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4,11

sur 881 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Historien universitaire, Ivan Jablonka retrace l'assassinat de Laëtitia Parais par un petit malfrat multirécidiviste en 2011. On suit dans un style dépouillé, sincère, l'enquête difficile, la vie de la jeune fille qui elle-même vient d'un milieu très défavorisé, a été placée dans une famille d'accueil avec sa soeur jumelle, où le père se révélera être un violeur, le portrait de l'assassin, son entourage, le procès d'assises, la récupération politique de Sarkozy, provoquant une grève des magistrats qu'il a chargés de tous les maux, tout en menant une politique de restriction budgétaire en matière de justice. Un livre qui en dit long sur ce genre d'affaire qui défraie régulièrement la chronique. Glaçant.
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Un ouvrage dont il est impossible de sortir indemne, et qui mérite amplement ses prix.

Plus qu'une analyse de sociologue, plus que le résultat des recherches d'un historien, ce livre est profondément humain.
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J'ai écouté un jour à la radio une émission. Yvan Jablonka y exposait son livre. La minutie de ses propos, la passion de ce fait divers m'a donné envie d'en savoir plus. J'ai donc lu le livre.
Jackette noire, titre en rouge sang, d'emblée le lecteur sait de quoi il en retourne. Cependant, ce livre est un véritable documentaire, le fruit de recherches pointues. Surtout Yvan Jablonka, dépeint le personnage de Laëtitia avec beaucoup de tendresse et d'humanité , ainsi que sa soeur jumelle Jessica , restée, elle, parmi les vivants.
Ce livre est l'histoire d'un destin, d'une petite fille, que son père, alcoolique et brutal, suspend dans le vide alors qu'elle n'a que trois ans, négligée par une maman dépressive, trop fragile par ce qu'elle aura endurée. Elevée ensuite par sa grand mère paternelle, puis par son père , puis par l'ASE, elle sera éduquée et heureuse chez les Patron, jusqu'à ce que l'on apprenne l'envers du décors, monsieur Patron, autoritaire, fait faire des choses aux enfants dont il a la charge , madame est dans le déni.
C'est dur. En lisant ce livre , on se dit que certaines histoires, qui débutent mal, finissent mal. En filigrane, Yvan Jablonka essaie de savoir pourquoi. Pourquoi, cette jolie jeune fille, pimpante, féminine et pleine de vie, généreuse, accepte de suivre un homme patibulaire, alcoolisé, drogué, avec un dossier judiciaire lourd comme un jour sans pain.
Dans ce livre , il est décrit, en la personne de Meilhon , l'assassin reconnu de laëtitia, figure emblématique dans ce livre des pervers, des sans remords , ceux qui s'amusent avec la police, qui dénigrent leur victime, essaient de rejeter la faute de leur meurtre affreux sur des complices imaginaires.
Ce livre est l'histoire de la vie , faite de belles ou de ( très ) dangereuses rencontres.
A lire.
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Si c'était une fiction, on dirait que le scénario ne brille pas par son originalité. Hélas la mort de Laëtitia Perrais en janvier 2011 est bien réelle et si le responsable de cette mort a été incarcéré, c'est une maigre consolation pour tous ceux qui ont aimé cette jeune fille brutalement enlevée à la communauté des vivants. Et Ivan Jablonka, justement, nous la fait aimer, cette jeune fille, et nous fait aimer sa soeur jumelle Jessica qui, elle, est plus qu'un souvenir.
Ce livre en contient plusieurs : le récit circonstancié des faits, d'un "fait divers" qui a défrayé la chronique en raison, entre autres, de l'intervention pas uniquement compassionnelle du président de la République en exercice, récit entremêlé avec les biographies de Laëtitia et des principaux protagonistes, y compris le meurtrier. En historien, l'auteur a consulté toutes les sources disponibles et, puisqu'il s'agit ici d'"histoire immédiate", interrogé les témoins directs qui voulaient bien répondre à ses questions. En sociologue, il replace les événements dans leur contexte à la fois géographique (le pays de Retz et sa ruralité profonde, les grands ensembles de la banlieue nantaise, les stations balnéaires un peu étriquées de la côte atlantique) et social évidemment. En particulier, nombreux sont les personnages qui ont connu la prison : le meurtrier, pour des délits à répétition moins graves que l'homicide, le père biologique de Laëtitia et, contre toute attente, son père d'accueil, après l'affaire, ardent zélateur du combat contre la délinquance sexuelle et lui-même condamné pour des actes qu'il jugeait sans doute mineurs. Mais derrière l'historien et le sociologue, donc, ou au-dessus, il y a l'homme et une immense empathie qu'il nous communique avec talent.
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Lecture passionnante 〰 〰
🌿Ivan Jablonka, historien et écrivain, revient sur l'affaire "Laetitia Perrais" (jeune fille de 18 ans assassinée, démembrée et jetée au fond d'un étang en janvier 2011), mène l'enquête et donne une ampleur au fait divers en l'extrayant de sa dimension sensationnelle pour en faire un objet d'histoire et de sociologie.
🌿Pour employer les termes de l'auteur, le fait divers devient un "révélateur-perturbateur", il nous montre qu'une affaire n'est pas "réductible à un crime, qu'elle renvoie à quelque chose de plus large".
🌿Ivan Jablonka décortique l'affaire Laetitia avec minutie et met en lumière toutes les questions qu'elle soulève en portant son attention sur "la société, la famille, l'enfant, la condition des femmes, la culture de masse, les formes de la violence, les médias, la justice, la politique....", tout autant d'éclairages qui permettent de comprendre.
🌿À travers ce brillant travail de littérature du réel, de recherche et d'analyse, Ivan Jablonka dresse un tableau de la France des années 2010, refuse que la victime soit réduite à sa mort en lui redonnant son intégrité et offre une oraison funèbre à celle qu'il a élevé au rang d'héroïne.
🌿Une telle oeuvre de non-fiction ne pouvait pas passer à côté d'un prix littéraire, et c'est le prix Medicis qui lui a été décerné. Je vous encourage vivement à le lire.
Lien : https://www.Instagram.com/au..
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On plonge dans l'histoire, la psychologie et l'enfance de Laetitia prenant, bien documenté et très bien écrit, la longueur ne doit pas être un frein car se lit d'une traite. Bravo
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Un vrai coup de coeur pour ce livre d'une puissance incroyable.
Ni vraiment un essai, ni vraiment un récit, ni un roman non plus : un peu des trois à la fois, en tout cas une formidable enquête.
Les prénom et nom de Laëtitia Perrais ne me disaient rien du tout. L'Affaire Laëtitia qui a secoué la France en 2011 me parlait un peu plus. En revanche, les prénoms et noms de Tony Meilhon, ça je m'en rappelais. Premier constat horrible : on se rappelle souvent toujours plutôt du nom de l'assassin que celui de la victime… Exception de l'Affaire du petit Grégory. Pareil pour les attentats : on connaît tous les terroristes mais quant à toutes les victimes… Tout ça ouvre un autre débat sur la responsabilité des médias entre autres. Bref.

