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EAN : 9782253176541
624 pages
Le Livre de Poche (29/04/2015)
3.86/5   132 notes
Résumé :
Années 50. Frances travaille dans une agence de publicité. Son plus gros client est l'entreprise De Beers, géant mondial de l'extraction du diamant. Ils lui demandent une campagne de publicité pour relancer la tradition de la bague de fiançailles et ainsi écouler un maximum de diamants. Frances invente alors, sur un coin de table, le slogan "Un diamant est éternel". Il fera le tour du monde pendant plus de 50 ans. Les ventes de diamants repartiront en flèche. France... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà de la bonne littérature étrangère comme je les aime , un roman dense et d'une ampleur totale . Au travers de cinq destinées apparemment sans lien entre elles (il faudra attendre le dénoument pour en saisir le lien), ce roman dépeint les différentes formes que le mariage a pu prendre au cours de l'après-guerre aux USA.

Ces 5 histoires de couples, étalées sur 50 ans, de 1947 à 2013 propose également une belle et profonde réflexion sur la place et le rôle de la femme dans nos sociétés occidentales depuis près d'un siècle. A lire, plutot à dévorer toutes affaires cessantes!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Après avoir observé et analysé les rouages de l'amitié dans Les débutantes, disséqué les relations familiales entre trois générations de femmes dans Maine, J.Courtney Sullivan se penche cette fois sur le mariage et ses ramifications : symbole, engagement, attachement, le « grand jour », le quotidien, le côté sacré, conventionnel, artificiel, son rejet aussi, ses promesses, ses déconvenus... et utilise, judicieusement, comme ligne directrice, l'emblème du lien amoureux éternel, la bague de fiançaille réhaussée d'un diamant.
Il est question de l'illustre pierre précieuse dès les premières lignes du roman. Nous sommes en 1947 aux Etats-Unis, Frances Gerety, une pionnière dans la publicité, doit trouver un slogan pour le compte de son client de Beers, un célèbre joailler, qui souhaite faire naître chez la future mariée le besoin psychologique, la nécessité de posséder un diamant... et c'est au milieu d'une courte nuit que Frances griffonne sur un morceau de papier, les yeux embués de sommeil les quelques mots qui résonnent encore aujourd'hui : Diamond is forever (Le diamant est éternel).
L'auteure explore cette institution qu'est le mariage à travers les époques (de 1947 à 2013), dans lesquelles se débattent des personnages de niveaux sociaux, de cultures et d'origines différentes. On suit le parcours de vie de Frances (qui a réellement existé), une femme carriériste, assumant son ambition personnelle et son célibat. On découvre Evelyne dans les années soixante-dix, un train de vie confortable, un mari aimant, mais un fils unique qui la choque beaucoup lorsqu'il lui annonce son divorce, chose alors scandaleuse. James, quant à lui, a bien du mal à joindre les deux bouts pour faire vivre sa petite famille, la fin des années quatre-vingt est difficile pour tout le monde. Ambulancier, déprimé par le malheur qu'il côtoie quotidiennement dans son travail. Il a peur de sombrer. Delphine, elle, est française. Nous sommes en 2003. Mariée avec Henri depuis quelques années, elle tombe éperduement amoureuse d'un jeune homme américain, violoniste. Elle quitte tout pour lui et débarque aux Etats-Unis. Déracinée, troublée, elle ne parvient pas à oublier Henri qui l'attend de l'autre côté du pacifique. Nous rencontrons enfin Kate, une jeune mère de famille d'aujourd'hui qui n'a pas hésité à laisser son travail pour s'occuper de sa fille. Elle qui a toujours fuit les mariages n'a pas pu se défiler cette fois-ci. Son cousin gay (un des mariés) lui a confié la responsabilité des alliances.
Avec un réalisme parfois déconcertant (roman très documenté, très détaillé), l'auteure tisse l'évolution du mariage des années quarante à nos jours. Une exploration « sociologique » intéressante. le portrait qu'elle fait des hommes et des femmes est juste, il n'y a pas d'excès. Elle les dépeint avec naturel et simplicité dans leur environnement et dans leur époque. À aucun moment, elle ne les juge. En revanche, contrairement à ses deux précédents romans, on a ici plusieurs histoires indépendantes qui s'alternent. le fait que ces vies ne se croisent pas (ou si peu) est dommage. Malgré cela, ce roman reste plaisant. J. Courtney Sullivan est une auteure à suivre.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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« Un diamant est éternel » : c'est en créant ce slogan pour de Beers, encore utilisé aujourd'hui, que Frances Gerety crée son meilleur texte publicitaire et ancre la tradition du diamant comme cadeau de fiançailles idéal.

