. Je ne vais pas en dévoiler davantage pour ne pas spolier le plaisir de découvrir cette intrigue vraiment palpitante et très prenante. S'il n'y avait que cela à en dire, on pourrait parler d'un très bon roman jeunesse à recommander chaleureusement.
Toutefois il y a un gros, très gros bémol : la langue, qui est juste lamentable. Je sais qu'il s'agit d'un auteur québéquois et certaines de ses tournures doivent venir de là-bas, comme « es-tu correct ? » pour « comment vas-tu? ». La répétition incessante de ces termes locaux est assez désagréable, mais ce n'est rien comparé au reste. Ce livre est truffé d'innombrables fautes de français, notamment de prépositions. On a par exemple « Partir à reculons » qui est correct, mais aussi « partir en reculons et de reculons ». Il y a de nombreuses erreurs dans l'utilisation des prépositions qui ne peuvent pas s'expliquer seulement par l'usage local. le texte est également rempli d'anglicismes qui
lui enlève bien de la clarté. Mais le pire, c'est que tous les dialogues sont dans un style parlé et non écrit, tout comme les pensées des héros. Même les professeurs, le chef des policiers et l'avocat s'expriment de cette façon, ce qui est quand même tout à fait invraisemblable. Dans ces phrases
nous avons ben pour bien, pus pour plus, pis pour et et y pour il(s). Ces mots se retrouvent des centaines ou des milliers de fois dans le livre, parfois une même phrase peut comprendre tous ces faux mots plus des anglicismes, une horreur. L'auteur peut faire nettement mieux, car le premier volume est rédigé dans une langue tout à fait correcte. Je comprends bien que la langue n'a pas évolué de la même manière sur le continent qu'au Canada, mais trop c'est trop. Comme il s'agit d'un livre prioritairement destiné à un public d'enfants de douze ans environ, il est important que la langue y soit correcte. de ce point de vue, ce texte fait mal aux yeux, raison pour laquelle je ne
lui donne que deux étoiles, je ne demande pas que les auteurs contemporains écrivent comme
Proust, mais autant de fautes, c'est vraiment exagéré.
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