... dans le bruit des conversations, j'attends.
Qu'est-ce que j'attends précisément? La pensée
est un cercle vicieux, je crois bien, et j'attends ce
qui n'est pas l'entraînement mécanique de la
pensée, ce qui n 'est pas non plus l'entraînement
mécanique des mots ni des images. J'attends un
mouvement d'une autre sorte, que je ne saurais
définir, mais qui, quand il me prend, me donne la
sensation très nette d'appartenir au mouvement
de l'univers et à l'amour qui le maintient.
Printemps
Qui promet donne sa parole
Mais la terre natale jusqu’au retour
Se tait
Fidélité faite éternité
La terre grisonne
Le jardin est semé
Par la continuité que rien ne désordonne.
L’unisson rare
Nuage au bord qui brille une heure
Moraine au cône d’égarement
Imprime la lenteur solaire
Sur les camps sans prix de la nuit
Le feu caché
Toi que l’amour mot si près
De l’ombre où j’ai grandi libre
Apparais aux vies perdues
Parla bouche de mon passage
L’inutile
À quel point vaine et percluse
Est ta main pleine
Vie mutilée tu le devines
Et tu l’emplis toujours plus.