Le mariage est au coeur de ce roman choral de J Courtney Sullivan. À partir de cette histoire fondatrice (et véritable), celle de Frances Gerety qui a choisi, de manière très moderne pour les années 1950, de dédier sa vie à son travail – de se marier à lui en quelque sorte – et plus particulièrement à son client le diamantaire de Beers, J. Courtney Sullivan décline différentes histoires de couples à travers le temps, esquissant de ce fait l'évolution de cette institution. On rencontre donc Evelyn, qui assiste impuissante à la dissolution du mariage de son fils avec la charmante Julie, belle-fille idéale, James, l'ambulancier qui a le sentiment de rater sa vie et de perpétuellement décevoir sa femme Sheila, notamment en n'arrivant pas, par manque d'argent, à lui assurer une vie décente, ce qui passe par le rachat de la bague de fiançailles qu'elle s'est faite voler lors d'une agression, Delphine, une française expatriée à New York par amour pour son compagnon infidèle et dont elle décide de se venger de manière forte, et Kate, farouchement anti-mariage (ce qui crée encore des soucis avec sa famille alors que l'histoire se passe en 2012…) mais qui est témoin de celui de son cousin Jeff avec son compagnon Toby. Autant de destins croisés avec celui de Frances Gerety, dont certains seront liés directement les uns aux autres, ce que l'on découvrira au fil de la lecture.

Avec « Les liens du mariage », J. Courtney Sullivan dresse des portraits attachants de personnages pour qui le mariage, et son symbole la bague de fiançailles, représentent énormément de choses, qu'ils soient pour ou contre : l'expression d'un amour sans fin, de conventions sociales qu'il convient de ne pas transgresser ou bien encore celle d'un attachement juridique étouffant matérialisé par un simple objet.

Comme souvent dans ce type d'exercice, certains portraits sont plus réussis que d'autres. le lecteur trouvera également plus d'affinités avec certains et pas d'autres. Mais J. Courtney Sullivan réussit à éviter avec adresse les clichés relatifs au mariage, pour se concentrer plutôt sur les différentes perceptions du mariage avec le temps, faisant de ses « Liens du mariage » un roman plutôt réussi.

Seul bémol, mais qui n'est pas lié à l'auteur, mais à l'éditeur Rue fromentin : j'ai rarement lu un roman avec autant de coquilles, et certaines assez gênantes (« gène » au lieu de « gêne », par exemple). C'est à se demander s'ils ont un correcteur…
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Les liens du mariage, c'est cinq romans pour le prix d'un ! En v'là d'une bonne affaire hein ?

Cinq personnages, cinq époques, et cinq histoires clairement distinctes, découpées en cinq parties mais articulées autour d'une seule et même thématique, celle du mariage (ah bon vous aviez deviné ?)
Chaque protagoniste entretient en effet avec cette sacro-sainte union conjugale un rapport qui lui est propre, souvent façonné par son vécu et les conventions sociales de son temps. A travers chacun d'eux, Julie Courtney Sullivan retrace dans les grandes lignes quelques évolutions de l'institution du mariage aux USA, de l'après-guerre aux années 2000.
Ce faisant elle explore, sans mièvrerie aucune (ouf !), plusieurs facettes plus ou moins reluisantes de cet engagement unique entre tous (facettes d'ailleurs pareilles à celles des diamants toujours plus imposants sertis dans les nombreuses alliances et bagues de fiançailles qui jalonnent le(s) roman(s)...)

