Plutôt friand de séries policière, parfois je me dis, ce n'est pas crédible.
C'est ce qui me vient en premier à l'esprit en cours de lecture.
Passée cette entrée en matière peu engageante, passons outre et entrons dans le vif du sujet.
Années 80, Pierre et Gabriel sont deux étudiants en droit. Ils se rencontrent sur les bancs de la fac et sympathisent. Autre bémol, quatrième de couverture : tout semble les séparer. Donc pour être amis, il faut être du même milieu, que les parents votent à l'identique qu'on s'habille pareil et ainsi de suite. Cela conforte cette impression d'incrédulité.
Pierre, famille bourgeoise mais tâches sur le gâteau, un grand-père qui s'amouracha de l'addition Charlemagne sous le nazisme et le père qui pour cause de guerre d'Algérie donna dans l'outrance en réponse à ce qui n'était pas mieux des deux côtés ( parties intimes dans la bouche par exemple ) .
Gabriel lui, a perdu son père juif qui mit fin à ses jours n'ayant pas pu supporter sur la durée les atrocités vécues. Milieu modeste comme on disait à l'époque, il vit avec sa mère.
Lors de séjour à Villerville près de Deauville, ils rencontrent Sveta, beauté russe ayant fui avec sa famille l'oppression soviétique d'avant la chute du mur.
Puis les deux jeunots se perdent de vue et tout court.
P 127 sur 177, ils se retrouvent 40 ans après. Cela s'augure captivant, que s'est il passé, comment ont ils évolué, qu'est devenue la jolie Sveta qui la jouait Jules et Jim, l'amitié initiale va t elle jouer les phénix ? Je vous laisse découvrir.
L'inaccompli, belle écriture des plus classiques, peut être un peu trop.
C'est la philosophie du livre qui me gène.
Pierre ayant eu un grand-père nazi et ayant commis on ne sait quoi, un père qui malgré des velléités de rédemption se perdit lui aussi en Algérie, Pierre en conclut que porteur d'un mal destructeur, le mieux était de ne rien faire afin d'éviter toute répétition.
Idem, cette notion qu'un individu doive réparer les fautes de ses ascendants est discutable. de qui est on responsable ?
Bien sûr et c'est le rôle de l'histoire, pour progresser il faut prendre en compte les erreurs passées afin de ne pas les reproduire et stop aux amalgames, la deuxième guerre mondiale et l'Ukraine, ce n'est pas pareil.
Pour les excès destructeurs des dédommagements sont à envisager en toutes discussions. Les croisades, c'est loin, Nuremberg c'est plus près.
Quatrième de couverture. Lorsqu'ils se retrouvent 40 ans plus tard, la vie a passé sur eux, qui ont tenté de conjurer la violence d'un monde dont ils ont cru être les acteurs alors qu'ils n'en étaient que les héritiers.
Non, décidément cela ne convient pas à l'instar de ce Pierre qui opte pour la non vie afin de ne pas être néfaste comme s'il n'avait pas d'autres possibilités ni de ce Gabriel qui se fourvoie en une cause qui n'est pas sienne et n'avait pas lieu d'être..
La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. En fait je résume Pierre est partagé entre rêverie d'une vie imaginaire et immobilisme automobile. Je cite : on discernait encore le profil d'un conducteur, immobile et froid, qui bientôt disparaîtrait.
Commentaire. Entre le choix d'une non vie car virtuelle et d'une non vie car vidée de sa substance de peur de mal faire, réfutez le choix car il y en a d'autres.