Il a fallu attendre 13 ans la sortie de ce deuxième tome, les attentes étaient sans doute trop fortes, mais ce qui a freiné le plus mon enthousiasme, c'est les petites défaillances graphiques, les couleurs sont un peu moins intenses, moins bien harmonisées, le trait paraît moins souple, les personnages ont parfois des postures raide et même en bas de la page 7, la tête de
Francis Blake est trop grosse. C'est là qu'on se rend compte que le travail d'
Edgar P. Jacobs est d'une précision chirurgicale. Je m'en voudrais de blâmer
Bob de Moor, homme à tout faire des Studios
Hergé, mais en lisant cette aventure la première fois,
Edgar P. Jacobs m'a manqué. L'histoire elle même est un peu trop rocambolesque dans les évènements, mais au contraire, plus classique dans le fond, une simple histoire d'espionnage militaire. On ne trouve plus de nouvelles inventions originales, la promesse qu'apportait la présence du dragon japonais du début du premier tome ne débouche sur rien, si ce n'est la scène de l'attaque par les androïdes inachevés, graphiquement assez maladroite et qui dénote de l'univers d'
Edgar P. Jacobs. Mais le scénario étant bien de lui, on ne peut pas reporter toute la faute sur
Bob de Moor, c'est pour moi une aventure au dessous des autres créées par
Edgar P. Jacobs, son manque d'enthousiasme à la finir vient peut-être aussi d'une certaine insatisfaction. Mais pour autant, cet épisode de dénature pas la série, cela reste une lecture plaisante, épique et haletante et qui a le mérite de mettre fin à 13 ans de frustrations, même si elles ne sont pas toutes comblées.