Célibat assumé, couples solides (hétéros et homosexuels), père de famille volage, concubinage heureux et rejet du mariage traditionnel, amante passionnée, critique très pertinente du ridicule business du mariage en plein boom ces dernières années : il y en a là pour tous les goûts !

L'auteur mène ainsi simultanément plusieurs histoires parallèles qui, comme en géométrie non-euclidienne (Lolo et Kouette-Kouette, celle-là c'est cadeau, gaussez-vous !) finissent quand même par se rejoindre "à l'infini" - comprendre : dans les toutes dernières pages d'un roman qui en compte plus de 600 - et le lien que Courtney Sullivan imagine entre elles est aussi ténu qu'imprévisible.
Joli final donc, pour les lecteurs les plus patients. Les autres se seront peut-être lassés avant l'heure, fatigués d'avoir à se creuser la cervelle pour deviner ce qui peuvent avoir en commun ces cinq individus qui pour la plupart ne se croiseront jamais...
Tout ça est plutôt habile et assez plaisant à lire : même si je ne pense pas être l'archétype du lecteur de Mme. Courtney Sullivan, je me suis laisser prendre par ces récits entrelacés, qui dévoilent en finesse l'intimité des personnages et détaillent avec justesse le fond de leurs pensées pour finalement les rendre parfaitement humains.

Une étude de mœurs très agréable, qui nous rabâche à l'envi que "les diamants sont éternels" mais que les amateurs de roman choral apprécieront.
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Le livre respire un bon air de conflit de générations, il explore le long parcourt que connait la connotation du mariage sous tous ses paramètres. Les choses changent, les hommes aussi changent, et le mariage aussi change. En effet, Les liens du mariage est une symbiose de différentes formes de relations qui rattachent l'homme au diamant, qui est un attribut du bonheur et de "l'éternité" selon la pub qui se fait autour. Le diamant envoûte chacune des cinq histoires de nos personnages. Quand il rentre dans la vie d'une personne, il apporte du bon vivre mais au fil du temps, il devient glissant, insaisissable, fuyant et évanescent. Le diamant ne change pas mais ce sont des changements qui interviennent dans les sentiments des hommes qui flétrissent la valeur du diamant. Il est notre allié du bonheur mais aussi celui de nos malheurs. Frances fait le choix d'avoir un rapport purement professionnel avec le diamant, hé oui, elle travaille pour la pub des diamants, elle a lancé la formule "le diamant est éternel". La formule convient aux autres mais elle préfère être célibataire. Kate qui fuit le mariage et préfère une relation de concubinage, est terriblement secouée lorsqu'elle voit "le mariage pour tous" prendre corps dans sa propre famille. Delphine qui brise son premier diamant pour poursuivre un deuxième, se rend compte à quel point un mariage est loin de répondre aux attentes d'une passion, c'est de la pure folie, et elle deviendra folle. James quant à lui, se fait une rétrospective d'homme adulte, il se rend compte de n'être qu'un sous homme, et pour devenir homme, un vrai, il lui faut refaire la bague de sa femme, rehausser sa valeur. Et Evelyn côtoie deux diamants, un meurt et l'autre remplace, elle côtoie deux amours et aussi deux générations, le mot divorce vient de naitre, et ça l'écœure.
Un bon moment de lecture avec cinq histoires qui s'alternent au fil des années, on y suit l'évolution des liens de mariage, et aussi, et surtout des conditions de la femme!
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critiques presse (2)
LaPresse
18 juillet 2014
Un régal jusqu'à la dernière page, qui, en prime, est très bien traduit par Anne-Laure Paulmont.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
02 juillet 2014
J. Courtney Sullivan est aussi journaliste au New York Times, et sait élégamment associer d'exemplaires histoires de couple avec des clins d'œil à ce qui fait la culture d'aujourd'hui.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
[1947]
La vie d'une célibataire comme Frances ne l'aidait en rien à rédiger les publicités De Beers. Elle s'était donc tournée vers ses collègues, ses amies et ses colocataires. Que désiraient-elles le plus ? Se marier. De quoi avaient-elles peur ? De la solitude. La guerre n'avait fait qu'aviver ces deux sentiments. Frances en tint compte et appuya sur ces deux points sensibles. Elle essaya de transmettre l'idée que le diamant avait le pouvoir magique de prévenir toute tragédie. [...]
La plupart du temps, les publicités s'adressaient aux hommes, puisque c'était eux qui achetaient les bagues. Il s'agissait de montrer des images de gentlemen. Rien de tel qu'un diamant pour évoquer le bon goût et la réussite sociale, sans avoir ni l'un ni l'autre.
(p. 25)
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[Etats-Unis, 1972]
Lorsqu'elle avait l'âge de Teddy [dans les années 50], on ne parlait de divorce qu'à voix basse. C'était matière à scandale. La dernière porte de sortie pour échapper à un conjoint alcoolique ou fou. Ces dernières années, le divorce semblait s'être infiltré partout. Certains Etats avaient même introduit une loi sur le divorce 'sans faute' [...] Sans faute... C'était une logique de juriste. Dans les faits, un mariage ne se brisait jamais sans raison. Il y avait toujours un responsable.
(p. 168)
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Au lycée, les gens de sa classe le considéraient comme un des plus beaux mecs, même s'il n'était pas aussi grand que son frère. Sheila lui répétait tout le temps qu'elle avait de la chance qu'un type aussi canon l'ait choisie. Il se souvenait de l'électricité qu'il y avait entre eux lors des boums du CYO*. Les bonnes soeurs utilisaient des réglettes afin qu'ils respectent une distance de sécurité, pour laisser de la place au Saint-Esprit.
(p. 81-82)

