En quelques pages seulement ce petit roman condense le vécu d'un jeune soldat de 19 ans à quelques heures de l'Armistice du 11 novembre 1918. L'horreur des tranchées, la Meuse qu'il faut traverser dans le brouillard pour espérer échapper aux tirs ennemis, les copains qui tombent et ne se relèveront jamais... et cette signature qui n'arrive pas, à laquelle les soldats ont envie de croire sans espérer trop fort...
Et lorsque l'armistice est enfin acté, le tragique n'a pourtant pas fini de sonner aux portes: les tirs ne s'arrêtent pas instantanément et certains meurent alors que la guerre est officiellement finie. Est-ce alors qu'ils sont morts pour rien? Comment expliquer cela aux épouses, aux enfants, qui attendent leur retour? Et puis comment reprendre une vie normale?
Un livret pédagogique termine l'ouvrage et vient apporter des précisions sur les thèmes abordés. Ce petit livre est, semble-t-il, davantage destiné à un jeune public, pourquoi pas des collégiens. Il est facilement exploitable et à le mérite d'aller à l'essentiel.
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Mourir pour rien. Mourir « bêtement ». C'est ce qui arrive à l'un des soldats français, le dernier jour de « la der des ders ». Après quatre années passées dans la boue, le froid, toujours sous la menace des gaz, des obus ou de la mitraille allemande. Avec l'espoir à portée de mains de retrouver enfin les siens.
Histoire sobre, émouvante, terrible, qui dénonce en peu de pages (45), toute l'absurdité de la guerre. Même les rescapés en ressortent blessés, physiquement (« gueules cassées », amputés, gazés), ou moralement (« comment revivre après l'enfer ? », se demande le jeune personnage principal, qui rappelle le Paul Baümer dans « à l'ouest rien de nouveau »).
Un bon roman même si, ce n'est qu'un détail, la typographie n'est pas des plus agréables. Dans la pléthore de livres qui ne vont pas manquer d'inonder les librairies dans les mois à venir, celui-ci mériterait de figurer plutôt en bonne place. Un dossier documentaire (8 pages) complète le récit. A partir de 9 ans environ.
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10 novembre 1918
Le froid, les morts, l'alcool pour tenir, l'espoir aussi - que cela cesse ! Pourtant " Rassemblement ! " , l'ordre est clair. Il faut traverser la Meuse sous le feu allemand. Encore une épreuve dont plusieurs ne ressortiront pas vivants.
11 novembre 1918 - ENFIN !
Chacun pourra rentrer chez soi, mais pas tout de suite.
Dans la seconde partie, on retrouve un soldat dans un train. On comprend qu'il va rendre visite à quelqu'un en Bretagne.
La vie reprend mais tout est irrémédiablement changé. La fin est ouverte dans ce livre sensible qui aborde un sujet peu traité dans la littérature jeunesse, ceux qui morts après le cessez-le-feu.
45 pages percutantes.
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11 Novembre 1918, jour de l'armistice mais 10 novembre 1918 est aussi un jour où les soldats s'affrontent toujours, pour leurs proches auxquels ils penseront énormément au cours de l'histoire, aux femmes qui travaillent, des enfants et du pays, pour eux mourir maintenant serais la plus grosse des bêtises dans leur tête, mourir si proche du but !
Dans ce roman, nous suivrons l'histoire d'un jeune soldat de 19 ans avec un de ses camarades Étienne, avec lequel il vivra plus ou moins cette guerre depuis le 10 novembre.
La guerre de 14-18 a été très bien représentée dans ce livre à travers ce jeune poilu que nous suivrons (avec ses pensés, ses actes, et ce qu'il voit...)
Globalement c'est un bon livre qui est émouvant, triste, terrible et cruel.
Un peu facile à lire mais un peu plus dur à comprendre, je le répète qui représente très bien la guerre de 14-18 sans problème donc je le conseille si vous souhaitez lire un ouvrage de 14-18.
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On ne tarde pas à nous le dire officiellement : l'armistice a été signé au petit matin...
LA GUERRE EST FINIE !
Pas encore tout à fait... Elle se terminera dans une centaine de minutes. À 11 heures, très exactement.
La onzième heure du onzième jour du onzième mois de l'année, observe Étienne.
- Bien vu. Tu crois qu'ils l'ont fait exprès ?
Étienne sourit. Jamais je ne lui ai vu cet air joyeux.
A 11 heures moins deux, ça a été la panique la plus complète, parce que le clairon de notre unité avait perdu son embouchure ! Il l’a retrouvée pleine de tabac au fond d’une poche et quand il l’a eu nettoyée, pas moyen de se rappeler les notes du cessez-le-feu ! Il ne l’avait pas sonné depuis 1911 au cours d’un exercice, vous comprenez ?
Brusquement, on comprend ce qu'il fait là. Le type a gueulé deux ou trois explications au sujet du papier qu'il brandit. Ceux qui sont les plus près de la passerelle l'ont entendu et en parlent derrière eux.
- Le cessez-le-feu, les gars ! Pour Lebreton...
C'est la nouvelle de l'armistice qu'apporte cet homme à notre capitaine, l'ordre de cesser tout combat ! Mais il n'est pas arrivé encore au bout de la passerelle et les tires redoublent. Il va être fauché là, alors que la guerre est finie !
- Ça va aller ! je répète. Ça va aller !