Ivan Jablonka livre donc une enquête passionnante sur l'Affaire Laëtitia, 18 ans, sauvagement assassinée, découpée en morceaux par Tony Meilhon, multirécidiviste ultra violent, assassin sans remords qui n'avouera jamais son crime et refusera même de révéler où il a caché les différents morceaux du corps de la victime.
Deux récits en parallèle dans une alternance de chapitres, celui de la vie de Laëtitia jusqu'à son assassinat et celui post-crime : l'enquête, l'emballement médiatique, le procès jusqu'au mouvement des magistrats dans la rue, une première en France (suite aux propos d'un Sarkozy Président, instrumentalisant l'affaire et accusant la magistrature de laxisme).
Ivan Jablonka relate les faits avec sobriété, humanité, pudeur et empathie. Son analyse, sociologique bien sûr mais aussi politique, est totalement convaincante. Et c'est pour cela qu'elle en est bouleversante. Si son objectif était de redonner une intégrité à Laëtitia Perrais, c'est magnifiquement réussi. On ne sort pas indemne de ce livre.
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Un fait divers qui s'est déroulé en 2011, Laetitia Perrais, 18 ans a été enlevée, torturée et tuée par un homme déjà bien connu de la justice.

Ivan Jablonka nous livre ici l'histoire de Laetitia par les rencontres qu'il a eues avec ses proches et les acteurs de l'enquête.

J'ai été très touchée par ce livre car dès sa plus jeune enfance, la jeune Laetitia a été placée au vu de la maltraitance de son père vis a vis de sa mère qui par ces conditions n'a fait que des allers et retours en hôpital psychiatrique.  Laetitia et sa jumelle Jessica ont donc été écartée de leur parent et placée.

Laetitia a toujours été fragilisée par cette enfance puis même dans la famille d'accueil qui les accueilleront sa soeur et elle. 
Des échos que vit notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer sans qu'une aide ne leur soit appropriée leur soit apportée.