* Catholic Youth Organization : association fondée sur les mêmes principes que le Mouvement eucharistique des jeunes en France, et visant à la préparation de leur vie catholique. (NdT)
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« Kate se demandait perpétuellement comment parvenir à agir au mieux dans un monde corrompu. (…) Tous les jours, elle s'inquiétait pour (liste non exhaustive) : les enfants qui mourraient de faim en Afrique, les produits chimiques dans l'alimentation de sa fille et dans l'eau du robinet. La corruption à Washington et dans le reste du monde. La pauvreté, les viols au Congo, les viols dans les universités américaines. Le plastique. Le pétrole. Les publicités pour la bière dans lesquelles les hommes étaient présentés comme des abrutis uniquement intéressés par le foot et les femmes, pestes fascinées par le shopping. Les dangers d'Internet. L'origine de tous les produits du quotidien : viande, vêtements, chaussures, téléphones portables. Le sort des ours polaires. Les kardashian. La Chine. Le réel pouvoir d'Howard Stern, de Rush Limbaugh et de Glenn Beck et les puits sans fond du porno en ligne. Les cancers que les membres de sa famille ne manqueraient pas d'attraper à force de fumer, de réchauffer les aliments au micro-onde, de s'exposer au soleil, d'utiliser des déodorants, bref de céder à tout ce qui rend la vie moderne un peu plus pratique et supportable. »
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« En France, c'est différent, les petites filles arrachent les pétales des fleurs en disant : « il m'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout » puis recommencent. Mais aux Etats-Unis, c'est noir ou blanc, les nuances n'existent pas. »
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Vidéo de J. Courtney Sullivan
À l'occasion du festival "America" 2022 à Vincennes, J. Courtney Sullivan vous présente son ouvrage "Les affinités sélectives" aux éditions Les Escales.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2622351/j-courtney-sullivan-les-affinites-selectives
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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