Nicolas Sarkozy, Président de la République, en a fait une affaire en reprochant aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du « présumé coupable » alors que le système judiciaire souffre depuis des mois d'être en sous effectif (des notes ont été faites en ce sens) et ne peut, par les moyens humains mis à sa disposition, ne prendre que des faits les plus urgents. 

Le tueur de Laetitia écopera d'une peine de prison, il fera appel seulement il n'avouera jamais le déroulement exact des faits.

Je remercie l'une de mes amies qui m'a offert ce livre car il mérite d'être lu et ce fait connu.





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Livre très intéressant, qui, au delà de se pencher sur un " fait divers" s'interroge sur le contexte social dans lequel ce drame a eu lieu et également sur certaines grandes institutions et leur rôle sans jamais être péremptoire. On se pose des questions , on hypothétise mais on ne condamne pas, merci Monsieur Jablonka pour vos analyses.
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Janvier 2011 - Laëtitia Perrais, jeune fille de 18 ans, est enlevée, sauvagement tuée, puis démembrée par Tony Meilhon. Simple fait divers ? Rien n'est moins sûr lorsque le tueur est un récidiviste, et que le Président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, reproche alors aux juges de l'avoir libéré sans le tracer par la suite. S'en est suivie une grève mémorable et sans précédent des magistrats dans la France entière. Pour autant, l'évocation de cette affaire conduit à se rappeler davantage du bourreau plutôt que de la victime elle-même dont on ne sait pas grand' chose finalement. C'est à ce déséquilibre que l'auteur, historien et sociologue, cherche à remédier en procédant à une enquête minutieuse et passionnante de bout en bout.

Laëtitia en latin signifie « Joie » comme l'auteur le souligne en épigraphe… Plutôt déroutant au regard du sort qui a été réservé à cette jeune fille ! Révolté par cette affaire et ayant par le passé effectué des recherches sur les enfants retirés à leurs parents puis placés dans l'institution qu'on appelle aujourd'hui l'Aide sociale à l'enfance, Ivan Jablonka décide de raconter Laëtitia, son enfance et son adolescence loin de ses parents, dans des foyers et familles d'accueil, le milieu dans lequel elle a grandi, pour mieux comprendre de quelle manière un tel drame a pu se produire et intégrer les répercussions sociales de ce fait divers.
Pour ce faire, il a rencontré toutes les personnes évoluant dans l'entourage de Laëtitia, les unes après les autres, à commencer par sa soeur jumelle, Jessica, sans l'autorisation de laquelle il n'aurait rien fait. Sa démarche emplie de doutes et de bienveillance est très touchante : point de voyeurisme malsain mais une vraie empathie et une volonté d'apaiser qui m'ont particulièrement émue tout au long du livre.

L'approche adoptée consistant à observer ce fait divers par un prisme différent, un objet d'histoire, est originale, loin des chroniques judiciaires que j'affectionne par ailleurs. Ainsi que le souligne l'auteur, Laëtitia incarne ainsi un phénomène plus grand qu'elle : la vulnérabilité des enfants et les violences subies par les femmes. La méthode pédagogique suivie par l'auteur le conduit à analyser comment interagissent toutes les personnes concernées de près ou de loin par le fait divers : familles naturelle et d'accueil, juge d'instruction, procureur, avocats, journalistes et politiques. L' « Affaire Laëtitia » est assurément hors du commun en raison de l'horreur du crime, l'un des plus terrifiant du XXIe siècle, mais aussi des implications qu'elle aura eues sur la société. L' « Affaire Laëtitia », c'est aussi une affaire dans l'affaire donnant lieu à une réflexion sur la récidive, indissociable du problème carcéral bien connu en France. Une affaire à l'aune des réseaux sociaux où l'information circule quasiment en temps réel, imposant à tous les protagonistes de s'adapter afin de tenir au mieux leurs rôles. Alternant entre ces différentes réflexions et le récit du crime, l'auteur imprime un rythme soutenu à son ouvrage, rendant ses propos davantage soutenables et au-delà, extrêmement intéressants.
Loin de se positionner en simple observateur, l'auteur livre ici un documentaire engagé, n'hésitant pas à descendre en flèche la récupération politique qui a été faite de Laëtitia, tout en lui redonnant corps et âme et nous faisant découvrir la jolie personne en devenir qu'elle était. Une lecture dont on ne ressort pas indemne et qui nous habite encore longtemps après avoir tourné les dernières pages.

Lien : https://www.facebook.com/jul..
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